Un premier épisode avec une intrigue pour laquelle j'aurais mis normalement un 12-13, mais qui, tout en se présentant comme une aventure lambda, ne renie en fait jamais son rôle de pilote qu'il maintient du début à la fin en toute subtilité, et rien que pour cela, ça me donne envie de lui mettre un bon 14 bien mérité.
Car oui, derrière cette traque à la bête, les longs plans sur la Batmobile qu'on découvre pour la première fois (là ou un épisode lambda aurait passé vite fait sur le détail), ces longues scènes d'expositions permettant de parfaitement nous présenter de manière concise une bonne partie des personnages important et récurrents, dont bien évidemment Batman, Gordon, Bullock, le Maire Hill, Alfred, et même Harvey Dent (qui montre que la série préfigure déjà l'arc majeur de sa première moitié de saison), les scènes montrant les gadgets et leur maniement, l'aspect détective et pleins d'autres capacités du personnage sont d'autant de petites preuves subtiles qu'on nous le présente bien, et qu'on est bien dans un pilote.
Ce qui est aussi beaucoup appréciable, c'est le fait qu'ils n'aient pas choisi d'ouvrir la série sur une confrontation classique avec Le Joker, comme n'importe quelle série l'aurait faite pour introduire le pire ennemi de son héros, mais sur un adversaire très anecdotique de l'univers de Batman, et dont le choix fut pourtant absolument génial pour l'introduction de notre héros et faire un parallèle parfait avec son statut "animal" : le terrifiant Man Bat, qui, au contraire de notre Homme chauve souris, est une chauve souris humaine.
Dès ce pilote, on peut voir le soin apporté à l'animation de la série, son ton noir, juste et sa musique sublime. Tout cela couplé à un scénario rempli de scènes d'actions prenantes font de cet épisode le candidat parfait pour introduire ce que sera la série en général.
Bien qu'il est loin de faire partie des meilleurs épisodes de la série et qu'il reste somme toute plutôt classique, il remplit plus qu'honorablement, et surtout très intelligemment, son rôle de pilote !
En ce deuxième épisode, le plus grand adversaire du chevalier noir nous fait l'honneur, pour sa première apparition dans la série, d'être présent pour le réveillon, et on a même le droit à un saut dans le temps vis à vis du précédent car même Robin est là, pour la première fois lui aussi, c'est la fête !
Et c'est pas peu de le dire, car ce Joker de papier s'impose dès cet épisode comme étant probablement la version la plus parfaite qu'il n'ait jamais été faite du personnage, sachant concilier dans un équilibre absolument parfait la bouffonnerie hilarante d'un Nicholson et la folie effrayante d'un Ledger, en multipliant les farces malsaines et dérangeantes à souhait mais dans le même temps vraiment drôle (j'adore quand une série joue sur nos propres valeurs). Le doublage français y est vraiment pour quelque chose, car oui, cette série à un doublage français absolument sublime, d'une qualité exemplaire tant dans le choix des voix que dans la qualité des traductions ! Une des nombreuses preuves de cela est montrée ici avec la voix du Joker, celle de Pierre Hatet, entre autres le doubleur d'Emmett Brown de Retour Vers Le Futur, qui était juste la voix parfaite pour ce cher bouffon psychopathe. Qui plus est, la fin de l'épisode nous montre bien toute la complexité et l'illogisme effrayant de ce personnage définitivement hors de portée de toute réelle compréhension.
