Critique : Battlestar Galactica 4.10

Le 27 décembre 2010 à 19:01  |  ~ 6 minutes de lecture
Les séries de science-fiction de bonne qualité ne sont pas légion, même si cet avis personnel ne regarde que moi et, pour rester dans la subjectivité, Battlestar Galactica en fait partie. Et quoi de mieux pour vous présenter cette saga que de commencer par un de ses meilleurs épisodes. Attention cependant, cette critique ne doit pas être lue par ceux qui n'ont pas encore regardé la série, et qui envisagent un jour de le faire, ce que je vous conseille fortement.
Par Scarch

Critique : Battlestar Galactica 4.10

~ 6 minutes de lecture
Les séries de science-fiction de bonne qualité ne sont pas légion, même si cet avis personnel ne regarde que moi et, pour rester dans la subjectivité, Battlestar Galactica en fait partie. Et quoi de mieux pour vous présenter cette saga que de commencer par un de ses meilleurs épisodes. Attention cependant, cette critique ne doit pas être lue par ceux qui n'ont pas encore regardé la série, et qui envisagent un jour de le faire, ce que je vous conseille fortement.
Par Scarch

Trois saisons et demi plus tard...

 

La flotte et le Battlestar Galactica sont à la recherche de la Terre et semblent être tout près du but. Quatre Cylons sont identifiés dans la flotte. D'Anna connaît leurs noms et leur propose de rejoindre le vaisseau mère Cylon. Bien entendu, cela engendre un dilemme pour les quatre concernés, surtout pour Saul Tigh qui, non content d'être le XO du vaisseau, est aussi le meilleur ami de Bill, l'amiral du vaisseau. Il nous reste donc à savoir quelle va être la réaction de ce dernier, si les recherches de Kara Thrace vont porter leurs fruits, et qui est donc le cinquième Cylon? Seules deux de ces questions trouveront réponses dans cet épisode.

D'Anna est donc revenue et elle a un plan, ce qui commence à être une habitude chez tout Cylon qui se respecte. Celui-ci semble toutefois assez subtil pour être évoqué : elle sait qui sont les cinq derniers Cylons, mais décide de ne pas perdre toutes ses chances de rejoindre un jour la Terre en leur proposant, sans les identifier explicitement, de rejoindre le vaisseau mère. Pendant ce temps, Bill attend le retour de sa bien aimée, et Kara désespère de retrouver un jour le chemin vers la Terre. Tout se précipite dans cet épisode. Cela fait des mois que les fans attendent de voir s'ils vont enfin trouver la Terre et dans quel état elle sera et de savoir ce que provoquera la révélation de l'identité des final five. Après avoir secoué la bouteille pendant plusieurs saisons, le bouchon part enfin et les révélations font du mal à la flotte, mais à nous, elle nous font vraiment du bien.

 


De l'intensité dramatique

 

Avant toute autre forme d'analyse, c'est de l'aspect dramatique de l'épisode dont j'aimerais parler en premier parce qu'il contribue, pour moi, grandement à la qualité générale de l'épisode.

 

Les meilleurs ennemis

 

Bill et Saul sont potes depuis pas mal d'années quand, soudain - un mercredi je crois -, Bill apprend que Saul est un Cylon. C'est un peu comme si Jean Moulin apprenait que son meilleur ami depuis 20 ans était en fait le chef de la SS, ça provoque quelques perturbations nerveuses et émotionnelles. Il y avait des milliers de façons de traiter le sujet et une seule semblait vraiment convenir, et c'est celle qu'ont choisi les scénaristes : un gros pétage de plombs risqué, car il fallait que l'acteur le joue parfaitement pour ne pas tomber non plus dans le ridicule. Et non content d'y arriver parfaitement, E.J. Olmos nous livre ici une des scènes mythiques de la série, pleine d'émotion et de rage et où l'on sent vraiment le désespoir du personnage. Ici, cela tient particulièrement à la performance de l'acteur qui, de toute la série, ne m'a pas déçu une seule fois.

