Comment améliorer Game of Thrones ?

Le 28 juillet 2014 à 18:52  |  ~ 21 minutes de lecture
La réponse en 5 points.
Par Koss

Comment améliorer Game of Thrones ?

~ 21 minutes de lecture
La réponse en 5 points.
Par Koss

 

On l'a suffisamment écrit sur ce site : saison après saison, Game of Thrones ne cesse de baisser en qualité. Et même si on peut considérer la saison 4 supérieure aux précédentes, on ne peut nier qu'un effet de lassitude commence à se faire ressentir. Nous nous sommes modestement demandé comment améliorer votre série préférée. Nous avons donc listé cinq points (+ 1 en Bonus) de pistes à creuser pour bousculer un peu ce Trône de Fer. Bonne lecture !

 

 

1) Diffuser la série en binge-watching :

 

 

Le binge-watching, c'est bien. Si si, je vous assure. C'est d'ailleurs devenu la dernière mode sur Internet : faire un article sur ce mode de visionnage. Mais siiii, vous savez, cette pratique qui consiste à regarder uné série en enchainant le maximum d'épisodes à la suite jusqu'à l’écœurement. Chacun, dans son coin, se pose la question de savoir si oui ou non ce baffrage sériesque augmente ou diminue la qualité d'une série. Et chacun, dans son coin, y va de sa propre anecdote perso et personne n'a, au fond, de réponse.

Puisque vous ne demandez pas mon avis, je vous le donne : je pense que le binge-watching fonctionne parfaitement en relation avec la mémoire. Il efface ainsi le risque premier qu'une série d'une telle envergure rencontre : l'oubli des spectateurs. On s'enchaîne les épisodes les uns après les autres dans son canapé, en oubliant à la fin les mauvais épisodes, tout en créant du lien entre la multitude de personnage. Le binge-watching est donc efficace pour deux choses : les séries à qualité inégale d'épisodes en épisodes et les séries avec beaucoup de personnages.

Du coup, ça marche très bien avec Game of Thrones qui cumule les deux aspects (et ça fonctionne aussi très bien avec "Les Feux de l'Amour"). Si il faut reconnaître un mérite à cette série, c'est bien la cohérence de ses personnages. Comme dans The Wire, certains personnages en arrière plan de la première saison, passent sur le devant de la scène deux-trois saisons plus tard. En lissant l'aspect ultra fragmenté du show, elle construit un background cohérent pour le spectateur. Plus personne pour dire que la storyline d'Arya était ennuyante dans cet épisode. Non, tout ce que le spectateur retient à la fin de la saison, c'est que le combat entre Le Limier et Brienne était sacrément badass et que Ayra aime bien prendre des postures cool sur les bateaux. Au lieu d'être déçu 6 épisodes sur 10, on est globalement content une saison. Elle est pas belle la vie ?

 

Comme tout le monde n'a pas des journées de libres pour pratiquer le binge watching autant qu'il le souhaiterait, on pourrait envisager une autre façon de fluidifier la narration de la série : au lieu de développer les arcs narratifs à l'échelle d'une saison, on pourrait les concentrer sur un seul épisode.

 

 

2) Etablir un seul « Point de vue » par épisode :


 

Ce que je vais écrire dans ce paragraphe n'arrivera jamais. Mais qu'importe, on a bien le droit de rêver !

Les livres "Trône de Fer" sont construits en "Point of View" (POV pour les intimes). C'est à dire que chaque chapitre est présenté à travers le point de vue de l'un des personnages principaux. Ainsi s'alternent, au fil de la lecture, un même évenement vu par plusieurs personnes : Tyrion, Cersei, Samwell Tyrell, Eddard Stark, Ayra ou encore Ser Bondisseur. Bloqué par son format de série, Game of Thrones n'a pas du tout choisit ce système de POV en adoptant un fonctionnement bien plus classique de découpage et de sur-découpage par épisode. Choix classique, efficace, mais qui s'use terriblement avec le temps et la multiplication des personnages.

Par deux fois, la série est sortie de son ornière pour nous proposer quelque chose de très proche de ce système de point de vue unique : lors de l'épisode de Blackwater et lors de l'épisode 9 de la dernière saison. A chaque fois, ce fût justifié par le sujet de l'épisode : deux grandes (et donc forcément longues) scènes de bataille. Un p'tit tour donc et puis s'en vont. Dommage...

