Qu'est-ce qui définit le super-héroïsme ? Assez simplement, ce sont des actions que les humains ne seraient pas capables de faire. Au-delà de cette définition, certes très simpliste, existe une réalité plus complexe. Aujourd'hui, on se trouve dans une époque où les super-héros sont, pour le meilleur et pour le pire, présents sur le petit et le grand écran. Sauf qu'au sein de cette population, il y a d'innombrables différences.
Mon introduction à ce monde bien particulier fut faite grâce à Arrow. Un homme torturé qui veut nettoyer sa ville mais qui ne peut pas être une inspiration pour sa ville. Le super-héros qui combat le mal dans l'ombre. Lorsque The Flash arriva, ce fut probablement une entrée pour de nombreuses personnes dans l'univers du super-héroïsme, montrant que l'on pouvait inspirer les gens par le bien que l'on faisait. Désormais, c'est Supergirl qui arrive, et elle représentera forcément un point d'entrée pour d'autres personnes. Le truc positif dans l'affaire, c'est que le point de vue de la série quant à ce que signifie être un héros est à la fois différent de ce qui a pu être réalisé jusqu'à présent, et pertinent. Et cela se ressent réellement une première fois lors de Human for A Day, un épisode sans doute charnière pour la suite de la série.
Ce que signifie être un héros
Supergirl réussit très bien à délivrer un message positif et, lorsqu'elle le fait sans fard ni artifice, cela touche en plein cœur, avec une pertinence très intéressante. Human for A Day effectue une analyse sur ce que signifie être un héros. À la fin de Red Faced, Kara se retrouve sans pouvoir et, comme l’on pouvait s’y attendre, elle ne les récupère pas tout de suite. Pour une fois, les scénaristes de Supergirl font preuve d’une certaine finesse quant à leur sujet d’étude. Désemparée par son absence de pouvoirs, Kara ne sait plus quelle est sa place dans le monde dans lequel elle vit. Thématique instaurée depuis la semaine dernière, elle permet de voir à quel point un super-héros se définit lui-même par rapport aux actes qu’il fait. C’est comme si ta vraie identité disparaissait, engloutie par l’abysse du super-héroïsme.
Néanmoins, Kara a des gens sur qui compter. En premier lieu James, qui continue de s’affirmer comme l’une des présences les plus intéressantes dans la série. Il va aider Kara – et par conséquent Supergirl – en lui expliquant qu’elle et son alter ego super-héroïque ne font qu’un. Cela donnera lieu à une scène absolument larmoyante – dans le sens positif, celui où tu déverses des torrents de larme – lorsqu’une Supergirl blessée physiquement et moralement devra convaincre un homme de lâcher son arme.
Ce qui rend cette scène si émouvante, c’est son couplage avec le discours de Cat Grant. Navrée de voir que Maxwell Lord répand de la négativité dans le monde – notamment à propos de Supergirl – elle décide de réagir. Et là, miracle ! Son discours est juste parfait, sans en faire trop. Chacun peut être un héros à sa manière et, dans un contexte difficile – ici un tremblement de terre –, c'est à nous, humains, de changer les choses à notre niveau, de la manière dont on peut. De semaine en semaine, Cat délaisse la caricature pour s’affirmer comme une des héroïnes de la série, celle qui fait changer les choses à sa manière. Et par ailleurs, la scène finale qu’elle partage avec Supergirl se révèle vraiment cool et bien meilleure que l’interview moisie de Fight or Flight. Point bonus pour Cat : elle arrive même à rendre Winn tolérable !
Alex et Henshaw, une storyline à priori banale qui se finit pourtant sur un bang !
En plus de tout ce qui se passe du côté de Kara, Human for A Day nous offre une autre histoire : celle entre Alex et le Directeur Henshaw. Supergirl a toujours eu un certain problème à rendre la partie DEO intéressante. Les décors creux n’aident pas mais il manquait de la substance, une bonne histoire pour faire démarrer le tout. Les scénaristes s’y attellent donc cette semaine et, oh boy, qu’est-ce que c’est réjouissant.
