Critique : Game of Thrones 4.10

Le 19 juin 2014 à 08:16  |  ~ 15 minutes de lecture
Et ce fût la fin.
Par Scarch

Critique : Game of Thrones 4.10

~ 15 minutes de lecture
Et ce fût la fin.
Par Scarch

Comme il y a beaucoup de méchants sur Série-All, on a demandé au fanboy de service de faire un papier sur ce dernier épisode. Et vous vous en doutiez, ce fanboy, c’est moi. Mais, je vais quand même tenter de rester objectif pour dire un peu de mal quand même. Cette critique commencera d'ailleurs par le pire de l’épisode à mon sens pour finir sur ce qui fait de Game of Thrones une grande série (sisi). On va donc commencer par évacuer tout l’aspect technique de la chose : c’est propre, c’est beau, ça prend pas trop de risques, mais je m’en fous. Voilà, ça c’est fait.

 

 

7ème : Les dragons à sa maman

 

 

Daenerys a les yeux mouillés.

 

Et c’est Daenerys qui arrive en bas du classement des 7 arcs qui sont développés dans l’épisode. Il se peut que le sang des dragons ne coule pas dans mes veines, mais entre son dilemme sur la liberté opressante des affranchis et sa peine de coeur sur la liberté dangereuse de ses dragons, on s’ennuie ferme. On aurait largement pu se passer de dépenser des sous pour faire apparaitre les dragons si c’est juste pour montrer que ces derniers deviennent dangereux en grandissant et que ça lui fend le coeur (pôvrette) de devoir les tenir en laisse. La séquence de la petite fille cramée se suffisait amplement à elle-même.

La multiplication des scènes d’audience allourdit d'ailleurs considérablement la trame des épisodes et je rejoins ici certains points développés par les autres critiques de ce site : on brode, et si cela reste divertissant, c’est souvent maladroit. Surtout que les sujets développés dans cette trame sont survolés rapidement et ne débouchent jamais sur quoi que ce soit d’utile ou d’intéressant. Ici l’eunuque titillé par la jolie métisse, là les crucifiés qu’il faut détacher, et aujourd’hui les affranchis qui veulent se soumettre a nouveau. En une saison, nous aurons appris que Jorah est un traitre, que le mec qui a changé de tête est costaud et dévoué, que gouverner c’est pas si facile et que les dragons sont dangereux. Bof.

 

 

6ème : Elle descend de la Montagne…

 

 

Mais alors, mon fils est aussi mon gendre?

 

Un peu plus intéressantes mais tout aussi fades, les histoires de Cercei peinent à nous convaincre du bien-fondé de ses agissements. La lionne sort très (trop?) souvent ses griffes et j’ai personnellement du mal à saisir son entêtement a vouloir tout le temps faire n’importe quoi. La dame est fratricide avec l’un, incestueuse avec l’autre, la voilà maintenant prête à sacrifier ce qu’il lui reste de dignité pour pouvoir continuer de copuler ad vitam avec son frère tout en étant protégée par un catcheur qui va vraisemblablement perdre la moitié de ses deux neurones. Et même si je suis généralement friand du malaise que l’on peut ressentir face à la descente aux enfers d’un personnage, son côté auto-destructeur pathétique me laisse de marbre. Nous aurons donc appris dans cette trame que la vipère était venimeuse, que Tywin perd le controle et que Cersei n’a plus rien à perdre. Le tout sur le ton de la débandade des Lions qui perdent peu a peu de leur superbe…

 

 

5ème : Ma sauvageonne bien aimée

 

 

Le corbeau et la redhead

 

Ce sera le dernier arc dont je pourrais dire du mal. Si ce qu’il se passe au-delà du mur est épique (nous y reviendrons plus tard), les évènements qui se déroulent dans son enceinte ne font rien d’autre qu’enfoncer des portes ouvertes sur un ton solennel qui réhausse un peu l’intêrét de la chose. Je ne parviens pas à saisir l’intêret de la conversation entre Jon et barbe rousse, ni l’incinération qui suit. Ni pour le batard, ni pour le téléspectateur d’ailleurs. La séquence émotion pendant la bataille de l’épisode précédent était déjà bien assez lourde pour que l’on évite de revenir encore une fois sur les amours adolescents de John Snow avec la jolie redhead. Au final, cette séquence ne sert à rien d’autre qu’à nous montrer que c’est pas tous les jours facile d’être un corbeau mais, qu’il était prévenu et que cette histoire va le poursuivre toute sa vie, ou pas… Un gros blabla qui ne méritait pas tant de pellicule à mon sens.