Dommage car la série aurait surement à gagner à creuser cette façon d'aborder les choses. Franchement, ça ne vous intéresserait pas, vous, de voir un même événement raconté par deux personnages différents à quelques épisodes d'écart ? Revoir le mariage de Jeoffrey d'un autre angle, cela ne vous semble-t-il par pertinent ? Alors oui, il faut pour les showrunners se creuser la tête. C'est quelque chose de beaucoup beaucoup plus compliqué à mettre en place qu'un sur-découpage dans tout les sens. On obtient, en outre, un second bonus avec cette méthode : donner - enfin ! - de la cohérence et un thème unique par épisode. La vision du petit peuple dans Game of Thrones est sans cesse sacrifiée dans la série, bloquée entre deux autres storylines plus entrainantes. Pourquoi ne pas en faire un épisode unique en confrontant la vision d'Arya avec celle de Brienne ? Franchement, cela aurait très bien eu sa place en épisode 8 de cette quatrième saison.

 

 

Game of Thrones Casting

 

 

Alors, concrètement, comment ça fonctionne ? Deux visions POV sont ainsi possibles :

 

  •  Un POV  "Un lieu par épisode". Ex : Le mur, Danearys-land, ect.
  •  Un POV  "Un "Personnage par épisode". Ex : Jon Snow, Dany, etc.

 

Ces deux visions se complètent très bien. On peut, par exemple, avoir avoir trois épisodes où on voit Jonw Snow, mais un seul où il est véritablement POV. Il est vu dans un épisode lorsqu'ils croisent Bran chez Craster (POV de Bran). Puis, tu as son POV avec la mort de Ygritt. Enfin, il est vu par les yeux de Mélissandre.

Ce système (qui est celui de George R. R. Martin, en fait) permettrait ainsi de rattraper certaines intrigues. Comme Daenerys, là où un unique épisode de 50 minutes ne laisserait pas de place à cette relation Missandei/Grey Worm totalement inutile pour mieux se concentrer sur l'arrivée de Danny dans la ville puis, les problèmes qu'elle rencontre. Entre la trahison de Jorah, les esclaves qui veulent retrouver leurs maîtres et ses dragons qu'elle ne contrôle plus, il y a suffisamment de matière de faire un épisode très dense et très construit. Et, c'est pareil pour Sansa : un seul épisode qui couvre le mariage, sa fuite, son arrivée, le meurtre de Lysa, son merveilleusement joué mensonge, sa montée au trône des Eyrié...  Largement de quoi faire un excellent épisode avec des tas de scènes mémorables, pour cette storyline qui a servi dans cette saison principalement à "sauver le reste" (c'est triste à dire, mais c'est le cas).

 

Comme cette pratique ne verra sans doute jamais le jour, on peut toujours en attendant, tenter de s'en approcher le plus possible tout en conservant la forme classique : en "lissant" les épisodes.

 

 

3) "Lisser" les épisodes

 

 

Lisser les épisodes, ou autement dit : améliorer les transitions, trouver des thèmes communs afin d'homogénéiser les storylines. Bref, unifier le tout. Car ce qui est souvent cité comme le plus gros défaut de Game of Thrones, à savoir la sensation de racolage entre plusieurs intrigues, lieux et personnages qui n'ont pas vraiment de rapport et qui sont mis bout à bout dans les épisodes, eh bien... même sans changer la structure, disons que c'est largement améliorable. Facilement. Si tant est que les scénaristes et les réalisateurs s'en donnent la peine.

Inutile non plus de faire la mauvaise-langue : la série n'est pas toujours dans ce cas-là, même encore aujourd'hui. The Watchers on the Wall me vient directement en tête : il n'est pas sans évoquer Blackwater, en présentant une seule bataille sur toute un épisode. Comme ça, pas de quoi se soucier des transitions ou des thèmes ! Mais non, cela ne pourra jamais être une solution à long terme, car on ne peut tout bonnement pas faire un Blackwater à chaque épisode. Par contre, l'épisode The Laws of Gods and Men de la dernière saison parvenait véritablement à isoler l'essentiel, quant à Oathkeeper, il parvenait à rassembler beaucoup plus de personnages tout en ayant une construction très bien pensée et en présentant un thème commun très intéressant qui se retrouve dans les dialogues. Preuve qu'il serait tout à fait possible, si l'on excepte peut-être les reprises et les season-finales, de soigner les épisodes et de les rendre beaucoup plus construits... à nouveau.

