Critique : Game of Thrones 1.03

Le 04 mai 2011 à 23:07  |  ~ 5 minutes de lecture
Game of Thrones poursuit sa très longue introduction. La semaine dernière elle avait approfondi ses personnages, c’est maintenant au tour du backround historique.

Critique : Game of Thrones 1.03

~ 5 minutes de lecture
Game of Thrones poursuit sa très longue introduction. La semaine dernière elle avait approfondi ses personnages, c’est maintenant au tour du backround historique.
Par Gouloudrouioul

Lord Eddard arrive à la capitale et prend ses marques en tant que Main du Roi. C’est l’occasion d’introduire quatre nouveaux personnages (et oui) : les conseillers de la Main. Pour l’instant, ils n’ont pas l’air de servir à grand-chose, mais je pense qu’ils vont prendre plus d’importance à mesure qu’on avance. Une conversation entre la Main du Roi et les conseillers permet de nous faire une idée sur la situation financière du royaume : malgré son apparente richesse, elle est en déficit de quelques millions. Voilà qui promet pour la suite, qui va sans doute voir Boromir se démener pour changer les choses.
A noter que je croise des acteurs de The Wire partout en ce moment, car l’excellent Aidan Gillen joue l’un des conseillers. C’est dur de le voir autrement qu’en figure politique de Baltimore. Mais je crois que je vais m’y faire.

 

 

On nous pose aussitôt le contexte, et au travers de nombreux dialogues on apprend qu’un roi d’autrefois appelé le Roi Fou a exécuté le père et le frère de Boromir, dans des circonstances qui nous sont encore assez floues. Pour faire justice, le blondinet l’a poignardé dans le dos. C’est de là que provient ce surnom « régicide » dont on l’affuble depuis le premier épisode.

Je dois vous avouer que j’ai dû me repasser la scène plusieurs fois avant de bien piger, parce que la discussion est quand même assez opaque. Au début j’ai cru que le blond avait tué le père de Boromir qui était roi et dont le frère était la Main du Roi. Si si, je vous assure.

Pendant ce temps là, le Roi mange et ressasse son glorieux passé. Son image de vieux monsieur bienveillant est par la même occasion détruite. Les scénaristes le présentent ici dans toute sa cruauté et son égocentrisme. Et tout d’un coup on se met à comprendre les Lannister, la situation se renverse. Eux qui étaient perçus comme étant les méchants comploteurs de service paraissent soudain plus ambigus et plus humains. Je pense qu’à cet instant-là de l’épisode, Jaime Lannister est devenu mon personnage préféré, suivi de près par le nain. J’applaudis au passage l’écriture dont ont bénéficié les différents protagonistes, aucun ne semble avoir été négligé, et tous sont dotés d'une véritable profondeur qui les éloignent des stéréotypes du genre.

 

 

Ainsi donc, ce royaume que l’on pensait riche et solide se révèle être un mensonge, un vieux gruyère troué de partout. Les soldats sont vieux, les caisses sont vides, le Roi n’est presque pas légitime… Ca commence à faire beaucoup. Mais en plus de cela l’hiver approche. Apparemment, pour eux, l’hiver n’est pas la sympathique saison où on s’offre des cadeaux, s’échange nos meilleurs vœux et où les bus ne passent pas. Non, c’est un hiver sanglant, où les monstres sortent, où les enfants meurent et où la famine règne.

Honnêtement je trouve la chose très bien trouvée, elle ajoute véritablement un gros plus au backround. La menace typique des nombreux romans de fantasy n’est cette fois-ci pas ancestrale et oubliée, mais arrive régulièrement, et les gens y sont tous habitués. Ce pessisimisme ambiant grandissant et l'hiver imminent me donnent beaucoup d’espoir quant à la suite, qui risque de satisfaire mon taux d'action épique.

 

 

Et en fait c’est tout. L’épisode s’emploie principalement à mettre en place la situation politique du royaume, un passage certes indispensable, mais dont on se dispenserait bien quand même. Fort heureusement, les scénaristes arrivent à rendre la chose très agréable à suivre, sans qu’on ne tombe jamais dans l’excès d’informations. Depuis le pilote, la série suit son cours, laisse au spectateur le temps de prendre en compte chacun des éléments qu’on lui donne, sans qu’il ne se sente surchargé. On aimerait qu’il y ait de l’action, que l’ensemble démarre, mais on ne peut pas s’empêcher de se dire à quel point cette longue introduction est obligatoire tant l’histoire de cet univers et de ses personnages semble riche. Et pourquoi se plaindre, quand ça ne semble pas rebuter les audiences ? La série est en effet en hausse de 0.2 de millions, ce qui est très bon signe.

Je finirais sur les décors qui n'ont jamais été aussi beaux. Le design de la capitale a bénéficié d'un soin du détail tout particulier, la moindre des pièces est ornée d'accessoires, de symboles et de tapisseries qui donnent une vraie vie à l'ensemble. L'ascension du mur par Jon Snow est aussi l'occasion de voir à quel point il est colossal. On sent vraiment toute la grandeur, tout l'ancienneté de la muraille. Je ne finis pas d'être soufflé par le travail effectué sur la série et le budget attribué.

 

J'ai aimé :

  • L'efficacité des scènes explicatives
  • L'hiver qui approche
  • Le développement des personnages
  • La beauté des décors


J'ai moins aimé :

  • La storyline de la blonde, pas très captivante
  • Peut être un peu trop dialogué


14/20

L'auteur

Commentaires

Avatar Puck
Puck
Je suis totalement d'accord. Tyrion, le nain, va devenir un personnage intéressant. Il l'est déjà en fait. Et moi non plus, je n'imagine pas le maire de Baltimore en grand argentier du roi ; mais je vais m'y faire. Quoi qu'il en soit, cette série est impressionnante. Vraiment.

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
Tyrion je l'adore, je crois que c'est le personnage le plus complexe de la série pour le moment, et comme tu le dis dans les commentaires ça va être très intéressant de voir comment il se débrouille déchiré entre deux camps. Mais alors tu l'as dit, Carcetti en argentier ça a du mal à passer quand même.

Image Game of Thrones
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