Critique : A Gifted Man 1.08

Le 29 novembre 2011 à 15:43  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode trop larmoyant qui se centre sur le personnage de Zeke et peine à convaincre.
Par sephja

Critique : A Gifted Man 1.08

~ 7 minutes de lecture
Un épisode trop larmoyant qui se centre sur le personnage de Zeke et peine à convaincre.
Par sephja

Réunion de famille 

Un bus dépose un malade en détresse respiratoire devant la clinique Sanando, obligeant le docteur Sikora à l'intuber immédiatement avant qu'elle ne découvre dans sa poche un ordre de ne pas réanimer. Le docteur Holt reçoit la visite de sa soeur qui veut organiser son Thanksgiving au sein de la clinique, sans parvenir à le convaincre de rester. Pendant ce temps, Lenny, le fils de Rita, qui vient juste de revenir d'Afghanistan après une blessure, est victime d'un grave accident de moto. 

 

Résumé de la critique

Un épisode très moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue familiale qui ne vaut que pour le talent de ces interprètes 
  •  une orgie de seconds rôles à la clinique peu convaincante 
  •  une histoire père - fille à peine exploitée 
  •  les apparitions d'Anna pas assez exploitées 

 

 

Un épisode sauvé par les comédiens 

Pour cette semaine, A Gifted Man aborde du désir de mort et du refus de vivre qui pousse Dennis, le patient du jour, à ne plus se battre pour guérir de ses maux. L'idée est de poser la question de l'acharnement thérapeutique et la façon dont les médecins doivent soigner tout en gardant à l'esprit la volonté du patient. Pour eux, accepter la mort est une impossibilité, à l'image de Michael qui garde le souvenir d'Anna avec lui, accordant une existence à son esprit qu'il refuse de laisser partir. 

Pour cette semaine, A Gifted Man aborde le cas du choix de mourir, l'occasion de donner une fin digne aux cas désespéré en respectant le choix de ceux qui refusent de continuer à se battre. Plutôt que de proposer une intrigue qui offre plusieurs points de vue à ce sujet, la série fait le choix du mélodrame larmoyant où la vie apparaît comme sacrée et la mort comme un choix égoïste et faible. Devant ce choix éthique simpliste et idiot, les scénaristes peuvent heureusement s'appuyer sur de très bons comédiens, surtout dans la storyline de Michael très maladroite au niveau de l'écriture.

Tout devrait sonner faux, mais le talent de Margo Martindale et Patrick Wilson permet d'éviter que l'épisode ne s'effondre à cause des lacunes du scénario. Surdramatisant chaque scène, les scénaristes produisent une intrigue moralisatrice et ennuyeuse, les deux intrigues se révélant beaucoup trop prévisibles et délaissant beaucoup Michael au profit de seconds rôles pas toujours convaincants.

 

Une grande famille en apparence

Pendant que l'épisode du jour nous propose un hymne à la vie comme imprévisible, les scénaristes pointent du doigt l'orgueil des hommes qui décident de refuser leur destinée. L'avantage est ici de situer tout un pan de l'intrigue à la clinique Sanando tout en tirant parti des seconds rôles jusqu'ici délaissés que sont Zeke et le docteur Sikora. Cette vision de l'hôpital comme une grande famille est particulièrement naïve, opposant la chaleur humaine de l'une à la froideur de la clinique Holt.

Hélas, même si les personnages parvient à donner l'illusion d'une grande famille, certains personnages sont loin d'être aussi convaincants que le trio vedette. Kate par exemple est un peu trop pleine de bonne volonté, incarnant une autorité qui manque clairement d'assise, son personnage subissant les hésitations de l'équipe créative. De même, la soeur de Michael et son petit-ami chaman semblent assez inutiles, le docteur Holt s'étant acclimaté aux apparitions d'Anna. Malgré son talent, Julie Benz n'est vraiment pas convaincante, hormis dans cette scène amusante où elle tente de communiquer avec la défunte. 

