Critique : Alphas 2.03

Le 11 août 2012 à 05:14  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode assez moyen et trop dispersé qui ne parvient à démarrer que beaucoup trop tardivement.
Par sephja

Critique : Alphas 2.03

~ 8 minutes de lecture
Un épisode assez moyen et trop dispersé qui ne parvient à démarrer que beaucoup trop tardivement.
Par sephja

Accepter la violence à l'intérieur de soi

 

Le corps d'un Alpha enfui de Binghampton est retrouvé, le visage couvert d'acide sulfurique craché lors d'un combat par un dénommé Bazevich. Cameron et Bill découvre sur la paume de la victime un mystérieux numéro de téléphone qui les mène jusqu'à une arène confidentielle où s'affronte différents Alphas en combat singulier. Pendant ce temps, Lee reçoit un coup de fil de ma mère de Gary concernant le comportement de son fils. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  trois intrigues trop superficielles
  •  une histoire sur fond de violence déjà-vu      
  •  une mythologie qui peine à se mettre en place 
  •  un épisode qui se coupe un peu trop du réel 

 

Alphas : Bill prêt au combat

 

Colère et violence 

 

Après un début de saison plutôt réussi, Alphas connait sa première faute de parcours avec cet épisode au démarrage étrange, reposant sur des combats clandestins entre personnages hors du commun. Le problème ne vient pas ici de la violence de la situation de départ, mais bien de l'intérêt pour l'équipe de Rosen de s'intéresser ainsi à ces combats de rues illégaux sans lien avec leur fonction première. Du coup, Lee se montre d'emblée peu concerné par cette histoire, obligeant les scénaristes à focaliser l'intrigue sur Bill, personnage problématique de la série à cause de son état d'esprit particulièrement confus.

Dans ce décor anxiogène empli de testostérone, Rachel va servir à suivre le meurtrier à la trace, se trouvant associée pour l'occasion avec John Bennett qui s'occupe de donner les ordres à l'équipe accompagnant Rosen. Le choix du personnage d'Anita Ghazinada se révèle plutôt payant, appuyant la sensation d'une atmosphère poisseuse que les auteurs veulent donner à cette intrigue tout en apportant des parenthèses comiques pas déplaisantes. Malheureusement, le contexte particulier de cette affaire est tellement mal adapté à la série que les autres personnages sont mis de côté, abandonnant du coup Cameron, Gary et Rosen qui héritent de la partie mythologique. 

Les auteurs vont ainsi en profiter pour explorer la vie privée toujours conflictuelle du jeune autiste et de sa mort suite au rajout dans son cérémonial du matin d'une séance de hurlements qui laisse sa mère dans l'angoisse. L'occasion de revenir sur les incidents tragiques du season final, la mort d'Anna expliquant son choix de torturer les membres du groupe d'intervention affilié à leur équipe. Malheureusement, le scénario se limite à survoler cet aspect, échouant à créer un dialogue entre Lee et sa mère qui permet de comprendre un peu mieux la situation de Gary.

 

Un démarrage désastreux

 

Si je n'ai pas apprécié cet épisode d'Alphas, c'est avant tout à cause de son démarrage totalement raté qui ne parvient pas à poser des enjeux forts et suffisamment clairs. Ainsi, le récit du crime de l'Alpha aboutit à un final sans aucune connexion avec le point de départ tandis que la soif de combat de Bill laisse apparaître son besoin d'exprimer sa virilité. Le personnage de Kat qui l'accompagne est un nouvel emprunt flagrant à Heroes (ce qui confirme ta théorie, Serievore) et la plupart des membres du groupe de Rosen n'apportent qu'une contribution mineure. 

En effet, cet épisode n'a rien de très original, chaque série fantastique possédant son épisode Fight Club, de Torchwood à Grimm, pour fournir au public sa dose de testostérone et révéler la virilité du héros. Le déroulement de l'intrigue, malgré le charme de Erin Way, est terriblement confus avec une évolution de la capacité d'Harken plutôt mal exposée. L'ensemble n'est pas inintéressant, mais mal vendu par des scénaristes peu concernés qui dispersent l'intrigue dans trop de directions différentes, nous égarant lors de scènes inutiles comme celle entre Cameron et Lee.

