Chicago P.D.
Chicago Police Department
Des officiers en uniforme qui patrouillent et combattent le crime dans la rue, aux membres de l'unité des renseignements affectés à des affaires majeures (crime organisé, trafic de drogue, homicides...), toutes les recrues du poste de police du district 21 de Chicago risquent quotidiennement leurs vies. Ces ...
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En cours | Américaine, US | 42 minutes |
Action, Policier, Crime, Drama, Thriller, Drame | NBC | 2014 |
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Avis sur l'épisode 10.03
Liste des épisodes
Episode 10.01
Passer à autre chose
Episode 10.02
Un tueur en cavale
Episode 10.03
Frères d’armes
Episode 10.04
Le protecteur
Episode 10.05
Fils à papa
Episode 10.06
Présumé coupable
Episode 10.07
Au fond du trou
Episode 10.08
Dans la peau
Episode 10.09
La charge de la preuve
Episode 10.10
L'omerta
Episode 10.11
Guerre de pouvoir
Episode 10.12
Au revoir
Episode 10.13
Liaison interdite
Episode 10.14
Chasser ses démons
Episode 10.15
Business familial
Episode 10.16
Le procès Morales
Episode 10.17
Une question d'éthique
Episode 10.18
Pour la cause
Episode 10.19
Un coupable trop jeune
Episode 10.20
Forcée à se battre
Episode 10.21
Passé torturé
Episode 10.22
Leur monde meilleur
Je suis nullement surprise de la façon dont Jay s'en va, c'était ce qu'il y avait à faire de plus logique pour respecter à la fois le personnage et les téléspectateurs.trices. L'épisode lui rend hommage et justice et oui, c'est triste, mais c'était le bon angle.
L'épisode est en fait assez longuet, et j'aurais apprécié deux choses : des dialogues plus riches (le rythme est en effet assez étrange, la fin parait précipitée) et une scène avec l'équipe (quoi, il s'en va s'en dire au revoir à Trudy et aux autres ?!).
Malgré cela, j'ai trouvé le scénario intelligent car il use à l'extrême la dynamique du trio Upton/Voight/Halstead, surtout présente depuis que Jay et Hailey se sont mis en couple (car il s'est immiscé malgré lui dans la relation Upton/Voight). L'écriture fait ressortir l'aspect infernal de ce qui semble être un cycle sans fin : une bavure, un camouflage, les mêmes personnes. Que ce soit Jay qui casse ce cycle est extrêmement logique et assez satisfaisant. Il en paye le prix, mais comme il l'a dit à Hank l'an passé : "we always pay a cost for you."
Il fallait donc aller au bout de cette dynamique, jusqu'à ce qu'elle en devienne physiquement et psychiquement insupportable pour l'un des trois (et nous aussi), et surtout pour que le départ de Jay soit justifié par rapport à sa femme. Une fois atteint le point de non-retour (Jay qui, par légitime défense, tue quelqu'un alors qu'il est off the book), il peut enfin sortir de sa transe et réaliser ce qui s'est passé ces derniers mois (piéger North pour protéger Hailey, devenir le garant impossible de la moralité de Voight pour le protéger de lui-même)... et en venir à la conclusion que ce n'est plus tenable. Sans cette situation extrême et surtout répétitive à souhait (qui fatigue aussi l'audience), son départ aurait été trop peu crédible. Lier tout ça à l'armée était également sans surprise, mais logique. J'ai ressenti quelques vibes à la Steve McGarrett, même, dans cette relation qu'ils ont face à leur passé militaire, cette délivrance de pouvoir partir loin de situations devenant trop complexes etc. Surtout, il ne repart pas au front mais se reconnecte à l'armée malgré tout, ce qui est un bon compromis. Une mission assez ambitieuse puisqu'il gérera des groupes et saura qui sont les bad guys.
