Critique : Eureka 5.04

Le 10 mai 2012 à 17:35  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode correct qui voit Carter partir à la chasse d'un groupe nanorobots incendiaires dans une intrigue passablement confuse.
Par sephja

Critique : Eureka 5.04

~ 8 minutes de lecture
Un épisode correct qui voit Carter partir à la chasse d'un groupe nanorobots incendiaires dans une intrigue passablement confuse.
Par sephja

Fire by fire 

 

Les membres de l'Astraeus tentent de reprendre une vie normale, mais leur adaptation à la réalité ne se passe pas très bien, en particulier concernant les relations entre l'agent Lupo et le docteur Blake. Trop tendu lui aussi, Zane en vient à se disputer avec Parrish, causant la fuite d'une boule de nanorobots avides de chaleur, semblable à une boule de feu. Pendant ce temps, Fargo essaye en vain de faire le deuil d'Holly et se voit proposer une technique artificielle pour accélérer le processus de deuil. 

 

Résumé de la critique 

 

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un pitch de départ assez artificiel 
  •  une mythologie à la recherche de la bonne direction 
  •  un épisode de réorientation intéressant
  •  la place de la famille dans Eureka

 

 

Fire in the hole !

 

Après un arc ambitieux de trois épisodes sur l'Astraeus, Eureka revient à une intrigue classique avec une boule de nanorobots pyromanes relâchés dans la nature suite à une maladresse de Parrish. Une intrigue accessoire tant le vrai sujet de cette histoire va concerner les anciens prisonniers du monde virtuel en pleine réadaptation, essayant d'oublier l'expérience traumatisante de ce monde cauchemardesque. Un épisode de transition qui repose sur une course après une boule de feu sans réelle surprise, surtout que cette chasse manque de rebondissements et paraît pour le moins désordonnée. 

Au final, c'est le manque d'intérêt des auteurs pour cette boule de feu qui va entraîner un certain déséquilibre dans l'épisode, celle-ci servant surtout à nous promener dans différents lieux emblématiques de la série. De Global Dynamic au Café Diem, son parcours sert avant tout à mettre en valeur les tensions existant entre l'équipage de l'Astreus et leurs proches. Seule l'allusion à SOS Fantômes arrache quelques sourires dans un épisode qui va heureusement se bonifier dans le second acte en centrant l'histoire sur la situation de l'adjoint Lupo. 

L'occasion de clarifier sa situation entre son départ de la fin de la saison quatre et son retour après la disparition du vaisseau, en particulier par rapport à Zane. Une intrigue romantique usée jusqu'à la corde que les scénaristes vont avoir la bonne idée de laisser légèrement de côté, justifiant son désir de rester à Eureka par une conversation finale avec Allison convaincante. La scène de l'incendie prend alors du sens, ranimant son désir de protéger cette ville et ses habitants, donnant un deuxième acte plus fort où l'incident de la boule de feu dépasse enfin le cadre de la simple anecdote. 

 

A la recherche de la bonne direction 

 

Avec la fin de l'arc concernant Beverly, les scénaristes d'Eureka essaient de marquer une pause, histoire de se focaliser sur les conséquences pour les victimes de ce séjour dans un monde virtuel. L'effet le plus flagrant va concerner Jack, visiblement gêné par sa romance avec Erica Cerra, amenant quelques gags amusants grâce au talent comique de Colin Ferguson. Le regard d'Allison a aussi changé sur la communauté, un point central qui va évoluer au fur et à mesure de l'intrigue, donnant tout son intérêt à un épisode qui apporte un second souffle à ce début de saison.

Si Jack se sort de son embarras par des pirouettes comiques, le cas d'Henry va se révéler plus problématique, sa relation avec Grace ne reposant finalement que sur une alchimie très artificielle. Peu mis en valeur cette saison, Joe Morton est tenu à l'écart et coupé de l'intrigue principale, à l'exception d'une scène intéressante avec l'adjoint Lupo où il exprime toute sa frustration. Essayant d'intégrer chacun des personnages récurrents, cette mythologie peine surtout à se relancer, le début de saison audacieux laissant la place à une progression poussive et décevante.

