Critique : Eureka 5.12

Le 17 juillet 2012 à 20:13  |  ~ 7 minutes de lecture
Un avant-dernier épisode sympathique sous le signe du survival - horror qui met fin à l'intrigue concernant Holly.
Par sephja

Critique : Eureka 5.12

~ 7 minutes de lecture
Un avant-dernier épisode sympathique sous le signe du survival - horror qui met fin à l'intrigue concernant Holly.
Par sephja

Pour le bien commun

 

Allison découvre que certains habitants d'Eureka ont un comportement étrange, en particulier Jack, Henry et Jo, remplacés par des clones construit par Holly. L'objectif des NPC est de ramener tous les habitants dans la version virtuelle d'Eureka, afin d'assurer la sécurité de la ville et de permettre de mener leur expérience en sécurité. Lorsque le double de Parrish apparaît, Zane comprend que les NPC ont bien l'intention de s'en prendre à toute la ville et pas seulement aux membres de l'Astraeus.

 

Résumé de la critique

 

Un épisode plaisant que l'on peut détailler ainsi :

  •  une intrigue qui joue la carte du survival
  •  une série qui aime jouer avec les clins d'oeil
  •  une saison qui prend enfin du sens
  •  le premier acte de la fin

 

Body's Snatchers

 

Pour ceux qui n'ont jamais vu « L'invasion des Profanateurs de sépulture » ou sa version avec Donald Sutherland, Body's Snatcher est un classique du survival où une personne seule doit survivre seule face à une communauté de convertis. Le plan d'Holly a fonctionné et Eureka est désormais une ville grouillante de NPC où les enlèvements et duplications sont devenues monnaie courante, tout le monde montrant trop de confiance dans le duo Jack – Andy. Très vite, il ne reste qu'Allison, Fargo, Zane et Parrish pour mettre fin aux plans de ce programme qui veut ramener toute la ville dans la dimension virtuelle.

La scène entre Allison et NPC-Jack est très réussie, le clone expliquant enfin et avec clarté leurs motivations consistants à assurer en priorité la sécurité des habitants de la ville, évitant le piège de l'ordinateur fou et incohérent. Il y a bien une logique dans cette histoire et cette saison, élément rassurant après plusieurs épisodes inégaux et dans l'ensemble assez moyens, cet épisode justifiant certains choix artistiques. L'ensemble est dynamique et le travail préparatoire effectué précédemment permet au récit d'éviter les explications inutiles, donnant un divertissement particulièrement efficace.

Certaines scènes comiques sont amusantes, les auteurs s'amusant à faire échouer un par un les tentatives pour mettre fin au plan diabolique des NPC, en particulier la partie concernant Parrish et Zane. Malheureusement, le scénario se double aussi de quelques grosses incohérences, entraîné par son envie de rendre hommage aux films du genre, Eureka affichant une dernière fois ses multiples influences. Sans génie, mais avec efficacité, un épisode qui clôt de la meilleure des manières une saison boiteuse, confrontant Jack et Allison à une ville d'Eureka sur le point de se transformer en prison.

 

La passion du genre fantastique

 

Difficile de ne pas sourire devant les clins d'oeil au film de Philip Kaufmann ou Robert Wise, les auteurs nous offrant une suite de séquences reposant sur le doute concernant l'identité de chacun des habitants. En convertissant Jo et Jack en premier, les auteurs ont bien calculé leurs affaires, la poussière qui coupe la ville du reste du monde renforçant le sentiment de paranoïa. Le final dans la cabane est un classique du genre, proposant un combat assez épique pour Carter tandis que toute la ville version NPC fond sur eux avec l'intention d'en découdre.

Le clin d'oeil à Star Wars de Parrish est formidable, donnant le ton d'un season finale intermédiaire qui multiplie les clins d'oeil et vient clore l'intrigue concernant Holly. En effet, à force de multiplier les références, les scénaristes commettent quelques bourdes dans la progression de l'histoire, révélant des bases assez fragiles que la saison aura vainement tenté de renforcer. Comme durant les épisodes précédents, la progression de l'intrigue est assez poussive, de nombreux passages proposant des coïncidences un peu trop opportunes, reprenant ici certains défauts de ce type de film.

