Critique : Grimm 1.08

Le 16 janvier 2012 à 06:02  |  ~ 7 minutes de lecture
Une bonne reprise pour Grimm avec un épisode qui confronte Nick à un monstre particulièrement violent..
Par sephja

Critique : Grimm 1.08

~ 7 minutes de lecture
Une bonne reprise pour Grimm avec un épisode qui confronte Nick à un monstre particulièrement violent..
Par sephja

Un ogre terrifiant 

Oleg Stark est un homme d'une nature violente, doté d'une corpulence hors norme qui le rend d'autant plus dangereux, ses os et sa peau étant bien plus épais que la moyenne. Condamné à une centaine d'années de prison pour meurtre, il s'évade et revient se venger auprès de ceux qui sont à l'origine de sa condamnation, dont un juge que Nick et Hank retrouve mort. Le Grimm comprend alors que ce repris de justice est en fait un Siegbarste et compte bien s'en prendre à Griffin, l'homme qui l'a arrêté des années auparavant.

 

Résumé de la critique 

Un épisode plutôt sympathique que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un Grimm en confrontation directe avec une créature
  •  une utilisation de Monroe intéressante sans être convaincante  
  •  un duo Griffin - Renard inégal
  •  un monstre qui sort de la routine 

 

 

Nick Burkhardt, 30 % Grimm, 70 % flic

Avec la pause des vacances, Grimm a eu le temps d'élaborer un épisode qui sort un peu de la routine, confrontant le héros à un monstre massif et particulièrement inquiétant. Oleg Stark est un Siegbarste, une brute invulnérable que personne ne peut terrasser avec des armes conventionnelles, obligeant Nick à recourir à des moyens plus en accord avec sa nature de Grimm. Le show sort des sentiers battus, composant avec une créature particulièrement cruelle qui va obliger Nick à découvrir que la nécessite peut faire loi, même quand la morale n'est pas totalement du côté du héros. 

Pour le Grimm, il s'agit d'un baptême du feu, l'occasion d'affronter un monstre vraiment agressif et de construire son image de héros. Surtout que celui-ci semble en avoir après son coéquipier, Griffin étant l'homme qui l'a arrêté la première fois, poussant l'ogre à l'affronter pour pouvoir le déloger. Si l'idée de départ est bonne, la façon dont le meurtrier conçoit chaque crime comme un jeu de piste est une grosse facilité, moyennement cohérente avec le portrait qu'il est fait du meurtrier et son style direct et brutal. 

Au final, une histoire simple et divertissante qui abandonne un peu de son identité de cop show pour miser sur la lutte entre le Grimm et ce monstre imposant. Pour l'aider, il pourra compter sur un Monroe toujours un peu trop serviable, la relation entre lui et Nick passant à un stade supérieur sans pour autant parvenir réellement à convaincre, malgré la bonne prestation des comédiens. 

 

La bête et le Grimm 

Cet épisode donne surtout l'occasion aux auteurs d'utiliser Monroe de deux manières différentes, l'amitié entre lui et Nick se mettant graduellement en place, même si les causes profondes restent toujours aussi confuses. L'idée de la montre pour donner une piste à Nick est amusante, mais un peu trop facile, donnant l'impression que les scénaristes l'ont placé là juste pour pouvoir se servir la passion particulière de ce personnage. Le problème va venir du fait que ce type d'astuce est à usage unique, sans quoi la ficelle narrative pour impliquer Monroe deviendra vite un peu trop apparente. 

Le final de l'épisode va donner une place un peu plus particulière au méchant loup, Silas Weir Mitchell essayant d'accomplir la volonté d'un Grimm réduit à l'impuissance. Faire ainsi passer un personnage d'un rôle secondaire à une place de héros est à la fois culotté et un peu suicidaire, Nick apparaissant comme trop faible pour se confronter à ses créatures. La question de la place du héros se pose de plus en plus tant le poste de personnage principal échappe de plus en plus au détective Burkhardt qui est loin d'imposer un vrai charisme 

Son affrontement avec la créature du jour confirme le manque d'impact de David Giuntoli sans pour autant nuire totalement à la qualité de l'épisode. La construction parait singulière, mais voir Monroe jouer au héros est plutôt plaisant, même si cela se fait au détriment du fonctionnement normal de la série. Une nouvelle confirmation de la nature singulière de Grimm qui essaie d'installer une dynamique de groupe plutôt que de mettre en avant un héros encore en gestation. 

 

 

Une partie enquête inégale 

Pendant que Nick cherche le point faible de la créature, l'enquête est laissée aux mains de Griffin et Renard, les deux policiers remontant la piste d'un tueur qui laisse des traces bien visibles. La première partie abuse du côté spectaculaire des meurtres, mais propose un duo efficace, Russel Hornsby et Sasha Roiz formant un duo assez convaincant. Le travail de police est bien mis en avant, même si ce premier acte semble avoir comme principal objectif de fournir aux spectateurs une dose de spectacle afin de s'assurer de sa fidélité.. 

La seconde partie est bien moins convaincante avec Renard qui empêche Griffin d'aller sur le terrain, passant l'enquête à Nick, offrant l'occasion d'explorer une caravane peu exploitée jusqu'ici. Le refus de Griffin de rester en place est un peu trop prévisible, ramenant la série sur un schéma assez classique, même s'il aurait paru plus logique d'inverser la situation. Avec Nick dans le rôle de la proie et Hank au tapis, Grimm aurait confirmé une certaine hiérarchie entre les personnages, donnant un final une dimension supplémentaire. 

Les qualités visuelles du show sont en tout cas toujours bien présentes, avec une photographie superbe et une réalisation particulièrement soignée. En sortant de la routine des monstres animaux, Grimm revient aux contes pour un épisode plaisant et plus en accord avec le pitch initial de la série. L'occasion de montrer la capacité des auteurs à développer un épisode au format différent fonctionnant sur le principe de la confrontation.

 

Un monstre qui sort de la routine 

Habituellement, les créatures de Grimm se cachent, masquant leur identité pour pouvoir se fondre dans la masse et s'intégrer parmi les êtres humains. Associé à des animaux, toutes possédaient des caractéristiques en rapport avec sa nature profonde, à la différence de celui-ci qui est uniquement associé à une figure classique du conte : l'ogre. Eric Edelstein fournit une interprétation amusante, bien dans l'esprit d'un show qui oscille fréquemment entre une volonté de réalisme et un univers très théâtral. 

En conclusion, un épisode dynamique et intéressant qui sort la série de sa routine et fournit une opposition de poids à un Grimm pas encore très convaincant. Plus sombre, la série possède toujours des qualités esthétiques indéniables au service d'une intrigue bien construite, mais au final assez discutable du point de vue de la mise en valeur du héros. Toujours à la recherche d'une intrigue fondatrice, les auteurs proposent un épisode qui confronte le trio vedette à une créature violente et brutale, les obligeant à se battre sans pouvoir se refugier derrière la loi. 

 

J'aime : 

  •  un démarrage dynamique et intéressant 
  •  une créature plutôt convaincante 
  •  un visuel toujours très soigné 

 

Je n'aime pas : 

  •  un héros qui peine à s'imposer 
  •  un début qui abuse de certains effets dramatiques

 

Note : 13 / 20 

Un bon retour pour Grimm après la prose de Noël avec l'arrivée d'un ogre particulièrement agressif qui en veut personnellement à l'inspecteur Griffin. L'ensemble est assez divertissant malgré un héros qui peine toujours à s'imposer, relégué au second rang lors d'un final qui pose la question de savoir à quel camp appartient vraiment Monroe.

L'auteur

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Image Grimm
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13.06

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