Dans l’univers de The Walking Dead, les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. La série à succès d’AMC fait partie de ces shows qui sont capables du pire comme du meilleur. Après une troisième saison en dents-de-scie qui avait laissé de nombreux fans sur leur faim, les scénaristes n’avaient pas d’autres choix que de relever le niveau à coups de nouveaux personnages et de nouvelles situations dramatiques. Leur mission est-elle une réussite ? Premiers éléments réponses dans ce bilan de la saison 4.
De nouvelles têtes
Qui dit nouvelle saison dit nouveaux personnages et cette fois, on peut dire que les fans ont été gâtés puisque de nombreux survivants font leur apparition au cours de ces 16 épisodes. Bien entendu, la plupart sont assez vites expédiés aux oubliettes et on se souviendra à peine d’eux par la suite. Néanmoins, certains parmi eux semblent s’imposer avec plus ou moins de réussite. Il faut dire qu’à force de zigouiller la plupart de leurs personnages principaux, il était grand temps pour les scénaristes de remplir à nouveau les rangs. Avouez tout de même qu’il serait dommage de se contenter de quelques bras cassés quand on sait que l’on peut en avoir beaucoup plus. La série a toujours besoin de sang neuf, ne serait-ce que pour mettre en place de futures morts spectaculaires…
Parmi ces nombreux nouveaux personnages, seuls 5 d’entre eux semblent se démarquer et avoir trouvé grâce aux yeux des scénaristes (du moins pour le moment) : il s’agit de Bob, Tara, Rosita, Abraham et Eugene. Si on peut facilement reprocher la manière dont est introduit le premier dans la série, il n’en va pas de même avec les 4 autres. Pour faire court : Bob se présente comme le boulet de la bande. Dans le premier épisode, cet ancien alcoolique a du mal à renoncer à ses anciennes addictions et cela a pour conséquence d’entraîner la mort d’un autre survivant. Autant dire que le mec part avec un sacré handicap sur le dos et devra faire ses preuves pour contenter les autres protagonistes, mais aussi le public derrière son écran. Si le treizième épisode de la saison lui permet de gagner un peu en profondeur, ce n’est pas encore assez pour convaincre. Un baiser avec Sasha, la sœur de Tyreese, ne suffit pas à faire en sorte que l’on s’intéresse à cette nouvelle tête et il faudra sans doute attendre la cinquième saison pour connaître une amélioration.
Pour ce qui est de Tara, on détient là un personnage plutôt intéressant. Elle apparaît pour la première fois dans les épisodes consacrés au Gouverneur et fera partie de l’escouade qui viendra attaquer le groupe de Rick à la prison au milieu de la saison. C’est à cet instant qu’elle découvrira le véritable visage de son meneur et qu’elle passera le reste de la saison à vouloir réparer son erreur en venant en aide à Glenn, le seul à être au courant de son ancienne proximité avec le Gouverneur. Prête à tout pour se racheter, elle n’hésitera pas à mettre sa vie en danger pour que ce dernier retrouve Maggie. Son personnage ayant survécu au season finale, il sera intéressant de suivre son évolution au sein du groupe. Glenn ayant décidé de couvrir son secret pour le moment, on se doute bien qu’elle ne pourra pas garder un tel fardeau pour elle encore bien longtemps.
Rosita, Abraham et Eugene : des personnages qui ont la classe !
De leur côté, Abraham, Rosita et Eugene sont peut-être les meilleurs nouveaux personnages. Ils font leur première apparition ensemble à la fin de l’épisode 10, où ils viennent en aide à Glenn et Tara. Eugene est une espèce de savant geek qui aurait découvert l’origine de l’épidémie. Abraham, militaire grande gueule et Rosita, nouvelle version de Lara Croft, forment un couple. Ils sont chargés d’escorter leur camarade scientifique jusqu’à Washington afin qu’il puisse continuer ses recherches. De fil en aiguille, ils vont poursuivre le voyage avec Glenn et se retrouver au Terminus avec la bande à Rick. Pour le moment, ces trois nouveaux protagonistes n’ont pas vraiment été développés, mais le peu que l’on voit d’eux est vraiment prometteur.
