Critique : Eureka 5.08

Le 15 juin 2012 à 11:37  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui propose un voyage sous-marin pour Allison et Carter peu inspiré et passablement raté.
Par sephja

Critique : Eureka 5.08

~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui propose un voyage sous-marin pour Allison et Carter peu inspiré et passablement raté.
Par sephja

Cette semaine, Eureka coule 

 

La ville se prépare à célébrer le Feynman Day, jour où les scientifiques s'amusant à se faire des farces diverses et variées à l'intérieur de Global Dynamics. Un jour particulier que le docteur Blake choisit de passer dans un sous-marin de recherche au fond du lac Archimède, découvrant sur place le repas romantique que Jack a prévu à son égard. Seulement, une turbulence sous-marine va venir endommager le vaisseau, les privant de tout moyen de communication avec l'extérieur.

 

Résumé de la critique

 

Un épisode médiocre que l'on peut détailler ainsi :

  •  une fête de la farce plutôt plaisante 
  •  Jack et Allison pour le meilleur et surtout le pire 
  •  une histoire avec Holly qui joue trop la montre 
  •  un ratage agaçant 

 

 

Le goût de la transgression 

 

Pour ce premier épisode après une mi-saison assez décevante, Eureka avait la nécessité de relancer une intrigue au point mort dernièrement et va totalement se rater avec cet épisode médiocre. Seul point positif, l'idée du Feynman Day se révèle plutôt amusante, offrant l'occasion aux auteurs de libérer leur imaginaire pour offrir une suite de pitreries assez amusantes. Très vite, on pressent que ces multiples farces vont aboutir à quelque chose de dramatique, orientation que les scénaristes ne vont pas beaucoup privilégier, cette histoire ne se révélant être qu'une mauvaise excuse pour amener le dénouement final. 

Si l'ensemble est assez artificiel, l'affrontement entre Zane et Lupo possède un certain charme, même si le jeu de farces et attrapes sauce Eureka se révèle moins créatif que prévu. Il en ressort un certain sentiment de déception, surtout que l'intrigue principale est loin d'être aussi convaincante et amusante qu'espérée. Construit autour de trois storylines trop diverses, cet épisode souligne la panne d'inspiration d'une équipe créative qui ne parvient plus à faire illusion et à masquer l'aspect profondément mécanique du déroulement de l'intrigue. 

Seul à connaître une vraie évolution, Zane est devenu le dernier personnage moteur de cette saison et sa promotion à la tête de la section cinq est plutôt une bonne idée. Espérons que l'équipe créative en profitera pour retrouver un enthousiasme assez absent de cet épisode qui va plonger dans les abysses avec Jack et Allison. Une descente dans les tréfonds au propre comme au figuré, storyline assez affreuse qui laisse apparaître certains problèmes de cohérence dans la progression de la saison. 

 

Et on touche le fond 

 

L'intrigue principale de cet épisode va se centrer sur Jack et Allison, coincés dans un sous-marin pour un dîner romantique organisé par le shérif afin de célébrer leur mariage à venir. L'occasion d'un face-à-face qui va virer au grand déballage, le docteur Blake ayant visiblement certaines réticences concernant cette union. Une scène de ménage qui va vite s'avérer particulièrement mal écrite, surtout lorsque la jeune femme souligne les différences existants entre elle et Carter. Le but est clairement de retrouver l'harmonie entre les deux, de reformer ce couple qui fut le pilier de ces cinq dernières saisons et de donner de l'importance au mariage à venir. 

Seulement, cette séquence de dispute ne va être au final qu'un copier-coller des clichés du genre, avec un Carter méconnaissable et décevant, surtout lors de sa réflexion concernant leur différence d'intellect. Habituellement utilisée à des fins comiques, cette singularité du héros devient brutalement une source de conflit, comme si Carter craignait que sa fiancé ait honte de lui. Peu inspiré, ce dialogue n'est finalement que l'exemple d'une pure séquence de remplissage, une faute narrative qui engendre un certain malaise, celui d'un couple que l'on peine à reconnaître.

