Critique : Covert Affairs 3.03

Le 28 juillet 2012 à 08:02  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode bien mené, malgré un pitch de départ bancal et l'impression gênante que les scénaristes cherchent à gagner du temps.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 3.03

~ 7 minutes de lecture
Un épisode bien mené, malgré un pitch de départ bancal et l'impression gênante que les scénaristes cherchent à gagner du temps.
Par sephja

Trois prisonniers à sauver

 

Auggie est en vacances sur les bords de l'Erythrée pour demander la main de Parker, partageant un voilier appartenant à un autre couple des amis de la jeune femme. Seulement, Debbie a un accident sur le pont et perd conscience, poussant Wade à lancer un appel de détresse intercepté par un groupe de pirates. A Langley, Annie Walker choisit d'informer Lena de la possibilité que l'agent Anderson soit l'otage de ses pirates.

 

Résumé de la critique

Un épisode plaisant que l'on peut détailler ainsi :

  •  un divertissement bien géré
  •  Annie prise en son passé et son avenir
  •  une absence de progression inquiétante
  •  l'absence inquiétante de Campbell

 

 

Kidnapping

 

Après un début de saison prometteur qui laissait espérer une structure plus feuilletonnante, Covert Affairs revient à un format classique, utilisant la situation d'Auggie en Erythrée pour servir de point de départ à cette prise d'otages. Un épisode qui s'inspire de l'actualité, mais va s'avérer n'être rien de plus qu'un standalone plaisant et assez efficace, éloignant la série des promesses du début de saison. Malgré tout, là où les auteurs auraient fourni un épisode médiocre la saison passée, ils s'en tirent ici honorablement, maintenant l'intensité grâce à la forte implication de l'agent Anderson.

L'acharnement des auteurs à vouloir exploiter l'agent Anderson sur le terrain est louable, même si cela entraîne de petites incohérences et des facilités scénaristiques dues à son handicap. Le duo formé par Christopher Gorham et Devin Kelley est assez intéressant, même si l'importance qui leur est accordée reste discutable, les scénaristes n'offrant aucune storyline annexe pour compléter l'épisode. Un divertissement de bonne facture qui propose avec un climax ingénieux et nous évite les jérémiades inutiles des civils, privilégiant intelligemment l'efficacité au mélodrame.

Sans temps mort, le scénario profite de bon seconds rôles, en particulier Julianne Nicholson qui interprète une mystérieuse américaine en lien direct avec le passé de Léna. Un personnage intrigant, mais sous-exploité au final, comme toute cette histoire de prise d'otages finalement anecdotique et sans lien direct avec l'histoire principale. A Langley, Annie cherche à venir à l'aide de son ami, mais se heurte une nouvelle fois à la rivalité existant son ancienne et sa nouvelle patronne, cette situation de crise leur offrant une nouvelle occasion de s'affronter.

 

Rivalité et jalousie

 

Pendant qu'Auggie s'efforce de se montrer coopératif pour sauver Parker et Wade, Annie hérite d'une place inhabituelle pour elle, confrontée à l'univers de la CIA et ses conflits hiérarchiques. De nouveau, Léna et Joan vont s'affronter autour des conditions de sauvetage des trois prisonniers, occasion pour les scénaristes d'évoquer l'existence d'un lourd passif entre les deux femmes. Les dialogues entre le trio de comédiennes sont plaisants, même si l'ensemble manque un peu de crédibilité, l'agent Walker héritant d'un rôle d'arbitre inadéquat.

Voir la partie de l'intrigue qui se déroule à Langley développée en longueur est une bonne nouvelle, mais les scénaristes restent beaucoup trop timides, l'absence d'Arthur Campbell lors des négociations se faisant particulièrement sentir. Sans la présence d'une autorité forte pour installer une hiérarchie claire, la dispute entre les deux femmes prend une tournure assez prévisible et stérile, opposant l'approche stratégique de l'une à celle plus prudente de Joan. Une intrigue qui ressemble beaucoup à celle de l'épisode précédent, là où on aurait aimé en apprendre plus sur la nouvelle tâche que l'agent Anderson doit accomplir concernant l'affaire Wilcox.

