C’est dommage que Scartch ait arrêté ses critiques à ce stade de la série, parce que ce septième épisode de Boardwalk Empire relance bien l’intérêt de l’intrigue. Non pas que les épisodes précédents étaient mauvais : j’étais déjà accro depuis belle lurette quand il a été diffusé. Mais c’est un épisode important, qui, en levant une partie du voile qui recouvre la psyché de Nucky et celle de Jimmy, apporte un éclairage nouveau sur ces deux personnages.
Ze pitch
Dans cet épisode, Jimmy rencontre l’âme soeur en la personne de Richard Harrow, Nucky tue le père et Margaret a du mal à prendre ses marques dans sa nouvelle vie.
Nucky se confie à Margaret
L’enfance de Nucky
Souvenez-vous : dans le premier épisode, Nucky prononçait un grand discours tire-larme devant un parterre de dames de ligues de vertu. Elles avaient toutes la larme à l’œil face au récit tragique de cet hiver glacial où, encore enfant, il s’était saigné aux quatre veines pour dénicher de rares morceaux de charbon. Et chasser des rats pour nourrir sa famille. Tout ça parce que son père était alcoolique. Mauvais karma...
Grâce à ce discours brillant, il avait même pécho Margaret, c’est dire son talent oratoire !
Hypocrisie politicienne, pensions-nos alors ! Manœuvre démagogique ! Virtuosité rhétorique !
Ça l’était, en effet. Mais pas seulement. Les scénaristes de Boardwalk Empire nous font bien sentir depuis le début que Nucky a quelques traumatismes qu’il tient à tout prix à cacher. En se rapprochant de lui, Margaret réussit à lui arracher au forceps quelques maigres confidences. Et nous révèle que oui, cette histoire, quoique probablement exagérée, était en grande partie véridique…
Une couche de plus est ainsi rajoutée au millefeuille complexe, original et fascinant qu’est la personnalité de Nucky Thomson…
Margaret découvre les joies de la vie mondaine
La nouvelle vie de Margaret
Margaret, quant à elle, découvre les joies de la vie de femme entretenue. Maîtresse d’un homme public riche, elle est assurée de pouvoir mener grand train… jusqu’au jour où il ne voudra pus d’elle, l’avertit sa voisine. En devenant la maîtresse de Nucky, elle a perdu sa respectabilité et une part de sa liberté... pour la suffragette indépendante qu’est Margaret, on sent qu’il y a une pilule qui a un peu de mal à passer.
Les traumatismes de Jimmy
Mais le personnage qui a la meilleure storyline de l’épisode, c’est Jimmy. J’avoue, j’ai eu beaucoup de mal à cerner Jimmy dans les 6 premiers épisodes. Et c’est normal : dans Boardwalk Empire, ce sont les actes et les paroles des personnages qui les définissent, et non de grands discours explicatifs. Et Jimmy est un être renfermé qui parle peu.
Mais voici que Jimmy rencontre Richard Harrow. Et d’un coup, le quasi coup de foudre qui lie ces deux hommes nous en dit plus long sur eux que tous les grands discours de la terre. Et là je tire mon chapeau aux scénaristes…
Quoi, ma gueule ??? qu'est-ce qu'elle a, ma gueule ???
Jimmy et Richard sont deux vétérans de la première guerre mondiale. Tous deux sont revenus dans une Amérique prospère où personne n’a la moindre idée de ce qu’ils ont vécu dans les tranchées. Et, si Richard porte sur son visage les stigmates de la guerre, la complicité immédiate qui les unit nous dit que Jimmy doit porter en lui des blessures non moins traumatisantes : ce qui les unit, c’est de savoir que l’un comme l’autre y ont laissé une part de leur humanité…
Fascinant personnage que ce Richard Harrow, avec sa gueule cassée, sa voix brisée… une addition plus que bienvenue aux personnages de Boardwalk Empire, et qui relance bien la dynamique et l’intérêt de l’histoire.
Ze best scène
Et bien sur, la réalisation est toujours au top… non mais quelle maestria dans la mise en scène de l’ « exécution » dans le bar à la fin !
J’ai aimé
- Richard Harrow, un nouveau personnage fascinant
- Jimmy qui se dévoile enfin un peu
- La relation Margaret-Nucky qui se complexifie
J’ai moins aimé
- La scène lesbienne… certes jolie et tendre, mais totalement inutile
Note : 15/20