Je n’essaierais pas de le cacher : de tous les titres qu’on nous a annoncés pour cette saison 8, Into the Dalek est peut être bien celui que j’attendais le plus. Et ceci pour trois raisons précises :
- C'est la première « vraie » aventure de Peter Capaldi. Dans le sens où il sera le premier épisode post-introductif de celui du nouveau Docteur, le 1er dans lequel nous verrons le 12ème Docteur à l’action en pleine possession de ses moyens, libéré du trauma post régénérationel, comme le furent à l’époque New Earth pour le 10ème Docteur et The Beast Below pour le 11ème. Ce genre d’épisodes est souvent à la fois excitant et cruciaux, car souvent assez représentatif de ce à quoi la série ressemblera sous le règne du Docteur et bien évidemment plus proche et révélateur des grands traits de personnalité de ce dernier.
- Il s’agit d’un épisode de Phil Ford. Certes co-écrit avec Steven Moffat, mais un Phil Ford quand même (son précédent épisode était d’ailleurs là aussi une co-écriture, cette fois avec Russel T. Davies). Le nom de cet auteur ne vous dira peut-être pas grand-chose si vous êtes de ceux qui ne font pas plus attention que ça au nom des scénaristes, d’autant plus qu’il est très loin de faire partie des plus prolifiques de Doctor Who. Si tel est le cas, sachez donc juste que le type n’est responsable que d’un seul autre épisode dans l’histoire de la série : The Waters of Mars, soit l’avant-dernier épisode de David Tennant si l’on fait abstraction de la séparation en deux parties de The End of Time.
Or en ce qui me concerne, The Waters of Mars, en plus d’être sans conteste le meilleur épisode du 10ème Docteur, est probablement mon épisode préféré de toute la nouvelle série. Basé sur une idée aussi simple que magistralement exploitée étayée par un développement thématique bigrement travaillé sur l’un des points les plus intéressants de l’histoire du show, l’épisode était également un pur chef d’œuvre d’émotion, et nous délivrait dans un incroyable final ce qui reste encore aujourd’hui à mes yeux les 20 minutes les plus fortes de toute la série. C’est donc peu dire, bien que je n’attends pas nécessairement un épisode aussi réussi, que j’attendais impatiemment un retour du bonhomme.
- C’est un épisode de Dalek. Et, je sais que cet avis n’est pas unanime au sein des fans de la série, mais moi, je les aime bien, les Daleks. Car les Daleks, on aura beau en dire ce qu’on veut, ils ont énormément de potentiel sur beaucoup de registres différents. On peut aussi bien les rendre implacables et effrayants (The Dalek Invasion of Earth, The Daleks’ Master Plan, The Parting of the Ways) que les entraîner dans un style plus action / bourrin (Army of Ghosts / Doomsday, Remembrance of the Daleks) ou même adopter un ton beaucoup plus léger voire parodique avec eux (The Chase, Death to the Daleks, Victory of the Daleks, …). On peut aussi bien en employer des tas (The Stolen Earth / Journey’s End, Asylum of the Daleks), que très peu (Dalek,Revelation of the Daleks, …).
En fait, si on a de bonnes idées, on peut en faire à peu près ce qu’on veut, et c’est un fait qu’ils nous ont offert certains des meilleurs épisodes de toute l’histoire du show, même si, ok, moins dans la nouvelle série, et que quand ils sont ratés, en général ces épisodes ne le sont pas à moitié (oui, Daleks in Manhattan / Evolution of the Daleks bien évidemment … Mais pas que …).
Or, depuis l’ère Moffat (même si celle de RTD n’a pas toujours brillé non plus avec eux, loin s’en faut … oui Helen, c’est toi que je regarde), aucun des Dalek Episodes qu’on a eu jusque-là n’a été réussi. Victory of the Daleks ne peut vraiment s’apprécier qu’au 36ème degré si on adhère au délire nanard du truc (c’est heureusement pour moi mon cas, mais même dans cette position-là, on a parfaitement conscience qu’on reste dans le fond du panier de la série), et Asylum of the Daleks (oui, j’ai détesté), est un magnifique exemple de potentiel gâché (pour on ne sait trop quelles raisons en plus), qui, lui, n’a même pas le mérite d’être drôle dans sa nullité. C’est donc peu dire que j’espérais que ce nouvel épisode allait changer cette triste donne pour les ennemis les plus iconiques du Docteur.
