Dexter poursuit son bonhomme de chemin : la série vient de décocher sa deuxième flèche, ce 7 juillet, avec l’épisode Every Silver Lining, réalisé par Michael C. Hall himself. Sans vous faire languir, sachez que le show montre des signes d’essoufflement et tient son jumping the shark. C’est à un véritable naufrage qu’on assiste, un naufrage qu’on craignait depuis un bon moment et les scénaristes, après des années d’errance, viennent de commettre l’irréparable, la goutte d’eau qui fait déborder le vase, conséquence d’un ras-le-bol nourri par le temps.
Je n’ai plus peur de le dire : Dexter est devenu mauvais et cet épisode ne fait, hélas, que faire voler mes espoirs en éclats. C’est juste une honte, une abomination, même au regard des dernières saisons ! Autant le 8.01 n’était pas foncièrement mauvais, posant gentiment les bases de la saison ultime, autant ce second épisode était catastrophique. Ne vous attendez donc pas à une critique classique, puisque, au contraire, je m’appliquerai à ériger les points qui accablent notre rouquin tueur en série dans un réquisitoire impitoyable, justifiant ainsi ma sévère sentence.
Une heure de vide
S’il existe un mot qui qualifierait au mieux ce second épisode, ce serait le vide, vide narratif, d’abord : il ne se passe rien, l’inaction ronge les personnages figés jusqu’à la moelle. Une heure pour quoi exactement ? Encore et toujours du Quinn et du Batista, mais maintenant avec la nounou au centre. Je ne vois pour l’instant dans cette intrigue secondaire aucune utilité, simplement un moyen de remplissage ; si elle permettait par la suite à Quinn et Batista de s’allier contre Dexter, ça serait déjà plus intéressant, encore faut-il qu’elle soit bien amenée (ce qui n’est pas peu ou prou le cas à l’heure actuelle).
D’un autre côté, nous avons une Debra soi-disant torturée, persécutée par le Mexicain, là, El Sapo, qu’elle finit par tuer de sang-froid ; d’ailleurs, la réalisation de cette scène est désastreuse avec un montage chaotique et des effets de flou à vomir. Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, ça a été dur d'encaisser, d'accepter ce parti pris qui trahit les fondements mêmes du personnage : à mon humble avis, Debra a toujours cherché à ne pas se laisser infecter par la noirceur de son frère adoptif. Or, tout me laisse penser dans cet épisode, de l’acte lui-même à l’évolution du personnage campé par Jennifer Carpenter, qu’un élément manque dans le puzzle pour rendre l’ensemble cohérent et plausible, toujours selon les codes de la série qui ne nous avait jamais habitués à des revirements aussi radicaux.
Je dirais que c’était le seul élément à retenir et je suis gentil parce que tout le reste, c’est Dexter et son amie Vogel qui tiennent des discours philosophiques sur les tueurs en série, mais également Dexter qui veille sur la vieille dame en épiant sa maison. Bref, Dexter a trouvé une nouvelle maman et un nouveau tueur en série avec qui faire joujou cette saison. Si tel était le cas, on assisterait au pire twist de l’histoire de la télévision, au pire...
En tout cas, pour une dernière saison, c’est mou ; il n’y a pas de surprise, l’ensemble semble plat et convenu.
Inutile de vous encombrer de ma phraséologie habituelle : cet épisode tombe dans tous les travers post-saison 4 à commencer par des errements, des incohérences qui donnent l’impression que les scénaristes sont en manque d’inspiration, puis des dialogues hors propos (de la philosophie du comptoir, tu en veux ? en voici !) pour peu d’action et de tension au final. J’ai regardé l’épisode qui suit, à l’heure où j’écris ces lignes, et j’estime qu'il remonte un peu le niveau de l'ensemble.
J’ai aimé :
- Je réfléchis encore…
Je n’ai pas aimé :
- Les incohérences (Debra devenue meurtrière du jour au lendemain)
- La relation entre Vogel et Dexter mal traitée
- Les personnages secondaires inutiles
- Le vide narratif, tout simplement
Ma note : 10 sur 20.