 

4ème : Brann et les Argonautes.

 

 

C'est beau

 

Voilà une séquence qui commence à faire avancer les choses pour nos enfants perdus. Une petite scène de combat fort sympathique et de bonne facture pour une série TV : Cad qui meurt (oui, le petit rouquin ressemble beaucoup au webdesigner de Série-All), un tableau magnifique sur l’arbre et enfin quelques éclaircissements sur ce que sont Brann, le corbeau et l’arbre, on peut dire que l’on ne s’ennuie pas.

C’est une des séquences qu’il faut mettre en parallèle avec ce qu’il se passe chez les Lannisters. Lions et loups évoluent de manière inversement proportionnelle. La chute de l’un renvoie souvent a l’élévation de l’autre et inversement. Après la débandade Stark et l'ascension des Lannisters, la roue semble enfin tourner pour Bran ici, Sansa qui remet un gros pied dans les responsabilités nordiques (cf épisode 8) et Arya qui fait route vers son destin de Valar. Je ne sais pas a quoi va servir Bran une fois qu’il saura maitriser son pouvoir, et j’espère pour lui qu’il ne finira pas enchaîné à un arbre, aussi beau soit-il (l’arbre hein). En tout cas toute la scène des enfants était aussi divertissante qu’intéressante.

 

3ème : Sur le trône…

 

 

Tywin sur le trône

 

C’était attendu, Jaime a fini par se mouiller pour sauver Tyrion. Dans les deux séquences qui suivent, Peter Dinklage réussi là ou Kit Harrington (Jon Snow) et Emilia Clarke (Daenerys) ont échoué : il y a une vraie douleur qui se dégage de l’assasinat de Shae et on est pendu à son arbalète pendant le dialogue avec Tywin. Niveau émotion, notre nain préféré s’en sort donc parfaitement. Outre sa prestation, la confrontation avec son père est en parfait décalage avec tout ce que fut Tywin. Assassiné sur le trône par son fils nain, en perte totale de contrôle précédemment avec sa fille, puis dans sa tentative de manipulation sur Tyrion, Game of Thrones nous a montré comme il aime nous surprendre et il le fait parfaitement. Les images sont belles et puissantes, et le tout se termine par un magnifique plan de Varys méditant sur fond de coeurs reprenant A Song of Ice and Fire masquant à peine les cloches de Port Réal. Epique et transportant, comme les deux premières scènes de ce classement…

 

2ème : The King in everywhere !

 

 

Mance jette les armes

 

 

L’ouverture de l’épisode fait directement suite à la bataille de The Walkers on the Wall, l’épisode précédent. Jon Snow part à la rencontre de Mance, le “Roi au delà du mur” et les quelques mots qu’ils échangent sont un apéritif idéal pour ce final de saison. On y voit (ENFIN!!) Mance dialoguer et avoir la classe, on en apprend plus sur les géants. Chaque toast porté est d’autant plus savoureux que la mise en scène augmente la pression après chaque mot prononcé. Du très bon, donc, conclu par l’arrivée (ENFIN!!) de Stannis qui prend (ENFIN!!) une posture et des allures de Roi. La séquence entière est un sans faute. Du dialogue entre Mance et Jon, au dialogue entre Mance et Stannis, en passant par l’arrivée au galop de la cavalerie et le refus du roi des sauvageons de plier genou, tout est millimétré et savoureux. On retrouve encore une fois l’aspect épique évoqué précédemment dans cette critique. Une bouffée d’oxygène après plusieurs situatuations étriquées qui peinaient à laisser le show respirer. Encore une fois, Game of Thrones montre qu’il maîtrise son sujet. Cette arrivée au pas de charge et cette rencontre avec Mance auraient-elles été aussi jouissives si Mance et Stannis avaient fait l’objet d’autant d’anecdotes que Daenerys? A mon sens, les créateurs de la série et l’auteur maîtrisent parfaitement l’aspect démagogique du bon récit. Tout comme pour l’épisode The Moutain and the Viper, l’attente, voire l’ennui sont parfois nécessaire pour jouer sur les contrastes et nous mettre de grandes claques dans la gueule. Cette séquence d’ouverture et le vent de fraîcheur qu’elle apporte sur les trames du mur et de Stannis en sont la preuve.