Bref, sur le papier il y avait tout pour plaire et on a maintenant le résultat sous nos yeux. Ainsi donc, vous pourrez peut-être me trouver un peu extrême dans mon avis sur cet épisode du fait de l’énorme attente qu’il a suscité en moi depuis un certain temps. Alors, en fin de compte : promesses tenues où belle déception ?
Eh bien, fort heureusement, l’épisode se sera montré à la hauteur. Voyons maintenant en quoi …
Le Recyclage, c’est bien …
… et quand c’est bien fait, pas que pour l’environnement. Je m’explique : pour moi, l’une des principales forces de cet épisode est la richesse de ses thématiques et de leur développement. Pourtant, quand on y jette un œil de plus près, on remarque qu’il n’y a, dans le fond, rien de bien nouveau sous le soleil : l’idée de nuancer les Daleks a déjà été abordée plusieurs fois auparavant, tout comme le questionnement de la moralité du Docteur et de ses actes, le décalage post-régénération entre le Docteur et sa compagne ayant connu la version précédente. Même le concept (génial) de l’épisode, celui de rétrécir les protagonistes pour qu’ils entrent dans un corps afin de le guérir, est directement hérité d’un épisode de la série classique, The Invisible Enemy, sans compter qu’il n’est pas sans faire légèrement penser au Teselecta de Let’s Kill Hitler.
Pourtant, à partir de ces matériaux de base anciens, l’épisode parvient à dégager une vraie fraîcheur dans la manière de les traiter. Principalement d’ailleurs parce qu’en fait, il n’hésite pas à aborder frontalement des thématiques qui étaient généralement abordées de manière plus diffuse, subtile et nuancée. On a souvent de nos jours la gâchette facile sur ce qui n’est pas subtil, mais force est de reconnaître que dans certains cas, préférer quelque chose allant droit au but, sans détour, de manière tranchée et directe à une approche plus posée peut parfois s’avérer être la meilleure solution. C’est en tout cas selon moi le cas ici, car si l’épisode ne se révèle pas spécialement être celui des idées neuves, il se pose en revanche comme celui qui va les aborder frontalement.
Pour ce qui est de la possibilité qu’il puisse exister un Dalek gentil, ça avait toujours été suggéré, posé en tant qu’hypothèse, mais jamais vérifié. C’est chose faite ici et c’est vraiment très bien foutu. Non content de pouvoir s’éclater sur ce qui est (pour son travail sur Doctor Who en tout cas) son thème de prédilection (Mettre les personnages en face de leurs propres limites morales), Phil Ford va même parvenir à entremêler les 3 points d’intérêt scénaristiques jusqu’à ce qu’ils finissent par s’entrechoquer dans une magnifique confrontation finale qui finit de magnifier un épisode incroyable de ce côté-là. Et cela, parce qu’il aborde le sujet de manière directe et concentre son développement scénaristique dessus.
Il en va d’ailleurs de même pour l’opposition Docteur / Clara. Lors du passage de Nine à Ten, on avait bien senti un certain malaise chez Rose Tyler, mais ça n’avait jamais vraiment été extériorisé. De par le fait qu’elle tombera vite sous le charme de la nouvelle incarnation, ça a été logiquement mis de côté sans jamais être vraiment exploité. La relation Twelve / Clara est d’ailleurs peut être bien la première à faire confronter les deux archétypes aussi directement, car il me semble que le cas Six / Peri mis à part (et encore, ce n’est pas tout à fait la même chose que ce qu’on a là), il n’y a jamais eu de rejet vraiment fort entre Docteur / Compagne suite à une régénération, et surtout pas qui s’inscrive sur la durée, de toute l’histoire de Doctor Who. L’épisode confirme en tout cas que cette disposition des personnages est pour l’instant la grande bonne idée de cette saison, tant leur relation est passionnante à suivre et dynamise par moment pleinement l’épisode …
Enfin, pour clore ce chapitre thématique, je voudrais revenir brièvement sur le concept de l’épisode, de la miniaturisation des personnages pour aller explorer l’intérieur d’un Dalek. Car ce faux remake du sympathique L’Aventure Intérieure de Joe Dante est vraiment encore une fois très réussi. Outre de permettre de réaliser un véritable fantasme de fan, l’épisode exploite réellement son concept, à savoir qu’on apprend ici vraiment des choses sur l’anatomie et le fonctionnement corporel d’un Dalek (oui c’est toi que je regarde Journey of the Centre of the TARDIS) tout en s’appuyant à merveille sur ce qu’il montre pour faire avancer son intrigue. Bref, pour ce qui est du développement thématique, cet épisode est une réussite totale.
