Critique : Alphas 1.05

Le 13 août 2011 à 05:20  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode plutôt réussi, qui confirme que Rachel est bien l'un des personnages les plus intéressants du groupe. Au programme, de l'amour pour Rachel, de l'affection pour Rosen et de l'ennui pour Nina.
Par sephja

Critique : Alphas 1.05

~ 5 minutes de lecture
Episode plutôt réussi, qui confirme que Rachel est bien l'un des personnages les plus intéressants du groupe. Au programme, de l'amour pour Rachel, de l'affection pour Rosen et de l'ennui pour Nina.
Par sephja

Pitch sentiment et faiblesse 

Une série de trois décès étranges surviennent dans la petite ville de Fenton et le docteur Rosen part avec Rachel pour enquêter et voir si celle-ci possède un lien avec l'intervention d'un Alpha. La jeune femme va alors sentir que la ville subit une tendance à l'angoisse et la colère qui se généralise à tous ses habitants. Très vite, l'enquête s'oriente sur la première victime dont l'accident plus que mystérieux semble avoir servi d'élément déclencheur. 

 

 

Work in progress 

Le pitch de départ de la semaine est assez original, proposant un duo inédit entre le docteur Rosen et Rachel. Il confirme l'influence de X-Files sur ce show. Les scénaristes jouent un peu la facilité en sélectionnant les deux personnages les plus intéressants pour lancer cette histoire, mais ce premier acte va s'avérer particulièrement bien fait en donnant une vision plus précise de la nature de leur relation. La série persiste dans son rythme lent, mais parvient cette fois-ci à en tirer profit pour donner un vrai background à cette histoire.

Le premier acte pose aussi un décor intéressant et nous permet d'identifier la nature du problème, tout en retrouvant le visage du docteur Calder, déjà rencontrée dans Warehouse 13. Le docteur Rosen et Rachel proposent une approche cartésienne de l'enquête, une approche qui va permettre de rentrer tranquillement dans une histoire où toutes les victimes meurent d'un sentiment de manque lié à l'amour. Mieux maîtrisé qu'à l'accoutumé, Alphas trouve enfin une forme qui lui convient et propose un épisode référence dans cette première partie, à l'exception d'une scène d'introduction  particulièrement balourde. 

Enfant tardif des séries fantastiques des années 90, Alphas impose un style et une forme en refusant de se plier à une narration à plusieurs storylines qui semblerait pourtant naturelle. Le fait de proposer un éclaircissement sur les liens entre Rosen et Rachel est vraiment bien fait, contrairement à un second acte bien plus discutable. 

 

Une équipe qui fonctionne par duos

Une fois la menace mise en évidence, l'arrivée du duo Bill-Cameron se fait naturellement, les deux personnages fonctionnant plutôt bien ensemble et Malik Yoba ayant pris la mesure de son personnage. Plus à l'aise, les comédiens apportent une bonne dynamique, mais aussi une accélération bienvenue dans un récit qui tente de monter en puissance. Et tout irait bien dans le meilleur des mondes si les auteurs n'avaient pas eu l'idée saugrenue d'insérer une séquence de bagarre au sein des couloirs du lycée. 

Visiblement peu gênés à l'idée de frapper des lycéens, Bill et Cameron jouent les gros bras au travers d'une séquence qui se veut spectaculaire mais qui laisse un goût étrange par son aspect "too much". Ce passage vient ruiner en partie tous les efforts du premier acte, Alphas retrouvant un goût pour les effets inutiles qui virent fréquemment au ridicule. Le problème vient d'une dynamique de groupe qui ne fonctionne pas vraiment, Nina ne fonctionnant avec aucun des personnages. De loin la moins intéressante du show, Nina manque clairement de charisme et semble ne servir qu'à faire son numéro une fois par épisode. 

Bref, Alphas est loin de trouver une dynamique de groupe semblable à celle de Leverage, prouvant qu'il reste encore beaucoup de travail aux auteurs pour trouver le bon équilibre et l'alchimie nécessaires à ce type de concept. Maillon faible assez agaçant, Nina possède de loin le pouvoir le moins intéressant et semble de plus en plus délaissée par les scénaristes. 

 

Entre joie et souffrance

Victime d'un Alpha qui sait faire vibrer sa corde sensible, Rachel est le centre de cette histoire assez sympathique, mais sans réelle surprise, et qui va tirer inutilement sur la corde dans un final un peu trop long. La mythologie habituelle de la série est laissée de côté au profit d'un stand alone correct, mieux construit que d'habitude, donnant l'occasion à certains personnages d'explorer leur aspect sensible. A fleur de peau et incapable de contrôler ses réactions, Rachel est aussi incapable d'assumer une quelconque intimité, ses sentiments prenant aussitôt le dessus,  lui faisant perdre cette sensation de contrôle qui lui sert de moyen de défense.

Second Alpha à être mis en avant après Gary, elle confirme tout son potentiel dans un épisode prenant, masquant presque totalement des ficelles un peu trop apparentes. Dommage qu'une séquence au lycée mal inspirée ne vienne gâcher une histoire qui propose de voir la sensibilité comme une alchimie mystérieuse entre nos cinq sens. La scène où le docteur Rosen témoigne de son attachement peut sembler ridicule ou téléphonée, mais elle est le premier signe de l'existence d'un lien entre chacun des membres de l'équipe. 

Alphas part dans la bonne direction, mais ne parvient pas encore à convaincre, malgré le charme et l'apport important du personnage de Rachel. Le principal problème reste Nina et la structure trop squelettique d'un épisode finalement trop prévisible. 

 

J'aime : 

  •  le personnage de Rachel très intéressant 
  •  la première partie plus construite que d'habitude 
  •  la connexion entre Rachel et Rosen bien mise en évidence 
  •  un récit de mieux en mieux structuré 

 

Je n'aime pas : 

  •  le personnage de Nina toujours aussi inutile 
  •  la scène dans le lycée particulièrement discutable 
  •  certaines ficelles un peu grosses 
  •  un final à rallonge qui perd de son intensité 

 

Note : 13 / 20 

Alphas progresse et propose un épisode mieux structuré que d'habitude, avec un approfondissement intéressant du personnage de Rachel. Seulement, les défauts habituels du show sont encore présents et la dynamique du groupe est encore loin d'être acquise. Divertissant, et par moment assez troublant. 

L'auteur

Commentaires

Avatar Serivore
Serivore
Moi, je trouve qu'avec cet épisode, ils ont trouvé la forme qui convient le mieux à la série. Tu cites en point de comparaison "X-Files" (j'y ai aussi pensé lors de la première partie). Par contre, la deuxième partie m'a fait pensé à la deuxième saison de "Esprits criminels", où chaque épisode était clairement centré sur un personnage. Du coup, les autres personnages paraissent inutiles. Mais, si il continuent sur cette voie, même Nina va devenir intéressante quand l'épisode portera sur elle. Par contre, c'est vrai que vu comme cela, la série devient une simple série criminelle et devient moins ambitieuse. Mais, en même temps, "Fringe" aussi a commencé par des stand alone et est devenue excellente qu'à la fin de la saison 1. Donc, Wait and see.

Avatar sephja
sephja
d'accord pour la forme mais l'écriture est encore trop hachée. Je suis d'accord avec le Wait and See, même sije ne pense pas pouvoir espérer un équivalent à Fringe. En tout cas, Alphas s'améliore épisode après épisode et ça, c'est vraiment bien.

Image Alphas
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