Lorsque tu as une bonne idée dans le monde des séries, faut faire attention, avec le temps, à ne pas trop perdre de vue ce que tu voulais raconter à la base. Les épisodes s’enchaînent, le fil rouge se fait moins prenant – puisqu’il faut trouver le délicat équilibre entre ledit fil rouge et le déroulement extérieur de l’histoire – et on commence à attendre qu’il se finisse. Une bonne idée devient rapidement pénible, si elle se retrouve mal gérée.
Ce n’est pas encore ce qui arrive à la saison 4 d’Arrow. Personnellement, j’ai vraiment apprécié les neuf premiers épisodes, bien plus focus que l’entièreté de la saison dernière. J’ai beaucoup aimé l’idée de tuer un personnage important et de laisser le mystère traîner. Après tout, ça m’a donné du grain à moudre pour des théories bien farfelues. Cependant, avec Blood Debts, je commence à toucher aux limites du concept.
C’est parti donc pour la reprise des aventures d’un Archer Vert en bien mauvaise posture après les actions de Damien Darhk.
Un Oliver qui en prend plein la tronche
Une des parties d’Arrow avec laquelle j’ai toujours eu du mal repose sur la propension des scénaristes à en mettre plein la tronche à leur personnage principal. Rappelez-vous : il perd son père, croit perdre la fille qu’il emmène sur son bateau, passe cinq années loin de sa famille, perd son meilleur ami, retrouve cette même fille qu’il croyait morte, perd sa mère, cette fois la fille meurt définitivement, meurt lui-même (presque), voit sa sœur mourir (presque) et surtout, il doit supporter Laurel depuis quatre saisons ! Le mec a traversé des épreuves qui nous mettraient à genoux, et tout ce que le public trouve à dire c’est : mais qu’est-ce qu’il prend comme décisions de merde, le Oliver ! Je sais, je l’ai écrit aussi, mais pour le coup, faudrait – des fois – lui accorder un peu de répit.
Bon, je ne pense pas que ce soit à l’ordre du jour du côté des scénaristes. Dans Blood Debts, Oliver continue d’en prendre plein la tronche. Bien entendu, il y a toute l’histoire de Felicity à l’hôpital, qu’il gère à sa manière. Exceptés Diggle et Felicity, tous les personnages lui reprochent son choix de tenter de chercher des infos sur Darhk, plutôt que d’aller voir sa fiancée. Puis derrière, Anarky revient, et cela implique que Thea va se lancer dans un guilt-trip qui va lui donner envie de tuer le méchant. Ce que tente d'éviter Oliver, depuis que sa soeur est revenue d'entre les (presque) morts. C'est pas facile facile la vie lorsque tu t’appelles Oliver Queen. Quant à Anarky, déjà pas inoubliable lors de son premier passage, il tire encore plus l’épisode vers le bas cette fois-ci. Finalement, si Oliver trouve un peu de réconfort auprès de Felicity, la scène finale sent à nouveau mauvais pour lui. Sérieusement les gars, laissez-le se reposer une fois de temps en temps !
Ça part dans tous les sens !
Autrement, Blood Debts représente du Arrow classique : l’épisode est surchargé et part dans tous les sens ! Bien entendu, tu as Felicity, qui joue un peu le rôle de fil rouge de l’épisode. Sauf que, toute l’affaire aurait pu occuper un épisode entier et, ici, la storyline coupe un peu trop le rythme de l’action. La trame principale est donc la traque de Damien Darhk, qui pousse Oliver à redevenir comme il était avant, c’est-à-dire un tueur qui ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs. Cela crée des tensions entre Laurel et lui, ainsi qu’entre Thea et lui. En réalité, j’ai vraiment eu l’impression d’assister à un épisode de Conflits de voisinage, avec Diggle en lieu et place de Julien Courbet. Tous les personnages s’expliquent, râlent, élèvent la voix, et partent bouder dans leur coin respectif. Ici, c’est Arrow à son pire : la série se perd dans d’inutiles discours, reléguant l’action et les émotions au second-plan.
Diggle possède d’ailleurs lui-aussi sa petite storyline avec son frère. Les scénaristes peuvent vraiment dire merci à David Ramsey, qui est capable de maîtriser tous les dialogues maladroits qu’ils lui envoient. Cette partie de l’épisode est d’ailleurs la plus porteuse d’émotions, avec le soldat qui se pense au-dessus de tout le monde et qui essaie de prendre en considération le fait que son petit-frère ne sera jamais celui qu'il espérait. Il y a une jolie thématique familiale suggérée ici, et la partie de carte de fin m’a vraiment fait sourire. Diggle triche ! Il n'est pas parfait !
Blood Debts représente une reprise maladroite. Trop de choses nous sont présentées sans être réellement développées, alors que ce qui aurait mérité davantage de considération – Felicity par exemple – se retrouve relégué au second plan. Le rythme de l’épisode est dès lors trop inégal pour nous accrocher.
J’ai aimé :
- Diggle et son frère.
- Oliver et Felicity.
- La femme de Darhk est aussi mégalo et destructrice que lui… Bien bien que tout cela.
- Quelques scènes d’action qui sortent du lot. Chapeau à la cascadeuse de Thea d’ailleurs.
- Revoir un Oliver bien badass.
Je n’ai pas aimé :
- Quasiment tout le reste. Soit c’était déjà vu, soit cela a été traité d’une manière bien trop convenue. Dans les deux cas, c’était pas cool.
- Mais surtout Laurel. Je l'aime beaucoup en ressort comique et combattante extraordinaire, mais je l'apprécie beaucoup moins en donneuse de leçons.
Le point flashbacks :
Ça sert encore à quelque chose ce procédé ? Non parce que, franchement, qu’est-ce qu’on se fait chier devant les flashbacks…
Le point Olicity (attention, spoilers) :
Épisode un peu spécial pour le couple. Dans le présent, Oliver met du temps à se résoudre à aller au chevet de sa bien-aimée, trop consumé par sa culpabilité. Néanmoins, le couple reste dans la veine de ce que l’on avait pu voir au sein de Dark Waters, à savoir deux personnes happily engaged. Felicity est d’ailleurs bien bien cool pour une nana qui a perdu – pour l'instant – l'usage de ses jambes. Les deux semblent heureux, et surtout prêts à affronter les épreuves que la vie va leur mettre au travers du chemin.
MAIS. Pour la fin d’épisode, les scénaristes nous ont concocté un saut dans le temps qui m’a rendu bien perplexe. On voit Oliver entrer dans une limousine après l’enterrement, et il s’assoit aux côtés de… Felicity ! On peut donc désormais éliminer cette dernière de la liste des morts potentiels. Sauf que ce n’est pas cela qui m’intéresse. On voit une Felicity hyper froide envers Oliver, on ne sait pas si elle peut à nouveau marcher ou pas – à mon avis, ce n’est pas encore le cas – mais, surtout, elle n’a plus sa bague ! Je me demande bien ce qu’il a pu se passer entre les deux, mais je ne suis pas content. Et surtout bien perplexe. À voir…
Bon, qui est-ce que c’est dans cette fichue tombe ?
Apparemment, les scénaristes prennent le parti d’enlever progressivement des noms de la liste des victimes potentielles. Les spéculations vont aller bon train jusqu’à la révélation… Personnellement, je le sens assez mal pour Diggle… tout en espérant que ce soit Laurel.
Ma note : 11/20.