Critique : Danger 5 1.03

Le 16 mars 2012 à 19:14  |  ~ 7 minutes de lecture
Des soldats américains se font laver le cerveau pour devenir des robots au service de l'empire du Soleil Levant.
Par sephja

Critique : Danger 5 1.03

~ 7 minutes de lecture
Des soldats américains se font laver le cerveau pour devenir des robots au service de l'empire du Soleil Levant.
Par sephja

Bon, ils l'ont encore raté, mais promis, ils finiront par tuer Hitler

Des soldats américains sont tués en plein ciel par des soldats robots japonais conçus par Hirohito à partir de prisonniers retenus dans des bordels asiatiques. L'équipe du Danger 5 découvre aussi que le Japon a disparu de son emplacement habituel, des hélices propulsant l'île pour qu'elle se rapproche des côtés chinoises. Essayant d'atteindre le Japon par les airs, Tucker et Ilsa se font prendre au piège et deviennent eux aussi des robots soldats invulnérables au service des force de l'Axe. 

 

 

Résumé de la critique  

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  l'art d'accommoder les restes 
  •  le Japon, le pays des putes et des robots  
  •  l'écriture de cette critique a été sous-traitée en Corée 
  •  born to make you happy 

 

 

Un scénario pas très convaincant 

Série délirante, Danger 5 poursuit son voyage au royaume du millième degré avec cette histoire de super-soldats japonais grotesque qui laisse une impression mitigée à cause d'un premier acte toujours aussi faible. Le démarrage, si l'on excepte les scènes de combat aérien merveilleusement fauchées, est vraiment poussif, la faute à un manque de contenu assez flagrant, surtout concernant Hirohito. Sans chercher à faire dans l'originalité, les auteurs cachent derrière des running-gags corrects une tendance à recycler, ce scénario n'étant au final qu'un mélange maladroit des deux précédents. 

Le cristal est remplacé par un livre, les dinosaures par des robots nazis japonais, une créativité à minima qui se sent dans le premier acte, signe d'un manque d'exigence des auteurs assez frustrant. Evidemment, la tendance au grand n'importe quoi nous offre une seconde partie assez divertissante, jouant sur un scénario absurde sans parvenir à chasser cette sensation de déjà-vu. Heureusement, l'humour nanar fonctionne encore un peu, surtout au travers de scènes totalement surréalistes où les dialogues se limitent à des séries de gloussements ridicules. 

Ainsi, le personnage de Claire se retrouve à mener l'enquête dans une ambiance étrange, s'exprimant par le biais d'onomatopées bizarres, fruit d'un travail sur la bande-son plutôt intéressant. A force de multiplier les décalages et de miser sur la seule apparence pour créer des situations comiques, Danger 5 ne prend pas beaucoup de risques et déçoit en grande partie avec ce périple nippon. 

 

こんにちは、親愛なる読者

En prenant comme base une histoire portant sur les menaces que le Japon fait peser sur nos cerveaux, Danger 5 avait l'occasion de tirer profit de la paranoïa autour de l'influence des productions japonaises sur l'occident. Hélas, le show reste assez soft, proposant des soldats robots sans grande originalité, se limitant à des scènes pseudo-érotiques et une métamorphose peu détaillée. Utilisant les nombreux clichés  véhiculés sur l'Asie par les séries des années 70, Danger 5 ne parvient pas pour autant à tirer profit de cet univers parodique, les gags reposant avant tout sur le côté cheap et ridicule de la réalisation.

Rien ne m'empêchera de penser qu'il y avait largement matière pour étoffer le personnage de Hirohito dont le comportement étrange n'est jamais vraiment explicité. La photo qu'il garde avec lui n'est jamais reliée à une quelconque séquence explicative, donnant l'impression d'une histoire développée à minima par des auteurs peu pressés de détailler la nature de sa relation avec Hitler. C'est sur ce point que l'épisode est le plus décevant, le délire des premiers temps ne servant que de cache-misère à un scénario bâclé, largement en dessous de ce que l'on est en droit d'attendre.