“I See Into Your Soul, Doctor !”
L’autre gros point fort de l’épisode réside pour moi dans la caractérisation des deux forces opposées de cet épisode, à savoir bien évidemment les Daleks et le Docteur.
Je disais plus haut à quel point le second épisode d’un Docteur (sa première « vraie » aventure) pouvait être important. C’est d’autant plus le cas ici que Deep Breath s’est au final révélé être plus une réintroduction (fortement nécessaire et au final très réussie) de Clara, et que le douzième Docteur, au final, on l’a pas tant vu que ça. Pas assez en tout cas pour pouvoir être capable de définir qui il est. C’est une démarche scénaristique qui semble pleinement voulue et qui se révèle pour l’instant être une excellente idée : en ne découvrant le nouveau Docteur que par morceau, on est constamment intrigué par ses moindres faits et gestes qui deviennent du coup assez imprévisibles et surprenants, d’autant que ce Docteur ne ressemble pour l’instant à aucun autre tout en partageant des traits communs avec certains d’entre eux.
Sans s’affranchir de cette démarche, Into the Dalek nous en dévoile un peu plus, nous présentant ici ce qui serait plus ou moins la fusion parfaite des Docteurs de William Hartnell et de Colin Baker. Un Docteur cynique (la réplique sur les Lasagnes est à la fois drôle et morbide au possible), emmerdeur sur les bords (le "Please" avec Journey), moqueur voire même trolleur (pas mal des explications qu’ils donne dans le Dalek sont soit mesquines soit du grand n’importe quoi), en questionnement toutefois (Am I a Good Man, qui régit génialement l’épisode), mais surtout sombre, et du vrai sombre cette fois-ci. La scène du sacrifice de Ross est sans aucun doute l’acte le plus sombre que le Docteur ait visuellement commis depuis celui de Colin Baker quand il a poussé délibérément un ennemi dans une cuve d’acide en se foutant de sa gueule une fois l’acte accompli.
Je peux parfaitement comprendre que le tableau en rebute plus d’un. En ce qui me concerne, si le jeu d’acteur de Capaldi m’avait déjà fortement emballé dans Deep Breath, ce que j’ai vu ici du personnage a fini de me conquérir. C’est un fait : j’ai un gros faible pour les Docteurs sombres. Ce n’est pas un hasard si William Hartnell et Colin Baker sont justement mes Docteurs Classiques préférés et qu’un grand nombre de mes scènes préférés avec les Docteurs d’Eccleston, Tennant et Smith les représentent quand ils sont au bord du gouffre moralement parlant. Je trouve que c’est à ces moments précis que le Docteur est le plus intéressant : quand sa toute-puissance et/ou sa vulnérabilité l’amène juste devant les limites, un cas de figure où il finit souvent par faire marche arrière juste à temps, mais ou parfois il n’y parvient pas (The Waters of Mars était justement une pure réussite à ce niveau-là). La perspective qu’on ait affaire à un Docteur chez qui ce travers pourrait devenir plus qu’occasionnel est diablement intéressante, d’autant plus que cela casserait vraiment avec la tradition et que ça apporterait une vraie évolution au personnage et fraîcheur au show.
Là où en plus Into the Dalek est très malin, c’est qu’il se sert des Daleks pour soulever tout cela. En explorant l’intérieur du Dalek, c’est l’âme de ce Docteur perdu et tourmenté qu’on explore dans le même temps. L’épisode va encore plus loin en cimentant les deux ennemis de toujours définitivement et irrévocablement l’un à l’autre : les Daleks ont définis ce que deviendra le 1er Docteur et tous ceux qui suivront, de même que ces derniers seront définis par rapport au Docteur. La fin de l’épisode est d’ailleurs particulièrement réussie à ce niveau : Le Docteur devenant un bon Dalek en persuadant Rusty d’exterminer les siens, et Rusty devenant un bon Docteur en étant celui qui stoppe les Daleks lors de l’invasion finale. Là encore, l’épisode nous offre du très lourd.
