Bilan : Caprica saison 1 partie 1 : aussi fracké que BSG ?

Le 21 août 2010 à 15:38  |  ~ 9 minutes de lecture
Il ne faudrait pas que cela devienne une habitude : après la quatrième saison de Battlestar Galactica, c'est au tour de la première de Caprica de se décliner en deux parties. Une pause qui nous permet malgré tout de dresser un premier bilan de ce que tout fan de BSG attendait comme le messie depuis The Plan.
Par Scarch

Bilan : Caprica saison 1 partie 1 : aussi fracké que BSG ?

~ 9 minutes de lecture
Il ne faudrait pas que cela devienne une habitude : après la quatrième saison de Battlestar Galactica, c'est au tour de la première de Caprica de se décliner en deux parties. Une pause qui nous permet malgré tout de dresser un premier bilan de ce que tout fan de BSG attendait comme le messie depuis The Plan.
Par Scarch

Mais c'est quoi Battlestar Galactica ?

 

Avant de parler de Caprica, il nous faut d'abord revenir sur son prédécesseur-suite, Battlestar Galactica, histoire de poser les bases et de naviguer en terrain connu. Bien entendu, vous pouvez également vous jeter sur la série sans avoir vu BSG si vraiment vous n'avez pas du tout envie de vous lancer dans une aventure épique et passionnante aux accents space-opéra mystiques de 4 saisons (Oui, moi, j'aime bien BSG).

Donc il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, des humains ont colonisé douze planètes d'un système, portant chacune le nom d'une constellation du zodiaque. Ces humains ont créé une nouvelle forme d'intelligence artificielle qu'ils implantèrent dans des robots appelés Cylons. Comme ces derniers étaient intelligent, il se dirent que l'asservissement des humains, ça suffisait comme ça, et ils décidèrent de se rebeller contre eux. Après une première guerre dont ils se retirèrent mystérieusement alors qu'ils avaient l'avantage sur l'humanité, ils s'établirent quelque part dans l'espace et conclurent un pacte de non-agression avec les humains. Mais comme Hitler (hop, un point Godwin) avec la Russie, c'était pour mieux revenir ensuite pour démolir toute forme de vie humaine de la surface des 12 planètes colonisées. Seule une flottille de vaisseau menée par le général Adama parvint à s'échapper du massacre et décida de chercher asile ailleurs sur une planète légendaire appelée « Terre ».

Bon jusque là vous suivez, même si vous n'avez pas vu Battlestar Galactica, vous pouvez vous placer dans le contexte. Caprica débute 50 ans avant la seconde attaque des Cylons, c'est à dire avant la première guerre, au moment ou le tout premier Cylon fut créé sur Caprica, l'une des douze planètes colonisées. Nous y retrouvons deux personnages clés de la future lutte contre les Cylons. Le père de celle qui fut à l'origine du premier robot dotée d'une conscience, lui-même créateur et directeur de l'entreprise commercialisant les Cylons, ainsi que le père du général Adama celui qui défendra l'humanité contre ces derniers.

 

Les Cylons et le monothéisme

Un des éléments clés de l'intrigue de BSG était la lutte entre le monothéisme incarné par les Cylons, et le polythéisme, défendu par les humains dont la religion s'apparente à celle des grecs et romains aux temps de la mythologie. Ceci est très important pour comprendre les ficelles de l'intrigue de Caprica.

Toute l'histoire de la guerre contre les Cylons commence donc avec l'émergence d'une secte monothéiste et légèrement terroriste sur les bords qui recrute ses membres dés leur plus jeunes ages, alors qu'ils sont encore à l'école. C'est le cas de Zoé Graystone, fille de Daniel, le PDG de Graystone industries, la compagnie à l'origine de la création du tout premier Cylon. Celle-ci adhère avec tant de zèle au mouvement qu'elle se retrouve impliqué dans un attentat suicide dans le métro de Caprica. Elle y perd la vie avec Tamara Adama, fille de Joseph et sœur de William. Pour véritablement finir de poser les bases de l'histoire notez que Graystone industries est aussi à l'origine d'une invention révolutionnaire qui fit la gloire de son créateur, Daniel Graystone (le père de Zoé, donc) le Holoband. Cet objet permet à qui le possède de se connecter à un univers virtuel ressemblant à un jeux vidéo photo-réaliste, ou chacun joue sans règle avec sa propre apparence. Les jeunes de Caprica ont d'ailleurs pour habitude de se retrouver au V-Club, un lieu virtuel branché accessible exclusivement par Holobands et ou tout est permis, de la luxure à la violence en passant par tous les autres excès. Cet élément est important car Zoé Graystone étant à l'instar de son père surdouée en informatique, parvint à créer un double d'elle même dans l'univers virtuel et à lui insuffler ses propres caractéristique créant de ce fait un « personnage non joueur » (PNJ) dotée d'une conscience.

