Critique : Camelot 1.06

Le 22 mai 2011 à 22:27  |  ~ 11 minutes de lecture
On pourrait inventer ce dicton pour la série Camelot : les épisodes se suivent et se ressemblent. Depuis le début du show, chaque épisode était moyen et structuré de la même manière, à savoir trois histoires indépendantes avec Arthur, Merlin et Morgan. Cet épisode va-t-il faire de même ? Allez un indice, le titre est Three Journeys…

Critique : Camelot 1.06

~ 11 minutes de lecture
On pourrait inventer ce dicton pour la série Camelot : les épisodes se suivent et se ressemblent. Depuis le début du show, chaque épisode était moyen et structuré de la même manière, à savoir trois histoires indépendantes avec Arthur, Merlin et Morgan. Cet épisode va-t-il faire de même ? Allez un indice, le titre est Three Journeys…
Par alanparish

La réponse est bien évidemment oui. Ou plutôt malheureusement. C’est quand même dingue qu’avec le matériel qu’ils ont (l’univers arthurien), les scénaristes n’arrivent qu’à nous pondre des épisodes indépendants avec des histoires plus ou moins (en fait surtout moins) intéressantes. Bref maintenant vous êtes habitués à mes critiques en trois parties… D’un côté c’est plus simple pour moi à structurer !

 


Un homme et une femme attirés l’un vers l’autre, la plage, les étoiles… comment ça cliché ?


Guinevere apprend que son père est mourant et décide sur le champ d’aller le voir seule. Arthur est mis au courant de la situation et part rejoindre la belle blonde pour l’accompagner. Ces bases posées, on sait pertinemment que nous avons avoir le droit à une storyline à l’eau de rose.

 

Arthur parvient donc à rejoindre Guinevere et la réalité des choses hors de son royaume le choque : aucun endroit n’est sûr et le roi ne donne pas satisfaction à son peuple. Arthur est limite en dépression. Je ne comprends pas trop pourquoi, il est évident qu’il y a des problèmes partout et que vu l’étendue de son royaume il est compliqué de pouvoir lutter sur tous les fronts. J’ai trouvé Arthur d’une naïveté incroyable sur ce coup-là.

 

Le reste du voyage n’est que banalités entre les deux personnages. C’était long et ennuyeux (sauf quand Guinevere sort de l’eau bien sûr !). Sinon on a aussi le droit à un remake du roi lion, où nos deux protagonistes regardent les étoiles en se demandant ce qu’elles représentent. Mais faut arrêter les clichés à gogo Messieurs les scénaristes. C’est inintéressant au possible et cela discrédite le peu d’intérêt qu’a la série actuellement.

 

Sinon rien de beau à signaler, ils se font faire les poches pendant qu’ils dorment mais Arthur tue  les voleurs (je n’ai pas compris l’intérêt de cette scène, juste pour montrer le climat d’insécurité ambiant ?), ils arrivent chez le père qui ne reconnaît pas sa fille et qui meurt 10 secondes après. Autant de chemin pour ça j’aurais un peu les boules !

 

Enfin ils rentrent, nous gratifient d’un nouveau remake du roi lion (comme si une fois ça ne suffisait pas) et ils s’embrassent devant la forteresse de Camelot. Allons bon c’est reparti pour un tour pour leur relation bancale. Qu’on tue Leontes ou qu’ils se fassent griller en train de s’embrasser, mais s’il vous plaît ne laissez pas la situation telle quelle, c’est lourd et ça empêche les personnages d’évoluer…

 

Image Camelot s01e06

                                          L'amour brille sous les étoiles...

 

 

Merlin va à la librairie

 

Les hommes d’Arthur plantent des bannières un peu partout pour montrer le protectorat de Camelot. J’aime beaucoup l’idée et qu’on nous montre cela, on sent peu à peu la montée en puissance du royaume.

 

Mais Merlin a besoin d’eux pour aller chercher des livres chez le père adoptif d’Arthur. Je pensais que c’était l’occasion rêvée de donner de la consistance au demi-frère d’Arthur (dont je n’ai toujours pas retenu le prénom). Et bien non, même s’il a un peu plus de temps de présence il reste toujours aussi transparent pour moi.

 

Avant d’arriver à destination, ils rencontrent un homme mourant qui vient de se faire piller. Les trois chevaliers demandent à Merlin de le guérir mais celui-ci affirme qu’il ne peut pas. Gawain achève ses souffrances dans un climat assez lourd. Le soir même, ils parlent ensemble de magie et croyance. L’aspect religion m’a semblé inutile, par contre au niveau de la magie de Merlin on apprend des choses intéressantes.