Dans tous les cas, force est de constater que la série a fait un véritable effort concernant ses nouveaux protagonistes. En guise de comparaison, Milton la saison dernière s’était montré beaucoup moins convaincant et surtout beaucoup plus inutile. Exercice de recrutement oblige, cette saison a donc permis de faire émerger de véritables personnalités. On aurait d’ailleurs très bien pu citer la bande à Joe, qui même si elle se retrouve décimée lors du season finale, a au moins eu le mérite d’apporter une autre dimension à la série. Brutaux, presque sauvages et même carrément dingues pour certains, ces hommes avaient mis en place leurs propres règles de survie, bien loin de celles que l’on retrouve chez nos survivants. Quoique cette saison, certains d’entre eux ont surpris par leur évolution, notamment Carol et Rick, qui chacun à leur manière développe un instinct de survie qui fait froid dans le dos.
Des personnages en (r)évolution
D’ailleurs, il n’y a pas que les nouveaux personnages qui ont quelque chose à démontrer, les anciens doivent également continuer de faire leurs preuves pour convaincre un public toujours plus exigeant. Une chance pour eux : cette quatrième saison de The Walking Dead fait la part belle à ses personnages, aussi bien ceux qui viennent de débarquer que ceux qui sont déjà installés. Ce qui est une bonne idée sur le papier peut très vite devenir quelque chose de décevant à l’écran. Reste donc à savoir ce que cela donne concrètement…
De l’ombre à la lumière :
Un premier constat s’impose : plus que jamais, cette saison a permis à de nombreux personnages de se révéler enfin. En effet, de nombreux seconds rôles se retrouvent propulsés sur le devant de la scène, en pleine lumière. En écartant temporairement les grandes figures de la série (Rick ou Daryl en tête), les scénaristes ont fait le choix osé d’explorer davantage leurs autres protagonistes, ceux qui très souvent restent dans l’ombre des rôles principaux. Certes, ces personnages ne sont pas toujours passionnants, mais cela a le mérite de les complexifier ou du moins de leur donner un peu plus d’épaisseur. Lorsque l’on sait que The Walking Dead est une série qui repose avant tout sur ses personnages et sur leurs relations, on ne peut que saluer cette décision. Comme on dit : mieux vaut tard que jamais…
Ce qu’il est intéressant de constater avec cette mise en valeur des personnages secondaires, c’est le fait que la série procède en quelque sorte à une inversion des rôles. Ici, les forts deviennent les faibles et vice-versa. À titre d’exemples, Rick passe une grande majorité de son temps à se remettre en question, Glenn tombe malade dans les premiers épisodes et Daryl n’est pas forcément présent, du moins dans la première partie de la saison. Au même moment, Carol, Maggie, Carl, Hershel et même Beth agissent et évoluent. Chacun de ces personnages a le droit à son petit moment de bravoure : Carol se révèle plus forte et expéditive que jamais, Hershel fait preuve de sang-froid en gérant une épidémie, Maggie tente tant bien que mal d’apporter son aide, Carl gagne de plus en plus en maturité et Beth semble avoir grandi un petit peu…
Ce développement des rôles secondaires se poursuit dans la seconde moitié de la saison, avec des épisodes uniquement centrés sur un ou plusieurs groupes de survivants. Après l’attaque de la prison par le Gouverneur, la bande à Rick se retrouve en effet disséminée un peu partout. Rick se retrouve avec Carl et Michonne, Daryl se retrouve avec Beth, Maggie se retrouve avec Sasha et Bob, Tyreese se retrouve avec Carol et les sœurs Samuels, Glenn se retrouve avec Tara et la clique d’Abraham. Il est évident que la répartition des groupes n’est aucunement le fruit du hasard, puisque chacun d’eux permet aux personnages secondaires de s’exprimer et d’occuper l’écran. Grâce à cette technique, on apprend ainsi à découvrir Carl, Michonne, Bob ou Beth… Bien entendu, certains seconds rôles étant parfois inintéressants, ils sont accompagnés par des personnages plus importants, histoire de ne pas trop déstabiliser le spectateur et lui permettre de s’y retrouver.