 

1er : La bonne, la brute et la truande.

 

 

Arya qui a la classe

 

 

Une rencontre entre Brienne et Clégane, c’était inattendu (et pas dans le livre, par ailleurs). Un combat entre les deux l’était aussi et potentiellement jouissif. Cette séquence est ma préférée de l’épisode : elle réunit action, humour et émotion avec un dosage gastronomique. Rien à jeter encore une fois dans cette rencontre innopinée. Le dialogue, le vaudeville, le combat à l’épée, la rage de Brienne, l’agonie de Clégane, le regard d’Arya…. Rien. Comme à son habitude, Game of Thrones a passé une saison à nous faire aimer le Limier pour mieux nous l’enlever ensuite. Dans ce combat, je ne voulais pas qu’il y ait de gagnant car les deux personnages sont devenus particulièrement attachants depuis leurs chemins de croix. Brienne avec Jaime, Clégane avec Arya. La longue complainte de Sandor face au regard presque amusé d’Arya fait prendre une nouvelle envergure à la jeune fille et font passer son sadisme des précédentes scènes pour un entrainement. Mention spéciale dans cet épisode à la brillante interprétation de Maisie Williams dans cette seule scène d’observation. La demoiselle fait passer beaucoup de choses dans son regard.

 

 

Epique.

 

 

Ce final porte son nom à merveille. Les children Stark, légitimes ou non, arrivent à leur croisée des chemins, quand ceux des Lannister sont clairement ceux qui font pencher la balance familiale vers la débandade. S’il reste encore quelques scènes à jeter ou à la limite, à mettre dans une version longue uncut, l’épisode dans son ensemble est une réussite. L’aspect épique, servi par une bande son magnifique et toujours plus de moyens dans les effets spéciaux, est parfaitement maîtrisé et le show parvient toujours à nous maintenir en haleine, voire à nous frustrer totalement à chaque fin de saison. Les twists et cliffs sont savamment dosés et sur moi, la démagogie des scénaristes prend à 100%. Les épisodes de séries qui provoquent une certaine exaltation chez le téléspectateur sont rares et l’attente de la prochaine saison va être aussi longue que la dernière.

 

 

Bravo donc, et merci à Game of Thrones qui nous aura livré une autre saison soignée qui se termine, une fois n’est pas coutume, par un épisode plus épique et joussif que son prédécesseur. A l’année prochaine !

 

 

 

Ce que j’ai aimé :

 

  • Les dialogues.
  • L’aspect épique maîtrisé
  • Les musiques réorchestrées
  • Clégane et Brienne
  • Mance qui parle

 

 

Ce que je n’ai pas aimé :

 

  • Encore des scènes inutiles
  • Des petites maladresses techniques dans la scène avec les squelettes
  • Le jeu d’Emilia Clarke.

 

 

Note : 16/20

 

 


Bonus - Le Classement des épisodes de la Saison par les Rédacteurs :

 


1) Galax :

 

 

1- Episode 6 - The Laws of Gods and Men - Un épisode construit, très bien réalisé, aux intrigues secondaires étonnamment intéressantes. Game of Thrones à son haut niveau.

2- Episode 10 - The Children – Sans doute le meilleur final de la série. Du moins, le seul qui parvient à tout boucler proprement tout en nous prenant par surprise. J'aime.

3- Episode 9 - The Watchers on the Wall – Le petit frère de Blackwater qui partage la règle de l'unité pour représenter une bataille épique. L'intérêt psychologique est certes bien moins présent mais le show et l'émotion sont assurés.

4- Episode 2 - The Lion and the Rose – Grand représentant de la méthode pommade de Game of Thrones : le dernier acte au mariage est l'une des meilleurs scènes de la série mais le reste de l'épisode n'est pas suffisamment bon pour être placé plus haut dans mon classement.

