Survivor
Une aventure dans laquelle un groupe de personnes ont échoué sur une ile isolée. Le dernier survivant de cette aventure repartira chez lui avec la somme d'1 millions de dollars.
| En cours | GB, US | Pas de durée |
| Reality | CBS, | 2000 |
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6.14 -
Épisode 14
...And Then There Were Four
The final four contestants reach the end of the competition as one final survivor is finally crowned winner.
Diffusion originale : 11 mai 2003
Diffusion française :
11 mai 2003
Réalisat.eur.rice.s :
Scénariste.s :
Guest.s :

Ah c’est toujours quelque chose quand une finale est remportée par littéralement la dernière personne à laquelle on s’attendrait !
Dès le début, le ton est donné : les trois mecs sont inséparables, ça sera entre eux que ça se joue, dès que Jenna (malade, démoralisée, mais apaisée et étrangement calme, remerciant les garçons et prête à partir) perdra la première épreuve. Sauf qu’elle reste motivée à tout donner et… remporte les deux dernières immunités ?? Egalisant ainsi le record de 4 immunités établi par Kelly en saison 1 et jamais surpassé.
Cela élève cette finale qui autrement, meuble parfois un peu, comme beaucoup de finales old-school. A un moment ça parle d’attaque de mites, de festin de manioc, ou de la traditionnelle balance (en kilos, ce qui me fait toujours rire de voir ces américains galérer à comprendre). De même, le traditionnel rituel païen de la zone avec peintures et préparation avant la dernière épreuve est toujours un petit peu casseuse du rythme, même si aboutir à faire le dernier challenge d’immunité au conseil même devant les jurés a un peu de gueule. Idem, le moment entre le dernier challenge et le final tribal n’est pas hyper palpitant, avec Matthew qui brûle une barque, et la production qui avait sûrement oublié le Rites of Passage et a sans doute demandé au final 2 d’écrire leurs noms sur une caisse, en disant 2 mots random qui ne font pas honneur au cast.
Le round du F4 pouvait aussi être peu intéressant sur le papier : Butch est toujours montré comme le zinzin, et on plaisante du fait que même Matthew le trouverait fou, ce qui prouve sa folie, mais qu’il soit aussi invisible aboutissait forcément à ce qu’il n’aille pas plus loin. Mais comme Jenna a l’immunité, c’est un peu divertissant tout de même. Le jeu de Rob s’écroule car elle décide de tout, et il ne peut rien faire si ce n’est s’en remettre à Matthew, son poulain du jeu… qui saisit sa chance pour surpasser le maître ici. Il arrache donc une page au livre de stratégie de Rob et vient négocier avec Jenna un deal final 3 ! C’est bien joué de sa part et ça paiera puisque Jenna honorera cela lorsqu’elle remportera la dernière immunité, refusant un deal de Rob (bien tenté, à son image) et préférant une “belle victoire” (mais ce n’est qu’une ruse, elle sait qu’elle a bien plus de chances contre Matthew).
Et voilà qu’elle arrive au final 2 avec Matthew, personnalité vraiment un peu folle qui ressort grandie stratégiquement mais aussi socialement. L’entendre dire “j’étais du genre à pouvoir passer tout mon week-end à me mettre à apprendre le suédois, maintenant j’aurais envie de plus regarder la télé !” est lunaire ahah. Et de l’autre côté, Jenna, en passe d’être la gagnante la plus antipathique même après Brian le vendeur de voiture fripouille allié à des pourritures l’an dernier.
En vrai, Jenna est méconnaissable sur ce final. On la voit sourire, faire des blagues. Mais aussi, être active dans la stratégie, laissant sa rancoeur contre Rob de côté au round 1, pour privilégier de virer Butch, sans doute aimé par tous car n’a jamais fait de vagues (même Rob ne trouve pas de vanne à faire dans son vote de confess, c’est dire !). Et puis de nulle part, elle remporte SIX votes sur les SEPT, une victoire raz-de-marée comme il n’y en a encore jamais eu en 6 saisons. Mais où était cette candidate toute la saison et qu’ont pu voir tout le monde en elle qui n’a pas du tout transparu au montage ?
