Pitch Goonies 2
L'équipe de Contra Security est embauchée pour acheminer sans se le faire dérober le films Goonies 2 jusqu'au stand du Comic-Con où il sera diffusé. Trop surexcité par la nouvelle, Cash va tenter par tous les moyens d'intégrer l'équipe présente sur les lieux, mais Oz et Cameron ne l'entendent pas de cette oreille, Calvin ne possédant à leurs yeux pas le recul nécessaire pour accomplir correctement sa mission.
Les avantages d'avoir un scénario
Après plusieurs épisodes frôlant l'hystérie, Breaking In justifie enfin son concept par une vraie mission qui s'avèrera moins délirante que prévue, la faute à un scénario prévisible et maladroit. Malgré son côté superficiel et improbable, l'histoire possède le mérite d'exister et donne à l'ensemble le petit peu de cohérence qui manquait au show à travers une mission moins vague qu'à l'accoutumée.
Porté par une bonne dynamique, Breaking In va scinder l'histoires en deux parties plutôt équilibrée, donnant un temps de présence assez raisonnable et équivalent à chacun des personnages. Seul Oz fait les frais de cette nouvelle organisation (et c'est tant mieux), son rôle se limitant à mettre (enfin) la pression sur ses employés et à jouer le rôle de l'arbitre qui lui va beaucoup mieux.
Plus posé et clair, Christian Slater prouve qu'il est bien moins mauvais lorsqu'il fait preuve d'un minimum de sérieux, laissant la partie comique à son quatuor d'agents. C'est là qu'un problème de taille va rapidement apparaître car Dutch est clairement un boulet, sa présence ne se justifiant à aucun moment (hormis une référence à Superman balourde et stérile). La série va donc devoir encore une fois composer avec les erreurs du passé, tout en proposant quelques améliorations bien senties.
Car cet épisode de Breaking In réserve quelques bons gags vraiment construits. L'amusante guerre amicale entre Cash et Cameron, par exemple, donne un bon aperçu du potentiel du show. Le duo fonctionne plutôt bien, surtout que le rythme plus lent de l'épisode leur permet de créer quelques liens, apportant un vrai plus à une série jusque là horriblement artificielle. Avec le changement de producteur exécutif, Breaking In semble enfin trouver une forme plus conforme à son ambition, la mise en scène moins tape-à-l'oeil mettant bien en valeur un scénario moins famélique.
De l'importance de créer des connexions entre les personnages
En centrant l'intrigue sur Cash et Cameron, Breaking In va créer une belle dynamique, l'amitié entre les deux personnages semblant crédible. L'intrigue a beau être téléphonée, le jeu assez subtil de Bret Harrison apporte cette crédibilité supplémentaire et donne un peu d'épaisseur au duo. On regrette d'autant plus qu'un autre format plus long n'ait pas été choisi afin de laisser le temps de se développer la dynamique du groupe.
Dutch peine d'ailleurs à s'intégrer dans cet épisode, sa présence ne trouvant d'autres justifications que le simple souci de mettre en avant un Michael Rosenbaum totalement hors sujet. Trevor Moore pour sa part hérite encore une fois de la portion congrue, malgré l'efficacité de sa prestation en Navi qui justifierait qu'on lui laisse plus de temps de jeu. Très isolé au sein du show, il possède un vrai potentiel, contrairement à Dutch, mais est clairement sous-employé.
Cinq épisodes ont passé et les relations entre les personnages commencent lentement à évoluer mais ne permettent pas encore de donner le rythme nécessaire à une comédie efficace. De plus, l'humour ultra-référencé de certaines scènes crée un sentiment désagréable de déjà-vu, la série abusant d'un humour geek pas très original.
L'humour Geek en perte de vitesse ?
Très à la mode il y a à peine quatre années avec l'arrivée de TBBT et Chuck, l'humour geek a connu son apogée avec l'avènement cinéma de "Lord of the Ring" et les succès en librairie de l'heroic-fantaisy. Seulement, le genre semble avoir de plus en plus de mal à se renouveler et nombre de ses shows sont clairement cette année en perte de vitesse, Chuck comme TBBT laissant de côté leur identité de départ pour une forme plus proche de la comédie romantique.
Même si certains clins d'oeil comme la romance entre un navi et un schtroumpf accrochent quelques sourires, les allusions aux Goonies sont assez lourdes et peu originales. La principale originalité et réussite de Breaking In est de proposer avec Cameron un informaticien qui n'appartient pas à ce monde et ignore tout de leur référence. On retrouve dans son jeu ce mélange de sérieux et d'humour qui fit la réputation de Reaper, l'inspiration des auteurs en moins.
La série fonctionne mieux lorsqu'elle abandonne l'humour référencé pour un registre certes plus potache, mais plus en phase avec la tendance actuelle. L'humour geek a vécu son heure de gloire, mais devient clairement répétitif depuis quelques années au risque de s'auto parodier. Breaking In doit donc subir sa mutation pour mieux se rapprocher de la tendance actuelle, le retour de la comédie chorale façon Community ou Modern Family.
Encore deux épisodes et toujours pas d'enjeux
La saison des annulations commence à peine et dans l'état actuel, Breaking In ne laisse toujours pas apparaître le moindre fil rouge permettant d'espérer une quelconque mythologie. Construit comme des gros stand alones hermétiques, les épisodes s'enchaînent, mais ne parviennent pas à s'imbriquer dans une quelconque cohérence. Le season finale pourrait bien se transformer en serie finale, coupant dans une évolution certes prometteuse, mais bien trop tardive.
Il reste à voir si l'avant-dernier épisode saura donner un coup de fouet suffisant pour permettre d'envisager une suite à une aventure Breaking In pour l'instant décevante.
J'aime :
- enfin un vrai scénario
- la duo Cash - Cameron efficace
- la scène du viagra amusante
- Oz plus mesuré qu'à l'accoutumé
Je n'aime pas :
- très prévisible et ennuyeux
- Trevor Moore sous-employé
- quelques lourdeurs assez pénibles
Note : 12 / 20
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