Beth, version 2.0
Prenons un exemple : Beth. Dans la seconde partie de la saison, cette dernière est obligée de survivre au côté de Daryl, un personnage adoré par une grande majorité de fans. On se souvient que la plus jeune fille d’Hershel n’a jamais vraiment brillé par sa présence et ses quelques apparitions se résumaient la plupart du temps, soit à des scènes de pouponnage avec la petite Judith, soit à des scènes de lamentation, sans oublier ses quelques passages musicaux aussi sympathiques qu’inutiles. La formation de son duo avec Daryl est clairement un moyen pour les scénaristes d’approfondir ce personnage sans pour autant ennuyer le public, qui s’il ne s’intéresse pas à la jeune fille pourra toujours se tourner vers l’autre grande figure de la série.
Est-ce que cela fonctionne pour autant ? Pas si sûr, puisque le douzième épisode de la saison qui est dédiée à Beth est aussi le plus mauvais des seize. La faute à une intrigue stupide dans laquelle elle décide de trouver de l’alcool pour se bourrer la gueule (si, si, si, ce n’est pas une blague !). Vouloir approfondir ces personnages, c’est une chose. Proposer une manière intelligente de le faire, c’en est une autre. Si on peut saluer l’effort des scénaristes, on ne peut pas dire pour autant que leur tentative soit un succès. Beth reste un personnage toujours aussi mièvre. Dommage !
Malgré tout, cette technique aura tout de même permis de révéler certaines personnalités intéressantes, notamment Carl et Carol. Cette dernière est peut-être même l’un des personnages qui a le plus évolué cette saison. La Carol faible et peu sûre d’elle des premières saisons laisse place à une femme indépendante, beaucoup plus forte et capable de prendre des décisions difficiles. Pour elle, c’est clairement la saison de la révélation.
Et les autres ?
Si les seconds rôles occupent une grande partie de l’écran, il n’en demeure pas moins que les grandes figures de la série sont toujours présentes. D’autant plus qu’à l’issue de la saison, la hiérarchie entre les différents protagonistes est finalement rétablie et les leaders reprennent leur place « naturelle ». Outre les personnages que nous avons déjà cités précédemment, ces 16 épisodes ont surtout permis de découvrir Michonne. Néanmoins, le Gouverneur et Rick ne manquent pas non plus à l’appel, même s’il faut admettre que pour le shérif, ce réveil est tout de même assez tardif.
Avec Carl, Michonne a retrouvé l’équilibre
Concernant Michonne, c’est vraiment cette saison qu’elle parvient à se faire une place dans le groupe de Rick. Apparue l’année dernière, elle s’était jusqu’ici montrée très méfiante et on ne parvenait pas à la cerner totalement. Renfermée sur elle-même, elle ne se délivrait que très peu et la survie semblait l’avoir totalement rendue insensible, du moins jusqu’au décès d’Andréa où pour la première fois elle laissait apparaître quelques larmes. Cet événement semble l’avoir métamorphosé et on la retrouve désormais plus humaine et touchante que jamais. De nombreux épisodes de cette quatrième saison lui permettront d’explorer son passé et de comprendre le pourquoi de son attitude de départ si hermétique.
La révélation la plus importante sur le personnage concerne son fils Andre, mort quelque temps après le début de l’épidémie. Acculée par un sentiment de culpabilité, la jeune femme s’était alors repliée sur elle-même pour se punir de ne pas avoir su protéger son enfant. C’est en tout cas de cette manière qu’elle présente la chose à Carl lors du season finale. Carl, avec qui elle va développer une relation très fusionnelle, complémentaire et touchante. Lui a besoin d’une mère, elle a besoin d’un fils. Tout est dit. Ils s’apportent mutuellement quelque chose et leur lien est très fort. Ce n’est sans doute pas un hasard si c’est elle qui dans le dernier épisode tient Carl dans ses bras lorsque son père se retrouve en proie à une fureur meurtrière. Ces deux personnages ont eu la chance de connaître un développement particulièrement intense cette saison et on ne demande qu’à voir la suite.