Car il existait encore de nombreux parallèles entre les storylines au cours de la saison 2. Peu importe ce que disent les créateurs du show pour se justifier du désordre : certains épisodes de leur série ont été unifié autour d'une direction précise, que ce soit l'honneur, la vengeance, l'horreur... Bien sûr qu'il existe des parallèles, que ce soit voulu ou pas : l'oeuvre de Martin joue sur les contrastes constamment, rien que par le titre A Song of Ice and Fire. C'est depuis grosso-modo la saison 3 et l'overprofusion de storylines que plus aucun effort n'est fait pour donner de l'ordre à tout ce chaos. Et comme Littlefinger nous l'a déjà appris, le chaos dans cette série, c'est une échelle, et beaucoup se cassent la gueule. C'est ce qu'il s'est passé. Pourtant, toujours en début de saison 3, l'intention de ne vouloir se concentrer que sur quelques storylines par épisodes était louable. Mais au terme de cette adaptation télévisuelle de A Storm of Swords, le troisième roman (que forment les saisons trois et quatre) on peut juste se demander : ce choix était-il vraiment délibéré ? Vu le rythme ô-combien lent par moments et l'inutilité (ou disons le côté statique) de certaines intrigues, ont-ils vraiment voulu améliorer leur show... ou c'est simplement qu'il y avait trop de personnages et qu'il n'y avait pas d'autres choix ?

L'idéal à l'avenir, serait donc de reprendre cette idée de storylines triées sur le volet, mais plutôt que de donner l'impression de les prendre au hasard et de les assembler, faire un véritable travail sur : les liens d'une part, pour les scénaristes qui donnent vie à leurs personnages éparpillés aux quatre coins de Westeros ; et les transitions d'autre part, pour les réalisateurs talentueux*. Dans le genre à ne JAMAIS refaire : "On voit Joffrey > On voit la statue de Joffrey" dans l'épisode Two Swords. Ouah, tu parles d'une transition recherchée ! Ca donne vachement une impression de cohérence de voir le consanguin en vrai puis en bronze !

En somme, des idées assez bêtes, qui rappelleraient le travail effectué dans la majeure partie de la saison 1 et de sa politique, ainsi que sur les épisodes de la saison 2 qui étaient plus ou moins tous tournés vers le duel que se livraient les cinq rois, un arc qui évoluait souvent et qui trouvait sa conclusion dans les deux derniers épisodes. Pour le coup, c'est loin d'être aussi utopique que d'espérer un changement sur les Point Of View qui n'arrivera sans doute jamais. Oui, unifier les épisodes, c'est très abordable et cela montrerait que les scénaristes décident enfin de se remuer les fesses pour parfaire leur show.

 

* A ce sujet, PLUS JAMAIS de scénariste qui se transforme en réalisateur le temps d'un épisode. Ca ne... marche pas. Je pense bien à toi, Benioff.

 

 

Game of Thrones season 4

 

 

Par contre, ce format épisodique et fragmenté engendre un souci de taille : par quelle scène finir ? Bien sûr n'importe quel scénariste de n'importe quelle série doit se le demander, mais cela a une importance bien plus grande dans GoT. Et donc on en arrive souvent à faire un choix logique : réserver la dernière image pour quelque chose de fort, de poignant, ou dans notre cas : de gore. Ajoutons à cela beaucoup de nu et une bonne dose de teasing et de hype, cela forme un joli paquet de choses qui ne sont peut-être pas forcément si bien que cela...

 

 

4) La hype, le sexe et la violence, ça suffit !

