Pitch survival
L'équipe de Contrat Security est engagée pour voler la recette secrète du poulet pané KFC, mais la mission va mal se dérouler à cause des tensions internes au groupe. En effet, Cameron ne supporte pas de voir Melanie emménager avec Dutch, et Cash ne supporte de voir Josh tenter de sortir avec Anna.
Un huis clos mal maîtrisé
Figure de style assez courante dans les sitcoms américaines, l'épisode huis clos revêt souvent une grande importance remarquable en introduisant une évolution dans le comportement des personnages. Ici, le huit clos va être enclenché par Oz, qui veut obliger son équipe à travailler en synergie plutôt que comme des individualités. Hélas, le résultat ne va pas atteindre le niveau espéré, loin de là, la faute au manque d'épaisseur des différents personnages.
L'épisode va faire preuve d'un manque flagrant d'imagination, et les premières minutes font penser à un remplissage pathétique, Dutch s'avérant particulièrement pénible malgré un gag du Sasquatch franchement bienvenu. On est loin de l'hystérie des premiers épisodes, et le show frise la panne sèche, la séquence dans les tuyaux d'aération ne contenant que très peu d'idées.
Mais la plus décevante reste Melanie, l'actrice surjouant à plusieurs reprises et faisant preuve de moins en moins de conviction. Son rôle devient de plus en plus décoratif, la jeune femme se limitant à n'être qu'un simple objet de convoitise pour Cameron et Dutch. Son personnage s'affaiblit alors beaucoup plus et sa contribution finale à l'épisode semble très discutable.
Plus visible cette fois-ci, le duo Cash–Josh ne va pas du tout atteindre le niveau de délire attendu, Cash restant étonnamment passif, tandis que Josh profite moyennement du peu de dialogue dont il dispose. L'humour va donc entièrement reposer sur l'andouille de l'équipe, faisant basculer un épisode correct dans un vaste n'importe quoi, à la limite du supportable. La scène finale, loin de créer un quelconque suspense, est assez pathétique
Dutch et l'exemple typique de la mauvaise idée
Essayant de faire oublier son personnage de Lex Luthor, Michael Rosenbaum a cru trouver dans ce rôle de petit ami débile de Melinda l'occasion de relancer sa carrière. Son personnage veut s'inspirer des nombreux imbéciles qui peuplent les sitcoms américaines depuis le personnage de Lakta dans Taxi ou du Todd dans Scrubs. Tous très populaires, ces deux personnages ont deux points communs :
- ils n'apportent strictement rien à l'intrigue et ne servent qu'à faire du remplissage par une série de sketchs
- leur apparition est limitée à quelques secondes, aucun des deux n'occupant la tête d'affiche
Mais Breaking In a tenté une expérience étrange, donner à ce personnage de sketch une dimension supplémentaire en l'intégrant dans le récit. Quand en début de saison, deux apparitions l'empêchaient de devenir trop pénible, Dutch est maintenant présent dans chaque scène et soûle tout le monde très rapidement. Le gag du sasquatch, le seul avec Dutch qui soit réussi dans cet épisode, aurait amplement suffi, mais les auteurs en rajoutent à un tel point que tout devient carrément insupportable.
Il est passé de personnage absurde, source d'un humour au premier degré, à celui de gros balourd qui plombe chaque scène par sa présence.
Un groupe qui se la joue solo, même dans l'humour
Après six épisodes,, on aurait pu espérer voir des acteurs plus complémentaires, mais en fait chacun semble faire son numéro dans son coin, même dans le final où ils sont censés fonctionner en groupe. Breaking In tourne à vide et même Bret Harrison devient de plus en plus lourd à s'obstiner sur la jeune Odette Annable. Aucun romantisme ne ressort de cet épisode lourdingue, mal pensé, où les scénaristes se retrouvent confrontés au résultat de leur mauvais choix.
C'est chacun pour soi et l'épisode s'enfonce alors dans un récit ennuyeux et pathétique, celui d'une série arrivée au bout de son propre concept. L'humour peine à prendre et Contra Security semble de plus en plus près de fermer ses portes, le scénario montrant déjà des signes d'épuisements. Ainsi vont les séries fondées sur de mauvaises idées, exemple idéal de la difficulté à trouver une recette permettant de faire fonctionner une sitcom comme celle-ci.
Une annulation qui ne surprend personne
Le jugement de l'upfront est tombé et selon toutes vraisemblances, Breaking In va connaître la même fin que la majorité des séries ; l'annulation. J'irai malgré tout au bout de l'aventure, non pas par jubilation devant la qualité discutable de ce show, mais parce qu'elle constitue un exemple intéressant du mal qui atteint les séries lorsque la partie créative est laissée à des publicitaires.
Trop superficielle, incapable de fournir un divertissement cohérent, cette série n'aura jamais pris le moindre risque, alignant les mauvais choix sans jamais trouver son identité. Le final ne devrait créer aucun suspense particulier, tant la série fut incapable de produire la moindre continuité. Reste maintenant un épisode avant de plier bagage, en espérant que les créateurs sauront finir comme il se doit cette aventure.
J'aime :
- Josh a beaucoup plus de scènes que d'habitude
- l'idée du Sasquatch qui fait taire Michael Rosenbaum... Merci
Je n'aime pas :
- Bret Harrison limite ridicule à force de jouer les garçons timides
- Dutch franchement insupportable
- Cash qui reste en deçà de ce qu'il aurait pu faire
- peu d'idées, beaucoup d'ennui
Note : 09/20
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