Critique : Grimm 1.04

Le 30 novembre 2011 à 09:06  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode visuellement réussi, mais narrativement assez pauvre.
Par sephja

Critique : Grimm 1.04

~ 7 minutes de lecture
Un épisode visuellement réussi, mais narrativement assez pauvre.
Par sephja

La chimie complexe du désir 

Le corps de Faith Collins est retrouvé sans vie sur un pont, portant sur elle des coupures qui vont mener les enquêteurs Burchkart et Griffin sur la piste d'un Bed and Breakfast tout proche des lieux du crime. Le propriétaire, M. Capra, semble être en apparence un homme très prévenant possédant un indéniable pouvoir de séduction sur ses clients, avant que le Grimm s'aperçoive qu'il s'agit en fait d'un monstre à l'apparence d'un bouc, le Ziegevolk.

 

Résumé de la critique  

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :

  •  un univers visuel surprenant et des acteurs convaincants 
  •  un scénario qui peine à s'installer et utilise Monroe pour faire du remplissage 
  •  des effets qui servent à masquer le manque de contenu du scénario 
  •  une intrigue mythologique simple et efficace

 

 

Un épisode esthétiquement réussi 

Si l'épisode va s'avérer au final pas réellement convaincant, le point qui semble le plus indiscutable concerne l'esthétique de l'ensemble, avec des images particulièrement soignées et travaillées. Le jardin du Bed and Breakfast est un décor surprenant, offrant un mélange de couleur qui ramène la série à cet aspect conte de fées délaissé par le précédent épisode. La photographie est aussi remarquable, comme le prouve les deux clichés qui montrent l'étonnant travail de composition des images dont profite Grimm. 

De même, les effets spéciaux sont un peu mieux intégrés, entre autre pour permettre la transition entre les scènes de comédie réaliste et les séquences de cascades. L'idée de transformer Patrick Fischler en monstre avant la scène de fuite est une astuce assez maligne pour éviter les soucis de doublure tout en appuyant le côté sauvage du personnage qui refuse de se laisser prendre au piège. Très mielleux et vraiment épatant, le comédien compose un personnage assez original qui laisse pendant un temps espérer le mieux pour l'épisode. 

Surtout que Hank est plutôt en forme pour une fois, s'impliquant fortement dans cet épisode où Nick va se retrouver plus en retrait avec Monroe. Esthétiquement irréprochable, l'épisode avait clairement toutes les cartes en main pour fournir un bon divertissement, mais va se heurter à un scénario maladroit qui va peiner à trouver une bonne dynamique.  

 

Une intrigue qui ne fonctionne pas

Si l'idée de départ est plutôt bonne, le scénario va beaucoup peiner à s'installer, l'intrigue sur la victime servant uniquement mettre les héros sur la piste de Capra. Si, habituellement, la série cherche à installer un doute pour préparer quelques retournements de situation, cet épisode va opter pour une solution assez simple, le méchant se dénonçant tout seul au Grimm. Tout va un peu trop vite, surtout que Hank suit pour une fois son collègue dans son raisonnement, laissant trente minutes pour les scénaristes à remplir du mieux possible. 

Le plus délicat va consister à intégrer Monroe qui va être parachuté là sans la moindre explication, les auteurs ne s'encombrant plus à chercher des excuses pour justifier sa présence. Le vrai problème va venir non pas du prétexte, mais de son absence d'utilité durant l'épisode, hormis fournir quelques scènes comiques reposant essentiellement sur le talent de S.W. Mitchell. La scène du bar est un bel exemple de remplissage flagrant, servant juste à fournir des intervalles à la scène d'effraction de Hank au sein de l'hôtel, sans créer de gros suspens. 

Bref, un scénario que l'on résumerait en deux lignes, mais qui va s'allonger sur quarante minutes grâce à une utilisation peu convaincante des personnages secondaires. L'identité des prisonnières ne sera qu'à peine esquissée au profit d'une description de la technique de drague du monstre, scène sans le moindre intérêt sauvée par la présence de Monroe.

 

 

Trop d'effets tuent l'effet 

Si un point agace dans cet épisode, c'est l'utilisation répétée et énervante d'une musique d'ambiance assez insupportable qui s'amuse à appuyer le moindre geste de Hank. Chaque mouvement, chaque changement de cadre entraine l'intervention d'une série de petites notes dramatiques dont l'objectif est de faire monter la tension. Et là, mettons nous d'accord, que ce type de musique souligne la découverte des victimes du monstre ne me dérange pas, mais que le réalisateur en colle partout à plusieurs reprises s'avère au bout d'un moment assez ridicule.

Qu'un coup de cymbale marque la rencontre du héros avec un monstre est compréhensible, la musique servant ici à marquer un climax de l'épisode. Mais le problème vient du fait que le coup de cymbale sert ici à marquer la rencontre de Hank avec un ... lapin. Non sérieux, une description courte s'impose : le héros franchit la barrière, se réceptionne mal et tombe nez à nez avec... TADADADAM(musique d'ambiance)... un lapin. Alors là, si du point de vue de l'angoisse, l'effet est nul, au niveau de l'humour, c'est un vrai régal.

Evidemment, j'exagère un peu, mais le directeur artistique a clairement la main lourde sur les effets sonores pour masquer le manque de contenu de son histoire. De même, le bavardage entre Nick et Juliette est totalement vain et peu crédible, le scénario de cette semaine nous offrant la définition idéale de "faire du remplissage".

 

Sacrée Maître Renard 

Pour compléter leur scénario plutôt mince, les scénaristes font intervenir un monstre venu pour régler son compte au Grimm, mais qui va retrouver face à lui le Capitaine Renard peu accueillant. L'occasion pour les scénaristes de développer ce personnage et, entre autre, sa place au sein de la hiérarchie des monstres qui hantent l'univers de Grimm. L'ensemble n'est pas très subtil, mais possède le mérite de donner une nouvelle dimension à ce personnage jusqu'ici plutôt vague au travers de deux scènes très théâtrales, mais plutôt efficaces.

En conclusion, un épisode qui propose beaucoup de séquences de remplissage, la faute à un scénario qui manque cruellement de rebondissements. Si l'aspect visuel est particulièrement bien soigné, les effets sonores à répétition polluent toute une partie de l'épisode et nuisent à sa crédibilité. Les comédiens tiennent heureusement plutôt bien leur personnage et apportent, dans le cas de Monroe, la touche d'humour indispensable qui empêchent l'intrigue de sombrer dans l'ennui, incapable de trouver des idées pour développer l'intrigue centrale. 

 

J'aime : 

  •  le rendu visuel superbe 
  •  le décor du jardin de Capra 
  •  Patrick Fischler impeccable 

 

Je n'aime pas : 

  •  un scénario famélique 
  •  les effets sonores à outrance 
  •  l'utilisation de l'argument financier pour justifier l'arrivée de Monroe 
  •  une intrigue chiche en rebondissement 

 

Note : 11 / 20 

Si le rendu visuel et le talent des comédiens permet d'adhérer dans un premier temps à cette intrigue, l'absence de matière du scénario va entraîner une série de séquence de remplissage assez pénible. Au final, un épisode inégal qui a le mérite de laisser le premier rôle à Hank tout en développant légèrement le personnage de Renard.

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