Maintenant que toutes les bases sont posées, l'histoire peut commencer. L'explosion du métro de Caprica fut revendiqué par le SDU, la secte monothéiste dont Zoé faisait partie. Parmi les victimes se trouvaient donc Zoé Graystone ainsi que Tamara Adama et sa mère. Les deux familles principales de l'intrigues sont donc en deuil. Daniel Graystone qui doit prochainement commercialiser le premier Cylon vient de perdre sa fille et doit trouver un moyen de corriger les nombreux problèmes rencontrés dans la production du prototype du premier Cylon. Joseph Adama viens de perdre sa femme et sa fille et est partagé entre son deuil et sa responsabilité de père veuf vis-à-vis de William, son fils. C'est à partir de ces éléments que toutes les intrigues partiront. Le double de Zoé étant resté dans l'univers virtuel, ce dernier sera implanté dans le premier robot, ce qui en fera le prototype parfait mais impossible à reproduire. Zoé étant toujours attaché à ses objectifs ne veut pas que son père s'aperçoive de sa présence dans le robot, et cherche à s'échapper sur Geminon, une autre planète du système ou elle pense trouver de l'aide. Joseph se lie d'amitié avec Daniel, mais que se passera-t-il lorsqu'il saura que Daniel n'est autre que le père de celle qui a tué sa femme et sa fille? Pendant ce temps, deux groupes se créent au sein du SDU, la secte monothéiste: l'un plus pacifiste et manipulateur, et l'autre qui ne jure que par la violence et le terrorisme. Tout un programme.

 

Et du coup, c'est bien ?

 

Je rejoins la critique de Taoby au sujet du pilote. Caprica semblait très voire trop ambitieux. Et pourtant, la série prend son temps de bonne manière et pose des bases solides tout au long de cette première partie de saison. Je suis conscient que nos lecteurs se divisent en deux catégories: ceux qui ont vu BSG jusqu'au bout et les autres. Pour les premiers, sachez que vous pouvez vous plonger dans la série les yeux fermés. A l'instar de BSG, la série propose un contenu solide et traite des différends thème en prenant soin d'être le plus crédible et réaliste possible. Pour les seconds, le fait de ne pas avoir vu ou même aimé BSG ne signifie absolument pas que vous n'apprécierez pas Caprica. Vous n'êtes même pas obligé d'aimer la SF pour vous y intéresser. Caprica parle du mal-être des adolescent autant qu'il parle de religion, de drames familiaux et de mafia. Le sujet semble large mais R.D Moore maitrise l'art de la narration. Persons Unknown nous l'a prouvé, une histoire sans fondement solides est condamnée par son audience dés les dix premiers épisodes. Ici ce ne sera pas le cas. La série est servie par des personnages attachants (Daniel Graystone incarné par un Eric Stoltz très convaincant en tête), et une mythologie devenue désormais palpable par tout fan de BSG, et parfaitement accessible aux autres.

Autre point fort qui n'est plus un secret pour les fans de BSG, R.D Moore le créateur de la série, affectionne particulièrement les Cliff et Twists qui sont parfois légèrement tirés par les cheveux mais souvent idéal pour tenir le téléspectateur en haleine pendant une semaine ou un an dans le cas d'une fin de saison. Cela rend la série plus audacieuse et apporte du coup un intérêt supplémentaire.

 

Clins d'œil

 

Voici quelque références à BSG qui m'ont marqués pendant cette première partie de saison.

 

  • Nous connaissons désormais la signification de l'accronyme Cylon: CYbernetic Life-fOrm Node
  • Utilisation de l'expression So say we all!
  • L'origine de « All this has happened before, and all this will happen again » est plus ou moins révélée.
  • Utilisation de l'expression Frack!
  • Le système métrique est en clicks.