Pour cet avant-dernier épisode d'Eureka, j'aurais aimé me montrer élogieux tant la série est liée à de bons souvenirs, cet épisode ayant le mérite de mettre en valeur la communauté d'Eureka en entier. Série adepte du recyclage malin, le show de Jaime Paglia confirme avec cet épisode la douleur dans laquelle s'est conçue cette saison, cherchant à mettre en valeur une season finale conceptuel légèrement trop ambitieux. Les comédiens sont heureusement très bons, en particulier Sally Richardson-Whitfield qui se tire très bien d'un rôle difficile à la Veronica Cartwright.

 

Une saison qui s'achève pour le mieux

 

Après avoir démarré avec l'enthousiasme du fan d'Eureka cette saison cinq, je déchantais assez vite tant les épisodes paraissaient inégaux et moribonds, donnant à plusieurs occasions l'impression de faire du remplissage. La séquence dans la cabane, la trahison d'Henry, la résurrection d'Holly, toute la saison semblait partir dans tous les sens, peinant à justifier certains points assez confus de cet épisode. Construite autour de cette seule intrigue, Eureka propose une conclusion satisfaisante, mais encore bien loin de l'ambition affichée par les scénaristes en début de saison.

En optant pour une mythologie qui reposait essentiellement sur les épaules d'Holly, le show s'est déséquilibré, montrant un intérêt excessif à un personnage secondaire au détriment des personnages principaux. Que la trahison d'Henry soit si peu mise en valeur prouve que l'on est dans le rafistolage de dernière minute, symbole d'une saison bancale et poussive qui aura peiné à trouver la bonne inspiration. En choisissant de tout miser sur le season final, les auteurs d'Eureka laissent le spectateur dans une situation délicate, le souvenir des épisodes précédents minimisant clairement les qualités de celui-ci.

La conclusion est malgré tout satisfaisante et le series finale à venir va pouvoir reposer sur une base nouvelle, pour pouvoir conclure en beauté l'aventure Eureka avec nostalgie lors du double épisode de la semaine prochaine. L'occasion pour les scénaristes de s'offrir une dernière fantaisie avant la fermeture définitive, d'affirmer une fois de plus cette liberté de ton et cette passion pour l'esprit pionnier. Un épisode concept qui ne valait pas d'y dédier toute une saison, mais se révèle vraiment plaisant, puisant une nouvelle fois ses références dans les classiques du cinéma du siècle précédent.

 

The End... next week

 

Si la saison ne fut pas transcendante, elle permet malgré tout de ressentir l'envie des auteurs de ne pas abandonner une ville grâce à laquelle ils auront pu jouer aux savants fous avec délectation. Très attachés à leurs personnages, les scénaristes montrent une certaine nostalgie à l'instant de finir, refusant de croire à une fin annoncée qui aura amené un réel manque de sérénité à cette saison. Cherchant à trop bien faire, les auteurs auront échoué à offrir le climax espéré, mais retrouve ce charme particulier à la série, annonçant un ultime épisode intriguant sous le signe de la soif de liberté.

En conclusion, un épisode qui met fin avec pas mal de réussite à l'intrigue d'Holly et fournit un joli clin d'oeil aux films de genre du survival – horror, justifiant certaines orientations de cette saison globalement inégale. Trop rafistolé, cet épisode ne parvient pas à convaincre pleinement, mais fournit un bon divertissement, avec un hommage appuyé et amusant à Body's Snatchers. Seul regret, les nombreuses incohérences qui viennent nuire à la qualité de l'ensemble, l'épisode reposant un peu trop sur la force de conviction des comédiens.

 

J'aime :

  •  le clin d'oeil aux « Profanateurs de Sépulture »
  •  les comédiens très bons
  •  le final assez épique

 

Je n'aime pas :

  •  des grosses incohérences
  •  le personnage de Holly qui redevient assez anecdotique

 

Note : 13 / 20

Après une saison en demi-teinte, Eureka nous offre une conclusion plutôt réussie, avec un clin d'oeil plaisant aux films de survival où l'individu doit survivre contre la communauté. Une bonne idée qui donne le ton d'un épisode trop rafistolé pour être crédible,  donnant quelques invraisemblances regrettables.

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...
Image Eureka
14.52
12.47
12.67

Derniers articles sur la saison

Critique : Eureka 5.13

Un ultime épisode très classique et sans surprise qui privilégie la nostalgie alors que toute la ville s'apprête à déménager.

Critique : Eureka 5.06

Un épisode de transition intéressant, mais qui n'arrive jamais à passionner vraiment à cause d'un déroulement beaucoup trop prévisible.

Critique : Eureka 5.07

Un épisode qui part d'une bonne idée, mais dont l'écriture est beaucoup trop approximative pour convaincre.