Critique : Danger 5 1.05

Le 06 juin 2012 à 08:18  |  ~ 7 minutes de lecture
Hitler transforme des prostituées suisses en pur produit de la race aryenne afin de transmettre le nazisme comme une MST.
Par sephja

Critique : Danger 5 1.05

~ 7 minutes de lecture
Hitler transforme des prostituées suisses en pur produit de la race aryenne afin de transmettre le nazisme comme une MST.
Par sephja

Chaudasses germaniques 

 

L'équipe de Danger 5 est envoyé pour enquêter sur une épidémie qui touche les soldats alliés, devenant brutalement et sans raison des nazis convaincus. L'équipe découvre qu'Hitler utilise une cérémonie occulte pour transformer de simples prostitués en vecteur pour inoculer le virus du nazisme par transmission sexuelle. Et pendant ce temps, des hommes à tête de requins volent des diamants aux riches habitants de la Suisse... oui, enfin c'est Danger 5, vous vous attendiez à quoi. 

 

 

Résumé de la critique 

 

Un épisode plaisant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  la nécessité de marquer une pause 
  •  si je pars en Suisse, c'est à cause de Hollande 
  •  plusieurs femmes ont été massacrés durant l'épisode
  •  ooops, i did it again ! 

 

 

La vengeance du blond 

 

Lorsqu'on écrit des critiques pour un show aussi allumé que Danger 5, il faut savoir accepter de marquer une pause lorsqu'une certaine lassitude s'installe, détruisant l'enthousiasme des premiers jours. Afin d'éviter la saturation, j'ai choisi de prendre mes distances, histoire de redécouvrir cette comédie totalement barrée de David Ashby qui nous offre une nouvelle fois une belle série d'effets spéciaux ridicules et de répliques grotesques. Malheureusement, la série va avant tout confirmer qu'elle souffre toujours du même mal, à savoir un démarrage poussif et médiocre, créant une confusion notable durant le premier acte.

L'arrivée d'Hitler va heureusement marquer la fin de ce démarrage décevant en redonnant un peu de clarté à ce récit nébuleux, qui peinait à expliquer la nature du personnage assez inutile d'Himmler. La première partie relève donc du délire vain, mais elle est sauvée par quelques scènes de possession plutôt amusantes qui donnent une vraie tonalité parodique à l'épisode. L'idée de voir le nazisme comme une maladie sexuellement transmissible renoue avec le style humoristique totalement irresponsable qui fait le charme du show, et oblige les héros à repousser les avances des prostitués aryennes.

La réussite de cet épisode va concerner une nouvelle fois le duo entre Ilsa et Jackson que les Nazis vont tenter d'infecter à l'aide de partenaires sexuels assez improbables. Une fois la nature de la menace clairement définie, l'équipe n'a plus qu'à mettre hors d'état de nuire toutes ces femmes, transformant l'épisode en jeu de massacre machiste assez réjouissant. Un dernier acte beaucoup plus drôle qui ne suffit pas à oublier le malaise d'un démarrage poussif et pathétique, surtout concernant les hommes à tête de requin.

 

Message de haine contre le recyclage 

 

Série australienne reposant sur un concept délirant, Danger 5 est un show transgressif qui s'amuse à pasticher les codes du film d'espionnage, jouant ici avec l'image des femmes. Prostitués ou victimes, les auteurs exploitent tous les clichés, offrant en plus une scène de cérémonie occulte terriblement kitsch digne du cinéma des années 70. Cette dimension parodique est ce qui fait tout le charme de la série, nanar volontaire qui brille avant tout lorsqu'il parvient à surprendre, comme cette séquence surréaliste entre Ilsa et Mr Turbo. 

Misant sur une construction très classique, la séquence au Palomino relève du simple copier-coller des épisodes précédents, Tucker faisant diversion pour permettre à Claire d'en apprendre plus. Pourtant, une scène va venir déranger, à savoir celle où la jeune espionne est offerte aux hommes à tête de requin, instant gênant où le pastiche léger et amusant verse dans le mauvais goût scabreux. Heureusement, l'intervention de l'homme à la tête de tigre marque un virage nécessaire, masquant un épuisement assez flagrant de l'inspiration des scénaristes, comme la plaisanterie une peu facile sur le sang des helvétiques. 