5- Episode 4 - Oathkeeper – Un épisode qui parvient à diminuer l'aspect « fragmenté » de la série par des transitions intelligentes.

6- Episode 3 - Breaker of Chains – Après le Royal Wedding, cet épisode est la confirmation que cette saison aura été « Game of King's Landing ». Les autres storylines sont plus que passables.

7- Episode 5 - First of His Name – Le titre est ironique car cet épisode c'est clairement ce que la série fait dans 50% de ses épisodes : il y a du bon, il y a du mauvais, il y a surtout de l'ennui et des maladresses.

8. Episode 1 - Two Swords – Pilot tout mou du genou qui subit l'effet de lassitude de la série en plus de donner la désagréable impression que peu de choses ont changé depuis la Saison 3.

9. Episode 8 - The Mountain and the Viper – Non seulement c'était ennuyant, maladroit et très facile. Mais en plus, c'était mal fait. Trop, c'est trop.

10. Episode  7 - Mockinbird – A part le château de neige et Sansa, c'est Game of Thrones dans sa vacuité la plus totale.

 

 

 

2) Koss :

 

 

1. Episode 2 - The Lion and the Rose : George R. R. Martin en tête de cette saison pour la maitrise de son scénario et l'intelligence de son découpage. Un Whodunit parfait.

2. Episode 3 - Breaker of Chains :  Tywin Lannister nous donne une leçon de real politik. Ca tombe bien, c'est tout pile le genre de chose que j'aime dans Game Of Thrones. 

3. Episode 10 - The Children :  Je pensais que cet épisode allait me donner la réponse quant à la qualité de la saison. Et effectivement, l'épisode est bon. Mais il l'est, précisément parce que la saison n'est pas à la hauteur. 

4. Episode 6 - The Laws of Gods and Men : Game of Peter Dinklage.

5. Episode 9 - The Watchers on the Wall : Moi, j'aime la bagarre. Et vous ?

6. Episode 4 - Oathkeeper : L'apparition de Sir Bondisseur est la seule chose que j'ai retenu de cet épisode.

7. Episode 5 - First of His Name : L'impossible émancipation de Game Of Thrones par rapport à son matériel de base.

8. Episode 8 - The Mountain and the Viper : C'est bien la première fois que je vois un épisode de 45 minutes ne durer que 10 minutes. Pas de doute, que cela soit volontaire ou non, la série se fout de plus en plus de la gueule du spectateur.

9. Episode 1 - Two Swords : 50 minutes, c'est un peu long pour un résumé de la saison précedente.

10. Episode  7 -Mockinbird – L'épisode de la bascule. Le genre du moment qui confirme la chute indéniable de la série. Et heureusement que la scène de Sansa était là.


 

 

Allez, même si on a beaucoup tapé sur cette saison mais, on sera tous là l'année prochaine. A bientôt !

 

 