 

Merlin ne peut pas trop utiliser la magie sinon son corps en subira les conséquences. J’aime beaucoup cette idée de magie liée à la santé du sorcier, cela empêchera tout débordement ou magie insensée. Autre élément non négligeable, Merlin ne connaît que la magie destructrice. Il ne peut soigner quelqu’un, tout ce qu’il peut faire c’est puiser dans les ressources de la nature et la dégrader. Une fois de plus je suis satisfait de ça, Merlin est ce qu’on pourrait appeler un magicien noir. En espérant qu’il existe tout de même des magiciens blancs…

 

Ils arrivent à destination sauf qu’une fois de plus la maison a été pillée et les livres sont introuvables. Ce n’est pas sans compter sur le demi-frère d’Arthur qui a une hallucination de son père et se rappelle alors de la trappe secrète où sont bien évidemment entreposés les livres. J’ai trouvé toute cette partie ennuyeuse et sans grand intérêt. L’aspect religion me laisse sceptique et je n’ai pas envie qu’elle prenne trop de place dans le récit (ce que je craignais fortement avec Morgan).

 

Et voilà ils ont leurs livres, Merlin est tout content. Moi je le suis nettement moins, à part en savoir un tout petit plus sur la magie de Merlin c’est le néant. Enfin on commence à en avoir l’habitude avec Camelot…

 

Image Camelot s01e06

                  Oh mon dieu Merlin tu sais enflammer des feuilles ! T'es le meilleur !

 

 

La nonne : « j’en mettrai ma main à couper ». A brûler plutôt non ?

 

Morgan commence à s'attirer la ferveur du peuple et les gens viennent de plus en plus à elle pour qu’elle donne son jugement sur des litiges. Le premier cas présenté est la garde d’un garçon dont son père se fout éperdument. Le parallèle avec la situation qu’a vécue Morgan est troublant, si bien qu’on commence à s’attacher à son personnage et à son côté humain qui apparait de plus en plus. Elle règle le litige dans l’esprit du roi Salomon (lui voulait couper l’enfant en deux pour voir qui était la vraie mère). Là elle propose d’acheter le garçon, le père accepte, la mère refuse. Vous devinerez facilement qui gagne.

 

En tout cas j’ai beaucoup aimé cette introduction bien que je trouve que Morgan devienne trop gentille. Ce n’est qu’une façade certes mais j’ai le sentiment qu’avec le temps elle va changer. Et si c’est le cas, qui deviendrait le méchant de service ?

 

Seconde affaire à régler et pas des moindres : une femme brûlée au visage demande vengeance contre la nonne accueillie par Morgan. J’avoue je ne m’y attendais pas à celle là, tout ce que Morgan s’est efforcée de bâtir avec le peuple s’écroule en une accusation. Elle accuse la nonne d’avoir mis le feu au couvent et d’avoir tué sa fille. C’est vraiment cool qu’on creuse un peu le passé des personnages secondaires, on en apprend un peu plus sur la religieuse et c’est bien.

 

Morgan se retrouve un peu dans l’impasse, elle ne peut pas passer outre les accusations. Mais on sent qu’elle s’est attachée à la vieille et une fois de plus son côté humain refait surface. Elle décide de faire un procès pour entendre les deux versions.


Et sans concession la bonne sœur dévoile et avoue tout. Ce serait un rituel pour combler des entités différentes de dieu. J’avoue ne pas avoir d’avis là-dessus, le côté mystique de la série est encore trop énigmatique pour que je me prononce là-dessus. En tout cas j’aime voir une religieuse tâchée par le sang et les remords, ça change de l’image respectable d’une bonne sœur !

 

Devant ces aveux Morgan n’a pas le choix et doit appliquer une sentence exemplaire. Le problème c’est qu’elle a encore besoin de la vieille femme, c’est une précieuse alliée (on ne peut pas en dire autant de Viviane). Comme je l’ai dit elle tient à elle mais si elle ne veut pas l’avouer : la petite larme qu’elle verse la veille du verdict en témoigne. Il faudrait quand même ne pas trop abuser et que Morgan reste le côté obscur de la série.

 

Alors quel verdict pour la nonne ? Je pensais qu’elle allait la tuer tout simplement car de mon point de vue le pouvoir passe avant tout pour la sœur du roi. Mais elle trouve la bonne combine : cramer la main de la nonne. La scène est rude mais donne un bon rendu. Les cris de la religieuse font parfaitement ressortir l’horreur et la douleur de cette peine.

