Il y a bien longtemps, dans une galaxie fort lointaine...
Battlestar Galactica est pour moi une série qui n'a absolument pas à rougir face aux autres références du space opéra. C'est sans aucun doute une saga qui a été à la hauteur de ses ambitions et qui a rempli sa mission: nous offrir un spectacle dépaysant, sur fond de mythologie exotique, avec des personnages attachant et une allégorie religieuse et sociale qui tient la route. Oui, je suis un fanboy de la saga, et je l'assume complètement.
Les dix derniers épisodes de la série ont été riches en révélations, twist et rebondissements (ou ça un pléonasme?) On a appris l'identité du cinquième Cylon, sû ce qu'était réellement la terre, découvert le plan de Cavil, et eut des éléments de réponse sur le mystère Kara Thrace. L'ultime épisode commence après l'annonce évidente d'un feu d'artifice. Protagonistes et spectateurs savent pertinemment qu'il n'est plus possible de faire machine arrière et que cette ultime bataille qui se prépare sera la dernière. Naturellement, tout fan qui se respecte aura une certaine appréhension avant de s'installer devant le spectacle, les aboutissants doivent êtres à la hauteurs des tenants, mais je vous avoue que lorsqu'il s'agit de bien faire et de nous en mettre plein la vue, je fais pleinement confiance à Ronald D Moore.
Donc, la bataille se prépare, mais on commence tout de même avec quelques flashbacks, histoire de renforcer un peu l'intensité dramatique de ce qui se prépare. Rien de spécial à dire là-dessus, on revient sur la relation entre Bill et Saul, ainsi que sur celle entre Kara et Lee. Laura Roslin n'est pas non plus oublié avec quelques éléments de son passé. Tout cela n'est pas vraiment utile, mais on nous livre une dernière fois ce que l'on attend: des histoires sur ces personnages qu'on a suivit pendant quatre ans et qui vont résolument nous manquer.
Action station!
Tout commence avec un discours de l'amiral qui donne envie d'aller au front avec eux. Pour ceux qui ne le savent pas il s'agit d'une improvisation d'Edward James Olmos qui tout au long de la série nous a habitué à sembler jouer sa vie sur chaque scène. Un grande force de la série d'ailleurs: des acteurs qui n'avaient pas vraiment de grandes carrières au préalable, qui se sont pleinement impliqué pour nous faire vivre ces aventures à leurs coté avec Mr Olmos en chef de file.
Et là, c'est le feu d'artifice. Des effets spéciaux un cran au dessus des autres épisodes, une bande son qui joue allègrement sur les basses, des explosions, une bataille spatiale digne de l'attaque de l'étoile noir, c'est rythmé et du coup on ne s'ennuie pas une seconde. En parallèle, la progression des humains dans la base Cylons en découpage rapide, tout va très vite et est entrecoupé de petits flashbacks pour renforcer l'immersion. J'adhère totalement! On nous sert ce qu'on attendait, et malgré toutes les critiques qu'on a pu entendre sur Ronald D Moore, le coup de faire monter la pression doucement sur plusieurs épisodes pour tout faire exploser sur ce final en une demi-heure est à mon sens une brillante idée.
La révélation de l'opéra que beaucoup attendaient arrive, et je ne suivrait pas cette mouvance qui veut qu'il ne s'agisse que d'une déception. La mise en scène est pour le coup à la hauteur, je ne vois pas vraiment comment on aurait put en faire quelque chose de plus intéressant et j'aurais plutôt tendance à penser que la déception vient plus du mystère lui-même que de son explication. Et quand bien même, au rythme ou vont les choses, cette scène est distillé comme un épi-phénomène et je m'en contente car tous les éléments convergent vers le CIC, et on attends avec impatience le dénouement de la bataille.
Et justement, après 20 minutes très intense, les scénaristes arrivent encore à faire monter la pression avec trois scènes marquantes, trois scène qui vont tour à tour révéler l'humanité des Cylons au travers de Galen, causer la fin de Cavil, et sublimer en quelques minutes Gaius Baltar qui pour le coup prend une toute autre dimension. S'en suit un petit flashback idéalement placé sur Kara et Lee juste après une scène magistrale sur la révélation des coordonnées bercé par un All allong the watchtower qui est définitivement un magnifique morceau. Et après tout ça, après l'essoufflement qu'a généré tout ce remue ménage, on regarde l'heure et on se rend compte qu'il reste encore une bonne demi heure...
La terre promise.