Au contraire du docteur Holt, les seconds rôles ont été peu développés dans ce début de saison, en particulier Zeke qui s'avère particulièrement insupportable durant tout l'épisode avec son faux air ténébreux. Incapable de donner de la profondeur à son personnage, Rhys Coiro est particulièrement inexpressif, trop lymphatique pour incarner le héros attachant que l'intrigue voudrait qu'il soit. A l'image de l'épisode, il apparaît comme un être moralisateur et assez méprisant envers la volonté de son pat, le scénario ne parvenant pas une seule seconde à le rendre vraiment attachant. 

  

 

Une intrigue père - fille totalement ratée 

Pendant que le docteur Holt se retrouve confronté à un dilemme sans intérêt et superficiel, Kate et Zeke partent à la recherche de la fille du patient du jour. Vondie Curtis Hall se montre assez convaincant dans ce rôle plutôt compliqué, celui d'un homme qui a choisi de ne plus se battre et va subir le traitement paternaliste des deux médecins. Le seul problème est que son histoire ne repose sur rien, les auteurs s'efforçant à ne donner que le minimum d'explications, ne permettant pas de donner un vrai sens à cette intrigue.

La confrontation entre les deux qui devrait servir de climax émotionnel va se montrer particulièrement hypocrite, la jeune femme ayant le choix entre se réconcilier avec son père ou le voir mourir. La scène est totalement indécente et laisse l'impression désagréable de voir l'opinion des médecins s'imposer à cette femme contre sa volonté. Sans la moindre exploration des causes de leur séparation, les auteurs choisissent d'offrir au spectateur non pas une réconciliation, mais la soumission d'une femme face à la peur du jugement moral des autres.

L'ensemble se veut touchant, mais sonne tellement faux que l'on se sent vite mal à l'aise devant cette façon horrible de responsabiliser l'autre et de lui infliger un jugement moral vraiment déplaisant. Difficile de prendre Zeke en affection lorsqu'on voit l'ampleur de son hypocrisie, celui-ci ne montrant pas la moindre attention à la volonté du patient. Si la vie au-delà existe vraiment, difficile de condamner vraiment le choix de mourir comme un acte égoïste, surtout lorsque le choix entre la vie et le trépas se transforme en chantage affectif.

 

Un fantôme assez transparent 

Si le pitch de départ de la série semblait ingénieux, faute est de constater qu'à deux épisodes de la mi-saison, les scénaristes n'ont fourni que peu de choses à se mettre sous la dent à ce sujet. Dans cet épisode, les apparitions d'Anna servent surtout à appuyer le caractère particulier de Thanksgiving pour Michael et de le contraindre à se plier à la tradition séculaire du repas en famille. Un épisode qui obéît de ce point de vue au cahier des charges, preuve du souhait des auteurs de faire un show naïf mettant en avant les valeurs traditionnelles. 

En conclusion, un épisode moralisateur et ennuyeux, offrant deux storylines assez pauvres et prévisibles sur le thème de Thangsgiving et de la solidarité. Là où Michael place la volonté du patient avant tout avec justesse, Zeke et Sikora choisissent de convaincre leurs patients de rester en vie contre sa volonté, utilisant pour cela des méthodes plus que contestables. Tire-larme et assez méprisant, un épisode qui confirme la faiblesse des seconds rôle comme Zeke ou la soeur de Michael. 

 

J'aime : 

  •  la scène où Julie Benz tente de parler à Anna 
  •  les acteurs principaux 

 

Je n'aime pas : 

  •  prévisible et peu intéressant 
  •  tire-larme et assez hypocrite 
  •  Zeke clairement insupportable 
  •  la soeur de Michael qui n'apporte pas grand-chose 

 

Note : 10 / 20 

Un épisode très faible qui délaisse le mélodrame au profit d'un récit larmoyant et moraliste qui permet de poser ses médecins en juge du comportement de leurs patients. Heureusement, le docteur Holt se montre plus convaincant, même si son intrigue reste très superficielle et beaucoup trop parachutée. 

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : A Gifted Man 1.10

Un épisode assez sympathique qui met à mal l'obsession du contrôle du docteur Holt.

Critique : A Gifted Man 1.09

Un épisode inégal, assez pauvre en contenu, mais qui propose quelques scènes intéressantes grâce à un casting performant.

Critique : A Gifted Man 1.07

Un épisode divertissant et efficace, mais qui commet quelques maladresses regrettables..