Pitch famille décomposée
Le corps sans vie de Nikki Parson est retrouvé pendu dans sa chambre, son suicide s'expliquant par une maladie génétique qui lui causait une grande souffrance. Seulement, Megan Hunt va vite découvrir que les marques de la pendaison cachent en fait des signes de strangulation, obligeant le laboratoire médico-légal à récupérer le corps en pleine cérémonie funéraire.
Un épisode qui prend son temps à juste titre
La première impression devant cet épisode est assez étrange tant l'introduction paraît volontairement plus tarabiscotée qu'à l'habitude, la preuve du meurtre mettant un certain temps à apparaître. Cette longueur prend tout son sens par la volonté des auteurs de poser dès le démarrage tous les éléments nécessaires à l'intrigue afin d'obtenir une meilleure cohésion de la narration. Il aurait été beaucoup plus simple et réaliste de confier l'affaire à Megan directement, mais cela n'aurait pas permis de développer correctement le thème de la famille qui est au centre de cette histoire.
Il n'empêche que malgré quelques maladresses d'écriture, la suite de l'épisode va beaucoup profiter de ce démarrage, permettant de donner toutes les clés pour suivre une intrigue qui aurait pu, sans ce soin particulier, sembler particulièrement nébuleuse. L'intrigue avance à un rythme très agréable jusqu'à une conclusion un peu forcée, mais plutôt bien pensée, sans connaître le moindre temps mort. Chaque personnage est parfaitement bien employé, les séquences comiques permettent à Dana Delany de nous faire son grand numéro de victime qu'elle tient à la perfection.
Si l'ensemble n'arrivera jamais à dépasser le cadre du simple divertissement, il faut reconnaître l'efficacité de BOP, surtout lorsque les auteurs osent enfin nous offrir une scène anatomique qui manquait cruellement à la série. Amoureux du sang et des organes découpés, les créateurs du show ont enfin entendu votre complainte avec une petite séquence d'ouvrage de gorge assez sympathique. Chris Murphey nous offre un scénario plutôt malin, me prouvant au passage combien j'avais tort de mettre en cause sa capacité à écrire un épisode digne de ce nom (pan sur les doigts).
Une série qui s'amuse à croiser vie privée et professionnelle
Si l'épisode propose une intrigue bien pensée, à défaut d'être vraiment originale, la série va faire preuve d'un bel équilibre entre les séquences purement narratives et les considérations personnelles du docteur Hunt et de Murphy . La découverte de la liaison entre son ex-mari et sa patronne, bien que prévisible, est une bonne idée car le trio de comédiens s'avère très efficace et convaincant. La scène de ménage entre Megan et son ex-mari montre quelque chose d'assez inédit dans la série, soit la capacité du show a dépasser enfin le cadre agaçant du politiquement correct.
L'irruption du docteur Gross qui vient mettre un terme à la dispute entre les deux femmes prouve que la série sait parfaitement produire un mélange entre drame et comédie plutôt juste, avec un bon sens du timing. Les dialogues, moins prévisibles et plus spontanés, prouvent encore une fois combien la série doit à la qualité de ces comédiens, et en particulier à l'excellent Jeffrey Nordling qui a su amener une touche de charme supplémentaire à BOP.
La place de la famille dans BOP
Dans les séries américaines, la famille occupe une place particulière, source de drame comme de comédies ou, pour le cas de Body of Proof, d'ennui et de silence crispant qui nuisait à l'ambiance générale du show. Après neuf épisodes de tâtonnements, les auteurs ont fini par opter pour une solution pas très morale, mais qui permet par ricochet de rapprocher Megan de sa fille, établissant enfin le contact entre les deux personnages. Résoudre ce problème n'est pas rien tant la série traînait comme un boulet les différents soucis familiaux de l'héroïne.
Finis les remords et les incertitudes du début de saison, et ce grâce au duo de comédiens qui permet de mettre des mots sur la rancoeur entre Megan et son ex-mari. Sa fille devient l'objet d'une lutte interne plutôt amusante, créant une dynamique intéressante entre les différents personnages et apportant une touche de comédie nécessaire à la série. Les défauts continuent de s'estomper, tandis que les personnages gagnent enfin en épaisseur, laissant entrevoir dans BOP la possibilité de produire plus qu'un simple divertissement.
ABC croit en la série et ce type d'épisode vient confirmer qu'elle n'a pas tort, tant le travail des auteurs aura permis d'effacer la plupart des éléments qui avait rendu le pilote particulièrement pénible. La série continue à marquer des points, faisant preuve d'une belle capacité à s'améliorer, expérimentant beaucoup pour trouver la forme idéale avec une ténacité remarquable. BOP est clairement partie pour ne pas quitter l'antenne si elle parvient à se maintenir à ce niveau de qualité, même s'il manque encore cette petite touche d'originalité qui font les grandes séries.
J'aime :
- un scénario simple et efficace
- des comédiens très juste, Dana Delany délicieusement cabotine
- un bon mélange humour - intrigue
Je n'aime pas :
- toujours assez peu original
- un final moralisateur
- une introduction qui patine légèrement
Note : 13 / 20
Un bon épisode qui rapproche la série des meilleurs séries procédurales actuelles (Castle, Endgame, NCIS) sans encore arriver à faire jeu égal. On soulignera la première vraie autopsie un peu réaliste de la série... il était temps.