Critique : Grimm 1.07

Le 09 janvier 2012 à 05:19  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode intéressant par les thèmes qu'il développe, mais qui ne parvient pas à être vraisemblable à cause de personnages trop manichéens.
Par sephja

Critique : Grimm 1.07

~ 8 minutes de lecture
Un épisode intéressant par les thèmes qu'il développe, mais qui ne parvient pas à être vraisemblable à cause de personnages trop manichéens.
Par sephja

Raiponce version Grimm 

Le cadavre de Delmar Blake est retrouvé en pleine forêt, victime d'un assaillant mystérieux qui a volé toutes ses affaires sans montrer le moindre intérêt pour ses plantations illégales de cannabis. Les inspecteurs Griffin et Burkhardt découvrent sur place des cheveux qui se trouvent être ceux de Holly Clark, une jeune femme disparue une dizaine d'années auparavant. Nick l'aperçoit alors et demande aussitôt l'aide de Monroe pour la retrouver, la jeune fille étant une Butbagen. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode intéressant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une réflexion intéressante sur l'instinct et la nature des monstres 
  •  une bonne construction en parallèle entre la forêt et l'univers des hommes 
  •  un problème d'identité qui persiste 
  •  des qualités esthétiques indéniables 

 

 

L'homme n'est ni ange, ni bête, mais...

Pour son dernier épisode avant la pause, Grimm nous propose une intrigue qui reprend le principe de l'enfant sauvage, cette jeune fille se révélant être une jeune Butbagen obligée d'apprendre à survivre seule en pleine forêt. Racontant l'histoire de créatures à la frontière entre l'homme et la bête, la série propose d'explorer la limite entre la sauvagerie et l'humanité au travers de l'histoire de cette jeune fille obligée de survivre en milieu hostile. Dans l'univers superbe de ce décor remarquable, Holly a développé son côté animal au détriment de son humanité, poussant Nick à demander l'aide de Monroe pour la traquer. 

L'idée est originale et plutôt intelligente, à savoir opposer les créatures fantastiques de la série aux monstres bien réels et particulièrement humains qui vivent parmi nous. En optant pour une narration plus lente et maîtrisée, les auteurs de Grimm soulignent la profonde humanité de leurs créatures, définissant le mal par des actes plus que par une apparence. Seulement, ce changement de point de vue concernant les créatures va nécessiter de redéfinir la notion de Grimm, Nick ne pouvant pas être un simple chasseur sans morale. 

La série évolue, vacille sur ses bases et commence à se poser les bonnes questions, à savoir ce qui différencie le juste du mal aux yeux du héros. C'est l'humanité de cette Butbagen qui va lui permettre de choisir son camp, à savoir cette capacité à ressentir et à agir avec un certain respect pour l'univers qui l'entoure. Loin de la réputation des autres Grimm, Nick commence à imposer son style avec cet épisode, préférant suivre sa conscience en appliquant sa vision personnelle de la justice, à savoir juger les monstres sur leur humanité.

 

Un récit en parallèle plutôt efficace 

Le point vraiment intéressant de cet épisode concerne la gestion en parallèle des deux intrigues, Nick se chargeant de la partie en forêt pendant que Griffin hérite d'une enquête, les deux échangeant leurs informations pour faire avancer l'intrigue. Si l'enquête du jour possède des défauts sur lesquels je reviendrais plus tard, l'ensemble propose une belle association avec un Monroe qui trouve enfin sa place. La forêt devient un décor totalement fascinant qui fait basculer la série dans le fantastique complet, symbole des mystères de la nature qui constitue la base de la série. 

En tant que Grimm, Nick se montre un peu plus actif ce qui n'est pas pour déplaire, tout comme Monroe qui gagne à être concerné par les évènements à l'écran. L'ensemble est maladroit, un peu trop facile, mais peut servir d'épisode fondateur pour un duo jusqu'ici peu efficace et pas toujours très complémentaire. Mais la bonne idée a été d'inscrire cette traque en forêt en parallèle d'une enquête bien réelle sur la disparition d'une jeune fille des années auparavant. Celle-ci sera géré par Griffin, utilisant comme adjoint le sergent Wu, Reggie Lee imposant tranquillement son personnage plutôt attachant. 

Loin d'être parfait, l'épisode trouve un certain équilibre dans la conclusion à explorer les deux aspects de cette enquête, Griffin servant ici à installer un vrai enjeu à cette chasse en forêt. Pour la première fois, la série parvient à mêler assez efficacité le fonctionnement du copshow et son univers fantastique, donnant un résultat plaisant à suivre malgré l'absence totale de mythologie. Un standalone élégant et intéressant qui ne parvient pas à masquer certains errements, la faute à certains personnages ennuyeux et à un problème d'identité assez fort. 

 

 

C'est quoi un Grimm ?