L'auteur

Commentaires

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Galax
Moi, je trouve que Daenery s'en est globalement bien tiré. C'était certes totalement mauvais dans le milieu de la saison dès qu'elle avait récupéré Meereen mais je n'ai rien contre ce final (c'était émouvant un minimum) et j'ai bien aimé le jeu d'Emilia Clarke ici. Par contre. "L’attente, voire l’ennui sont parfois nécessaire pour jouer sur les contrastes et nous mettre de grandes claques dans la gueule." Je t'avoue que la première fois que j'ai lu cette phrase, j'ai hésité entre éclater de rire ou pleurer. Attends, what ? Tu es juste en train de dire qu'il FAUT qu'on s'emmerde, qu'on s'ennuie et donc in fine qu'on voit les failles d'une intrigue (logique pure, l'Homme cherche à s'occuper avec ce qu'il a) juste pour renforcer l'effet des 5 dernières minutes de claques dans la gueule ? Là ça me révolte quoi. Comment font tous les films qui n'ont le droit qu'à une "chance" d'1h45 ? Comment font les autres épisodes de série qui arrivent à nous en envoyer du lourd à chaque épisode sans qu'on s'emmerde (vu ton expérience je pense quand même que tu as vu pas mal de bonnes séries) ? Il faut bien qu'elles gèrent. Si une scène, un rebondissement est réellement excellent (là je parle pas de l'arrivée de Stannis mais généralement dans la série), il n'y a pas besoin de forcer le contraste en rendant inutile et emmerdant ce qui précède. Au contraire ça ne fera que limiter l'effet, tu l'as dit toi même dans ta critique, les anecdotes c'est pas bénéfique dans cette série... Et alors prendre l'épisode The Moutain and the Viper comme exemple c'est le summum. En passant sur le fait que la scène finale est complètement bidon et rajoute du gore pour encore plus faire oublier l'épisode catastrophe qui précédait, bref en admettant que cette scène valait vraiment le coup... c'est un duel clé pour King's Landing qui se solde par deux morts (enfin apparemment). On est très bien capable de comprendre par nous-même qu'elle est importante, là en gros les scénaristes nous ont pris pour des cons et ça te plait ? Le pire c'est que ta phrase sonne comme une justification pour les épisodes comme ça. Du genre "la preuve qu'ils savent bien ce qu'ils font !" alors qu'ils meublent purement et simplement. J'avais déjà évoqué dans la critique que j'ai faite cette saison comment cette méthode de "je mets le paquet à la fin" c'est de la poudre aux yeux et c'est une marque de fainéantise de la part des scénaristes, mais je croyais que ça bernait les fans de manière inconsciente !... bah apparemment si toi tu t'en rends compte et que tu t'en satisfait, d'autres surement. Je pense par conséquent que les quelques autres (y compris moi) peuvent rêver pour voir les scénaristes un jour tenter de corriger leurs défauts. Bref je suis choqué et je crois que j'ai jamais autant été en désaccord sur une phrase qu'ici. Voilà. Bon malgré ça bravo pour cette critique, complète et très bien nuancée ; et mis à part Danny et la phrase de l'attente, je te rejoins sur beaucoup de choses. On pourra dire que dans son dernier acte, la quatrième saison de Game of Thrones aura envoyer du très lourd pour une série TV ! :)

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Scarch
Wow Galax, je ne voulais pas te révolter, mais merci d'avoir aussi bien argumenté. Donc je vais faire de même. Evidemment, je ne me ravi pas de scènes ennuyeuses dans un show. Si d'ailleurs une série ne propose que 5 minutes de scènes potables dans chaque épisode, je ne la regarde simplement pas (je suis devenu très selectif, mon activité sériphile se limite a Fargo, True detective, Game of Throne et... 24 (mais ça c'est surtout parce que ça nous vide le cerveau a ma femme et moi). Il faut donc mettre cette affirmation subjective en perspective. Lorsque tu dis qu'un film ne dispose que d'1h45 pour convaincre, je peux retourner l'argument en disant qu'un film peut se permettre de ne pas s'embarasser de suivre une trame qui DOIT s'étaler sur le long terme, et donc d'éviter toutes les broderies propres à l'univers télévisuel. Je t'avue que je n'ai pas (encore) lu le livre de Martin, mais je suis conscient qu'un show qui s'étale sur plusieurs années doit obligatoirement passer par un ventre mou tout en évitant de faire fuir le spectateur. Moi je trouve que les créateurs de cette série gèrent bien ce ventre mou justement en sachant doser ce ventre mou. On ne peut pas faire de l'épique et du passionnant dans chaque épisode, le tout réside dans la montée en tension et en pression, et cette montée passe par une partie ennuyante (je vais faire une comparaison douteuse : Dans un parc d'attraction comme Disneyland, la file d'attente fait parte de l'attraction elle-même. D'ou les décors, les animations qu'on y trouve. Ce ne sera jamais aussi bien que les looping qu'on fait ensuite, mais cette attente est nécessaire. Moi si j'allais a Disney et que je pouvais faire 45 fois le space mountain, le rollercoaster et autre truc a sensation dans la journée, ben je pense que je les apprécierais moins qu'après une longue attente. Fin de la comparaison douteuse.) Donc je n'excuse pas les scènes ennuyantes, mais je les sais necessaire parfois car propre à ce genre de show. Nous avons droit chaque saison a 10h de game of throne qui reprennent, si je n'm'abuse, la moitié d'un livre de Martin. Au cinéma, Peter Jakson disposait de 3h par bouqin dans LOTR. Il y a forcément des passages qui auraient été ennuyant visuellement qu'il a pu se permettre d'éviter. Ici, pour moi qui n'ai pas lu les livres, et si tant est que les épisodes suivent la trame des bouquins, je suis content d'avoir plus de détails sur les trames développées, et de coup, je suis content à la fin que l'on me balance une grosse scène bien démago fort bien gérée (je parle de the viper and the mountain). D'ou le fait que j'estime que si certains passages fonctionnent mieux que d'autres, c'est justement parce qu'on joue sur les contrastes et cette histoire, à mon sens (qui s'appelle d'ailleurs a song of ICE and FIRE) gère cela parfaitement. Et je ne partage pas ton point de vu sur la fin de l'épisode 8. Cinématographiquement, c'est parfaitement géré : Oberynn qui répète inlassablement you rape her, you murder her, you killed her children, pour que ça devienne lancinant, pour ça chauffe la salle, l'aspect idestructible de la montagne, les pirouettes, ça fonctionne comme une corrida (même si je déteste ça, mais niveau ambiance, ça a l'air de gérer) et le contraste de fin, justement repris par la montagne fait d'autant plus mouche que la brutalité de la conclusion jure avec la souplesse du combat. Voilà ce que j'en pense.