Voila, c'est fini, la terre est là, devant nos yeux, et là, deux cas de figures s'offrent à nous, car on sait pertinemment que cette dernière demi-heure ne fera pas vraiment avancer l'histoire et qu'elle va être consacré aux adieux. Ces deux cas sont les suivants: s'ennuyer ferme ou admirer et profiter des ces derniers instants. Bien entendu, c'est ce dernier choix que j'ai fait, et pour cause: 4 ans passés à suivre chaque personnages et à s'y attacher, ça mérite amplement de passer une demi-heure pour leurs dire adieu. Mais ce n'est pas tout: ces derniers instant permettent à l'imagination des créateurs d'apporter leurs propres conclusion sous forme d'épilogue qui nous révèle dans quel état est cette terre, à quel époque nous nous trouvons et de boucler la boucle magistralement. Ce dernier épisode ayant été tourné peu de temps après la découverte de l'Ève mitochondriale (femme hypothétique considérée comme la plus récente ancêtre commune par lignée maternelle de l'Humanité), le choix des scénariste de nous la livrer comme comme pierre angulaire de l'intrigue tout en donnant toute la consistance que méritait Héra est idéale.
Élément discutable toutefois, le mystère qui tourne autour de Kara Thrace. Longuement débattu et critiqué, je me range du coté de ceux qui pensent qu'il faut aussi laisser une part de mystère, et que le problème ne vient pas de ce dénouement, mais de ce qui s'est passé au début de la saison 4. On est pas là pour critiquer cela, donc, vu que là, on nous la présente justement comme ce qu'on nous avait annoncé: une messagère qui à accomplit sa mission et moi, le coté mystique de la série est ce qui m'accroche le plus depuis le début. Au fait, et si on en parlait?
Quand Eve et Moïse sont sur le même vaisseau
Le point de vue religieux a une importance immense dans ce final: D'après la bible, l'élu, Jésus Christ, est issue d'une des douze tribus d'Israël, et plus loin, les 12 tribus sont censé devenir les douze lignées qui deviendraient le peuple saint.
Quel parallèle peut-on faire avec Battlestar Galactica? 12 colonies dont est issue une élue, Kara, qui meurt, puis revient a la vie pour guider son peuple vers la terre promise... Il y a d'innombrable petites allusions bibliques, un peu comme si au fond on voulait nous montrer de manière mystique un éternel recommencement prophétique, Une sorte de victoire final du monothéisme cette fois, mené par des robots, contre le polythéisme humain, suivi par un nouveau départ sur une histoire qui nous ressemble. Patriarche (Bill Adama), prophètes (Laura Roslin), illuminés (Gaius Baltar), aide "divine" (Kara Thrace), Un cocktail religieux qui rappel énormément l'histoire biblique du peuple Juif, avec un fond de polythéisme, et un final qui montre qu'il n'y a finalement pas de peuple élu (les Cylons), et que les "non-circoncis" ont aussi droit a la terre promise...
La première prophétie de Dieu dans le jardin d’eden, alors qu’Adam à finalement croqué la pomme est (je paraphrase): je mettrai une inimitié entre toi (Satan) et la femme (dans la bible, d’après des théologiste, la femme ici est Jésus Christ), entre ta semence et sa semence, il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon. (Genèse ch 3 v 15) D’après certaines interprétations théologiques, cela préfigurait la mort de Jésus (meurtri au talon, blessure non mortelle, car il allait ressusciter) qui allait revenir pour meurtrir le diable à la tête, après l’apocalypse, blessure mortelle, qui préfigurerait la victoire définitive de Jésus sur le diable.
Voyons maintenant ou je veux en venir:
Dans BSG, Cavil me fait penser à Satan. On a pour habitude de se représenter Satan rouge avec une fourche, etc., mais d’après la bible, Satan est la seconde créature créé par Dieu après Jésus. C’était d’ailleurs la plus belle de toutes, et il à participer à la création de l’homme (point de vue mythologique biblique) a la suite de quoi, par jalousie, il a pervertie l’homme pour contester le pouvoir de Dieu. Donc, je disais, Cavil serait pour moi, Satan, créé par l’entité représentant Dieu dans BSG (les final Five: quand on voit leurs visages, c’est comme voir le visage de Dieu) Qui décide de se rebeller par jalousie et de pervertir les autres Cylons créé après lui. Cavil à ce coté intelligent insatisfait et jaloux qui décrit Satan dans la bible. Il est d’ailleurs amusant de constater que Cavil apparait d’abord comme un prêtre (ange de lumière d’après la bible) pour finalement révéler que Dieu n’écoute pas les prières. Pour le coup de la première prophétie Biblique, je vois une transposition entre « la femme" (Jésus dans la bible) et Helene, qui est tué sur new caprica, puis ressuscité, pour guider les Cylons égaré par Satan/cavil, et obtenir une victoire symbolique « a la tète », car Cavil, lui, meurt déjà d’une balle dans la tête, et surtout après que le résurrection ship ait été détruit, ce qui représente la seconde mort dans la bible, celle dont on ne revient pas.