Si l'on pardonne à Danger 5 l'irresponsabilité de son pitch de départ, difficile d'excuser certains gags prévisibles et fades, reposant sur une construction sans véritable surprise, témoin d'un manque de renouvèlement agaçant. Dotée d'un vrai potentiel comique, la création de David Ashby et Dario Russo manque seulement d'ambition, offrant une storyline avec Pierre plutôt pauvre et décevante qui repose avant tout sur l'accent très amusant de Caitlin Mc Creanor.

 

 

L'attaque des prostitués nazis

 

L'équipe de Danger 5 est censée abattre la menace du troisième Reich quelle que soit sa forme, et les scénaristes jouent sur le décalage en proposant un ennemi incarné par des jeunes prostitués aryennes. Le jeu de massacre final prête donc à sourire, c'est la bonne idée d'un épisode qui parvient à donner à cette violence une tournure totalement parodique. Pourtant, en dépit du machisme ambiant et volontaire de l'épisode, c'est le personnage d'Ilsa qui reste le plus intéressant, Natasa Ristic se retrouvant au centre des meilleures scènes de l'épisode, seule à faire avancer l'intrigue en montrant une réelle fragilité. 

C'est par la défaillance du héros qu'une série peut installer une vraie dramatique, et les membres de Danger 5 comme Claire et Pierre manquent de cette touche de nuance qui les rendrait intéressant. La scène où Jackson s'acharne sur une gardienne nazi avec une fausse pierre en carton pâte est aussi assez bonne, témoignant de son côté rustre et brutal, à l'opposé de son image de héros patriotique doté d'un fort sens moral. C'est finalement par le biais de la mise en lumière des contradictions de leur personnage et en cassant le cliché qu'ils incarnent pour laisser parler leur vraie nature que la série parvient à fournir un divertissement digne de ce nom. 

Disposant d'un réel potentiel, Danger 5 n'aura jamais su l'exploiter correctement, donnant des épisodes bancals à cause d'une tendance des scénaristes à se reposer beaucoup trop sur l'humour de répétition. Une solution de facilité regrettable qui se voit dans le refus des scénaristes de proposer des associations inédites, préférant se réfugier dans une structure narrative prévisible et assez décevante. 

 

Un show à bout de souffle 

 

Alors que le pilot avait amené une certaine fraîcheur avec son univers inspiré du nanar et son humour décalé, Danger 5 paraît à la veille du final incapable de renouer avec cette folie ambiante. La storyline de Tucker avec les hommes à tête de requin est à l'image de cette fin de saison, cherchant une inspiration qui semble en partie épuisée, ne fournissant que quelques occasions de rire vraiment. Manquant d'ambition, le show de David Ashby et Dario Russo souffre d'un manque évident d'objectif à long terme, la série n'ayant été conçue que pour une durée très limitée sans volonté de proposer une évolution globale. 

En conclusion, un épisode inégal avec une storyline entre Ilsa et Jackson vraiment réussie, là où celle de Pierre repose sur le recyclage d'une routine comique encore très présente. Passablement ratées, les premières minutes confirment l'essoufflement du concept, avant que le final ne rattrape ce mauvais démarrage avec un jeu de massacre assez jouissif et une apparition surréaliste de Monsieur Turbo.

 

J'aime :

  •  la storyline d'Ilsa 
  •  les scènes concernant Jackson 
  •  le dernier tiers de l'épisode 

 

Je n'aime pas : 

  •  le premier tiers de l'épisode 
  •  les hommes-requins assez inutiles 
  •  la storyline de Pierre malgré l'accent remarquable de Gwendoline

 

Note : 12 / 20 

Après un démarrage désastreux, cet épisode de Danger 5 confirme bien l'essoufflement de la série, la faute à une routine trop apparente et décevante. Heureusement, le final délirant et la storyline d'Ilsa et Jackson rattrape ce démarrage boiteux par le biais de quelques gags ingénieux. 

L'auteur

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