Cette réplique que je cite au début est emblématique de ce qu'est Jay, et j'ai trouvé ça vraiment à la fois émouvant et puissant. Émouvant, parce qu'il y a un effet nostalgique qui nous renvoie tout de suite aux débuts de la série quand Jay était effectivement complètement black and white avec une moralité tranchée mais aussi une grande empathie (causant de l'impulsivité parfois). Puissant, parce qu'il prend une décision difficile (il quitte sa femme, un travail qu'il aime, une équipe qu'il adore) mais qu'il sait être nécessaire pour lui, sa conscience et son bien-être. Les personnages de cette série ne savent pas prendre soin d'eux, ils restent dans leurs malheurs jusqu'à ce qu'on les y fassent sortir (Erin obligée de partir pour protéger sa carrière, Olinsky qui meurt stupidement à cause de Voight, Antonio addict et complètement déchu par souci de performance), or là, il prend les devants et décide de ce qui est le mieux pour lui. Alors oui, avec les larmes aux yeux mais la tête haute. Une décision précipitée et désespérée, qui devient presque une question de survie. On le voit dans le bureau du chef, quand il réalise que dire la vérité, ironiquement, n'aidera personne, ni lui ni celles et ceux concerné.e.s. Avec cette amertume devenue impossible, il ravale alors ce qu'il allait dire et, les larmes aux yeux, fait la seule chose possible qui lui reste à faire pour pouvoir continuer à se regarder dans un miroir : rendre son badge (bon, j'avoue que les larmes ont commencé à couler à ce moment-là). L'émotion de l'acteur était palpable, c'était super émouvant. Une forme de sacrifice pour Chicago, thématique récurrente dans la série, entre devoir, loyauté, moralité et intégrité.
On en revient donc au fondement du personnage, tout en le liant à ce qui a évolué depuis le début : sa relation avec Hailey, avec Hank, avec le métier qu'il fait. Là où Dawson était incapable d'accepter cette part sombre en lui que Voight fait ressortir chez tout le monde, Jay avoue qu'il voudrait être comme lui. Il l'admire et voudrait avoir son efficacité, son sang-froid, cette capacité à prendre des décisions pouvant l'affecter personnellement mais avec cette idée du "for the greater good". Or il n'est pas lui. Il ne peut pas, parce qu'il a une telle conscience que faire des choses dans la zone grise, il ne peut pas le supporter. Être face à un dilemme moral toutes les cinq minutes n'est plus possible. Et donc, il doit s'en aller. J'ai trouvé ça honnête et forcément touchant, car ça casse aussi le Voight = mauvais, Jay = bon (même si c'est ça). De vouloir être comme Voight ? Venant de Jay, c'est lourd.
Que sa dernière scène soit entre les deux, et que le dernier plan soit sur Voight revient à dire que la série est sur lui et ensuite sur ceux.celles qui gravitent autour de lui. Qui font face à leurs démons, se pourvoient, résistent, se trouvent, se situent par rapport à lui. On en revient toujours à Voight, parce que les conséquences de ce qu'il est atteignent chaque membre de l'équipe à un moment donné, et ce qui va changer, c'est la façon dont ils vont réagir. L'amertume vient de l'incapacitié du personnage à changer et donc cette punition de voir des gens qu'il aime partir loin, le laissant à chaque fois un peu plus seul.
Concernant les adieux avec Hailey, j'ai été agréablement surprise car je m'attendais à de la tension (c'était un peu le cas jusqu'à la fin d'ailleurs) mais il s'avère qu'ils restent fidèles à eux-mêmes, ce qui est un soulagement. La scène fait plaisir aux fans (bisou, câlin, you're the love of my life) tout en étant triste car le résultat est qu'il s'en va (même si c'est soi-disant pour huit mois, histoire de ne pas rendre le truc trop définitif tout de suite). Jesse Lee Soffer et Tracy Spiridakos étaient très efficaces, mais clairement c'était les acteurs autant que les personnages qui pleuraient, et ça s'est senti. Au fond d'elle, Hailey comprend et le laisse partir (il attend son approbation qu'elle ne peut pas ne pas lui donner), et c'est ça qui est assez beau, au fond la scène rend hommage à leur relation au-delà de leur couple.
50-21 George, you freed yourself. Bye bye, Detective Halstead. <3