Pitch RIP Breaking In
Pendant que l'équipe de Contra est embauché pour tester la sécurité de la maison de Mike Tyson, Cameron se fait exclure de l'équipe par Oz pour mener une opération en solo. Leslie Kaczander, un jeune collégien au physique ingrat plutôt timide, est victime de harcèlement sur Internet par la brute de l'établissement et Cameron va devoir planifier sa vengeance. Seulement la mission va vite dépasser le cadre de la simple vengeance, quitte à obliger Cameron à utiliser toute son équipe, voire même Iron Mike.
Un épisode final plutôt malin
Après avoir fourni une grande quantité d'épisodes où le scénario peinait à faire preuve de crédibilité, Breaking In commence plutôt mal son ultime épisode en scindant l'équipe en deux, laissant craindre une mise à l'écart de Cameron. Pourtant, conscient de la qualité de ce personnage, les auteurs vont vite recentrer l'histoire sur le jeune pirate informatique qui se retrouve plongé en plein Teen movie, obligé d'affronter à nouveau le traumatisme de sa propre adolescence.
Assez artificielle et jouant intelligemment sur les clichés, Breaking In trouve, grâce à Cameron, ce ton un peu léger qui lui aura manqué durant tous les premiers épisodes. Très bien utilisé, Bret Harrison va encore une fois être le point fort du scénario, apportant la touche de normalité et de sérieux indispensable à la construction d'une vraie intrigue. Les autres membres de Contra apportent une petite dose de folie plutôt bien gérée, hormis Dutch qui se montre toujours aussi peu subtil, même lors de cet ultime épisode.
Motivé par un esprit de vengeance plutôt jouissif, les héros de Breaking In prouvent qu'ils sont restés de grands enfants malgré eux, laissant remonter à la surface des souvenirs d'adolescents marginaux. En se montrant moins survoltée qu'à l'habitude, la série trouve une bonne dynamique, chacun des membres de l'équipe apportant sa touche personnelle à la vengeance de Leslie. Même l'infâme Oz, que j'ai si souvent décrié, va se montrer assez juste en jouant parfaitement son rôle de chef avec assez de sérieux pour apporter de la crédibilité à un scénario pris entre réalisme et cliché.
On regrette d'autant plus que le show ait autant attendu pour faire preuve de toutes ses qualités, offrant pour l'occasion son meilleur et ultime épisode. En provoquant la séparation entre Cameron et Melanie, les auteurs prouvent que cette intrigue romantique, trop prévisible, était clairement un handicap pour le show, donnant plus de temps pour permettre à Cash et Josh de faire la preuve de leur potentiel.
Le bal des regrets
Figure classique des fins de saison, le bal de promo va être l'occasion pour Cameron d'oublier sa timidité d'adolescent pour mieux avancer, le jeune informaticien invitant pour l'occasion une ancienne camarade de classe. Au lieu de nourrir des regrets et de se lamenter sur son sort, il va enfin prendre son destin en main et apporter une vraie évolution à une série qui ne cessait de stagner, refusant de faire évoluer ses personnages.
En prenant en main la mission, Oz cesse de faire son numéro pour présenter un visage nouveau, plus charismatique, permettant à Christian Slater de trouver un certain équilibre dans l'interprétation. Il ne reste plus qu'à oublier ce choix absurde d'avoir voulu faire de son personnage un élément comique du show, son manque d'implication et de sérieux le rendant d'autant plus insupportable. Le bal de promo est celui des regrets pour des auteurs qui n'ont su que trop tard trouver la bonne formule, la faute à un évident manque de travail sur la structure du show.
L'épisode serait presque impeccable sans le boulet Dutch, les producteurs semblant incapables de voir l'absence totale d'intérêt de leur création. Insupportable de A à Z, Michael Rosenbaum hante mes cauchemars par ses apparitions aussi inutiles qu'irritantes, preuve que l'humour idiot doit toujours être utilisé avec parcimonie, sous peine d'engendrer l'énervement du spectateur. Encore une fois, je regrette de n'avoir pu voir le trio évoluer sans ce personnage agaçant qui aura en partie creusé la tombe de la série, réduisant à néant les trop rares efforts des auteurs pour bâtir une intrigue crédible.
Et cela se termine ainsi
Victime d'un concept bancal et d'une chaîne qui n'a jamais vraiment cru à l'avenir du show, Breaking In n'a trouvé que trop tard qu'elle pouvait être plus qu'un simple déchaînement de grand n'importe quoi à la frontière du supportable. En jouant sur un ton moins cartoonesque, la série avait le potentiel pour devenir une comédie plutôt réjouissante, mais ne pourra jamais confirmer la bonne impression de cet ultime épisode. On nourrira quelques regrets, constatant encore une fois que la comédie est un genre qui nécessite de construire avant tout une structure solide et précise pour permettre à l'humour de s'exprimer.
On retiendra aussi un Bret Harrison plutôt bon qui aura su bien tirer son épingle du jeu, réussissant à apporter une certaine subtilité à un show qui en manquait cruellement. Tout comme le très sympathique Alphonso Mc Auley, je guetterais leur retour dans une série qui saura mieux tirer profit de leur talent tant ils auront fréquemment sauvé Breaking In de la médiocrité.
La série finit sur une note positive ce qui est sans nul doute le plus important, tant elle nous aura habitué au meilleur comme au pire. Le moment est venu pour Contra de refermer ses portes, sans tristesse, mais avec une petite pointe de regret devant ce final finalement plutôt encourageant.
J'aime :
- une histoire plutôt bien construite
- Bret Harrison très juste
- Une équipe plutôt bien utilisée par un scénario malin
- Oz qui se montre enfin à son avantage en restant d'un sérieux remarquable
Je n'aime pas :
- Michael Rosenbaum insupportable
- un format toujours aussi mal choisi
- des scénaristes qui attendent le dernier épisode pour produire une vraie histoire
Note : 12 / 20
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