Critique : Breakout Kings 1.11

Le 18 mai 2011 à 14:12  |  ~ 6 minutes de lecture
Episode correct qui laisse l'occasion aux trois détenus de montrer leur efficacité. Au programme, une équipe peu soudée, une série qui cherche les bons rails et des scénaristes qui hésitent à faire jouer la concurrence.
Par sephja

Critique : Breakout Kings 1.11

~ 6 minutes de lecture
Episode correct qui laisse l'occasion aux trois détenus de montrer leur efficacité. Au programme, une équipe peu soudée, une série qui cherche les bons rails et des scénaristes qui hésitent à faire jouer la concurrence.
Par sephja

Pitch trekking

Bennett Bannister, un schizophrène souffrant de nombreux troubles du comportement, s'échappe lors d'une sortie organisée par la prison. Obsédé par une présentatrice dont il ne rate aucune émission, Bennett va kidnapper la jeune femme et s'enfuir dans un grand parc naturel qu'il connaît parfaitement. Lorsque Ray et Charlie découvrent que la jeune femme a été enlevée, ils comprennent qu'ils vont devoir le traquer avant qu'il ne la tue.

 

 

Un scénario en trois parts inégales 

Après avoir montré de sérieux signes de fatigue lors du précédent épisode, Breakout King va tenter de retrouver cette énergie qui la caractérisait au travers d'un épisode mieux construit que d'habitude. Malgré de nombreux défauts, l'intrigue s'avère être assez originale et ne connaîtra que peu de temps morts, donnant l'occasion à chacun du trio de détenus de se montrer à son avantage. 

Commençons par la meilleure nouvelle, cet épisode marque le vrai retour de Lowery sur le devant de la scène, Jimmi Simpson faisant preuve d'un enthousiasme étonnant à redevenir le centre d'attention. L'identité psychotique du prisonnier lui convient à merveille, Lloyd retrouvant le rôle moteur qui a apporté ses meilleurs épisodes à Breakout Kings. Au bout d'une saison, il est devenu évident que la série ne peut décemment pas se permettre de le laisser sur la touche, le psychiatre constituant son meilleur atout. 

Daniels va hériter de deux sous-intrigues très inégales, prouvant que la série peine toujours à lui trouver une véritable place. Si sa séquence de chantage avec Julianne lui fournit l'une de ses meilleures scènes de la saison, l'intrigue de la montre perdue de Charlie confirme la capacité désolante du show à faire du remplissage avec tout et n'importe quoi. Pas encore totalement maîtrisé, le scénario s'égare fréquemment, sans véritable raison, dans des histoires insipides qui nuisent au rythme.

Reed va hériter de la partie traque, domaine dans lequel elle est censée exceller et où la comédienne va avoir l'occasion de montrer une certaine efficacité. Elle est moins isolée que d'habitude, et les scénaristes semblent enfin avoir décidé de lui accorder un peu de confiance, tout en se montrant de plus en plus hésitants concernant le potentiel de son personnage. La preuve, ils nous ont même fait revenir Gunderson, dans un but assez mystérieux vu que Brock Johnson ne servira absolument à rien durant tout l'épisode. 

Etrange de découvrir la défiance des scénaristes envers leurs propres personnages, surtout Erica dont le traitement va alourdir un épisode à première vue sympathique par des flashs inutiles et énervants. On regrettera que Olmstead et Santora tendent fréquemment à partir dans des directions aussi gratuites qu'inefficaces.

 

Une somme d'individualité ne fait pas une équipe 

Voilà déjà une saison que ces personnages travaillent ensemble et on ne peut pas vraiment dire qu'une équipe soit née, Julianne étant la seule à faire appel aux autres. Incapable d'insuffler la moindre synergie au sein de l'équipe, le scénario se limite à chercher qui mettre en valeur dans chaque scène, sans jamais essayer d'aller au delà du simple one-man-show. Le final résume bien cette tendance, les auteurs s'efforçant de paralyser les personnages un par un afin qu'un seul d'entre eux soit actif dans chaque séquence.

Cette construction assez basique a l'avantage de produire un scénario plus efficace que les précédents, sans pour autant retrouver l'efficacité du début de saison. Des erreurs ont été commises et les auteurs semblent vouloir les corriger, en particulier dans la relation de Julianne par rapport au reste du groupe. Breakout Kings est une série convalescente, cherchant à guérir ses nombreux maux en modifiant une formule clairement en panne depuis deux épisodes. 

 

De l'importance de l'évadé du jour 

 

Si Breakout Kings a su souvent décevoir par son incapacité à produire les récits nerveux, ce mélange d'action et d'investigation si efficace en début de saison, cet épisode marque un mieux par rapport aux précédents. Le prisonnier est mieux choisi et permet au trio de détenus de justifier leur présence au côté de Charlie et Ray, donnant ainsi un vrai sens au concept de la série. 

Là où les Marshalls ne peuvent franchir la limite, Lowery, Reed et Daniels peuvent aller au-delà et aider ainsi à mieux cerner et anticiper les actions des évadés. Si le concept a l'air simple sur le papier, il est assez difficile à mettre en pratique car la profondeur et la qualité de la description du fuyard jouent beaucoup dans la capacité de la série à fournir de bons épisodes. Bien construit, le prisonnier du jour constitue un bon exemple du niveau de qualité à atteindre pour obtenir un épisode satisfaisant.

 

La tentation du quatre

Alors que la série semble s'orienter vers un renouvellement possible, le temps est venu pour les auteurs de se poser la question de la future évolution du show. Car l'arrivée au milieu du scénario et de manière totalement gratuite de Gunderson me fait penser que les scénaristes gagneraient à créer de la concurrence entre les prisonniers, l'arrivée d'un quatrième larron obligeant Reed à sortir de sa retenue et à se montrer particulièrement efficace. 

La tentation du quatre est peut-être l'idée qui peut sauver Breakout Kings de la morosité en créant la possibilité de recruter d'autres prisonniers en free-lance, de créer une concurrence entre eux. Si moralement, cette idée est très discutable, elle permettrait d'éviter des lourdeurs scénaristiques liées à la nécessité d'adapter chaque scénario au trio. La question se pose en cas de renouvellement : pourquoi trois seulement ?

Et si la tentation du quatre permettait d'adapter le choix du trio à l'évadé du jour... difficile d'y résister.

 

J'aime : 

  • un scénario bien construit et clair 
  • de l'action nerveuse, de la tension 
  • Lowery en grande forme

Je n'aime pas : 

  • un scénario qui s'égare dans des considérations inutiles
  • Gunderson qui ne sert à rien 
  • faire venir Catherine Dent pour deux scènes, c'est étrange ! 

Note : 11 / 20 

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L'auteur

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