“I See Beauty, I See Divinity”
Ma critique ne serait pas complète sans un bref tour de l’aspect technique de l’épisode. Deep Breath a été assez décrié pour son esthétique visuelle. Une critique que je ne partage pas totalement (si les SFX sont très discutables, je trouve en revanche la reconstruction et l’ambiance Victorienne très réussie), mais que je comprends. Ce n’est cependant pas le cas sur cet épisode, qui s'offre en plus le luxe d’être beau visuellement. Les effets spéciaux sont globalement réussis et le fait d’avoir tourné le plus possible les parties sur le vaisseau et l’intérieur du Dalek en décors réels a permis de limiter leur utilisation et de nous offrir un beau rendu global.
Mais l’épisode n’est pas seulement beau à voir, il est aussi très agréable à entendre. Car il s’agit d’une pure merveille musicalement parlant. J’adore le travail global de Murray Gold sur la série, mais là ça faisait longtemps qu’il ne nous avait pas fait une aussi belle bande son pour un stand alone. Que ce soit au niveau des reprises ou des nouvelles compositions, le tout s’enchaîne dans une harmonie parfaite, toujours en phase avec l’instant présent et décuplant les émotions sur bon nombre de scènes.
Tout cela ne fait qu’apporter davantage au travail d’ambiance génialement géré de l’épisode, qui se révèle tour à tour prenante, intrigante et angoissante (pour la première fois depuis assez longtemps, les Daleks sont imposants, que ce soit dans leur présence extérieure ou dans leur composition interne avec les anticorps) pour un résultat d’excellente qualité globale.
“I see … Hatred !”
Bon, cependant, malgré les très nombreux points positifs de l’épisode qui me le font vraiment adorer, comme je l’ai dit plus haut, ce n’est pas non plus au même niveau de magnificence que The Waters of Mars. C’en est pas loin, mais ça ne l’est toutefois pas. La faute à quelques détails plus bancals que d’autres …
Tout d’abord, même si je ne lui en tiens pas plus rigueur que cela, il est vrai que ce n’est pas l’épisode qui brillera par la profondeur de ses personnages secondaires. Journey Blue et Rusty mis à part, les autres personnages sont unidimensionnels au possible et font qu’on a du coup du mal à éprouver de l’empathie pour eux, la nature de leur mission contre les Daleks ni même d’ailleurs ce qu’ils foutent là n’étant jamais expliqué de l’épisode, car à l’image de ces personnages secondaires dont nous sommes en train de parler, le background de cet épisode reste très peu développé. Si j’ai une affection toute particulière pour l’espèce de Chuck Norris du Pauvre qui fait la grande gueule au début de l’épisode pour fuir au possible comme un lâche quand les Daleks arrivent, il faut avouer que le reste du casting est transparent et sans saveur. Quand on sait qu’une des grande forces de The Waters of Mars était justement la caractérisation sublime des personnages jusqu’au plus figurant d’entre eux, forcément ça détonne un peu. Je pense toutefois qu’il s’agit d’un point à nuancer : d’une part, parce que l’épisode est plus court que l’ainé de son auteur, et donc qu’il ne pouvait pas se permettre de trop perdre de temps là-dessus s’il ne voulait pas se louper sur le cœur de son sujet (d’autant qu’il fallait laisser de la place à Moffat pour sa partie à lui), d’autre part, parce que ces personnage n’ont clairement jamais eu l’ambition d’être plus que cela, et que l’apport qu’aurait effectué des personnages plus poussés n’aurait probablement pas été si grand que ça. Néanmoins, ça reste un des rares points chancelants de l’épisode.
Je ne savais pas que Chuck Norris avait un cousin britannique ...
Ensuite, et ça m’embête un peu d’écrire ça car ce n’est pas le fond de ce qui m’est proposé qui me gêne, c’est ce que je suspecte être le gros (voire peut-être même en fait la totalité, qui sait) de l’apport de Moffat dans l’épisode. A savoir donc, la scénette avec Missy et l’introduction de Danny Pink.