Du côté de Rick, c’est beaucoup plus nuancé. Si le shérif connaît, lui aussi, un vrai développement, celui-ci est tout de même tardif et n’intervient qu’à la fin de la saison. Ce n’est d’ailleurs que dans le dernier épisode qu’il gagne en complexité et en intérêt. Face à une situation désespérée, il va faire preuve de sauvagerie pour sauver son fils. Alors, il prend conscience de ce qu’il est capable de faire pour assurer la survie de ceux qu’il aime. Cette découverte de son côté sombre semble l’avoir déstabilisé en même temps que de le rendre plus fort. En arrivant au Terminus, Rick est déterminé et s’impose de nouveau comme le leader de son groupe. Il est même attendu comme le messie par le reste de ses camarades. Après deux saisons entre crises de folie et remises en question, peut-être qu’il retrouvera enfin son aura d’antan. Là encore, réponse la saison prochaine.
Quant au Gouverneur, cette quatrième saison a permis d’offrir au personnage la fin qu’il mérite. Non pas que ce personnage manquait d’intérêt, au contraire, il valait beaucoup mieux que ce que la série nous avait proposé à l’issue du dernier épisode de la troisième saison. Comme pour se racheter d’avoir pris les spectateurs pour des abrutis, les scénaristes ont permis à ce dernier de revenir à l’occasion de trois épisodes (4 si on compte sa brève apparition à la fin du cinquième épisode), dont deux qui lui sont entièrement dédiés. Ce bref retour a permis de nuancer le personnage et de rendre l’ensemble beaucoup moins manichéen qu’au départ. S’il est bien un méchant, son objectif dans le fond était le même que celui de Rick. Les deux hommes ne partagent pas une même vision de la survie mais ils ont au moins ça en commun d’avoir permis à plusieurs individus de survivre. L’un comme l’autre connaissent les bons et les mauvais côtés du leadership.
Nous n’allons pas nous étaler davantage sur ce personnage, si ce n’est pour dire que deux épisodes à la suite qui lui sont entièrement consacrés, c’est sans doute trop. Surtout lorsqu’on se rend compte qu’un seul épisode aurait largement suffi, le deuxième venant d’une certaine manière gâcher ce que le premier avait mis en place de manière plutôt fine et intelligente. On rejoint ici un problème inhérent à cette saison. En voulant développer ses personnages, la série n’en n’a-t-elle pas fait trop justement ? C’est en partie ce qu’expliquerait la baisse de régime de la seconde partie de saison… À trop vouloir se pencher sur les personnages, les scénaristes ont oublié de mettre en place suffisamment d’enjeux et de tensions pour tenir en haleine leurs spectateurs.
À la vue de ce bilan, on se rend bien compte que ces 16 épisodes tournent principalement autour des personnages et de leur évolution et ce qui aurait pu être un vrai avantage, devient finalement un véritable handicap. Le développement des protagonistes se fait au détriment de l’action et il faut avouer que même si cela est passionnant, l’ennui nous gagne aussi très vite. La série ne semble pas toujours parvenir à trouver l’équilibre entre moments de contemplation et moments d’action pure, si ce n’est dans quelques épisodes. D’ailleurs, il se passe quand même toujours quelque chose dans l’univers de The Walking Dead et certaines thématiques abordées cette saison valent largement le coup d’œil. La preuve dans la troisième et dernière partie de ce bilan.
Un retour aux sources
S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à la série cette saison, c’est le fait qu’elle ait décidé de revenir à ses fondamentaux, en insistant davantage sur ses personnages et leur survie dans un monde apocalyptique. Durant ces 16 épisodes, nos survivants doivent non seulement affronter une épidémie dévastatrice, mais ils doivent également supporter l’attaque de la prison, leur séparation et la recherche d’un nouveau refuge. Un programme qui permet à The Walking Dead de s’offrir un petit retour aux sources assez plaisant…
Un retour au Survival ?