 

 

Game of Thrones, c'est un vrai festival d'intestins et de tétons, une véritable maison close qui peut te faire vomir ton quatre-heures. Il fut un temps où pourtant, Game of Thrones savait faire dans la retenue. Bien sûr, la série a toujours eu cet aspect gore, violent, voyeur, pas toujours nécessaire d'ailleurs. Mais la série savait être soignée, subtile, elle savait arrêter la musique, user de ralentis et d'ellipses pour montrer l'intensité d'une scène (oui, je pense bien à Baelor). Et lorsqu'elle abusait un peu trop sur le sang, ce qui arrivait aussi fréquemment, cela avait la plupart du temps un but recherché, un certain effet. Quand Theon a "guillotiné" Rodrick Cassel en lui brisant le coup à plusieurs reprises avec son épée, faisant gicler son sang sur tout notre écran, oui, ça a un but autre que "dégoûter et choquer le spectateur".

On peut dire que c'est également condamnable et que la série aurait pu s'en passer. Seulement on ne peut pas non plus restructuré tout ce qui fait l'identité de Game of Thrones. Qu'on aime ça ou pas, les boyaux qui dépassent du bide font partie intégrante de la série.

Cependant, et c'est là que ça se complique : la série joue de plus en plus dessus. Les plans sur des free boobs ne se comptent plus, les morts dégueulasses pour faire le buzz ne font qu'augmenter. En clair, le hype commence à prendre le pas sur la justesse des scènes et c'est bien dommage. Surtout avec une fanbase aussi active et des producteurs qui aiment tant parler. Le problème, c'est que les deux sont parfois incompatibles et ici, les producteurs s'y prennent mal. Quand ils nous font miroiter des "changements par rapport au livre", des "personnages qui sont toujours vivants dans le roman mais que nous allons tuer", et qu'en fait il ne s'agit que de quelques corbeaux du mur lors de la bataille de l'épisode The Watchers on the Wall... on ne peut qu'être déçu. Le plus drôle (ou désolant, au choix) c'est qu'ils ont accompagné ce teaser par un beau "et oui car tout peut arriver dans Game of Thrones !". C'est partiellement vrai. Mais ça ne se dit pas comme ça, car quand on sait que tout peut arriver au moment où on s'y attend le moins, la plupart des événements deviennent... prévisibles. Il faut vraiment lire certaines interview pour s'en rendre compte, mais parfois, on se fout un peu de notre gueule. Dommage que la plupart des fans plongent les deux pieds joints dans les scènes bien gores qu'on nous sert en fin d'épisode.

Car les cliffs d'aujourd'hui ne sont constitués presque que de ça. Que ce soit une famille qu'on transperce et qu'on égorge (The Rains of Catasmare), un homme à qui on plante une épée profondément dans le cou pour qu'il agonise (Two Swords), un roi qui a la tête qui enfle et vire au bleu (The Lion and the Rose) ou un guerrier à la tête éclatée contre le sol (The Mountain and the Viper), trop, c'est trop. D'autant que les producteurs en rajoutent et n'hésitent pas à vanter tous ces événements. Vous êtes-vous déjà posé ces questions : est-ce que ces scènes n'auraient pas plus d'intensité si les réalisateurs savaient se retenir ? Est-ce que le sang est toujours nécessaire pour marquer un esprit ? Pourquoi les scénaristes avaient-ils fait le choix osé de ne montrer la tête de Ned Stark que lorsque Joffrey oblige Sansa à la regarder, plusieurs jours après l'exécution ? Actuellement, quand vous pensez à Game of Thrones, pensez-vous plus à l'égorgement de Catelyn Stark ou pensez-vous toujours à "Winter is Coming" ? Pensez-y à l'occasion.

La série gagnerait énormément à retourner dans la subtilité. Elle se renouvellerait, même. Ne pas montrer une chose permet parfois d'accentuer la dite-chose, ne pas mettre du sang là où on peut en mettre facilement, c'est osé, et ne pas faire de clifs là où tout le monde en verrait bien un, c'est encore plus osé.

 

 

Emilia Clarke not naked (yet)

 

 

Et ce qui vaut pour le sexe et à la violence vaut aussi pour le rapport que la série entretient avec le livre dont elle est l'adaptation. Dans les deux cas, le constat est le même : ce qu'il manque à la série, ce sont de véritables auteurs à la barre. Les scènes racoleuses ne sont là que pour palier un manque flagrant d'inspiration, (presque) à chaque fois que la série s'éloigne un tant soit peu du bouquin...