J'aime aussi pas mal le fait que la série soit asynchrone, ce que montre les multiples apparitions / disparitions de Robin d'un épisode sur l'autre dans les premières saisons (surtout la première). Au delà de permettre à la série de ne rester figée que dans un espace temps vague, permettant ainsi aux scénaristes d'avoir une liberté totale dans la création de leurs histoires, elle permettra ensuite de merveilleux épisodes flashbacks sur l'origine de ses personnages qui font souvent partie de ses meilleurs, nous offrant généralement deux intrigues géniales pour le prix d'une. Présenter Robin vraiment dans cet épisode aurait été une erreur monumentale, vu qu'ils n'ont déjà que 20 minutes pour présenter au néophytes l'univers et le personnage du Joker (pas son background, cela sera pour plus tard, et là encore merci à la série d'être asynchrone, car dans le cas du Joker, cela colle même parfaitement au personnage, qui a toujours une dernière carte en réserve, et cela évite de griller tout le potentiel du perso dès sa première apparition pour que les autres aient toujours de la saveur) et ils ont su trouver le format parfait pour éviter le problème avec brio sur l'ensemble de la série.
Mais revenons un peu à l'épisode en lui même, qui, s'il reste globalement classique (bien que l'épisode n'en reste pas moins riche en trouvailles et petites surprises, rien de bien révolutionnaire dans son déroulement) au sein de ce que produit la série, à le mérite d'être le premier à vraiment mettre en valeur une des très nombreuses facettes de Bruce Wayne (vu que le premier présentait plus le personnage qu'il ne l'explorait), ici, son obstination et son obsession permanente et sans failles dans sa croisade contre le crime à Gotham, poussée à un tel point qu'il en devient même purement paranoïaque par moments (cf. le début de l'épisode avec le jeune et la vieille), au point d'en exaspérer Robin (ah et ces relations entre les personnages si bien travaillée, déjà là, dès la première apparition du personnage, ils mettent en avant les conflits entre Dick et Bruce, qui mèneront plus tard à ce que l'on sait). Et l'aspect assez tragique de l'épisode, c'est qu'au final, Le Joker aura donné raison à Bruce, le confortant dans ses positions qu'il ne remet donc nullement en question, alors qu'elles ne concernent qu'un individu sur toute la population de la ville qui était en paix et honnête ce jour là, et cela se voit jusqu'à sa dernière réplique de l'épisode, qui constitue une fausse victoire pour lui quand on sait ce que ce trait de caractère, pourtant dans le même temps garant de son habilité à mener à bien sa mission (mais quelle tragédie en fait) va lui coûter à l'avenir ... J'adore la subtilité de cette magnifique série animée, son accessibilité à tous les publics, son refus de la facilité, et sa capacité à divertir tout en étant furieusement intelligente et merveilleuse. Il n'y a pas a dire, à cette époque là, on prenait pas les enfants pour des cons !
En bref, un épisode qui reste vraiment très classique sur sa forme, mais très divertissant et riche sur son fond, lui permettant de se hisser un peu au dessus du lot des épisodes habituels de la série.
La série continue sur son excellente lancée avec un 3ème épisode de très grande qualité. Comme l'épisode précédent nous l'a prouvé, la série devient vraiment intéressante dès lors qu'elle s'intéresse à son héros. Si ce n'est pas le seul moyen qu'elle trouvera pour atteindre des sommets, il est clair que c'est l'un d'entre eux, et quand on se souvient déjà à quel point un effleurement de la psychologie de Bruce dans le 2ème épisode avait suffit pour permettre à ce dernier de sortir du lot des épisodes lambda de la série, qu'est ce que ça donnerais si on était plongé dans l'intimité la plus profonde du personnage ?
C'est en partie ce que fait ce magnifique épisode, et c'est en cela qu'il se distingue vraiment de ces deux prédécesseurs, parvenant à être meilleur qu'eux alors qu'il accuse pourtant plus de vraies faiblesses que ces derniers.