Si cette saison semblait ambitieuse sur le papier, elle s'avère peu concluante pour l'instant, exploitant une relation entre Léna et Joan qui n'évolue pas beaucoup, donnant l'image d'un manque de maturité regrettable. Heureusement, l'histoire concernant Auggie fonctionne plutôt bien, malgré quelques rebondissements étranges, comme cette attaque surprise sortie de nulle part pour les libérer. Un événement qui va suffire à déclencher un final certes spectaculaire, mais trop tiré par les cheveux avec l'intuition un peu trop brillante d'Annie.

 

 

 

L'inquiétude de la stagnation

 

Lors du season premiere, la série avait surpris en prenant un risque inhabituel, celui de proposer une construction feuilletonnante autour d'un mystérieux individu joué par Michael Weston. Seulement, si les intentions paraissaient prometteuses, ces deux derniers épisodes laissent le sentiment d'un coup d'esbroufe, les scénaristes proposant juste quelques flashs confus qui ne racontent pas grand-chose. Revenant à certaines mauvaises habitudes, la série déçoit, gagnant du temps en développant un arc concernant Auggie certes sympathique, mais sans rapport avec la mission d'Annie Walker.

Evidemment, trois épisodes ne suffisent pas pour en conclure que les scénaristes ne savent pas où ils vont, mais l'inquiétude commence à se faire sentir. Surtout qu'avec ce choix de concentrer le travail d'Annie sur cette seule mission, les auteurs ne peuvent plus tirer profit de l'agent Walker pour un simple standalone comme l'épisode de cette semaine. L'attente commence à être longue et la qualité va déjà en décroissant, le scénario offrant quelques raccourcis frappants lors des séquences à Langley

Si cette mission de sauvetage est plaisante à suivre, la négociation pose problème par l'absence d'incarnation des intermédiaires à Léna et l'absence d'intervention de toute notion de géopolitique. Tout paraît assez confus, Lena agissant sans que l'on comprenne vraiment sa stratégie, pendant que Joan joue les critiques sans pour autant servir la cause de son agent. Moyennement crédible, cette négociation est à l'image d'une série qui choisit de créer la confusion pour ne pas révéler leur manque de maîtrise de la dimension stratégique d'une gestion de crise comme celle-ci.

 

Who's the boss ?

 

Le plus inquiétant dans cet épisode reste l'absence d'Arthur Campbell qui apparaît uniquement en coup de vent au début de l'épisode pour souligner l'importance de l'agent Anderson à ses yeux. Seulement, son absence durant tout le reste de l'épisode empêche de marquer un crescendo dramatique, laissant l'intrigue se dérouler de manière très uniforme. Pendant ce temps, l'affaire Wilcox reste au point mort avec des scénaristes qui se profitent pas de l'occasion pour proposer quelques pistes sur les causes de cette bombe, faute grave qui pose la question des intentions des scénaristes.

En conclusion, un épisode centré sur le voyage en Erythrée d'Auggie qui s'avère être un bon divertissement grâce à une réalisation soignée et efficace. Les acteurs sont plutôt bons et le scénario bien pensé, prenant le temps de développer chacune des étapes de la négociation. Malheureusement, la partie concernant Annie Walker est plus décevante, offrant un affrontement entre Lena et Joan qui n'est que la redite de l'épisode précédent, confirmant le sentiment d'hésitation d'une équipe créative peu pressée de développer la mythologie de cette année.

 

J'aime :

  •  la réalisation soignée
  •  l'histoire de la prise d'otage bien gérée
  •  les acteurs plutôt bons

 

Je n'aime pas :

  •  le duo Lena – Joan assez répétitive
  •  la mythologie qui n'avance pas
  •  la partie du scénario à Langley assez confuse

 

Note : 12 / 20

Un bon épisode qui offre une mission d'envergure à Auggie et un divertissement solide, mais bien loin des ambitions présentées en début de saison. Avec une mythologie totalement à l'arrêt, la série déçoit dans sa portion concernant Langley, les disputes entre Joan et Lena commençant à devenir assez répétitives.

L'auteur

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