Cette escapade japonaise n'aura finalement servi qu'à voir combien l'effet de surprise du pilot n'aura pas tenu longtemps, les scénaristes se heurtant à leur incapacité à passer au-delà du pitch de départ. Trop faible, les épisodes manquent de matière, laissant apparaître les défauts d'un show trop conceptuel qui n'a pas su se doter d'une âme et manquent cruellement de profondeur. 

 

 

L'art délicat du running gag 

Après un pilot très réussi, les auteurs de Danger 5 semblaient s'inscrire comme les descendants direct des ZAZ par leur goût du millième degré et leur sens de l'absurdité. Seulement, à l'opposé de Police Squad, les auteurs peinent à installer des gags récurrents, la blague du cocktail manquant cruellement de potentiel comique, donnant des séquences de plus en plus pathétiques. Là où le faux arrêt sur image du final des aventures de Franck Drebin proposait de petites variations qui le rendait génial, cette histoire de recette ne repose sur rien et ne possède pas les qualités pour être un running gag. 

Ainsi, le gag récurrent est comme un exercice de style, un élément attendu qui doit prendre pas surprise et posséder la capacité de se réinventer par le biais de variation. Du "No offense Philip" de Spy aux passages dans le bureau médico-légal de Franck Drebin, le running-gag est un exercice de style qui nécessite plus de travail que l'énoncé pathétique d'une recette sans la moindre once de second degré. Incapable de retrouver la créativité du pilot, Danger 5 déçoit, mais propose seconde partie correcte dès que les héros cessent d'être de simples spectateurs et passent enfin à l'action. 

Seulement, le show aboutit à la fuite d'Hitler par la fenêtre, running-gag là-aussi sans aucune variation, ne tirant pas la leçon de l'efficacité du comique de répétition symbolisé par la destruction des poubelles dans Police Squad. Pas assez inventif, Danger 5 ne fait pas l'effort d'un scénario assez travaillé pour mettre suffisamment en avant l'irrésistible délire qu'on est en droit d'attendre d'une telle série. 

 

Attention Danger !

Danger 5, au début, c'était drôle, totalement barré, on riait beaucoup en pensant intérieurement : "Non, vraiment, il fallait l'oser, c'est vraiment courageux d'assumer un tel délire". Mais derrière le grand n'importe quoi se cachait pour le pilot une intrigue efficace, servant de moteur à une suite de coups de théâtre absurdes aux ficelles narratives grotesques. Seulement, après deux épisodes moyens, le show n'a pas bougé, se recyclant sans vraie initiative créative, laissant la sensation d'assister à un pastiche de plus en plus grossier, la déception étant proportionnelle au manque d'ambition des auteurs. 

En conclusion, un épisode qui réserve son lot de moments délirants, mais propose une intrigue réchauffée reposant entièrement sur son pitch de départ amusant. Le contexte du jour est peu exploité, le scénario s'efforçant de réutiliser des éléments des deux premiers épisodes, n'offrant que peu de gags à se mettre sous la dent. Un peu épuisé, le concept du show kitsch et ringard semble être arrivé à bout, laissant certaines inquiétudes pour la fin de saison d'un pseudo-nanar qui perd petit à petit tout son potentiel de sympathie. 

 

J'aime : 

  •  quelques gags bien absurdes
  •  le pitch de départ

 

Je n'aime pas : 

  •  un scénario qui sent le réchauffé 
  •  des running-gags assez faibles 
  •  un premier acte décevant 
  •  une histoire peu inspirée 

 

Note : 11 / 20 

Si le pitch de départ laissait espérer le meilleur, le résultat est clairement en dessous des espérances, se limitant à fournir une reprise du scénario des deux épisodes précédents. Moins délirant que d'habitude, une histoire peu inspirée qui offre malgré tout un dernier acte correct, laissant un court espoir de voir le show trouver son second souffle. 

L'auteur

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