L’univers sériel est rempli de codes, de procédés utilisés à foison. L’un d’entre eux se présente comme « le fantôme du passé ». C’est une personne qui ressemble au personnage principal tel qu’il était il y a un petit moment de cela. Son rôle va être de permettre à notre héroïne – dans le cas de cette série – de faire un bilan de sa vie à l’instant T, en comparaison avec sa vie passée. Pour démontrer à quel point elle a grandi ou, au contraire, à quel point elle est restée la même.
Cette semaine, Crazy Ex-Girlfriend ne fait pas les choses à moitié. Elle nous offre en effet non pas un, mais deux personnages servant de miroir à Rebecca. Tout ceci pour nous montrer le chemin accompli, mais également jusqu’où Rebecca pourrait aller. Attachez vos ceintures, c’est parti pour la critique !
Le chemin parcouru par Rebecca
La grande force de cet épisode est de nous présenter Rebecca sous un angle bien plus sympathique que ce qui avait été le cas depuis le début de la série. Attention, le côté anti-héroïne de Rebecca représente l’une des raisons rendant son personnage aussi complexe. Parfois cependant, on pouvait vite s’agacer devant les agissements égoïstes, gênants, ou tout simplement barrés de notre avocate.
Les scénaristes réintroduisent donc Trent, que l’on avait brièvement vu lors de l’épisode précédent. Le faux petit-ami de Rebecca se révèle vite bien plus intéressé par cette dernière que prévu, laissant totalement au dépourvu Greg et Valencia. Il existe évidemment un twist à toute cette histoire : Trent incarne le crazy ex-boyfriend ! Nous avons donc Rebecca faisant face à son alter-ego… avec une seule différence : à un moment, Trent se résout au chantage. On a vu Rebecca faire des trucs pas nets depuis le début de la série ; avec Trent, on se rend véritablement compte de l’ampleur des dégâts qu’elle a pu causer. Mais jamais elle n’a fait chanter l’homme qu’elle aime. Là se trouve la véritable ligne rouge.
L’équipe créative nous gâte cette semaine, avec un deuxième miroir déformant de Rebecca, le « fantôme du passé » de l’introduction. Arrive Audra Levine, rivale de Rebecca depuis la tendre enfance, celle qui occupe désormais l’ancien poste de notre avocate. On a le droit à une bataille de rap exceptionnelle, que je vous mets ici :
Le plus grand intérêt de ce personnage, c’est donc de montrer le chemin parcouru par Rebecca depuis le début de la série. Cette dernière possède son lot de défauts, il n’y a même pas un épisode qu’elle prenait des décisions plutôt contestables pour passer plus de temps avec Josh. Mais lors de l’élaboration du procès contre la compagnie d’eau, on observe une toute autre Rebecca : aimante, dévouée, désintéressée, elle donne une voix à tous ceux qui n’en possèdent pas. Il en résulte encore une fois un numéro musical très réussi, détournement des Misérables. Toutes les bonnes actions de Rebecca ont une conséquence : elle perd le procès, mais elle finit par embrasser Josh ! Numéro musical !
Le romantisme est mis à l’honneur dans cet épisode
Cette fin d’épisode relance la série vers ses racines romantiques. On assiste en effet à deux storylines d’intérêt très inégal : Heather/Greg d’un côté, Darryl/White Josh de l’autre. Les premiers n’ont jamais eu un temps d’écran suffisant pour s’imposer comme un couple pertinent et crédible. Dès lors, le dilemme moral que traverse Greg ne possède que peu d’impact, surtout lorsque l’on sait depuis le début qu’il en pince pour Rebecca. On a tout de même droit à une sacrée reprise de « Settle for Me » – la chanson chantée par Greg à Rebecca – de la part d’Heather, ce qui me fait penser qu’elle peut trouver bien mieux que son actuel petit-ami. Quoiqu’il en soit, cela complique fortement les choses, lançant un futur triangle/carré/pentagone amoureux – les scénaristes de cette série imitent Supergirl, franchement ils auraient pu choisir autre chose – qui promet d’être rythmé.
En revanche, tout va bien dans ce qui va bientôt devenir ma relation préférée. Darryl et White Josh continuent d’être absolument adorables ; les sentiments qu’a Darryl sont parfaitement normaux, tout comme les réactions de White Josh. C’est bien écrit, c’est tendre et drôle. Aucune trace d’autocongratulation dans les parages. En outre, les deux acteurs possèdent une réelle alchimie. La scène finale des deux, où Darryl hurle littéralement sa bisexualité en prenant maladroitement White Josh par le bras, représente l’un de mes gros coups de cœur de l’épisode. Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant shippé un couple.
Encore une fois un très bon épisode de Crazy Ex-Girlfriend. Des numéros musicaux superbes, de l’humour et de la tendresse, mais surtout un retour sur le personnage de Rebecca, qui nous a autant agacé que plu depuis le début de la saison. Un tour de force scénaristique qui lance la série vers sa fin de saison. J’aime cette série !
J’ai aimé :
- Les numéros musicaux. Exceptionnels, du premier au dernier.
- Le personnage de Rebecca : cette semaine, elle n’est pas énervante du tout.
- La scène de fin avec Josh.
- Darryl et White Josh. Surtout à la fin, tellement adorables.
- Beaucoup d’émotion dans cet épisode.
Je n’ai pas aimé :
- Greg. Il ne sert pas à grand-chose.
- La même chose peut être dite de Heather. Mais au moins, elle effectue une super reprise de « Settle For Me ».
Ma note : 16/20.