L'exemple parfait du caractère inégal de cet épisode concerne la storyline de Fargo qui doit faire le deuil d'Holly, décès surprise qui apparaît de moins en moins comme une bonne idée. Si la thérapie par les lapins possède un vrai pouvoir comique, la suite de l'épisode va s'avérer assez inégal avec Douglas qui va suivre les cinq étapes du deuil en accéléré. Une intrigue contre nature pour Fargo qui doit beaucoup à la performance de Neil Grayston, celui-ci parvenant à exprimer le profond désarroi de son personnage.  

 

 

 

Raviver la flamme

 

Avec la fin de l'arc sur le sénateur Wen, la plus grande tâche de cet épisode va consister à donner une nouvelle orientation forte à la suite de la saison, les auteurs cherchant à donner du sens à l'intrigue principale. Le retour de Jo est un bon point de départ, la poussant à constater combien son absence a entraîné de nombreux désastres, créant un sentiment de culpabilité qui vient s'opposer au manque de stabilité de sa vie à Eureka. Une position assez proche de celle d'Henry, hormis que la place de celui-ci au sein de la cité n'a que peu évolué depuis plusieurs saisons.

Le démarrage est laborieux, les auteurs ne pouvant plus s'appuyer sur la dynamique de groupe qui sert habituellement de moteur à la série, les silences gênés empêchant l'histoire de se mettre correctement en place. Le voyage de l'Astraeus étant fini, Beverly disparue, les auteurs se retrouvent confrontés à une tâche difficile : fournir une justification à toutes ces péripéties, surtout concernant la mort de Holly. Un problème qui va trouver sa résolution par le biais de ces boules de feu, révélant une modification dans le fonctionnement électrique du cerveau des anciens prisonniers, prolongation maligne par rapport à l'intrigue de départ.

Loin des mondes virtuels, les auteurs semblent se poser la question des fondations d'une communauté, de trouver ce qui définit notre appartenance à un groupe social. Une idée directrice intéressante qui permet de relancer l'épisode tout en offrant un développement intéressant à l'évolution de l'adjoint Lupo, pendant que les ennemis d'un jour trouvrent la force de se pardonner. Un nouveau jour à Eureka ou l'histoire d'une communauté qui apprend à se renforcer malgré les cataclysmes, une utopie constituée de ceux qui choisissent de vivre ensemble malgré la peur des dangers d'un quotidien imprévisible.

 

La famille au coeur de l'esprit de communauté 

 

Depuis son pilote, Eureka est une série qui parle d'un homme en quête d'une famille qui trouve brutalement sa place en plein milieu d'une ville étrange et se reconstruit une toute nouvelle existence. Le départ de Zoe a obligé les scénaristes à prolonger cette quête d'une famille par le biais d'Allison, pendant que chaque personnage trouvait lentement une certaine stabilité sentimentale dans l'univers. C'est sur ce point que la mort du docteur Marten choque et intéresse par sa philosophie totalement à l'opposé des valeurs initiales de la série.

En conclusion, un épisode qui démarre plutôt mal avec une histoire de nanorobots mal mise en valeur, la faute à un pitch particulièrement confus. Très vite, cette chasse à la boule de feu paraît totalement artificielle, l'intrigue étant maintenue en vie par le biais des maladresses du shérif Carter qui hérite ici du rôle comique de l'histoire. Heureusement, la suite va se concentrer sur le cas de Jo, justifiant son retour définitif à Eureka en lui accordant le rôle de l'héroïne. Un divertissement correct, mais maladroit, qui a pour mérite de se conclure sur un final intrigant, prolongement intéressant de l'arc du début de saison.

 

J'aime :

  •  la partie centrée sur Lupo 
  •  Neil Grayston qui se sort bien d'une storyline maladroite 
  •  les allusions à Ghostbusters

 

Je n'aime pas : 

  •  une intrigue prolongée artificiellement 
  •  le début très confus 
  •  le couple Zane - Lupo qui ne fonctionne plus 
  •  Vincent et le retour du Cafe Diem inutile 

 

Note : 11 / 20 

Si le divertissement fourni s'avère dans l'ensemble assez plaisant, c'est avant tout grâce à l'adjoint Lupo qui enfile efficacement le costume de héros. Malheureusement, cette histoire de nanorobots pyromanes ne parvient pas à convaincre, la série mettant une bonne vingtaine de minutes à donner du sens à cette intrigue.

L'auteur

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