Ce qui se conçoit bien...
Avant de parler de l'épisode en lui-même, revenons quelques instants sur la situation tel qu'elle est décrite dans ce huitième épisode. Robert Baratheon étant mort, Joffrey a pris sa place, enfermant du même coup Eddard Stark pour trahison. Au sein du royaume les clans se forment et Robb, le fils d'Eddard, prépare un assaut contre la maison Lannister, aidé par d'autres clans dont les Greyjoy. Pendant ce temps, Tyrion s'est fâché avec le Val, gouverné par la sœur de la femme d'Eddard. Cette dernière et son royaume sont également en passe d'entrer en guerre contre les Lannister.
Du côté des Targaryen, Daenerys et son Khal progressent dans leur désir de vengeance et de conquête. N'ayant pas lu les livres, une hypothèse me taraude : au temps des dragons, ceux-ci étaient de plus en plus grands et forts au fur et à mesures que l'on se rapprochait du trône, si j'ai bien tout suivi. Si les œufs de Daenerys s'approchent du trône, peut-être que cela provoquera la renaissance des dragons ? En attendant d'avoir confirmation, je vais laisser mes fantasmes de geek au placard et poser les vrais questions :
Qui va s'allier au Khal qui vraisemblablement, ne sera pas assez puissant pour lutter contre les sept royaumes? (sauf si bien sur les dragons s'en mêlent... pardon.)
Ou va-t-on dans ce joyeux foutoir qui est en train de se préparer ? Parce qu'entre l'hiver qui arrive, la menace des marcheurs blancs et des géants, les morts qui reviennent à la vie, le Khal qui arrache des langues, les dragons qui m'excitent, et la guerre qui est déjà là, pardonnez-moi l'expression, mais ça va être un sacré bordel. Bref en ce moment, quand je regarde Game of Thrones, je vois Fernande, Léonore et Félicie en même temps.
...s'énonce clairement.
Game of Thrones, c'est un peu comme le Bolero de Ravel. Çà commence doucement, on est un peu perdu et perplexe mais on sent qu'il y a de la maîtrise, et on continue d'écouter/regarder. Et puis l'intensité augmente à chaque temps/épisode et on perçoit mieux les instruments/intrigues et leur subtilité. Quand on s'approche de la fin, on se dit que l'on va atteindre l'apogée au prochain cycle mais ce n'est jamais le cas, sans que cela soit désagréable. L'intensité augmente constamment et avec elle, le plaisir. Pour justifier cette comparaison un peu foireuse sur les bords, je dirais que cet épisode, dans sa noirceur, sa gravité et son intensité ressemble presque à un final de saison alors qu'il ne fait qu'annoncer un bouquet final épique. Il n'y a pas une seule seconde à jeter. Chaque scène est tantôt solennelle, tantôt violente mais sans surenchère. On admire, on aime, on hait, on jubile ou on est déçut et ce, sans aucune fausse note. Il n'y a même plus un interprète à jeter. Même le Khal, jusqu'ici mono-face et mono-expression m'a fait vibrer dans sa danse-de-l'arracheur-de-langue.
En dehors de la série en elle-même, je classe désormais sans avoir peur des mots monsieur R.R Martin au rang de génie de l'écriture. Toutes les intrigues s'imbriquent naturellement les unes avec les autres comme si l'histoire avait un pendant réel. Et comme si tout cela ne suffisait pas, il est impossible de prévoir ne serait-ce qu'un seul agissement, une seule réaction, et donc d'anticiper quoi que ce soit tant les personnages ont été travaillés jusqu'à maintenant. Je suis content de n'avoir jamais lu le livre pour bénéficier de mes surprises hebdomadaires, mais n'y voyez aucun blasphème, vous qui les avez lus : je m'empresserai de le faire une fois la série terminée et ce, grâce à HBO.
Je ne vois pas grand chose d'autre à dire car cet épisode frôle la perfection. Je m'en vais grignoter quelque chips télévisuelles en attendant la cote de bœuf de dimanche soir prochain.
Ce que j'aime :
- Z'aviez qu'a lire la critique (tout, mais alors, vraiment tout, y compris le générique)
Ce que je n'aime pas :
- Les choux de Bruxelles
Note : 17/20 (mais c'est vraiment parce que je sais que ça peut être encore mieux)