 

 

Saul au bord du gouffre

 

Le XO est fidèle à lui-même, fier, droit, juste. Il est d'ailleurs à l'origine de deuxième la plus intense de l'épisode : le moment où il est dans le sas avec Lee. Encore un moment pendant lequel il fallait parfaitement doser l'intensité dramatique et le pari est complètement réussi. Le stress généré par la scène, accentué par le fait qu'avec BSG on ne sait jamais quel personnage peut mourir, est parfaitement rendu, à l'image de tout l'épisode. L'intensité dramatique et la tension transpirent de cet épisode en montagnes russes, dans lequel le spectateur est tantôt ému, tantôt tendu, pour être finalement soulagé, puis heureux, et enfin dubitatif. Voilà un épisode de BSG comme on les aime, qui nous procure les mêmes sensations qu'une attraction de parc à thème et où on se laisse guider par les émotions.

 

 

Terre en vue !

 

Pour appuyer encore la gestion de l'intensité dramatique et émotionnelle, la deuxième moitié de l'épisode me paraît être le parfait exemple.

Stress : Saul est sur le point d'être exécuté, pendant que Kara découvre que son vaisseau indique en fait le chemin de la Terre. Elle court l'annoncer à Lee, ce qui pourrait éviter l'exécution de Saul si toutefois elle arrivait à temps. Ici, c'est certes un peu facile, mais la notion de stress et d'urgence est bien rendue. La pression monte...

Soulagement : Kara arrive à temps. Saul et les trois autres Cylons disposent d'un sursis

Stress : Il faut encore vérifier l'exactitude des coordonnées, ce qui n'est pas forcément évident puisque chacun sait qu'il reste dix épisodes à la série.

Soulagement : Les coordonnées correspondent, Terre en vue ! Les quatre Cylons sont libérés.

Joie : La Terre est en vue, la flotte manifeste sa joie, et tout fan de Battlestar Galactica qui se respecte partage la joie et la liesse de la flotte.

Déception : Après l'atterrissage, on s'aperçoit que la Terre tant espérée n'est pas si hospitalière que cela.

Tout l'épisode nous transporte entre tension et soulagement, joie et peine, du début à la fin, et le résultat est à la hauteur de ce que se doit d'être un final de saison.

 

 

Révélations

 

Le titre à double sens de l'épisode illustre parfaitement bien ce dernier. On nous révèle la Terre, et on révèle à l'équipage où est la Terre et ce qu'il s'y passe. Cela aurait pu être risqué pour les scénaristes - et pour la série tout entière - de dévoiler la Terre à dix épisodes de la fin, mais cette découverte suscite tant d'autres questions, en dehors du fait que l'identité du cinquième n'a pas encore été révélée, que cela n'entache en rien l'intérêt que suscite la série.

Un épisode quasiment sans fausse note, sans prouesse de réalisation non plus, mais fidèle à la série avec des musiques grandioses signées Bear McReary, des acteurs attachants, des révélations, de l'action, du suspense, des joies, des peines, tout ce qui nous fait BSG.

Seul bémol peut-être, le fait que le cinquième Cylon ne soit pas révélé, mais on leur pardonne volontiers, après tout, il faut qu'il nous reste quelque chose à nous mettre sous la dent pour la suite.

En tout cas, savoir aussi bien faire monter la pression pour finalement tout faire exploser, et savoir jouer avec l'émotion du spectateur de la sorte, c'est du grand art.

 

 

Ce que j'ai aimé :

 

  • Bill Adama et Saul Tigh au sommet de leur art
  • la montagne russe des émotions
  • des surprises et du suspense à a chaque minute
  • comme d'habitude, la musique de Bear McReary

 

 

Ce que je n'ai pas aimé :

 

  • un tout petit détail : c'est qui le cinquième?

 

Note: 17/20

L'auteur

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