La partie la plus intéressante de l’épisode est, forcément, tout le build-up vers le conseil final, où chaque personne donne son avis. Heidi vote clairement Jenna, Butch vote clairement Matthew. Le reste est incertain, même si on se doute quand même que Deena votera Jenna par principe et que Christy a de bonnes chances de voter Matt, puisqu’elle s’est jurée de ne pas faire gagner l’une des deux “méchantes belles-soeurs”… sauf qu’elle dit dans son montage final “Jenna a été jusqu’au bout, you go girl”… What ?
Le seul facteur commun aux deux, c’est qu’ils se revendiquent tous les deux honnêtes tout au long du jeu, ce que bon nombre de jurés déclarent être vraiment n’importe quoi et leur grosse attente sur leurs questions (Dave, Alex…)
Et du coup, Jenna réalise une bien meilleure prestation que Matthew sur à peu près tous les critères. Jenna est courte et précise, sans bullshit, Matthew passe toute sa première plaidoirie à lister ses prouesses au camp et à dire qu’il a joué un jeu honnête. J’aime bien la question de Butch dès le début qui les force à avouer un mensonge, pour qu’ils se remettent un poil en question.
Alex a une remarque similaire (on avait vu a tête déconfite lors du tribal F4 où il était choqué d’entendre Matthew dire qu’il avait fait un jeu basé sur l’honnêteté) en demandant leurs regrets, mais Matthew parlent des gens pre-merge (Ryan, Roger), ce qui n’est pas hyper intéressant. Rob demande pourquoi leur adversaire ne mérite pas de gagner, une question toujours éclairante qui met bien le doigt sur le fait que Matthew raisonne globalement sur le mérite au camp tandis que Jenna sur la partie plutôt axé sociale (même si on n’aurait pas dit qu’elle avait un super jeu social, visiblement il était mieux que ce qu’on imaginait). Elle mentionne aussi le fait qu’il n’a pas besoin de l’argent, ce que Deena attaque durant sa question, mais Jenna répond hyper bien en articulant que c’est ainsi qu’elle baserait son vote, validant ainsi tout autant le point de vue de Deena la procureur et évitant sa question piège.
Les deux ont aussi droit à une question qui les met un peu dans l’embarras d’un point de vue humain : Deena parle à Matthew de quand il a dit “que le meilleur homme gagne” alors que Jenna était encore en course, tandis que Christy demande à Jenna comment elle peut dire qu’être belle est un handicap. Les deux s’en sortent bien sur ces questions, surtout Jenna qui part avec une étiquette de connasse privilégiée et qui parvient à s’excuser auprès de Christy tout en expliquant ce qu’elle a voulu dire et en rendant ça plutôt cohérent.
J’ai quand même adoré la question d’Heidi qui demande qui parmi le jury mériterait selon eux d’être à leur place, et les deux répondent Rob à l’unisson, confirmant son superbe jeu stratégique. Mais Heidi insiste en disant “euh vraiment personne d’autre ?” comme si elle implorait sa pote Jenna de la citer elle ahah et c’est JEFF qui doit lui dire “va te rasseoir Heidi ils ont répondu à ta question”, hilarant.
L’autre question drôle vient de Dave, qui demande très premier degré quelle personne connue, “grand leader” ou autre, les deux finalistes ont-ils cherché à émuler. Sa question n’a aucun sens, Matthew tente une réponse en citant un militaire américain que je ne connais pas, tandis que Jenna dodge la question en citant ses parents comme inspiration, ce qui paraît plus sincère et rappelle au passage subtilement qu’elle est proche de sa mère malade et que c’est une de ses motivations. Leur mot de conclusion montre que Matthew change de posture et avoue ne pas avoir joué avec honnêté mais avoir grandi, ce qui n’incite pas forcément à voter pour lui, tandis que Jenna remercie le jury pour ses questions pertinentes (ce qui est plus ouvert), et rappelle une de ses prouesses pas encore mentionnées à savoir ses victoires à l’arrachée à la fin au moment où elle en avait le plus besoin, ce qui est vu comme un positif.
Après un long montage de transition jetski bien cliché puis une ballade dans le métro, Jeff arrive avec l’urne en direct, et pose une question sympa inédite : qui pense avoir gagné ? Il s’avère que ni Matthew ni Jenna ne s’estime gagnant, ce qui renforce d’autant plus le sentiment de surprise de voir une victoire 6-1.
Une finale inattendue, étrangement pas du tout à l’image de la saison qui était parfois prévisible mais assez jouissive, et plutôt dans la veine d’un anti-climax intéressant à voir et qui réservati tout de même son lot de stratégies et de points de vue inédits.