Pourtant la storyline ne commençait pas de la meilleure des façons. Suspicieuse – à raison – de son boss, Alex se voit en mauvaise posture lorsque le DEO est en confinement à la suite de l’évasion d’un alien qui peut contrôler les gens avec son esprit. Décidément, depuis que Tennant l’a popularisé dans Jessica Jones, tout le monde veut contrôler les esprits ! En tous les cas, le huis-clos n’est au départ pas original pour un kopeck, et l’on pouvait s’attendre à se faire chier comme en cours de Politique comparée.
Sauf qu’Alex décide de prendre les choses en main et de trouver les réponses à ses questions. Et là, c’est le début des réjouissances. L’alien ne se révèle pas intéressant du tout, mais ce n’est pas important. Alex passe en mode Lara Croft et ça, c’est badass. Rien à dire, les femmes de cette série sont toutes bien badass comme il faut. Chacune à sa manière. Mais le meilleur n’est pas encore arrivé ! On découvre enfin la véritable identité d’Henshaw et son nom parlera forcément aux connaisseurs du comics. Ce n’est pas mon cas, mais même sans rien savoir, la scène possède quelque chose de jouissif. Punaise Supergirl, lorsque tu décides d’y aller, tu ne le fais pas à moitié !
Human for A Day est sans aucun doute le meilleur épisode de Supergirl à ce jour. Passé le début un peu maladroit, l'épisode va réussir à émouvoir, divertir et même à surprendre. Le ton se veut résolument positif tout en ayant quelque chose à raconter. Qui plus est, le cliffhanger promet beaucoup pour la semaine prochaine ! Vraiment une belle réussite.
J'ai aimé :
- La scène avec les discours de Cat et Supergirl.
- Melissa Benoist quoi... Je veux être elle quand je serais plus grand.
- Une relation Jimmy-Kara qui s'épaissit.
- Le cliffhanger.
- Ce n'était clairement pas volontaire, mais cet épisode résonne avec l'actualité française du moment d'une façon troublante.
- Une série qui n'a jamais peur de prendre des risques.
- Alex est vraiment badass.
- La révélation sur Henshaw !
Je n'ai pas aimé :
- Maxwell Lord. On ne sait pas ce qu'il est. Un politicien cynique ? Le Lex Luthor de la série ? Juste un gland avec une belle tête ?
- Toujours des dialogues qui font trop d'exposition.
- Un début d'épisode à la finesse d'une Rangers dans ta gueule.
- Mais d’où tu demandes pardon à Winn, Kara ? D’où ?
Le point carré amoureux :
Pas de Lucy cette semaine, ce qui permet de densifier les liens unissant James et Kara. Depuis le début de Supergirl, leur relation se développe organiquement, et les deux se rapprochent d’épisode en épisode. Toutes leurs scènes au sein de Human for A Day sont empreintes d’une affection qui fait plaisir à voir. Jimmy s’inquiète clairement pour une Kara qui a besoin de repères après avoir perdu ses pouvoirs. Elle les retrouve lorsque Jimmy se retrouve en danger. Les deux partagent un moment d’amitié clairement teinté de romantisme… lorsque ce boulet de Winn vient tout gâcher. Cette semaine, il franchit un nouveau pas dans sa transformation en vilain – vous allez voir, il va passer du côté obscur de la force – : sa jalousie longtemps gardée sous contrôle explose enfin. Il reproche à Kara son attitude et cette dernière finit par s’excuser… QUOI ? Non mais non, ça ne fonctionne pas comme ça. Il a le droit d’être énervé, mais c’est son problème, pas celui de Kara. Si ce détail m’a bien énervé, la discussion entamée entre les deux paraissait intéressante ; c’est dommage que les scénaristes l’aient coupée. En tous les cas, il y a du conflit dans l’air entre Winn et Kara, mais au vu du shaming de cette dernière, pas sûr que le personnage gagne des points de sympathie.
Mention(s) de Superman dans l'épisode : 4.
Ma note : 15/20.
RasAlGhul