 

Bilan :

 

Caprica me fait le même effet que BSG et ce pour le meilleur et pour le pire. Si ce qui vous rebutait dans Battlestar Galactica concernait le contenu de l'intrigue, ou le cadrage caméra à l'épaule, vous pouvez retenter votre chance avec Caprica. L'histoire est totalement différente et s'oriente bien plus vers la science fiction dramatique que vers le space opéra. La réalisation est désormais tout a fait classique avec rien à noter d'extraordinaire concernant le cadrage et des effets spéciaux honnêtes.

Si par contre vous étiez réfractaire au procédé narratif de Battlestar Galactica, et que vous préférez une série ou chaque épisode raconte une nouvelle histoire, vous pouvez à nouveau passer votre chemin. De mon coté, je considère que Caprica à parfaitement rempli son contrat et je m'attends à des notes au dessus de 15 pour la suite vu les ambitions et l'audace de la série. Le revers de la médaille concernera forcément les épisodes de transitions si le format de la série leur permet d'exister. Ces épisodes, dans Bsg oscillaient souvent entre le très bon et le catastrophique, mais je ne préfère pas encore me prononcer à ce sujet.

Je vais conclure ce bilan en vous parlant du générique: Lorsque celui-ci démarre, appuyez sur avance rapide pendant deux secondes, vous verrez, on l'apprécie bien plus comme ça.

 

 

Ce que j'ai fracké

  • Une narration aussi solide que celle de BSG
  • Les clins d'œil à BSG
  • Des scènes vraiment mémorables
  • Une qualité d'épisode constante pendant 9 épisodes
  • Eric Stoltz : parfait en Daniel Graystone

 

Ce que j'ai moins fracké

  • Le générique (mais pourquoi!?)
  • Attention à ne pas trop s'éparpiller non plus.
  • Parfois un peu longuet mais pas souvent non plus.

L'auteur

Commentaires

Avatar CAD
CAD
En dehors de ce bilan qui ne me concerne pas trop puisque je n'ai pas vu BSG, je me demande par contre quelle est cette chose, ce mot utilisé plusieurs fois : "fracké".

Avatar Scarch
Scarch
Un mot qui n'existe que dans BSG et qui signifie, je pense "fuck" (frack = fuck)

Avatar Aureylien
Aureylien
Bien joué le bilan, c'était sympa à lire. On en a pas beaucoup parlé de Caprica. Je suis pas aussi enthousiaste que toi pour Caprica. Autant le pilote j'ai beaucoup aimé, autant les 5 premiers épisodes j'ai trouvé ça super long et pas forcément intéressant autant les derniers de la saison m'ont complètement ravi. Ce que je préfère le plus dans Caprica, c'est le monde virtuel et les personnages à l'intérieur, il y a beaucoup à exploiter avec les Holobands. Je suis complètement d'accord avec toi pour Daniel, il était l'acteur qu'il fallait. Zoé est magnifique, une mini Zoey Deschannel. Sa copine aussi est pas mal. Ensuite ce que j'aime pas du tout c'est le petit Bill et sa famille de mafieux, j'aime vraiment pas et je vois pas en quoi ça colle à BSG. Quand tu te dis que Bill Adama c'est le héros respecté et Amiral d'un Battleship dans BSG et que tu vois qu'il a aucune éducation ça fait peur. Je trouve pas cela super cohérent pour l'instant. Sinon ca reprend quand Caprica ? La fin de saison m'a plu donc je continuerai à regarder. P.S. : Je veux la maison de Zoé et vivre dans le V-club !

Avatar Scarch
Scarch
Alors: Caprica reprends en Janvier 2011 à en croire IMDB. Pour le petit Bill, je trouve le fait de le placer face a un choix dés son enfance, entre son père qui veut lui donner une vrai éducation, et son oncle qui veut lui apprendre la vie est intéressant. On a pas assez avancé dans l'histoire pour savoir ce qui l'a poussé à s'engager dans l'armée. On en saura plus soit dans les prochaines saisons de Caprica, soit dans le second spin off sur Bill pendant la première guerre. En tout cas j'attends la fin de la saison pour vraiment me faire un avis.

Avatar funradiz
funradiz
j'ai bien aimé Caprica , il est vrai que la série souffre de quelques longueurs mais elles sont peu nombreuses , ce sera un plaisir de lire les critiques ( en tant que fan inconditionnel de BSG ) et de commenter tout ça !

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