Pitch Brandao
Carmen Vega, ancien baron de la drogue colombienne, profite de l'enterrement de son fils pour s'enfuir en abattant au passage cinq gardes de sang froid. Afin de replacer son dernier fils au sommet de la hiérarchie du trafic de drogues, Carmen Vega va faire abattre un par un tous ceux qui se mettent sur son chemin. Pour s'assurer de sa fuite, elle fait prendre en otage la petite amie de Daniels...
Un final qui fait beaucoup de bruit pour pas grand chose
Alors qu'on pouvait espérer de la part des créateurs de Prison Break une pointe d'imagination, la série ne va rien nous proposer de vraiment croustillant, hormis le plaisir de retrouver Lauren Velez (spéciale dédicace à Taoby, les photos sont pour toi). Alors vous êtes impatient de savoir : Lloyd va-t-il embrasser Julianne ou bien Daniels, voire même carrément Reed, ou bien les trois prisonniers vont-ils s'enfuir, créant un cliffhanger massif ? Et bien non, les auteurs font le choix du risque ultime : continuer sans rien changer, et finir sur la preuve flagrante que la série n'a pas du tout la volonté de dépasser le cadre du seul stand alone.
Heureusement, Carmen Vega apporte un peu de mouvement dans la routine de la série, la jeune femme possédant un pouvoir de nuisance supérieur au prisonnier moyen. Très vite, l'épisode nous fournit massivement en scène de fusillade, tandis que Lauren Velez affiche son autorité en prenant cette posture légèrement virile que Taoby aime tant. En prenant la petite amie de Shea en otage, elle oblige le trio à se montrer actif, même si Reed limite encore une fois son champ d'action à se faire uniquement du souci pour sa fille.
Je me permets d'ailleurs une parenthèse pour rendre hommage aux filles (Serinda Swan et Brooke Nevin) qui auront du fréquemment s'énerver en voyant les autres comédiens avoir cinq fois plus de pages de dialogue qu'elles. Certes, la séquence de Lloyd avec les stripteaseuses est un des moments les plus drôles du show, mais il me semble évident que n'importe qui aurait envoyé Reed à la place du psychiatre en manque. En définitive, Breakout Kings est une série cent pour cent garçon. Et ils vont avoir fort à faire face à Carmen Vega, symbole ultime de la difficulté des auteurs à gérer les personnages féminins.
D'où, dirait Taoby, le choix de Lauren Velez...
Un épisode efficace, mais sans grande originalité
Si le caractère très psychotique de Carmen sert pour le mieux l'épisode en proposant une vraie mise en danger de l'équipe de Duchamp, le scénario ne va pas beaucoup oser, posant les enjeux de manière artificielle sans proposer de véritable prolongement aux différents éléments mis en place. Faisant fi de toute subtilité, l'histoire avance par le chemin le plus court, laissant à Daniels le soin d'amener un peu de tension au sein de la série. La résolution va tirer de grosses ficelles jusqu'à l'utilisation d'un inconnu nommé Coburn, le plus beau Redskirt de l'année, symbole d'une tendance des scénaristes à une légère forme de fainéantise.
L'épisode se clôturera non par un climax, mais par une pirouette scénaristique assez improbable et clairement prévisible, laissant la série s'interrompre par une intervention de Julianne trop tardive pour atteindre son but. En limitant la scène à Julianne et Lloyd, les auteurs auraient pu montrer leurs intentions pour l'avenir en cas de retour du show, créant des liens entre chacun des personnages de la série. Mais il apparaît clairement lors du final que Breakout Kings se satisfait de sa forme actuelle et ne semble pas envisager de changement pour l'année prochaine.
Pourquoi regarder Breakout Kings ?
En cet instant de fin de saison, la question se pose tant la série semble peiner à convaincre par une tendance forte à la répétition et au sur formatage. La principale qualité de ce show repose sur sa tension et son rythme dû à une structure extrêmement rigide, entièrement voué à une recherche de l'efficacité maximum au détriment du développement des personnages. Seulement, la série peine rapidement à surprendre et crée un sentiment de routine si fort qu'elle semble incapable de proposer la moindre nouveauté.
Certes, Santora et Olmstead ont tenté d'insérer quelques sous-intrigues un peu légères, mais avec une maladresse telle qu'elles n'entraînaient chez moi qu'un fort agacement, brisant la belle mécanique d'une série prise au piège d'un concept très discutable. Utiliser des prisonniers pour en attraper d'autres, l'idée est à la fois saugrenue, clairement inspirée par la saison quatre de Prison Break, et assez intrigante pour créer une certaine forme d'attente. Seulement, Ray et Charlie, empêtrés dans leurs problèmes personnels, n'auront jamais réussi à donner l'occasion à l'équipe d'avoir une existence officielle.
Construite avec un soin discutable, Breakout Kings manque cruellement d'ambition, refusant de développer le moindre fil rouge efficace dans la saison. Loin d'être désastreuse, la série est surtout frustrante tant elle possède avec Lowery un personnage très réussi, preuve de la capacité des auteurs à générer des personnages à fort caractère avant de gâcher de manière horrible tout le potentiel de l'incroyable relation née entre lui et Julianne. Chaque fois qu'elle aurait pu prendre une dimension supérieure, le show retombe dans ses travers en s'interdisant à sortir de son cadre initial.
Alors, pour quelles raisons regarder Breakout Kings ? Hormis un style tendu et le personnage de Lowery, difficile à dire, la série peinant à faire preuve de la moindre originalité. Pour moi, le steak (épisode huit) m'est resté dans la gorge, symbole d'une paresse inquiétante au sein d'une saison qui a cruellement manqué de générosité, sans jamais pour autant verser dans la médiocrité ou la bêtise. Breakout Kings aurait pu être une bonne série, mais ne semblait pas vouloir dépasser le statut d'usine à standalone, quitte à se retrouver sur la sellette pour un possible renouvellement.
Mais s'il y a une saison deux, je reviendrais pour Jimmi Simpson quand même. Lowery, quel numéro.
J'aime :
- un scénario très efficace
- Lowery et les strip teaseuses, un régal
- Lauren Velez, plutôt bien dans son personnage de garce
Je n'aime pas :
- très prévisible
- Reed ne sert à rien, tout comme Julianne
- le coup de la taupe pas très subtil
Note : 12 / 20
Episode bien rythmé et efficace qui n'apporte rien de nouveau à la série, hormis quelques scènes de fusillades spectaculaires. Lauren Velez remplit sa part du contrat, seule femme à avoir vraiment une réelle activité dans l'épisode. La saison un s'achève sur une certaine frustration, sans nous donner l'envie de revenir, hormis pour un Jimmy Simpson toujours excellent.
Bon sang, comment les auteurs ont-ils pu rater le potentiel de la relation Lowery - Julianne ? Cela me dépasse...