Avatar Galax
Galax
Merci de ta réponse rapide ! Alors déjà je reviendrais pas sur le duel d'Oberynn vu que je pense m'être déjà assez exprimé dessus dans ma critique. Et moi non plus j'ai pas lu les livres donc on peut pas aller bien loin sur ce terrain-là :p Simplement, je sais que la quatrième saison = le dernier quart du troisième bouquin et quelques chapitres du bouquin suivant. C'est là qu'on voit le problème : ils ont du remplir cette saison et ils ont dû le faire beaucoup plus que dans les autres. Je suis conscient qu'il y a des contraintes (d'ailleurs le rythme globalement très lent de la série depuis le pilot le prouve) à adapter une série de romans. Mais là ils ont juste mal géré leur scénario. J'ai bien aimé cette saison 4 malgré tout, je dirais qu'on a facilement 4 ou 5 très bons épisodes, mais c'était à mon avis le bon moment de changer de format ou de mieux gérer les intrigues. Soit, ils ont décidé de faire du meublage. Ca peut être bien fait. Mais la plupart du temps c'était juste affolant (les allers retours de Gilly, de la soeur de Theon, les promenades d'Arya et The Hound, les love story de Meereen...) et le pire c'est que contrairement aux autres saisons : - il y en a plus qu'avant, on peut compter. - on voit le potentiel gâché à côté. A Meereen, ç'aurait été bien plus intéressant d'axer sur les dragons et sur le départ de Jorah, par exemple. Et puis tant qu'à meubler dans des intrigues secondaires, ils pourraient un peu explorer la psychologie des personnages... C'est étrange de se dire qu'en 10 autres heures où on meuble souvent, ils n'ont réussi qu'a me faire attacher à un nouveau foutu personnage : Sansa. Disney. Très bon exemple. La queue à Disney c'est chiant. Alors quand j'y vais c'est parce que ma mère a des places avec son CE, c'est en hiver mais on ne fait pas la queue et crois moi, c'est bien mieux. Certes on préférera des attractions à d'autres, mais au moins chacune nous aura plus ou moins retourné. Alors oui, comme à Disney, comme la plupart de mes séries, j'adorerais préférer un épisode de Game of Thrones à un autre pour tel détail, tel élément de réalisation ou telle scène juste, et non parce que "dans l'un il se passe des choses géniales, dans l'autre on s'emmerde". Un juste dosage ne serait pas de refus ;)

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Freem
Outre le fait que les showrunners meublent sans arrêt avec plein de scènes mauvaises et inutiles, je trouve que le reste (ce qui est utile et devrait normalement être bon) a souvent été bâclé, ce qui me semble ne pas trop avoir été le cas les saisons précédentes.

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Koss
Assez d'accord avec Galax sur son 1er post, mais en moins virulent. Les vraies bonnes séries sont celles qui parviennent à construire des personnages cohérents sans ennuyer, sans perte de temps, sans remplissage dans des épisodes structurés qui se répondent les un aux autres. Force est de constater que Game of Thrones pêche complètement sur ce coté là.

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