Allégorie à l’histoire du peuple Juif selon la bible:
Donc, d’après la bible, Jacob (appelé aussi Israël) à eut douze fils, qui prophétiquement devaient devenir les pères des douze nations d’Israël (Donc des colonies de BSG pour le parallèle)
Bon, jusque la, c’est facile.
Ici l’allégorie se fait avec new caprica. Joseph, un des fils de Jacob, après une série de circonstances qui ne nous intéressent pas vraiment, à permis à ses frère de trouver refuge en Egypte, qui étaient au début d’accord pour que les Juifs s’installent dans le pays. Jusqu’à ce que les Égyptiens, qui en avaient marre que les Juifs prolifèrent, asservissent ces derniers en esclavage (l’arrivée des Cylons sur New caprica) Cela se termina par Moise, patriarche (Adama?) qui devait conduire les israélites en terre promises (la terre?) le récit de ce voyage après l’Egypte s’appelle l’exode dans la bible, et je vous laisse deviner, ou vous rappeler quel est le titre de l’épisode consacré a la libération de new caprica. S’ensuit dans la bible une errance de 40 ans pour les Israélite, avec une série de miracle qui n’est pas sans rappelé les galère du BSG, et le coté mystique de la résolution de certaines situations.
Pour le coté mythologie grecque, tout est assez clair, même les noms des personnages ne sont pas sans rappelé leurs altère égo divins.
Autre chose, le numéros des Cylons à une signification qui se retrouve dans les sciences occultes comme la numérologie, ou le feng shui. Par exemple, le chiffre 1 en numérologie représente le commencement, ou l’égo, égo qui est d’ailleur surdimensionné chez Cavil, le numéro 1. En numérologie, on dit d’une personne dont le chiffre est un qu’elle est une meneuse, qu’elle ne peut pas s’empêcher de vouloir diriger les autres, et moi je reconnais absolument Cavil la dedans. Le numéro 2, Leoben, est sans arret en recherche de dualité avec Kara, il veut a tout pris se marier avec elle, quitte à mourir, hors 2 est le symbole de la dualité, aussi bien en numérologie que pour les indiens (dans la numérotation indienne) Le 6, Caprica, représente l’aboutissement, la perfection, c’est un chiffre en courbe, or Caprica est la seule Cylon « divinisé » par Baltar.
Tout cela pour dire que la genèse de notre terre est décrite dans la bible et reprise par RDM en en faisant une saga de Science Fiction qui se termine ici pour boucler une boucle ou tout ou presque trouve une explication logique, même si elle n'est absolument pas rationnelle, voire totalement mystique.
Et pour le reste
Comme vous avez pu le constater, j'ai aimé cet épisode, et je lui attribue donc la meilleure note que j'ai pu mettre à un épisode de série jusqu'à présent. La musique est parfaitement choisi, l'épisode est rythmé, et surtout, il reste fidèle à la série, et la sublime. C'est un épisode qui reste plusieurs jours en tête après l'avoir vu, et selon moi, c'est très bon signe en général. Battlestar Galactica m'a permis de découvrir une nouvelle aventure qui n'a pas à rougir devant Star Wars, ou star Trek qui étaient pourtant bien ancrés dans le cœur de tous les fans de Science fiction, et la série s'offre le luxe de se donner une réelle consistance dans ce final. Je ne vois pas ce que l'on peut demander de mieux, la mission est accomplie pour le Battlestar et pour Ronald D Moore, n'en déplaisent à certains.
Enfin, quand un épisode suscite autant d'attente et qu'il est largement à la hauteur des espérances, il mérite une très bonne note, et j'assume totalement le 18 que j'attribue à cet épisode.
Vivement Caprica!
Ce que j'ai aimé:
- La musique
- Les effets spéciaux
- La réalisation
- Le discours d'Adama
- La bataille
- La dernière demi-heure d'adieu
- Le mysticisme assumé de la série qui prend tout son sens avec le final
Ce que je n'ai pas aimé:
- Le mystère Kara Thrace qui, même si je l'accepte tel qu'il est, aurait mérité plus de développement.
Note: 18/20