Un jour, ils tueront Hitler
Un soldat américain est tué par la nouvelle arme du Führer, des dinosaures asservis par l'infâme docteur Mengele. Danger 5 est envoyé sur le front en Belgique où des tricératops géants sèment la panique, et attaquent directement l'équipe qui découvre que les créatures sont contrôlées par un cristal magique. Toute l'équipe part pour la jungle de l'Antarctique où se trouve au pied d'un volcan la cache secrète du scientifique nazi.
Résumé de la critique
Un épisode plaisant que l'on peut détailler ainsi :
- j'ai bien cru que cela allait tourner au porno
- aucun dinosaure n'a été blessé j'espère
- punaise, je suis à la bourre pour aller travailler moi !
- You drive me crazy
Jurrassik Perk
Après avoir survécu à l'attentat à sa fête d'anniversaire, le Führer lance une nouvelle attaque grâce au savant fou Mengele pour lui fournir une nouvelle race de super-soldats. Ces dinosaures, soumis grâce à des cristaux insérés dans leur cou, sème la terreur sur le front, obligeant l'équipe de Danger 5 à aller en plein coeur de la jungle de l'Antarctique. Bref, c'est encore du grand n'importe quoi assumé, mais sans la fluidité du pilot donnant un épisode en dessous du précédent, la faute à un premier acte décevant.
En effet, l'intrigue manque clairement de ressorts avant que l'équipe n'arrive dans une jungle factice digne d'un mauvais film d'aventure des années 70. Entre la faune sauvage qui réveille les instincts primaires et des créatures mi-homme, mi-lézard digne de l'île du docteur Moreau, les héros sont perturbés par le réveil de leurs instincts bestiaux. Certaines scènes, réjouissantes, semblent sorties d'un mauvais porno soft, la palme allant à la séquence du jacuzzi au beau milieu de la jungle, servant uniquement à mettre les comédiennes en tenue légère.
Loin du dynamisme du pilot, cet épisode déçoit un peu, surtout lors de la scène en Belgique assez pauvre en gags, offrant un spectacle plus pathétique qu'amusant. A force de faire dans le délire assumé, les auteurs nous font sortir de l'intrigue, la faute à un groupe trop hétérogène qui ne parvient pas à installer une dynamique de groupe.
Le club des cinq se fait la jungle
C'est à la fois le point noir et le point fort de Danger 5, à savoir ses personnages qui constituent tous une parodie d'une figure classique des films d'aventures. Seulement, si pris à part, ils s'avèrent plutôt intéressants, les associations sont dans un premier temps beaucoup moins concluantes et la première scène de groupe manque d'une certaine osmose qui ne peut se mettre en place qu'avec le temps. Tout n'est donc pas parfait dans Danger 5, mais quelques bonnes idées vont commencer à surgir lorsque les auteurs vont essayer des associations inédites.
Ainsi Tucker, le héros blanc et coincé, laisse brutalement parler son côté sauvage, exhibant un look clairement inspiré par Johnny Wessmuller. Le personnage brise sa carapace et révèle une nature profonde honteuse et sincère qui le rend moins artificiel, dépassant le cadre du cliché en révélant un aspect inconnu de sa personnalité. De même, Jackson, censé incarner le mâle viril, devient la victime des coups de fouet d'Ilsa, nouvelle inversion assez jouissive sur le thème du jeu sexuel et de la virilité.
Dès qu'ils jouent le jeu du contrepied, les scénaristes de Danger 5 retrouve l'énergie comique qui faisait le charme du pilot, avec un final qui oscille entre gore, grotesque et sous-entendus sexuels réjouissants. L'attaque des dinosaures par une armée de singes est un exemple de la volonté des auteurs de décrédibiliser cette histoire tout en affirmant un goût pour le délire assumé assez réjouissant.
Si mon cousin est mon frère, puis-je me taper ma soeur ?
Si l'épisode propose du grand n'importe quoi du point de vue scénaristique, la réalisation va se montrer assez inspiré avec une première partie en stop motion qui reprend le style du premier King Kong, chef d'oeuvre de Cooper et Schoedzak. Ainsi, malgré la tendance de la série à verser dans la parodie cheap et fauchée, les séquences de dinosaures sont plutôt bien réalisées, retrouvant le charme visuel des films d'aventures des années 60-70. Plus près d'Edgar Rice Burroughs que d'Indiana Jones, l'épisode propose un vrai travail sur les couleurs pour ces séquences gâchées par la scène de l'archéoptéryx, visuellement affreuse.
Grotesque, cette scène de combat avec le volatile jure beaucoup avec le reste de l'épisode, preuve que la série gagne clairement à soigner la forme afin d'emprunter au nanar le côté débrouille et non l'aspect cheap et pathétique. Ainsi les costumes (voir photo ci-dessus) sont remarquables, résultat d'un travail judicieux pour donner à la série ce mélange de kitsch et de style qui la rend assez irrésistible. Plus près des Nuls cet épisode que des ZAZ, l'équipe de Danger 5 peine à maintenir le niveau de qualité du pilot, offrant un épisode inégal, mais réjouissant.
Parodie de nanars sympathique, la série paye le prix de certaines fautes de goût dans certaines scènes d'exposition, offrant une histoire où Adolf Hitler se fait beaucoup trop attendre. Un méchant dont la présence semble indispensable, Carmine Russo proposant une incarnation grotesque et perverse du Führer, là où l'emploi de Mengele a engendré chez moi une certaine gêne.
On peut rire de tous, mais pas avec tout le monde
Lors du premier épisode, les méchants de Danger 5 m'avaient beaucoup plu, Goebbels et Hitler formant un duo gaiement tournés en ridicule par deux acteurs impeccables. Certes, on peut qualifier les auteurs de la série d'irresponsables, mais la gêne ne se sent à aucun moment, le personnage d'Hitler incarnant juste la parodie du méchant totalement coupé de la réalité historique. Seulement, associer Mengele et les manipulations sur des êtres humains et la création de mutants n'est pas une bonne idée, créant une passerelle entre la fiction et la réalité qui détruit la parodie en engendrant le malaise.
Bien sûr, il ne s'agit que d'une opinion personnelle, mais il marque la limite de la parodie, à savoir le besoin de se couper totalement d'une réalité tragique. Une erreur que commet aussi Grimm dans son dernier épisode, ruinant une bonne part de mon plaisir à goûter le spectacle réjouissant et allumé de Danger 5. En conclusion, un épisode inférieur au pilot, mais plaisant, contenant quelques gags amusants et un deuxième acte réjouissant, malgré l'arrivée un peu trop tardive d'Adolf Hitler.
J'aime :
- le deuxième acte très drôle
- la scène du jacuzzi totalement grotesque
- l'idée de départ originale et amusante
Je n'aime pas :
- le parallèle très maladroit concernant Mengele
- le premier acte poussif
- une équipe qui peine à trouver l'accord parfait
Note : 12 / 20
Un bon épisode de Danger 5 qui propose quelques gags hilarants (la prise nazi est grandiose) et propose un deuxième acte vraiment réjouissant qui flirte clairement avec le porno soft. Les scènes en stop-motion plutôt réussie donne un certain cachet à cette intrigue qui reste malgré tout en deça du pilot.