Car oui, l'épisode à ici un point faible, qui, s'il ne mine pas le niveau de l'épisode qui a été capable de largement se rattraper sur d'autres aspects, bride en revanche son potentiel alors qu'il aurait pu faire partie des tous meilleurs de la série. Et ce point faible, c'est son méchant : L'Epouvantail. J'adore le personnage en soi, mais il faut avouer qu'il est très peu maîtrisé dans cet épisode. Bruce Timm et Paul Dini ont déclarés à de nombreuses reprises qu'ils avaient eu du mal avec ce personnage, et cela se ressent pour cette première apparition, dans laquelle on a le droit a un crétin colérique non charismatique, qui ne fait absolument pas peur du tout (son look sera d'ailleurs quelque peu changé dès sa seconde apparition), et qui n'est même pas menaçant en soi, puisqu'il doit tout à un pouvoir qu'on comprend très vite qu'il ne vient pas de lui et qu'il sera retourné contre lui. Clairement pas son apparition la plus mémorable, d'autant que son plan comporte des failles béantes qu'un esprit soi disant supérieur comme le sien n'aurait pu laisser passer ...
Mais bon, tout cela est peu de choses face à cette introspection magnifique du personnage de Bruce Wayne / Batman, qui fouille au plus profond des peurs du héros qui se sert de cette dernière contre ses ennemis. Car, ça n'a peut être l'air de rien pour les connaisseurs de l'histoire de Batman (ou même seulement de les séries animées et des films), mais pour un néophyte, cet épisode, c'est la première fois qu'on apprend que les parents de Bruce sont décédés. C'est la première fois qu'on est aussi proche du personnage, de ses angoisses, de ses peurs, ici uniquement lancées par un vieux collègue de Thomas Wayne déçu par le Bruce qu'il voit au point de lui dire cash qu'il est la honte de sa famille (bien que, et là est toute la puissance de cette scène d'ouverture, il ne critique que la façade que ce dernier se construit pour se protéger, ce qui ne manque pourtant pas de miner ce pauvre Bruce ... et ce qui me fait encore plus aimer la série, c'est que dans n'importe quelle autre on aurait trouvé une pirouette pour que le vieux revienne sur ce qu'il a dit, ce qui n'est pas la cas ici !). Cela nous offre bon nombre de scènes magnifiques (cette scène finale sur la tombe, quelle beauté putain), et permet de mettre un peu plus en avant le rôle paternel d'Alfred vis à vis de son maître si tourmenté.
Bref, un épisode génial qui fait fit de ses faiblesses pour nous livrer une intrigue de toute beauté qui reste le meilleur qu'on ait eu depuis le début, bien que l'on regrettera ce relatif échec du traitement de l'épouvantail, tant l'épisode aurait été parfait et aurais rejoins d'emblée les chef d'œuvres ultimes de la série avec ce seul défaut gommé ...
Bon, premier épisode un peu faiblard depuis le début. Non pas qu'il soit mauvais, pas du tout, mais qu'il est extrêmement classique, tant dans son scénario que dans son déroulement !
Cette fois, il s'agit juste d'une banale histoire de gaz hilarant répandu via les bateaux à ordures de Gotham par le Joker au nom du 1er avril, avec Batman partant l'affronter pour l'arrêter. Et c'est tout. Il n'y a même pas vraiment de rebondissement, juste une situation initiale et un affrontement d'une quinzaine de minutes. Et cette fois ci, l'épisode ne soulève rien de particulier, si ce n'est très vaguement l'affection de Bruce face à Alfred, mis en danger à cause du gaz (mais après tout, pas plus que n'importe quel autre habitant de Gotham), et le fait qu'il ait un balai bien enfoncé dans le cul dès qu'il s'agit d'avoir du sens de l'humour (et ça, on s'en doutait, et qu'il l'avait, et que c'était probablement la faute du Joker). Alors après, il regorge d'idées visuelles délirantes qui le rendent divertissant. Mais le plaisir ne va vraiment pas au delà.
En résumé, un épisode on ne peut plus lambda. Il remplit son rôle de divertissement, mais ne va absolument pas au delà. Et si on ne va pas le lui reprocher cela, on ne va pas non plus le féliciter, surtout qu'il survient après deux excellents épisodes dont un avec Le Joker qui était nettement plus marquant et réussi ...