La série retrouve son aspect survival dès les premiers épisodes de la saison, par le biais d’une épidémie qui vient toucher certains survivants dans l’enceinte même de la prison. Dès lors, ceux qui ne sont pas touchés par la maladie doivent s’organiser pour assurer la survie des infectés. Si certains font des choix moralement discutables, notamment Carol qui décide de supprimer deux d’entre eux pour éviter une propagation de la maladie, d’autres décident d’aller rechercher des médicaments et de soigner les malades qui sont mis sous quarantaine. Au même moment, les zombis se font de plus en plus menaçants à l’extérieur. Si cet épisode de l’épidémie a tendance à légèrement trainer en longueur, il permet de remettre nos héros face à d’autres menaces que celle du Gouverneur, qui aura occupé la grande majorité de la troisième saison. Ici, ce ne sont pas les êtres humains qui sont dangereux, mais bel et bien les zombis et la nature elle-même…
Cet aspect survie, on le retrouve également dans la seconde partie de la saison, lorsque le groupe de Rick se retrouve divisé en plusieurs factions. Sans endroits pour s’abriter, chacun est obligé de partir à la recherche de vivres et d’un endroit sûr. À partir de là, les lieux s’accumulent et la série retrouve enfin les décors naturels qui lui avaient tant manqué la saison dernière. The Walking Dead nous fait ainsi découvrir un peu plus son univers et renoue avec un autre aspect du survival, qui consiste généralement à passer d’un lieu à un autre pour assurer sa survie ou trouver un hypothétique remède. C’est notamment le cas dans le film post-apocalyptique La Route de John Hillcoat (2009) ou dans la série Falling Skies (2011). Dans un tout autre domaine, on peut aussi citer le jeu vidéo The Last of Us (2013) qui fonctionne lui aussi sur ce principe de la multiplication des lieux. Grâce à cela, nos héros retrouvent la nature, mais aussi leur esprit sauvage. Ils se retrouvent de nouveau en quête d’une stabilité qui semble ne jamais vouloir s’installer et sont pris dans une espèce d’errance, qui leur permet de se redécouvrir et de découvrir les autres.
Le retour des survivants
Cependant, ces épisodes situés dans la seconde partie de la saison, même s’ils permettent de développer certains protagonistes et de retrouver l’aspect survival qui avait tendance à manquer à la série depuis un certain temps, souffrent aussi d’un problème de rythme évident. De nombreux épisodes sont peut-être trop contemplatifs et par moments ennuyeux. Pourtant, ils sont nécessaires, puisqu’ils permettent de nourrir le propos de la série qui, à ce moment précis, consiste à montrer une « famille de survie » désunie et qui fait l’expérience de la séparation. Une expérience qui leur permet de comprendre l’intérêt qu’il y a à survivre ensemble. Par ce biais, les scénaristes continuent d’explorer des thématiques qu’ils avaient déjà amorcées dans les saisons précédentes (voir le bilan de la troisième saison), à savoir la famille et la solidarité. Le but de cette deuxième partie de saison est clairement de réunir les personnages en faisant en sorte que cette division ait permis à chacun d’eux de grandir et d’évoluer. Malheureusement et comme d’habitude dans The Walking Dead, cette conclusion met des plombes à arriver (8 épisodes tout de même) et comme pour l’épidémie au début de la saison ou le retour du Gouverneur, cette intrigue pourtant intéressante traîne un peu trop… Quelques épisodes auraient largement suffis pour parvenir à ce même constat.
Une série de plus en plus violente ?
Autre thématique dont les scénaristes poursuivent l’exploration : la monstruosité humaine. C’est sans doute l’un des éléments les plus intéressants de cette saison, si ce n’est le plus intéressant. Au fil des épisodes, la métamorphose de nos survivants en monstres est de plus en plus palpable. Cela s’accompagne naturellement d’une recrudescence de la violence qui de mémoire n’a jamais était aussi présente.
Cette montée de la violence permet de renforcer la dimension brutale de ce monde dans lequel évoluent les personnages. Carol qui tue et brûle deux de ses comparses pour assurer sa survie et celle du groupe, le Gouverneur qui tranche la tête d’Hershel, des enfants qui tuent de sang-froid, Carl qui manque de se faire violer… Les images violentes s’enchaînent à un rythme quasi effréné et on se sent de plus en plus mal à l’aise face à certaines scènes, d’autant plus qu’il s’agit d’une violence sourde et non excessive. Seule exception peut-être : le passage où Rick se jette sur un homme et lui arrache la gorge avec sa bouche. Cette scène risque bien de rester dans la mémoire de nombreux téléspectateurs.
