Un bel exemple de gâchis... ce qui aurait pu être génial se révèle juste décent.

Acte I :

- Les erreurs de continuité du passé me gênent, pour commencer. Homer et Marge ayant limite grandi ensemble à Springfield ? Non. Ils se sont rencontrés à la fac, un point c'est tout. Il y a des limites.

+ Cela dit l'épisode se rattrape car le flashback est utilisé à bon escient et revient sur l'origine de la ville de Springfield. Un scénario qui a l'air prometteur sachant que j'adore quand on se concentre sur la ville et ses citoyens. Et l'hymne est sympa.

+ Et en plus il y a de l'auto-dérision : "I never thought any of us would ever go anywhere."

+ Hans Moleman était un ancien maire de la ville ! J'aime ces petits détails ajoutés sur des personnages de background, sans aller jusqu'à un centric.

+ Caméo de Pharell Williams court et drôle, c'est comme ça qu'il faut faire.

+ Les références à la continuité ("Lisa it's your birthday" et l'épisode avec Michael Jackson) continuent, en plus de l'auto-dérision.

+ Le nouvel hymne est génial. La chanson est sympa, c'est fait par les enfants de Springfield, la continuité foisonne encore (Whacking Day !) et l'air est entraînant. Pour l'instant cela s'annonce comme l'un des meilleurs épisodes modernes des Simpsons.

+ Le gag meta où Marge fait tourner le journal.

+ Introduction de ce qui semble être le scénario secondaire, à savoir la prise de poids d'Homer qui lui vaut une humiliation publique. La plupart des gags sont drôles mais le problème est que l'arnaque se profile.

Acte II :

- Le scénario semble un peu repris de King Size Homer puisqu'il tourne autour du poids de ce dernier.

- Un gag listing ultra long et des gags d'électrocution. Cet épisode si bien parti commence à accumuler les mauvais points.

Acte III :

+ Le scénario se déploie un peu vite mais honnêtement ça passe. Dans le court laps de temps imparti peu de choses sont négligés. Homer fait le choix de la bouffe plutôt que de la famille, Lisa et Bart ne sont pas laissés derrière malgré leur scénario du début d'épisode terminer. On retombe encore dans une dispute Homer/Marge dont on connait déjà l'issue mais elle est bien justifiée.

- Comme prévu tout cela sonne un peu expédié, le changement d'avis de tous les personnages se fait en deux secondes et Marge est vraiment mise en position d'infériorité pour faciliter le scénario et gagner du temps ce qui m'énerve un peu.

+ Malgré cela la résolution est drôle. La mort d'Albert est attendue mais les gags morbides sur les obèses qui s'en suivent sont bons. "Till he was taken from us too soon, at the age of... Twenty-three ?! People, for God's sake, join a gym !"

- Euh pourquoi ils ont gâché une fin mignonne entre Homer et Marge et encore une fois avec des références (King Size Homer !) par un flashforward où Bart est un cyborg avec la tête de Milhouse dans son ventre ?? Non mais c'est quoi cette merde, ils ont eu Simpsorama et The Man Who Came to Be Dinner mais ça leur suffit pas ?

Acte IV : encore un très bon gag avec Moleman pour conclure sur une note plus positive que la bouse de scène précédente.

C'est dommage en définitive. Tous les éléments étaient là : des gags sympas, un scénario qui ne perdait pas de temps, un zoom sur la ville de Springfield et son histoire, beaucoup de fanservice... Il aurait fallu se creuser la tête pour dégager des problèmes et faire un scénario autour de l'hymne plutôt que de basculer vers quelque chose d'opposé, de moins drôle et de déjà-vu.

Pourquoi le scénario abandonne complètement toute cohérence et décide de changer complètement de direction ? La construction "B-plot puis main plot" est courante et donne parfois de très bons trucs (le cochon d'Inde de Lisa dans the War of Art, puis le tableau des Van Houten).

Mais ici le premier scénario ne semble pas avoir terminé qu'on utilise un gag (Homer coince ses fesses dans une chaise et tout le monde se moque) comme base pour les deux autres tiers restants de l'épisode. Le premier acte est ainsi extrêmement long (10 minutes) et est largement la meilleure chose de l'épisode.

De plus la série est restée comme souvent politiquement correcte sur le message sur l'obésité et réussit donc bien moins que certains épisodes classiques traitant de ça, dont King Size Home. Ça veut pas trop se mouiller mais il y a quand même le message derrière qu'être gros = avoir un défaut. On ne fait pas de distinction entre les obèses par "nature" ou maladie et ceux qui ont juste un problème de nutrition. Pire, il y a carrément parfois des amalgames, limite si l'épisode ne disait pas "si vous êtes gros, c'est que vous mangez".

Normal quand on a qu'une moitié d'épisode pour s'exprimer, difficile de traiter de toute la question en disant des choses intéressantes et en racontant une histoire cohérente.

Dommage car je le répète, le premier acte était très bon et toute la première moitié de l'épisode en général très prometteuse. La fin enchaîne trop de mauvais choix pour pouvoir rattraper l'affaire.