Pour la première je n’ai absolument aucun problème avec ce qu’elle nous montre en soi, je pense qu’il était effectivement nécessaire qu’on ait une séquence de ce type pour enrichir et complexifier notre mystère saisonnier, d’autant plus que ça nous apprend ici qu’elle ne récupère pas que des ex-ennemis du Docteur. En plus, ce n’est pas amené de façon lourdingue et ça ne prend que 30 secondes de l’épisode à tout casser. Deux choses cependant viennent me gêner légèrement : le fait que la répétitivité du procédé finisse par très vite lasser (mais ça, on ne peut pas encore le dire), et surtout la pertinence de la présence de ce matériau-là dans cet épisode précis. Entendons-nous bien : ça aurait pu intervenir n’importe quand, sur n’importe quel épisode que ça ne changerait strictement rien au fond de la scène. Du coup, ça vient tout de même un peu casser l’action en cours pour nous relancer sur un autre sujet qu’on fuit de suite. C’est clairement du chipotage de ma part car telle qu’est la scène le même problème aurait fatalement finir par se poser ailleurs de toutes façons, mais quitte à ce qu’on ait le droit à ça, autant le faire dans un épisode plus lié au fil rouge saisonnier qu’à ce qui aurait pu être un standalone pur et dur rondement mené sans interruption de bout en bout …
… et c’est justement exactement cela qui me gêne dans l’autre apport de Moffat : l’introduction de Danny Pink. Là encore, je n’ai pas de problèmes avec le fond du truc en soit (d’autant qu’une intro aussi peu subtile dans un épisode aussi direct que celui-ci, ce n’est franchement pas gênant) et c’est quelque chose qui devait être fait de toute manière. Mais là encore, rien n’obligeait à ce que ça se fasse ici et maintenant. Le seul lien entre cette partie de l’épisode et tout le reste, c’est la considération du Docteur pour les soldats. Une chose qui aurait très bien pu être évoquée ici et dont on aurait fait écho dans un épisode ultérieur introduisant le bonhomme.
Encore une fois, je n’ai rien de spécial contre ces moments de l’épisode. Mais le fait est qu’ils sont clairement ceux de ce dernier qui m’ont le moins entrainé, et qu’on aurait parfaitement pu faire sans.
Le Coin du Fan :
Doctor Who, c'est un peu devenu un show pour les fans fait par des fans. Et forcément quand des fans de la série classique et de Genesis of the Daleks comme Phil Ford se mettent à écrire des épisodes de Daleks, les références ne manquent pas !
- Tout d'abord, l'épisode ne manque pas de faire de nombreux clins d'oeil sur les Dalek Episodes. Lors de la confrontation finale avec Rusty, quand ce dernier explore l'âme du Docteur, on peut y voir des clips des épisodes Dalek de la saison 1 et The Stolen Earth / Journey's End. Le Docteur mentionne également la première fois qu'il a rendu visite aux Daleks sur Skaro, ce qui fait écho à The Daleks, la deuxième histoire de la série ! Enfin, si vous ne trouviez pas l'inspiration du scénario sur les autres épisodes Daleks assez flagrante, les scénaristes ont même fait dire à leurs personnages les phrases "Death to the Daleks" et "Evil of the Daleks" qui ne sont autre que ... des titres d'épisodes de la série classique !
- Le soldat dont on se rappelera dans l'épisode, c'est bien Journey Blue, attachante et la seule avec un peu de développement. Son nom étant déjà assez étrange (Steven Moffat a sûrement un rapport avec ça...), c'est aussi le cas d'autres personnages secondaires. Par exemple le soldat qui meurt au début et qui nous offre la scène très noire avec le Docteur. Il s'appelait Ross. Un soldat qui s'appelle Ross, ça n'est pas sans rappelé la recrue de U.N.I.T. dans The Sontaran Strategem/The Poison Sky, mort lui aussi. Comme quoi, être un soldat nommé Ross porte la poisse dans Doctor Who. Qui sait, cela va peut-être devenir un running-gag ?
- Un autre running-gag en vue ! Les scénaristes débordent d'imagination au sujet des réactions des compagnons quand ils entrent dans le TARDIS (on se souvient du "You could turn the heating up..." et le "Can I Have a Coffee ?" de Donna, le "I though it would be cleener" de Wilfried ou encore le "I'm in my nightie..." d'Amy Pond). Pour Journey Blue, c'est "Smaller on the outside" ! C'est effectivement logique de dire l'inverse quand on connait l'intérieur de la boîte avant l'extérieur. Ca n'en en fait rien de nouveau puisque c'est exactement la même phrase qu'avait prononcé Clara dans The Snowmen !