Les scénaristes n'ayant pas la moindre idée pour remplir cette intrigue, ils ressortent l'affaire Lupo, Allison reprochant une nouvelle fois à Jack une pseudo-infidélité qui n'a jamais vraiment existé. Une idée mal venue à ce point de la saison, les épisodes précédents ayant souligné la fin de la rancoeur d'Allison contre Jo pour un reproche qui permet seulement de gagner quelques minutes. Heureusement, l'accident du sous-marin vient mettre fin à cette dispute ratée, symptôme d'une mythologie qui prend l'eau de toute part avant d'offrir un final plus classique où le couple lutte ensemble pour survivre.

Très mécanique, la conclusion ne provoque pas beaucoup de surprise, profitant des éléments mis en place dans l'intrigue concernant Joe à Global Dynamics. Seulement, une impression étrange subsiste, celle d'un mariage qui laisse quelques doutes, le charme particulier du couple Colin Ferguson - Salli Richardson-Whitfield n'ayant pas vraiment résisté à cette descente dans les profondeurs.

 

 

La vie trépidante d'un hologramme 

 

Lors de l'épisode deux, les scénaristes avaient choisi de sacrifier Holly, personnage secondaire sympathique, mais qui n'avait jamais occupé une place décisive dans l'univers de la série. L'importance qui lui est accordée depuis quatre épisodes parait donc des plus étranges, les scénaristes ne parvenant pas vraiment à donner l'envergure voulue à la bataille que mène Fargo pour tenter de la sauver. Simple hologramme existant dans la maison de Carter, la jeune femme apparait presque comme prisonnière malgré elle dans une conscience numérique qui ne lui permet pas d'exister vraiment. 

Les auteurs nous offrent donc une séance de jeux de rôles sans intérêt et surtout sans aucun rapport avec la trame principale à la force comique plus que discutable. Même si les comédiens parviennent à faire illusion, la trajectoire d'Holly est trop déconnecté de l'univers d'Eureka, laissant l'impression d'une ville qui n'existe plus vraiment. Hormis le café diem, la maison de Carter et Global Dynamics, les auteurs sont clairement à court de nouveaux décors, donnant la triste impression d'une mythologie et d'un univers qui tourne en rond en quête d'une hypothétique direction pour relancer la série. 

Si les premiers épisodes avaient laissés paraître une certaine ambition avec la mise en place de l'univers virtuel de Beverly, le virage entamé à la suite de l'épisode trois avec la résurrection d'Holly se révèle assez stérile pour l'instant. Sans avoir perdu son coefficient de sympathie, Eureka semble parti pour se finir sans panache, en laissant comme unique espoir que le show retrouve sa légèreté et une conclusion décente à une histoire de fantôme qui n'aboutit pas à grand-chose.   

 

Frustration et agacement 

 

Difficile d'être réellement objectif sur un épisode à ce point raté, offrant trois storylines totalement différentes, empêchant d'installer le moindre suspens au sein de l'épisode. La présence de l'hologramme de Vincent résume à lui seul l'épisode : une idée intéressante très mal exploitée qui finit par agacer, laissant apparaître les défauts d'une série qui ne parvient plus à surprendre. Un gâchis regrettable qui remet en plus en cause la nature du couple entre Jack et Allison, la demande en mariage finale ne faisant que souligner l'incapacité des auteurs et des personnages à abuser des divertions pour résoudre les difficultés du récit. 

Comme l'arbre qui cache la foret, le danger de mort apparaît comme le seul moyen d'unir encore ce couple, constat triste et plutôt déprimant après quatre saisons. Plein d'amertume, ce voyage au fond de l'eau ne laissera pas un souvenir impérissable, épisode de remplissage qui possède comme seul mérite d'installer Zane dans son nouveau costume. Un changement intéressant, dernier espoir d'une série qui se retrouve confrontée à une panne d'inspiration majeure, incapable de renouer avec sa légèreté habituelle. 

 

J'aime : 

  •  le démarrage à Global Dynamics 
  •  les comédiens très  bons, surtout Erica Cerra 

 

Je n'aime pas : 

  •  la dispute entre Jack et Allison mal écrite 
  •  les scènes entre Holly et Fargo sans intérêt 
  •  une mythologie qui ne va nulle part 
  •  la résolution très prévisible 

 

Note : 09 / 20 

Si Eureka possède encore un coefficient de sympathie grâce à des personnages attachants, cet épisode risque de fortement l'entamer, surtout concernant la relation désastreuse entre Carter et Allison. Mal écrit, sans surprise et assez fade, un épisode qui fait du remplissage avant de se noyer, la faute à une idée de départ bancale et mal pensée.

L'auteur

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