Désolé Natas, je vais en venir à ce qui fâche, l'épisode étant loin d'être parfait, cumulant de nombreuses tares plus ou moins gênantes, comme un soucis important qui va toucher à la victime elle-même. Trop soucieux de nous faire prendre fait et cause pour la jeune enfant, les auteurs construisent des personnages masculins de chasseurs totalement clichés, signe d'un mépris total pour l'esprit d'auto-défense. Trop manichéen, cet épisode utilise ces deux frères pour justifier une scène finale clairement tirée par les cheveux...  pardon pour le jeu de mot.

Le vrai souci de cette série concerne surtout son identité, cherchant à créer un pont entre le réel et l'imaginaire qui ne parvient pas totalement à se mettre en place. Ici, les deux univers se confrontent, donnant une bonne base de départ à l'épisode, mais ne parviennent jamais à trouver cette homogénéité qui devrait donner de la cohérence à cet univers. Le problème vient donc de ce Grimm et de comprendre enfin quel est son rôle exact dans la série, l'évolution actuelle du show allant en contradiction totale avec le discours fondateur de sa Tante Marie.

La série évolue ce qui est bien, mais semble s'éloigner du principe de départ, à la recherche d'une forme idéale qui peine clairement à venir, le scénario de cette semaine se permettant de nombreuses facilités. Les évènements s'enchaînent un peu trop facilement, comme la confrontation rapide entre Nick et la jeune Butbagen pour orienter le scénario dans la direction voulue. Cherchant à peindre un portrait angélique de cette jeune femme, les auteurs de Grimm se montrent un peu trop manichéen, en particulier lors d'un final tire-larmes qui aurait gagné à plus de subtilité.

   

Une série esthétiquement superbe

Si le scénario de Grimm souffre beaucoup de sa schizophrénie, le show possède une qualité indéniable, en particulier dans cet épisode, à savoir une équipe créative qui fait le métier. Les décors sont impressionnants, la photographie très soignée et le soin apporté à certains détails particulièrement plaisants. Les effets spéciaux sont aussi mieux gérés, même si je ne peux m'empêcher de penser que Silas Weir Mitchell serait capable de donner un aspect inquiétant à son personnage sans l'aide des effets numériques. 

En conclusion, un bon épisode qui propose une construction en parallèle efficace entre l'univers imaginaire et une enquête pour rapt assez classique. En opposant une jeune créature à des monstres bien humains, la série pose le Grimm non plus comme un chasseur de créatures surnaturelles, mais comme un redresseur de tort qui suit ses propres convictions ce qui n'est pas pour déplaire. S'éloignant de son concept de départ, la série trouve lentement et un peu péniblement son style, en espérant que les prochains épisodes se montreront un peu moins manichéen dans l'opposition entre les hommes et les monstres. 

 

J'aime :

  •  la direction artistique impeccable 
  •  le principe de se poser la question concernant l'humanité des monstres 
  •  le parallèle entre les deux intrigues qui fonctionne bien 

 

Je n'aime pas : 

  •  un peu trop manichéen 
  •  une série qui peine à imposer une identité claire 
  •  quelques facilités dans la progression de l'histoire 

 

Note : 12 / 20 

Un bon épisode de Grimm qui profite d'une mise en scène élégante et de décors somptueux pour raconter l'histoire d'une enfant sauvage un peu particulière. Le duo Nick - Monroe fonctionne pour le mieux, au sein d'une intrigue souvent trop manichéenne pour être vraiment crédible, dans une série en quête d'identité.

L'auteur

Commentaires

Avatar Natas
Natas
Super ta critique ! j'ai bien aimé l'épisode, même si je suis d'accord avec toi pour la facilité du scénario et le coté manichéen, mais bon des fois suis un peu marshmallow devant les séries, lol ! Évidemment je suis entièrement de ton avis pour les points positifs... Pas tant pour tous pour les points déplaisants, mais j'apprécie de les lire justement parce que je n'arrive pas encore à être tout à fait objective... surtout quand on parle de Nick ! C'est ça que j'aime dans ce petit Grimm, malgré sa destinée de killer décrit par les monstres comme aussi inhumains qu'il sont censé l'être, il agit comme bon lui semble et ne fait pas bêtement ce que certains attendent de lui ! Je trouve justement sympa et original qu'on le laisse découvrir plutôt qu'on nous rabâche avec des traditions de Grimm moralisatrice comme dans la plupart des séries fantastiques. Bien sûr j'ai hâte d'avoir plus d'éléments mythologique, mais je fais confiance, rien qu'à voir la caravane j'imagine que Grimm à plein de choses à nous dévoiler ! Je sais pas quand reprend la série, mais rendez vous pour le 108 ! (?)

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sephja
vendredi normalement

Image Grimm
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12.28

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