 

 

5) S'émanciper du livre :

 

Adapter un livre à l'écran est un exercice indéniablement difficile. On peut néanmoins regretter que Benioff et Weiss se soient contentés, les trois-quarts du temps, d'une illustration sage et rasoire fidèle du roman, dont la structure tentaculaire est fondamentalement incompatible avec celle d'une série télé... Le principal défaut de la série, à savoir son aspect morcelé et décousu, découle directement de ce manque de parti-pris artistique initial ; de cette pusillanimité originelle que la série se traîne depuis comme un boulet... sauf quand par miracle elle se prend par la main pour nous offrir des épisodes un peu ambitieux comme Blackwater ou The watchers on the wall  (cf. le point 2).

Pourtant, quand ils s'en donnent les moyens, les showrunners de Game of Thrones savent être créatifs et apporter un « plus » indéniable à l'univers du livre : ainsi, les Tyrell sont très peu développés dans le roman – car leur point de vue est (pour le moment) absent. Quel bonheur de les voir broder sur ce qui n'était que sous-entendu dans les romans, et nous offrir des scènes aussi jouissives avec Margaery et Olenna Tyrell ! (je soupçonne pour le coup que les actrices sont pour beaucoup dans cette réussite)

De la même façon, faire du « deux-en-un » avec deux bâtards de Robert dans le roman pour n'en garder qu'un, Gendry, dans la série, était une façon intelligente de resserrer le récit. Ou rendre Cersei plus humaine, faire interagir Arya et Tywin Lannister en saison 2... Mais, force est de constater que ces éclairs de génie ne sont pas la norme quand il s'agit d'improviser des arcs narratifs absents des livres... surtout quand on regarde d'un peu plus près cette saison 4. Pour meubler, on rajoute du sexe et de la violence gratuits... et pas grand chose d'autre.

Franchement, c'était pas navrant tout ce qui s'est passé cette saison du côté de chez Craster ? C'était comme un aveu de la part des scénaristes « Oh, comprenez-nous, on a scindé un livre en 2 saisons et il nous reste plus grand chose à raconter alors fallait bien qu'on meuble ! »... entre le combat de Jon contre les renégats, Bran et Cie qui se retrouvent captifs, ou encore Locke qui, de manière incompréhensible, se fait tuer 2 épisodes après avoir été lancé sur un arc scénaristique qui s'arrête du coup tout net, il n'y a rien à sauver. Aucun de ces rebondissements n'est utile, ni en terme de conduite du récit ni en terme de caractérisation de personnage. Les dialogues sont d'une pauvreté sans nom - et, pire, on nous fait miroiter des moments excitants qui n'arriveront jamais (les retrouvailles de Jon et Bran, l'infiltration de Locke). Rajouter quelques prostituées crades (et qui doivent se geler en si petite tenue dans le grand nord...), des scènes gores et du sadisme gratuit ne sauve rien - bien au contraire. C'était vraiment douloureux de voir la série être tombée si bas.

Et s'il n'y avait que cet arc, on pourrait dire qu'il s'agit d'un incident de parcours. Dans ce cas, que dire de Yara Greyjoy, qui part délivrer son frère et puis finalement non, vous comprenez, il y avait un panneau « attention, chien méchant » devant la porte – ou de Missandei et Ver Gris qui se demandent « Bite ou pas bite, là est la question » ? Des exemples comme ceux-là, il y en a eu des dizaines dans cette quatrième saison. Des scènes de remplissage indignes du reste de la série, vulgaires, inutiles, mal mises en scènes et mal amenées...

 

J'avoue que ces improvisations ratées m'inquiètent fortement pour la suite de la série... Car, on arrive à un stade des romans où il va devenir indispensable que la série affirme son autonomie par rapport au livre... Sauront-ils relever le défi ?

 

Rendez-vous l'année prochaine pour en débattre...