Pourtant, le besoin pour Bill d'extérioriser sa rage est intéressant, montrant le rapport particulier que les Alphas ont avec leur pouvoir, entre ceux qui vivent dans le déni et ceux qui l'assument un peu trop. Le choix de Rosen de rendre officiel l'existence des Alphas a poussé Bill à masquer sa propre nature, craignant les effets de son habileté du point de vue métabolique. Pourtant, cet épisode lui permet de découvrir que son pouvoir est un élément indissociable de sa nature, que son corps doit apprendre à contrôler et lui permettre de ne pas être impuissant face à l'adversité.

Un message intéressant, mais mal vendu par un récit sans aucune finesse, l'équipe créative se montrant beaucoup plus intéressé par les développements concernant Stanton Parrish.

 

Alphas : Rachel et Michael à la recherche d'un meurtrier

 

Une histoire assez chaotique

 

Dès le season premiere, Alphas a affiché son désir d'un style plus mature et plus sombre, proposant des personnages plus rugueux qui entretiennent entre eux des relations plus complexes. Seulement, ce virage ne permet pas de cacher les nombreux emprunts du show du côté de Torchwood ou de Heroes (entre autres), l'histoire de Stanton Parrish laissant un arrière-goût de déjà-vu. Les séquences flashbacks qui émaillent l'épisode sont très mal intégrées, cherchant à donner du contenu à un antagoniste beaucoup trop passif pour déchaîner réellement les passions.

Parrish ne fait rien de particulier et c'est bien là qu'est tout le problème, surtout après le season premiere et l'explosion du train de marchandises. Une scène que j'avais qualifiée de gênante à l'époque et qui pose encore problème deux épisodes plus tard tant son utilité n'est jamais allée au-delà du simple spectacle. En cherchant à développer tous les arcs dans un seul épisode, l'équipe créative fournit un résultat confus qui passe fréquemment du coq à l'âne, la faute à une intrigue principale qui peine beaucoup à se mettre en place.

Si cette saison m'inspire une réelle crainte, c'est par crainte que la storyline de Parrish ne soit que de l'esbroufe, le virage mature ne cachant rien d'autre qu'une volonté de séduire les spectateurs d'une case horaire plus tardive. L'ensemble parvient quand même à décoller dans le dernier quart d'heure offrant un final rassurant, mais l'équipe créative a oublié de hiérarchiser les différentes storylines pour donner une cohérence à l'ensemble. Pas sûr que de proposer une affaire pour laquelle Rosen n'est pas vraiment concerné soit vraiment une bonne idée, coupant bêtement l'intrigue bêtement en deux.

 

La réalité et la crédibilité 

 

Un des grands paris d'Alphas cette année est de parvenir à s'acheter une crédibilité, la première saison ayant laissé le souvenir d'une série divertissante à l'univers trop mince et aux intrigues superficielles. Avec cette histoire de combat de rues, la série se coupe beaucoup trop du réel, perdant de vue l'interaction entre les humains et les Alphas qui étaient pourtant au coeur de la fin de saison dernière. Affirmer ses capacités et oser les montrer au grand jour, voilà une piste intéressante pour la suite qui donne son sens à l'intrigue romantique de Rachel prévisible, mais intéressante. 

En conclusion, un épisode très moyen, la faute à une intrigue mal vendue avec des premières scènes qui ne mettent pas en évidence les intentions des auteurs. Découpé en plusieurs morceaux, l'histoire s'éparpille dans de nombreuses directions pour remplir une histoire de combat de rue assez mince et pas très originale. Pourtant, l'évolution de Bill était intéressante, mais le manque de cohérence de l'ensemble donne un sentiment de déception malgré un final intrigant, mais particulièrement mal mise en valeur.

 

J'aime :

  •  l'évolution de Harken
  •  l'ambiance un peu poisseuse installée grâce au pouvoir de Rachel
  •  le duo Erin Way - Malik Yoba

 

Je n'aime pas :

  •  une intrigue déjà vu et revu
  •  un final très mal mis en valeur et confus
  •  les flashbacks sur Stanton Parrish décevant
  •  la scène entre Cameron et Lee concernant sa fille hors sujet

 

Note : 11 / 20

Avec le thème des combats de rues, Alphas nous propose une scénario maladroit qui ne devient malheureusement intéressant que dans les dernières minutes, la faute à un démarrage totalement raté. Une intrigue dispersée et peu convaincante qui manque cruellement d'enjeu, reposant un peu trop sur les états d'âme de Bill Harken.

L'auteur

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