Critique : Body of Proof 1.07

Le 09 mai 2011 à 06:04  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode correct qui remplit son rôle de divertissement tout en parlant maladroitement des relations complexes entre parents et enfants. Au programme, un épisode malin, un portrait du détective Baker et une belle évolution de Nicholas Bishop.
Par sephja

Critique : Body of Proof 1.07

~ 5 minutes de lecture
Episode correct qui remplit son rôle de divertissement tout en parlant maladroitement des relations complexes entre parents et enfants. Au programme, un épisode malin, un portrait du détective Baker et une belle évolution de Nicholas Bishop.
Par sephja

Pitch familiale

Un homme au foyer est retrouvé poignardé chez lui à quatre reprises tandis qu'il s'occupait de son bébé âgé de quelques mois. Très vite, Megan va découvrir des traces qui prouvent que la scène de crime a été nettoyée par la veuve pour cacher les traces du véritable coupable. Au même moment, l'ex-mari du docteur Hunt surgit au laboratoire pour demander l'aide du docteur Murphy.

 

 

Parle-moi de ta famille, je te dirai qui tu es

Déjà abordé dans les premiers épisodes du show avant d'être abandonné par la suite, le thème de la difficulté d'être une mère qui travaille revient avec cet épisode où la victime est un homme qui a choisi de sacrifier son travail. Soucieux de donner une forte implication à Megan, les auteurs commencent mal en portant notre attention sur un point inédit de son passé (la mort de son père) qui ne connaîtra aucun développement par la suite. 

On ne revient pas sur la dynamique efficace de la série, surtout que pour une fois, tous les personnages sont présents et apportent intelligemment leur pierre aux deux histoires qui se développent en parallèle. Totalement indépendantes, les deux intrigues vont se développer de manière déséquilibrée, l'une d'elle ne servant uniquement qu'à introduire l'ex-mari de Megan joué par Jeffrey Nordling (et visiblement heureux d'avoir quitté Wisteria Lane lui aussi)

Porté par une énergie plutôt positive, l'épisode propose de nombreux rebondissements, le tout sur une trame très claire et agréable, malgré une tendance à la répétition qui se fait petit à petit sentir. Le rythme est efficace, l'épisode sans surprise, mais il constitue un bon exemple de divertissement calibré et sympathique à suivre. L'alchimie entre les comédiens fonctionne de mieux en mieux et permet d'insérer de petits instants de comédie plutôt agréables. 

Hélas, le discours sur la famille ne passe toujours pas, et ce point de l'épisode s'avère particulièrement mièvre, les auteurs n'ayant toujours pas clarifié le point de désaccord entre Megan et sa fille. L'irruption de Peter Dunlop va permettre de donner un peu de charme à cette partie tout en la vidant aussi de sa substance. Préférant l'efficacité à la subtilité, les créateurs de BOP font dans le happy end facile et discutable, nous ramenant à une situation qui peine à évoluer.

 

Une interprétation hasardeuse qui conduit à l'erreur 

Toujours basé sur le même système, le principe de fonctionnement de BOP méritait qu'on s'y intéresse un peu, car il présente une structure singulière. On pourrait le résumer en une phrase simple : "la première affirmation est toujours la mauvaise et fausse tout le reste du raisonnement".

A partir de là, les auteurs peuvent cumuler les fausses pistes tranquillement, sans s'inquiéter que le coupable puisse être découvert, vu que les spectateurs sont aiguillés dès le début dans la mauvaise direction. Cette technique, qui ressemble plutôt à de la triche, et n'est pas sans rappeler La Loi du Silence de Hitchcock, fonctionne plus ou moins bien suivant la capacité des scénaristes à faire passer leur mensonge avec subtilité. 

Les dix dernières minutes consisteront juste à remettre les différentes pièces du puzzle dans l'ordre selon le bon angle de vue, révélant du même coup le bon coupable. Ce principe assez efficace permet à BOP de cumuler les fausses pistes avec subtilité tout en cachant parfaitement son jeu. Sur le principe, cela revient à jouer au Cluedo avec quelqu'un qui fausse les réponses, seul technique assurant un maximum de victoires mais aussi un certain énervement lors de la révélation de la supercherie. 

 

Détective numéro deux : Samantha Baker 

 

Deuxième détective à travailler avec Megan Hunt, Samantha Baker possède un style assez direct qui convient parfaitement à la série, osant sans hésitation mettre en difficulté les suspects. Son duo avec l'inspecteur Morris est clairement un des points forts du show, les deux comparses s'avérant plus efficaces que bavards. Dotée d'un certain charisme, elle apparaît comme le parfait complément du docteur Hunt, préférant la collaboration à la confrontation. 

Sonja Sohn est très juste, composant un personnage crédible et efficace, porté par un style particulier qui n'est pas sans rappeler son personnage dans "The Wire". Energique et directe, elle apporte un vrai plus à une série qui peine parfois à trouver le bon tempo.

Peter Dunlop qui trouve enfin sa place 

J'avais promis que j'arrêterais de me moquer de Peter et je vais tenir promesse en soulignant la bonne performance de Nicholas Bishop qui apporte une touche de charme supplémentaire à la série lorsqu'il prend part aux évènements. Son intervention entre Megan et sa fille a la bonne idée de nous proposer une pirouette efficace permettant d'esquiver la lourdeur des dialogues entre les deux femmes. 

Grâce à lui, de nombreux écueils scénaristiques sont évités et il mérite d'être félicité pour cela, car il évitant intelligemment que l'épisode ne s'achève sur une note désagréable, à cause d'une scène finale peu inspirée et irréaliste. 

J'aime : 

  • une bonne utilisation du casting 
  • un récit efficace pour une série procédurale
  • une réalisation qui donne une vraie clarté à l'intrigue

Je n'aime pas : 

  • sans surprise, comme toujours 
  • un final assez calamiteux 
  • un twist de fin tiré par les cheveux

Note : 11 / 20

(105)

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : Body of Proof 1.09

Un épisode plutôt malin et divertissant qui confirme que BOP est capable de donner de bons épisodes si le scénario est bien travaillé. Au programme, une introduction ambitieuse qui atteint son but et du marivaudage au labo sur fond de réconciliation mère - fille.

Critique : Body of Proof 1.08

Episode bourré d'incohérences et de détails totalement invraisemblables. Au programme, du pathos dégoulinant, des cadavres sans odeur et un showrunner qui mérite pleinement de prendre la porte.

Critique : Body of Proof 1.06

Un épisode type, sans surprise ni originalité mais terriblement efficace, BOP ayant réussi à gommer la quasi-totalité de ses défauts. Au programme, Nicholas Bishop prend vie, le portrait d'un revenant et un concept plutôt malin.