Critique : Suits 1.02

Le 03 juillet 2011 à 15:02  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode agréable pour une série esthétiquement superbe, mais qui peine à se trouver une âme. Au programme, Mike Ross rate un brevet, Harvey fait face à un juge jaloux pour une histoire de confiance et de légitimité.
Par sephja

Critique : Suits 1.02

~ 5 minutes de lecture
Episode agréable pour une série esthétiquement superbe, mais qui peine à se trouver une âme. Au programme, Mike Ross rate un brevet, Harvey fait face à un juge jaloux pour une histoire de confiance et de légitimité.
Par sephja

Pitch apprendre à accepter l'échec

Pour Wyatt, le grand jour est arrivé, celui où il va enfin obtenir l'argent qu'il mérite pour son travail sur un téléphone satellite miniaturisé. Harvey chasse alors Tom Ross de la table des négociations et lui commande de déposer le brevet pour le téléphone, oubliant au passage que son protégé ignore comment faire ce type de papiers. Le jeune apprenti avocat demande de l'aide à l'assistant de Louis Litt qui va le plonger sous une mine de paperasse spectaculaire, attirant l'attention de son patron sur Ross. 

 

 

Avocats et associés 

Pour Mike Ross, les premiers temps sont rudes, surtout qu'il se sent frustré par la manière dont Harvey le tient à l'écart des réunions importantes, donnant l'illusion de vouloir tirer la couverture à lui. Petit nouveau dans le cabinet, Mike fait encore une fois preuve d'une capacité de travail énorme qui lui vaut l'attention de Louis Litt, un adepte du chantage et de la manipulation au sein du cabinet. Après un épisode de mise en place, Suits essaie de soigner les interactions entre les personnages,  en particulier celle entre les deux héros, le moindre mensonge de Mike entraînant de graves conséquences pour Harvey. 

Loin de maîtriser la situation, Mike se montre encore trop fragile pour un monde agressif où il n'est qu'un maillon de fin de la chaîne alimentaire. Reprenant le principe du pilote, le scénario confronte Mike à un problème de paperasse qu'il va tenter de résoudre en échangeant cette tâche avec une autre. En sortant du sillage de Harvey, il va devenir une proie pour Litt qui compte bien tirer profit de sa jeunesse pour marquer des points auprès de Jessica. La lutte d'influence continue entre les deux rivaux de la compagnie, plaçant Ross dans la situation désagréable d'être au beau milieu de la bagarre. 

Toujours aussi étonnant, Patrick J.Adams s'avère particulièrement crédible, imposant le personnage de Mike Ross qui peine à s'intégrer totalement et peut donc encore faire la différence. Sa loyauté reste au centre de cet intrigue où il va montrer qu'il n'est pas le requin que certains croient voir en lui, juste un idéaliste convaincu de faire la différence par son travail. 

 

Une esthétique glacée pour une série maîtrisée

Dès ce second épisode plutôt réussi, Suits impose sa marque par une esthétique glacée, entre bureau et salon au style géométrique. Tout est rangé, étiqueté ou prêt à l'être, l'univers de Suits est très strict, ne laissant que peu de place à l'originalité de garçons comme Mike Ross. Harvey parvient à se fondre dans ce monde de lignes et de courbes elliptiques par une rigueur totale et un contrôle permanent de son comportement. Dans un univers où le professionnel et le personnel ne peuvent se mélanger, il ne peut que s'offusquer lorsqu'un juge franchit cette ligne en le saquant volontairement pour un adultère imaginaire.

Toujours riche de ses personnages, la série peine à produire une histoire vraiment efficace, Harvey étant impossible à déstabiliser une fois dans sa zone de confort. Les auteurs essayent donc de l'en  sortir avec une histoire de mensonges et d'adultères pas très inspirés, servant juste à prolonger artificiellement une histoire de brevet assez anodine. Présenté sous un format étrange, Suits possède un style unique, les affaires ne se réglant jamais devant le juge, mais à coup de rapport de force et de chantage.

Série assez particulière dans un genre hyper formaté, Suits compte avant tout sur ses personnages et la richesse de son casting pour faire avancer l'intrigue. L'ajout de Mike Ross, figure classique de l'idéaliste de ce type de romans, permet au show de sortir du lot et de s'avérer assez agréable à suivre malgré l'aspect assez technique de l'intrigue.

 

Un univers étouffant qui frise l'asphyxie 

Imposant son univers et son esthétique avec force, Suits se montre peu enclin à sortir du cadre rigide de l'univers judiciaire, donnant l'impression dans cet épisode que le reste du monde n'existe pas. Perdant petit à petit ses repères, Mike est toujours en position de faiblesse face à Harvey, la série ne se plaçant, hélas, jamais dans la situation inverse. Trop plongé dans une narration technique et austère, les auteurs oublie de donner un peu d'humanité à cet univers claustrophobique où les êtres humains sont séparés par des vitres en verre. 

Si l'ensemble demeure agréable grâce à la qualité de l'interprétation et le style indéniable de la réalisation, Suits semble incapable de se créer une véritable routine qui puisse à long terme devenir la dynamique du show. Le spectateur reste circonspect devant cette série très intéressante, à la présentation impeccable, mais qui peine à se trouver une âme et à dépasser le simple stade du concept.  

 

J'aime :

  •  une esthétique maîtrisée 
  •  un récit bien équilibré et sans fioriture
  •  les comédiens vraiment convaincants 

 

Je n'aime pas : 

  •  une absence d'âme inquiétante  
  •  un scénario assez technique 
  •  une mythologie totalement délaissée.

 

Note : 13 / 20 

Impossible de reprocher quoi que ce soit à Suits du point de vue de l'apparence, la série impressionnant par ses qualités plastiques et artistiques. Seulement, l'univers qu'elle dépeint est si rigide et claustrophobique qu'on en vient à se demander les réels motivation de Mike Ross, hormis une inquiétante addiction au travail. La mythologie, trop mince et anecdotique, est le talon d'Achille de cette série d'apparence indestructible. 

L'auteur

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