De la série comme on a toujours rêve d'en faire. La saison 1 est une succession de grand n'importe quoi, pourtant très maitrisé de bout en bout jouant sans cesse sur les codes geek du voyage de le temps. De surcoit, il est inutile de dire à quel point François Dorin est excellent.

Une véritable purge. Autant dire qu'il m'a été extrêmement difficile de terminer cette saison 7. Alors que ce show avait un postulat, à la base ironique, très second degré sur les soaps, elle semble avoir perdu sa verve et son mordant. Les intrigues sont totalement navrantes (saison 7, épisode 22 : "Ouais, allons faire des bougies flottantes") et leur personnage de plus en plus vides : Bree a été abandonnée en cours de saison 3, Susan n'a quasiment jamais été intéressante, et Lynette-Tom ne cesse d'avoir les mêmes intrigues de couples navrantes et rébarbatives (même si la fin de la saison 7 semble aller dans un sens nouveau). Seul le personnage de Gaby connait une évolution maternelle intéressante (tant que les scénaristes ne lui font pas faire n'importe quoi). Cette saison 7 met littéralement le show à mort après une longue agonie déjà en cours depuis quelques saisons. Et dire, qu'il reste encore une saison 8. ...

Oui, la saison 6 est une déception. Oui, la série en est arrivé à un point où elle m’écœure et où je ne suis plus en attente fébrile de la saison prochaine. Sauf que ... Sauf que How i met n'est pas un sitcom comme les autres, en témoigne son évolution en 3 parties (oui, j'aime faire des plans) : 1) Première partie de saison, du Pilot à l'épisode 8 : Après un Pilot excellent (comme très souvent avec la série), le show prend un rythme de croisière tranquille surpassant de très peu les épisodes de la saison 5. Là, au fond du trou, je me dis que c'est fichu et que les scénaristes qui nous avaient pondu la saison 1 et 2 sont partie en vacance depuis longtemps. 2) Seconde partie, du 6x08 à l'épisode 15 (Ho Honey !) : Pendant ces 8 épisodes, la série va attendre, selon moi, un niveau d'excellence assez hallucinant. Les perles s'enchainent à un rythme frénétique (Glitter, Blitzgiving, Ho Honey et surtout le très particuliers Bad News, véritable tournant de la maturité pour le show). Je me souviens avoir dit à l'époque à l'ami Tan que, désormais, pour moi, la saison était une réussite totale, qu'importe ce qui se passait par la suite. 3) Troisième partie, du 6x15 à la fin : Hélas, trois fois hélas, je me trompais. Comme tu l'expliques justement Aureylien (il sort d'où d'ailleurs ce "y" bizarre dans ton pseudo ?), à partir du moment où Ted se met avec Zoey, la saison est fichu. A dire vrai, je ne crois pas que le problème de la saison soit, spécifiquement, ce personnage. Je crois, plutôt, que c'est son absence de background qui pèse sur la relation. Le personnage sort de nulle part, n'est pas construit (en dépit de pistes qui s’annonçait pourtant prometteuses) et surtout nous est, à la fin, présenté comme une méchante, ce qui est en contradiction totale avec le personnage. J'ai perdu tout espoir de sauvetage pour la saison 6, quand les deux showrunneur ont annoncé sur le web que la mariage était repoussé en saison 7. On perçoit, en réalité, ce qui a dû se passer pour Carter Bay et Greg Thomas. Extrait de réunion - Scoop : - Carter : Bon, on a fait du bon taf les gars. On a relancé le show, on a rassuré CBS, on est prolongé pour 2 saisons. - Greg : Nice ! Mais comment on va faire, on avait prévu initialement de faire la rencontre de Ted et la mère au mariage ? - C : On va faire comme on a toujours faire : repousser sans cesse les échéances. Il nous reste 9 épisodes. On va donc repousser l'intrigue sur les personnages secondaires, faire du Barney-show et faire en sorte surtout que Lily tombe enceinte. - G : Ahah. Pas con, mais on n'avait pas déjà fait le coup il y a 2 saisons ? - C : Si si, mais les spectateurs ont oublié tout ça.

Une saison qui, comme beaucoup ici, fait très mal à l'image que j'avais de la série. A l'humour fin et construit des saisons 1, 2 et 3, a été, désormais, substitué un humour vaguement potache et franchement navrant. Sans fil rouge, semble-t-il (volontairement ?) oublié par les scénariste, la saison ne cesse de dégringoler, notamment à partir de l'épisode 15. A la fin, après le départ de Don, celui de Stella, Lili pas enceinte, et seulement un genou entraperçu de la mère, on aura surtout eu l'impression que cette saison n'aura servi à rien. Et, au fond, c'est peut être cela le pire.

