Encore des métamorphes
Les métamorphes constituent cette saison le gros fil rouge de l'histoire, le tout mêlé au personnage énigmatique de Robert David Jones. Si la multiplication de métamorphes pouvait ne pas laisser présager que du bon, il faut avouer que les scénaristes s'en sortent plutôt bien, proposant des enquêtes ayant des allures de stand alone mais qui sont finalement très bien incorporés au scénario.
Il est intéressant de voir que les métamorphes ont un côté humain qui était difficilement décelable jusque lors. Pour autant il voue une sorte de culte envers leur créateur alors que celui-ci s'en fiche éperdument de ce qui peuvent leur arriver. J'avoue avoir du mal à comprendre où on désire en venir avec ces sortes de robot, le principe de caméléon était fun au début mais s'essouffle de plus en plus.
L'enquête de l'épisode est assez rythmé, le tout ponctué par des blagues entre les personnages de la dimension rouge (quelle coquine cette rousse d'Olivia, Anna Torv est exceptionnelle !). J'ai beaucoup aimé voir le monde rouge en train d'évoluer dans le bon sens, les failles disparaissant peu à peu. On a plus cette sensation de chaos ambiant et de rivalité entre les deux mondes.
L'épisode de la semaine dernière renvoyait directement à la saison 1. Personnellement j'ai trouvé que celui là aussi mais au niveau de la forme : on nous repropose des scènes assez trash caractéristiques de la première saison. Ce n'est pas pour nous déplaire car le rendu est efficace et captivant.
Le fait que la Nina rouge se soit faite attraper est une bonne chose pour la suite des événements. Je reste persuadé qu'elle ainsi que Broyles rouge ne sont pas des métamorphes mais bel et bien les humains d'origine qui ont décidé de s'allier avec Jones. Ce n'est qu'une question de temps avant que Broyles soit démasqué et il paraît évident, si les scénaristes décident de retourner un peu chez les rouges, que la capture de Nina va apporter beaucoup de réponses aux nombreuses questions apparues depuis quelques mois.
Miam du trashy comme on l'affectionne !
Deux mondes à la fois si proches et si différents…
On ne cessera de le dire mais l’une des grandes réussites de la série est cette cohabitation entre le monde bleu et le monde rouge. Il est toujours amusant de comparer ces deux mondes ainsi que de révéler les différences notables. Par exemple dans la saison 3 on apprenait que le mouton était une espèce en voie de disparition. Certes ce n’est pas indispensable mais c’est ce genre de détails qui permet de donner de la crédibilité à cette dualité.
Dans cet épisode, outre l’aspect visuel coutumier, une nouvelle différence amusante pointe le bout de son nez. La dimension rouge ne connait pas Batman ! Ils connaissent à la place un superhéros nommé Mantis. Cette petite anecdote montre les disparités entre les deux mondes, et c’est bien entendu le parallélisme entre les deux Lincoln qui va accentuer ce point.
Pour être honnête je n’adhère pas trop au personnage de Lee bleu alors que j’aime beaucoup celui du monde rouge qui dégage un vrai charisme. Au final le Lee bleu m’a agréablement surpris durant tout cet épisode, il a réussi à s’imposer là où on ne l’attendait pas spécialement. Avec du recul je pense qu’il souffre de la comparaison avec Peter, d’ailleurs je l'ai souvent qualifier de sous Peter c’est dire.
L’association entre les deux Lee est donc une réussite et un des gros points forts de cet épisode. Le moment où il parle de leurs vies est très sympa et on se rend compte que malgré tout il y a de nombreux points communs entre les deux mondes. Il est pas mal question de déterminisme dans cette saison de Fringe et avec ces deux vies en parallèle on touche en plein dedans.
Au final on pourrait se demander si le Lincoln bleu ne devrait pas rester pour toujours dans le monde rouge, surtout vu la tournure des événements pour le Lee rouge. L'épisode retranscrit parfaitement la quête de l'identité pour Lee, le gars qui cherche sa place dans un système et qui est lâché peu à peu par les personnes qu'il aime (la scène du début avec Olivia qui ne se souvient plus de sa médaille est assez pathétiques pour lui). Pour le coup le parallélisme entre lui et le métamorphe est assez criant. Peut être que les scénaristes désirent éloigner le personnage petit à petit, se rendant compte qu'il était dispensable au show...
Deux Lee pour une Olivia... Il ne pourra en rester qu'un !
Pas de Peter ni de Walter et pourtant du bon Fringe !
J'ai longtemps cru (et je le crois encore un peu) que la réussite de la série passait nécessairement par le duo Walter/Peter tellement leur relation est à la fois drôle et touchante. Ces deux personnages sont d'une complémentarité exemplaire et Olivia permet de former une vraie famille comme Walter se surprend à les appeler. Et pourtant la série va nous (me) faire mentir en délaissant ses trois personnages principaux et en mettant sous les projecteurs le personnage un peu effacé de Lincoln.
Ces quarante minutes ont permis à ce personnage de développer un charisme et obtenir de l'épaisseur, chose qui avait échoué depuis plus d'une saison maintenant. Le personnage peut s'avérer intéressant pour la suite s'il parvient à s'intégrer comme il l'a fait en quelques minutes dans l'autre monde. En tout cas c'est un plaisir de remarquer que la série n'a pas besoin de se reposer sur trois uniques personnages pour sortir du contenu plus que correct.
Maintenant projetons nous un peu dans l'avenir. Cette fin de saison 4 me fait un peu penser à celle de la saison 3 dans sa conception : beaucoup de pistes dévoilées et un résultat plus qu'obscur. Pourquoi dis je beaucoup de pistes ? Car la série a un éventail de possibilités assez énormes encore : Jones bien sur, les métamorphes, September poursuivi par ses collègues, l'espèce d'arche de Noé avec les mutants, la mort annoncée d'Olivia. Que de possibilités et aucun moyen de deviner la dernière ligne droite de cette saison. En même temps, c'est ce qui fait le charme de la série !
La minute émotion de l'épisode
Pour conclure, Everything In Its Right Place porte très bien son nom. L'enquête s'avère au final être là pour le fond, c'est bien le personnage de Lee qui est au cœur de cet épisode. Peter ayant récupéré sa place définitivement, il semble être de trop et cet épisode le retranscrit parfaitement. Difficile de prédire l'avenir de notre Lee bleu mais en tout cas il aura livré une très bonne prestation durant ces 40 minutes !
J'ai aimé :
- les deux Lee
- être dans le monde rouge
- Olivia en rousse
- pas mal de scènes émouvantes réussies
J'ai pas aimé :
- une petite saturation de métamorphes
Note : 14/20