- "Mortuaries and larders - always the easiest to break out of. Oh, I've lived a life! " Le Douzième Docteur a visiblement la mémoire courte, étant donné que pas plus tard que la semaine dernière dans Deep Breath, lui et Clara se sont retrouvés piégés dans un cellier (a "larder") sans aucune autre issue possible que par là où ils est étaient entrés... Tandis que dans The Unquiet Dead, le Neuvième Docteur et Rose s'étaient retrouvés coincés, attaqués par des fantômes, dans une morgue (a "mortuarie") ! C'est vraiment le meilleur moyen pour s'échapper ou c'est juste pour souligner le côté totalement contradictoire de ses plans ?
- Vous n'êtes pas sans savoir que le script de cet épisode a fuité, avec les quatres autres scripts des cinq premiers épisodes de cette saison, au mois de Juillet... Si vous n'étiez pas au courant, vous n'avez sans doute vu que du feu à la fin de l'épisode. Pourtant justement, on en a raté un gros, de feu ! Rusty devait en effet, dans la version originale, se rendre au vaisseau des Daleks et s'auto-détruire en explosant exactement de la même façon que le Dalek dans Dalek (vous savez, quand il détache ses boules et qu'il implose), détruisant ainsi toute la flotte. Peu de chances que ça ait été coupé pour une raison de durée étant donné que la scène durait seulement quelques secondes. Ni pour une raison de budget, la scène était déjà tournée car présente dans la version Alpha de l'épisode en noir et blanc (oui, l'épisode lui-même avait aussi fuité, sans les SFX...). Alors, pourquoi ? A cause des "alertes à la bombe" peu avant la diffusion de l'épisode ? Car cela aurait trop ressemblé à la saison 1 ? Ou bien, un choix délibéré car Rusty est-il susceptible de revenir dans la série ? Mystère... une autre piste lancée par Into the Dalek !
En résumé, le père de The Waters of Mars offre à Peter Capaldi une première vraie aventure de très haute facture. Sans égaler la précédente œuvre de son auteur (il faut dire que la tâche est à peine ardue aussi …) Into the Dalek ne manque toutefois pas de se révéler être une vraie petite perle, se positionnant pour moi à la fois comme le meilleur Dalek episode depuis The Parting of the Ways voire Dalek, mais aussi comme le meilleur stand alone que Doctor Who nous ait offert depuis un sacré bout de temps (oui, on n’a pas oublié la saison 7). Avec cette merveille et un très bon Deep Breath, la saison 8 nous offre l’un des meilleurs débuts de saisons de l’histoire de la série, et donne envie de découvrir la suite avec une grande impatience.
J’ai aimé :
- Commencer à découvrir Twelve sans non plus le percer à jour totalement.
- La personnalité de Twelve qui fait écho à mes Docteurs Classiques préférés.
- On se fait miniaturiser et on visite l’intérieur d’un Dalek ! Mais c’est juste génial !!!
- La relation Clara / Twelve diablement intéressante, LA grosse réussite de la saison pour l’instant.
- L’embellie du personnage de Clara se poursuit.
- La confrontation Twelve / Rusty.
- L’ambiance de l’épisode.
- La musique, probablement la plus belle pour un standalone depuis The Rings of Akhaten.
- Le cousin anglais de Chuck Norris qui m’a bien fait rire dans ses apparitions.
- C’est confirmé : j’adore le nouveau générique ! Après les errements de la saison 7A à ce niveau, ça fait plaisir …
- Le trailer du prochain Gatiss. Car oui, il y a un vrai potentiel nanardesque dans ce truc.
- Phil Ford, tout simplement.
Je n’ai pas aimé :
- L’introduction de Danny Pink n’était pas obligatoire pour cet épisode.
- Des personnages secondaires globalement peu marquants.
- Un léger manque de background.
- Le trailer du prochain Gatiss. Car oui, il y a aussi un vrai potentiel pour avoir l’un des pires épisodes de la série.
Ma Note : 17/20.