La scène d'ouverture est brillante d'écriture. Vraiment brillante. Marie qui blâme Walt... défendu par Skyler : "He's not his fault, Marie". C'est fort. C'est fort parce qu'on peut légitimement se poser la question : est-ce vraiment la faute de Walter ? C'est un connard certes, mais est-ce vraiment de sa faute ? Je n'ai pas de réponse. La série ne donne pas de réponse d'ailleurs. On a assisté à une succession de cause à effet sans vraiment savoir qui à l'origine de quoi (Rappel : c'est Hank qui a "poussé" Walter vers ce chemin). Où est l'origine du mal et qui est vraiment mauvais ? Non, la série ne donne pas de réponse et je ne crois pas qu'il y en ait. Chacune des scènes est tournée vers ça : quels sont les choix que tu fais ? Qu'est-ce que qu'un bon choix ? Pour la première fois depuis le début de la série, je trouve que là, on tient un discours non plus caricatural, mais subtile et fin. Quelque chose que je n'avais pas encore vu à l'écran depuis le début. Quelque chose qui commence à ressembler à une série intelligente. Je crois que je devrais faire des pauses plus souvent. Ça me fait du bien en fait. :) PS : L'épisode est bien, bien meilleur que le précédent. Pourquoi ? Car chaque scène est intelligente et bien construite. Mais non, tout le monde ici a noté l'épisode précédent au dessus. Tout ça à cause des cinq dernières minutes. En fait, je crois de plus en plus que les gens sont comme des poissons rouges : ils notent juste ce qui se passe à la fin d'un épisode (Cf : Six Feet Under, Game of Thrones, Arrow, etc).

Cet épisode, c'est la victoire de Walt. Il a gagné. Il a tout : sa femme, l'argent et la vie sauve. Vous pouvez remballer. Breaking Bad est fini. Over. Sauf que bien sûr, ça ne se passe pas comme ça. Walt a enfin tout ce qu'il voulait depuis le pilot et il n'est pas heureux. Sa tentative de suicide est LA clef de l'épisode. Le Walt du pilot se serait certainement suicider. Nous ne sommes plus face au Walt saison 1. Bien des choses se sont écoulés et le Walt qui a tué la copine de Jesse ne peut pas terminer sa vie. Ce Walt là vit et fait face au complication. Car oui, dieu que les choses se sont compliqués. La série a l'art ici d’entremêler chaque fil de chaque intrigue pour obtenir un méli-mélo de situations et de personnages. Le nœud gordgien est devenu extrêmement lourd et il faudra sans doute prochainement le couper.

"Think of the odd" dit Walt. J'y pense tout le temps Vince avec cette série. Tout le temps. Cet épisode, c'est Vince Gilligan qui brise le 4ème mur et qui fait un bilan d'étape à mi-parcours de la série. Il nous explique ce qu'il a fait, comment il l'a fait et comment il voit les choses. Cet épisode, c'est un making-of de la série. Pas un épisode. Surtout pas un épisode. Ce sont deux personnages dont le destin se recroisent ici et qui vont sans doute se s'éloigner ensuite. C'est Walter tout d'abord qui confirme tout ce que j'avais dit dans mes avis précédents (oui je me lance moi-même des fleurs et je t'emmerde) : il est devenu mauvais depuis la fin de la saison 3. C'était le point de non-retour pour lui et il le sait très bien : "I'm sorry Jesse". C'est aussi l'épisode où Gilligan confirme sa vision du personnage : c'est un GROS connard égoïste, narcissique et voulant tout contrôler. C'est Jesse aussi. Jesse le vrai humain du duo. Malgré l'abération de la folie de Walter, Jesse est prêt à le suivre à peu près n’importe où, y compris lorsqu'il s'agit de courir après une mouche. Ce qui est fort dans cet épisode, c'est que Jesse nous est présenté comme l'antagonisme de Walter, alors qu'il est le seul du duo à "aimer" l'autre. C'est un épisode doté de 4 visions sur deux personnages : la façon dont il se perçoit, la façon dont l'autre le perçoit, la façon dont le showrunner le perçoit (et l'écrit) et la façon dont le spectateur le perçoit. Pour moi, tout cela ne fait aucun doute : c'est bel et bien Jesse le vrai héros de la série. Il l'a toujours été.

Vince Gilligan est un mec qui se fout de la gueule du spectateur et tout le monde kiffe. Maintenant qu'il a accroché le spectateur avec sa série, il peut se permettre n'importe quoi. Il peut se permettre le coup de l'avion à la fin de la saison 3 et il peut se permettre le "coup du heureux hasard" avec Jesse. Je trouve ça complètement con, mais je crois que c'est voulu : "Tu as avalé des énormités scénaristiques avant, alors pourquoi pas celle-là ?". Sauf qu'à force la suspension de l'incrédulité finit par diminuer et que cela nuit à la série. Le reste de l'épisode adopte un rythme très lent de répétition de de schéma pré-tracé. J'avoue par par contre que je n'ai pas compris la scène avec Gus : voulait-il lui dire de ne pas faire confiance à sa femme ou cela visait-il plus Jesse ?