Critique : Alphas 1.11

Le 04 octobre 2011 à 06:29  |  ~ 6 minutes de lecture
Un season final de Alphas parfois maladroit, mais qui a le mérite de lancer l'intrigue dans une direction inattendue.
Par sephja

Critique : Alphas 1.11

~ 6 minutes de lecture
Un season final de Alphas parfois maladroit, mais qui a le mérite de lancer l'intrigue dans une direction inattendue.
Par sephja

Savoir faire table rase du passé 

L'équipe du Docteur Rosen poursuit Isaac Hale, un tueur qui semble avoir pris pour cible une jeune Alpha nommée Danielle, qui s'avère être la fille du professeur. Possédant la capacité d'empathie, sa relation avec son père est plutôt chaotique et la jeune femme se montre dans un premier temps assez peu coopérative. Au même moment, Bill et Gary continuent leurs recherches concernant un dénommé Stanton Parish qui semble tirer les ficelles. 

Résumé de la critique 

Un épisode efficace que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un épisode qui permet d'éclaircir les intentions de Rosen 
  •  une mythologie remise à zéro, pour un show qui montre de nouvelles ambitions 
  •  un groupe d'Alphas clairement laissé de côté 
  •  un bilan de la saison un 

 

 

La remise en question du Docteur Rosen 

Alphas arrive à la fin de sa première saison. Et avec le renouvellement acquis il y a plusieurs semaines, l'équipe créative se devait de construire un épisode qui donne une vraie orientation pour la saison deux. Délaissant Bill et ses problèmes de santé, la série se concentre sur Rosen qui est toujours à la recherche des membres de Red Flag. Personnage central et assez complexe, le thérapeute se retrouve confronté à sa fille, laquelle va ramener à la surface tout un ensemble de souvenirs peu glorieux permettant de mieux comprendre la vraie nature du combat de Lee. 

Plus qu'une histoire du bien contre Red Flag, Alphas fait le choix de la subtilité en racontant l'histoire d'un homme qui se bat contre son sentiment de culpabilité, essayant de racheter ses fautes. Seulement, si le pardon est facile à demander, l'obtenir va se révéler bien plus complexe. Surtout que Rosen perd vite le contrôle des évènements, son poste de thérapeute le laissant impuissant lors de l'offensive armée. Un peu longue et pas totalement bien gérée, cette attaque se disperse beaucoup trop, permettant de compléter un épisode dont l'intrigue s'achève un peu trop vite. 

 

Un nouveau départ 

Pour sa première saison, Alphas a commis des erreurs et semble vouloir changer, choisissant de remettre à plat toute sa mythologie dans l'optique d'un nouveau départ. Comme un grand coup de balai, cet épisode envoie balader une bonne part de ce que la saison avait installé, cherchant à pousser les membres de l'équipe de Rosen à remettre en cause le camp qu'ils ont choisi. Le but est de changer notre point de vue sur Red Flag, Binghampton et des dirigeants représentés par une Kathy Sullivan qui fut le personnage le plus délaissé de cette saison. 

La saison deux s'annonce comme très différente de la première, surtout que le geste final de Rosen devrait avoir de lourdes conséquences sur le degré de liberté qui lui sera laissé. Plutôt intéressant, le personnage de Stanton Parish incarne ce changement, ayant visiblement corrompu Cameron sans quoi la scène du coup de feu à l'hôtel ne serait qu'une énormité scénaristique. Lee perd totalement le contrôle et se remet en cause en profondeur devant une nouvelle menace inquiétante, permettant à Alphas de se remettre sur de bons rails pour la suite. 

 

 

Des Alphas laissés sur la touche 

Très efficace, le premier acte de l'épisode concernant la chasse à l'homme avec Isaac Hale est plutôt intéressante du point de vue dynamique, l'équipe se montrant particulièrement efficace. Seulement, le reste de l'intrigue va se montrer bien moins généreux avec certains personnages, comme Bill et Nina relégués totalement au second plan avec Rachel. Quelques rares scènes s'intéressent aux réactions de ce trio, mais sans jamais le moindre développement, comme un aveu des auteurs concernant leur importance au sein de la série. 

Seul Gary hérite de scènes supplémentaires qui permettent de le reconnecter à Anna, essayant de donner un vrai impact à une scène d'assaut finale un peu trop larmoyante. Même si la charge émotive reste forte, cette séquence d'assaut laisse un peu perplexe, avec l'impression que les créateurs essaient surtout de se débarrasser d'un pan de la mythologie incompatible avec la nouvelle, centrée autour de Stanton Parish. Alphas tourne la page de la première saison, ne conservant que Binghampton comme un symbole de la cruauté des employeurs de Rosen et son équipe. 

 

Bilan de la saison un 

Série fantastique lorgnant du côté de X-Men et Heroes, Alphas aura d'abord eu quelques difficultés à s'imposer, la faute à des personnages pas suffisamment fort et un esprit d'équipe peu développé. La mythologie, heureusement, était bien plus intéressante avec Binghampton et les épisodes autour de Red Flag donnant du sens à l'action du docteur Rosen avec comme seul objectif la sécurité nationale. Seulement, cet soumission au pouvoir va se retourner contre les auteurs, les obligeant à construire leur épisode sur le format répétitif de la chasse à l'homme. 

Manquant par moment de moyens, la série aura laissé apparaître un certain amateurisme en faisant preuve d'un manque de continuité perturbant (voir le cliffhanger de l'épisode précédent à peine exploité ici). Souvent maladroite, parfois peu inspirée, la série conserve malgré tout un charme indéniable, un potentiel encore sous-jacent et qu'on aimerait voir exploité correctement. Partie sur des bases intéressantes, la saison deux a le potentiel pour corriger le tir et permettre à Alphas de passer à la vitesse supérieure. 

 

J'aime : 

  •  la nouvelle mythologie qui commence à apparaître est intéressante 
  •  un premier acte convaincant et dynamique 
  •  David Strathairn et Ryan Cartwright très bons 

 

Je n'aime pas : 

  •  certains personnages peu exploités 
  •  une intrigue assez mince en définitive 
  •  la scène de l'assaut trop confuse 

 

Note : 13 / 20 

Une bonne conclusion pour Alphas qui laisse entrevoir une saison deux ayant un bon potentiel. Les scénaristes ouvrent une nouvelle page, refermant un peu trop brutalement un premier acte inégal et plutôt maladroit, mais suffisamment divertissant pour donner envie de revenir. 

 

Quelques remerciements pour cette saison de Alphas à SerieAll, Puck et CapitainFreeFrag pour les corrections et surtout Serievore qui est venu apporter un peu de nudité et d'humour à mes avis pas toujours éclairés. Merci beaucoup.

L'auteur

Commentaires

Avatar Serivore
Serivore
Effectivement, la référence à Heroes est flagrante. Déjà le gars, l'apparition du personnage qui meurt jamais tient à la limite du plagiat. Ceci dit, comme Heroes s'était fini sur le même cliff que la saison 1 d'Alphas. La saison 2 d'Alphas pourra être vu comme une suite d'Heroes :p.

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