 

La femme brûlée n’est pas satisfaite du jugement mais Morgan n’en fera pas plus, elle est donc priée de partir du château. Morgan a parfaitement réussi à mener sa barque et s’en sort sans trop de casse. Je me demande si l’on reverra la femme au visage brûlé…

 

Image Camelot s01e06

                      Ça a l'air de bien la passionner ce qu'est en train de faire Morgan !

 

 

Pour conclure, cet épisode nous fournit deux storylines très faibles et une qui remonte un peu le niveau sans être vraiment extra. Déjà 6 épisodes et pourtant on n’a pas l’impression d’avoir un fil rouge, il n’y a aucun lien entre les histoires et les épisodes. C’est juste une succession d’événements qui n’a aucun but. C’est vraiment décevant surtout à la vue du potentiel de la série.

 

Si vous aimez les séries d’Heroic Fantasy je ne peux que vous orienter vers Game of Thrones, c’est un univers totalement indépendant des légendes arthuriennes mais lui au moins a le mérite d’être envoûtant et captivant. Ah si seulement Camelot pouvait s’en inspirer…

 

 

J’ai aimé :


  • en connaître un peu plus sur la magie de Merlin
  • en connaître un peu plus sur le passé de la nonne

 

 

J’ai pas aimé :


  • toute la partie d’Arthur
  • une grosse partie de Merlin
  • Morgan qui s’humanise un peu trop à mon goût

 

 

Note : 9/20

L'auteur

Commentaires

Avatar EmelPuck
EmelPuck
Globalement, je suis d'accord avec toi. On a un gros manque d'intrigue dans cette série, depuis le début je me demande où les scénaristes veulent aller. Mais j'aimerai juste nuancer un point : Morgane. Pour une fois, je trouve qu'on en fait un personnage intéressant. Soit, Morgane n'est pas toute gentille, loin s'en faut. Mais pour moi, elle a des circonstances atténuantes (rejet de son père qui lui préfère Ygraine, le couvent, être reléguée à la 2de place face à Arthur, etc.). Et je trouve cela intéressant, le fait que Morgane ne soit pas toute noire, mais que ses actions s'expliquent aussi par son passé. Bon ok, tous les enfants qui ont eu des difficultés avec leur père ne deviennent pas des assoiffés de pouvoir psychopathe. Faut un fond un peu trouble, et Morgane l'a. Mais, n'oublions pas non plus que dans cette société pré-médiévale (ou médiévale selon les adaptions qu'on a fait du mythe (je rappelle au passage que l'action est censée se dérouler plus ou moins vers le 2° - 3° siècle p. C. même si les premiers textes datent des IX° et X° siècles)) les femmes sont souvent mises de côté. Elles n'ont que peu d'influence politique, et rares sont les femmes (même chez les Celtes et les sociétés fortement influencées pas ces peuples) qui ont un véritable poids politique. Or, Morgane est une femme de tête, une dirigeante. N'oublions pas non plus que Malory en fait une savante (il est dit d'elle "qu'elle était savante dans les 7 arts", ceux-ci comprenant entre autres la médecine, l'astrologie ou encore -et surtout- la magie). Femme de tête, dirigeante et leader, femme cultivée, Morgane ne correspond pas au modèle antique et médiéval de la femme qui devait être soumise et inculte. Comment alors peut-elle se satisfaire de rester dans l'ombre, d'être quantité négligeable ? Elle ne peut pas, sa nature et son éducation -ajouté à son passé- font que pour elle, c'est elle qui doit régner, non son bâtard de demi-frère. Et je trouve que la série fait très bien ressortir toute cette ambiguïté de Morgane, prise entre le peu de considération que sa société a pour les femmes, son goût du pouvoir et son âme de dirigeante, et sa nature humaine, donc faillible et capable d'amour. J'ajouterai que dans l'épisode, Morgane doit pouvoir se rapprocher des baronnets de son frère et du peuple afin de lui couper l'herbe sous le pied. Elle ne va pas débarquer avec une épée pour couper la tête de tous ceux qui s'opposent à elle !!! Cela ferait mauvais genre, et ne lui gagnerait pas l'affection de son peuple. J'ajouterai juste un dernier truc : j'adore les costumes et l'architecture développés dans la série. Enfin une série qui respectent plus ou moins une époque (même si, comme je l'ai dit, dans le cas du mythe arthurien, il est difficile de choisir une époque définie, étant donné la durée entre les faits rapportés et les premiers écrits).

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