 

 

Game of Thrones Dragon

 

 

Bonus - No More Dragons :

 

Le postulat est assez simple : les dragons ne servent à rien. Alors oui, je sais que le livre 5 s'appelle "A Dance with Dragon". Mais franchement, à quoi ils ont servi jusqu'à maintenant ? Une petite récap s'impose donc :

 

  • A brûler des moutons.
  • A faire du teasing par ombre à chaque bande annonce.
  • A faire une scène d'abandon particulièrement ridicule à la fin de cette saison 4.
  • A faire peur à Daenerys.
  • A faire une scène classe en fin de saison 1.
  • A faire une autre scène classe en saison 3 : "Dracarys !"
  • A énerver les spectateurs : "Where is my dragons ??"

 

Bref, à pas grand-grand chose, sauf à coûter beaucoup d'argent. D'où l'équation suivante :

"Pas de dragons = Plus d'argents = Plus d'effets spéciaux de meilleure qualité = Une série de meilleure qualité"

 

Alors, convaincu ?

 

 

Article co-écrit avec Altair et Galax.

L'auteur

Commentaires

Avatar Herisson
Herisson
En fait tu veux que GOT soit une trilogie cinématographique réalisée par PJ. Bel effort, néanmoins.

Avatar benjimagne
benjimagne
Très bonne analyse Koss qui rejoint en tous points mon avis sur GOT.

Avatar Koss
Koss
@Hérisson : Non pas du tout. On (car on est trois à avoir écrit cet article) souhaite plus d'innovation et de prise de risque.

Avatar Herisson
Herisson
Non mais je suis d'accord. Je mets des bonnes notes à cette série car on ne voit pas de Fantasy ailleurs à la télé. Mais dans l'idée c'est ultra-classique et facile. L'absence complète d'audace et de partis-pris dans la mise en scène et la réalisation m'ont rendu presque indifférent à ce show.

Avatar Koss
Koss
Tu me des bonnes notes, mais tu es indifférent à la série ?

Avatar Altaïr
Altaïr
En fait, au départ Martin ne comptait pas inclure de dragons dans son bouquin... c'est une amie à lui (qu'on la brule !) qui l'a encouragé à en rajouter en fin de compte. Et je suis bien d'accord avec toi, ils servent à rien de bien. A part avoir l'air cool.

Avatar Rulna
Rulna
Avec la fin de mes 3 ans de prépa, j'ai pu enfin rattraper cette série qu'on vantait tant. Alors j'ai testé le Binge-Watching pour toi Koss, et figure toi que ça marche très bien. La preuve: il semblerait que la majorité des Sériealliens ont remarqué une baisse de qualité le long des saisons alors que j'ai constaté au contraire, une bonification avec le temps! Je dois avouer que la saison 1 a démarré très lentement pour moi, j'ai dû "pauser" plusieurs fois pour bien enregistrer le nom des perso et m'habituer aux scènes de cul. (faut dire que passer de HIMYM / OUAT à GoT, y'a pas qu'un pas...) mais après, TOUT s'enchaîne de manière fluide! Sinon, je n'ai lu aucun des livres mais s'émanciper du livre est-il une bonne idée? Je me souviens d'un Harry Potter 6 particulièrement raté en film car le réalisateur a voulu "s'inspirer" du 6 sans le suivre à la lettre. Après, il y a des adaptation réussies (cf Sherlock), mais cela suppose des scénaristes fans du roman et suffisamment psychologues pour que chaque dialogue prononcé sonne vrai pour chaque personnage. Pour Sherlock (seul exemple en tête), on a 2 personnages à prendre en compte et 3 épisodes. Là, il y a minimum une palette de 10 personnages et 10 épisodes. Je ne sais pas si c'est faisable.

Avatar Koss
Koss
@Rulna : Heureux de voir que notre méthode fonctionne alors :) Je suis quasi sûr que si j'avais vu la série à la site, j'aurais bien mieux noté la saison 4 et peut-être même la 3 (soyons fou !). Et Harry Potter 6 est effectivement raté... Comme le 7 Partie 1 et 2 d'ailleurs.

Derniers articles sur la série

Bilan 2018-2019 de Youkoulayley

Fini de coder, faisons un bilan de l'année.

Bilan 2018-2019 de Galax

Bilan personnel qui, comme son nom l'indique, n'intéressera personne.

Critique : Game of Thrones 8.6

Où c'est la fin : de belles nuances de gris, des marcheurs en marche, des ellipses qui font très mal et les négociations les plus faciles de la télévision...