Critique : Fairly Legal 1.05

Le 27 juin 2011 à 14:31  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode sympathique porté par une certaine bonne humeur et une intrigue rythmée et amusante. Au programme, un changement d'identité problématique, Justin confronté à un nudiste et une mythologie au point mort.
Par sephja

Critique : Fairly Legal 1.05

~ 5 minutes de lecture
Episode sympathique porté par une certaine bonne humeur et une intrigue rythmée et amusante. Au programme, un changement d'identité problématique, Justin confronté à un nudiste et une mythologie au point mort.
Par sephja

Pitch peur du changement

Kate est confrontée au cas de la famille Neumeier dont le mari a été victime d'un accident de bus qui a engendré de nombreuses séquelles de type cérébrale. L'assurance, qui a déjà couvert les frais d'hospitalisation et de rééducation refuse de payer le montant du préjudice moral subi. Pendant ce temps, le sexfriend de Kate, Justin, ne supporte plus de devoir voir tous les matins son voisin nu à la fenêtre.

 

 

Un ton parfait pour Kate Reed

Si cet épisode reste aisément perfectible du point de vue de la structure, l'enthousiasme de Kate et sa spontanéité font merveille dans cette histoire qui ne cède jamais au mélodrame, permettant à Reed de se montrer sous son meilleur jour. L'apport de la médiation est intelligent dans cet affaire qui aurait sinon abouti à un drame pour le couple Neumeier. L'optimisme incroyable de Kate permet de changer la donne en révélant les non-dits tout en évitant l'humiliation d'un déballage en pleine salle d'audience.

Sarah Shahi en fait toujours un peu trop mais la légèreté de l'ensemble et la fraîcheur du ton permet de masquer les petites maladresses du scénario, comme la courte scène idiote avec les deux Dan. La manie de l'héroïne a toujours se mêler des affaires des autres s'avère particulièrement pénible lorsque le conflit ne nécessite pas sa présence explicite. Moins agressive envers sa belle-mère, Kate ne lui laisse qu'une place trop limitée, la storyline de Lauren se réduisant comme peau de chagrin ce qui entraine une réduction de la durée de l'épisode nécessaire, mais regrettable.

La mythologie sur David Smith, malgré la présence sympathique de Richard Dean Anderson, ne possède qu'un potentiel extrêmement limité et demeure trop vague pour être vraiment passionnante. La structure de la saison semble miser avant tout sur l'effet de surprise qui s'estompe peu à peu, sauvé par une énergie positive assez réjouissante. Misant trop sur son personnage principal, Fairly Legal peine à donner une vraie place aux autres personnages du show, Léonardo ne profitant comme Lauren que d'une exposition très limitée.

 

Justin et l'importance du travail préparatoire dans une série



Passant du personnage comique au registre dramatique, Michael Trucco est depuis le début de la saison utilisé à toutes les sauces provoquant un manque de lisibilité flagrant de son personnage. Trouvant petit à petit son équilibre en tant que sexfriend de l'héroïne, le brillant procureur subit les humiliations de Kate qui n'aide pas à lui donner un vrai charisme. Ici, sa séquence humoristique est très réussie car elle permet à Kate de s'immiscer plus dans la vie de son amant, faisant d'eux un couple assez crédible. 

Pas assez préparée en amont, la série paye le prix du manque d'assurance des scénaristes qui ne savent clairement pas où ils vont. Pour une chaîne comme USA, ce genre de pratique est plus que surprenante, voire même carrément un peu honteux, et témoigne des vraies difficultés de Fairly Legal. L'enrobage a beau être charmant et sympathique, les scénaristes n'ont clairement aucune idée de l'orientation à prendre, jouant de manière flagrante la montre lors d'une scène finale pathétique.

Cette incapacité à donner un vrai souffle à la série coûtera sa place à Michael Sardo qui s'est fait remplacer en tant que showrunner en vu de la saison deux. Et personne ne s'en plaindra, vu le potentiel gâché de la série.

 

La scène de réconciliation en trop

A force de chercher perpétuellement à régler tous les problèmes, Kate devient particulièrement pénible lorsque les conflits en question consistent à résoudre de petits problèmes sans rapport avec l'intrigue. Ici, il est question d'une histoire de déjeuners volés totalement hors sujet qui vient couper l'élan positif de l'épisode, insistant une fois de trop sur cette philosophie du "gagnant-gagnant" aux allures de supercherie . Car si ces petites séquences se justifiaient en début de saison, leur apport est maintenant quasi nul, comme un tic agaçant dont les créateurs ne parviennent pas à se défaire. 

Convaincu de la nécessité d'enfoncer le clou sur le thème de l'importance de la négociation pour vivre ensemble, les créateurs de Fairly Legal semblent par contre beaucoup moins pressés de développer un quelconque fil rouge. Bloqué depuis le commencement du show à répéter le même schéma, la série assène sa philosophie avec trop de lourdeurs pour vraiment convaincre, donnant de plus en plus l'impression de se répéter de manière particulièrement agaçante. 

Fairly Legal est ainsi, à la fois sympathique et réjouissant grâce à son casting impeccable et ses intrigues légères, mais aussi exaspérante par sa manie d'enfoncer des portes ouvertes et de donner clairement l'impression d'ignorer où elle va. 

 

J'aime : 

  •  une bonne intrigue sur l'identité et l'importance de savoir accepter le changement 
  •  Sarah Shahi en bonne forme 
  •  l'intrigue avec Michael Trucco plutôt drôle 

 

Je n'aime pas : 

  •  une mythologie limité au strict minimum 
  •  la scène de réconciliation des deux Dan 
  •  le manque de cohérence entre les épisodes

 

Note : 13 / 20 

Un bon épisode qui permet de voir les nombreuses qualités de Fairly Legal, les comédiens faisant preuve d'une bonne humeur contagieuse. Seulement, Michael Sardo peine à masquer la minceur d'une mythologie fantomatique et quasi-inexistante. 

L'auteur

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