De nos jours, on laisse vraiment les armes dans les mains de n’importe qui...
L’un des objectifs de cette saison, c’est de nous montrer que la violence est partout, qu’elle a infecté le monde entier à la manière d’une épidémie. Si c’était bel et bien le cas depuis le début de la série, cette fois, la violence touche même les enfants et ceux que l’on considérait comme des êtres fragiles, incapables de faire le mal. On assiste impuissant à la propagation, voir même à la marginalisation de cette violence. Les personnages de Lizzie et de Mika ont ça d’intéressants qu’ils permettent de questionner cette violence à travers les yeux des enfants, tout comme avec Carl. Une violence qui leur est directement transmise par les adultes qui les entourent et les accompagnent. La série joue avec cette idée de la transmission de la violence aux jeunes générations et pousse les adultes à se remettre en question.
Cette recrudescence de la violence a donc le don d’apporter une atmosphère angoissante tout à fait justifiée. On a finalement l’impression que la série d’AMC a grandie en même temps que ses protagonistes, qu’elle a mûrie et appris à dépasser certaines limites. La discussion entre Carl et Michonne à la fin du season finale est lourde de sens, puisque le jeune homme avoue ne plus se sentir humain. Par ce biais, les personnages deviennent de plus en plus complexes. Ils sont de moins en moins manichéens et cela rend l’ensemble plus convaincant.
Cette quatrième saison est nettement supérieure à la précédente. Une bonne partie des personnages intégrés s’avèrent assez passionnants et la série aborde des thématiques et des intrigues qui lui permettent de gagner en complexité. À la vue de ces 16 épisodes, il paraît presque évident que Scott M. Gimple, le nouveau showrunner, a apporté sa touche personnelle. Les rôles sont plus fouillés, plus travaillés et surtout plus développés. The Walking Dead semble sans cesse se remettre en question et décide ici de revenir aux fondamentaux : ses personnages et son côté survival. Est-ce un signe de renouveau ou au contraire est-ce les premiers signes d’un essoufflement ? À chacun de se faire sa propre opinion sur la question, tout en sachant que la direction prise par la série risque fortement de diviser les fans. Déçus ou non, ce qui est certain, c’est que l’univers est toujours aussi addictif et c’est avec une certaine impatience que nous attendons déjà la suite des aventures de Rick et sa bande. Un plaisir d’autant plus grand qu’il est inattendu pour ceux qui comme moi avaient l’intention d’arrêter la série après le final médiocre de la troisième saison.
Note de la saison : 13/20
Le Top 3 des épisodes :
1 – Too Far Gone
2 – The Grove
3 – A
Le Flop 3 des épisodes :
1 – Still
2 – Dead Weight
3 – 30 Days Without an Accident
Le Top 3 des personnages :
1 – Michonne
Comme la saison dernière, elle reste au sommet de mon classement. L’exploration de son passé ainsi que sa relation avec Carl ont fini de me convaincre qu’il s’agissait là d’un excellent personnage.
2 – Carol
Celle qui faisait partie de mon flop la saison dernière a gagné ses galons. Plus complexe et surtout plus ambivalente, elle fait aujourd’hui partie des personnages à suivre. Une très bonne surprise.
3 – Les enfants (Carl, Lizzie et Mika)
Je ne savais pas quel enfant choisir, donc j’ai décidé de les réunir à la troisième place du podium. Pour toutes les raisons déjà abordées dans le bilan, ils méritent tous les trois cette place.
Le Flop 3 des personnages :
1 – Sasha
Malgré un début de saison prometteur où on la voyait prendre les armes, elle reste transparente et ne parvient jamais vraiment à se faire une place. Je me souviens à peine de son baiser échangé avec Bob, c’est dire la pauvreté du personnage.
2 – Tyreese
Tout comme sa sœur, Tyreese est loin de convaincre cette saison. Une histoire d’amour avec Karen, un petit coup de gueule avec Rick, et après ?
3 – Beth
Malgré les efforts fournis par les scénaristes pour lui redonner un peu d’intérêt, je suis toujours aussi insensible à ce personnage. Ce n’est sûrement pas sa petite crise d’adolescente qui veut picoler qui va l’aider.