Arachnophobie
Lena est une femme mystérieuse et ravissante qui s'arrange pour séduire des hommes avant de les utiliser comme festin en absorbant leurs organes internes. Nick va vite découvrir que les crimes sont le fait Wesen, une veuve noire au propre comme au figuré qu'il va devoir empêcher de nuire avant qu'elle ait tuée sa troisième victime. De plus, le détective Burkhardt doit aussi faire face à des enfants qui s'amusent à jeter des oeufs sur sa maison.
Résumé de la critique
Un épisode assez moyen que l'on peut détailler ainsi :
- un monstre du jour plutôt convaincant
- la relation intéressante entre le Grimm et les monstres
- un scénario un peu mince qui fait du remplissage
- des comédiens plus décontractés
Savoir déguster les hommes
Grimm revient sur un format classique avec cet épisode tournant autour d'une créature plutôt dangereuse, une femme-araignée, ou Wesen, qui sème deux cadavres sur son chemin. Les crimes sont spectaculairement dégoûtants, occasion de souligner la qualité des maquillages qui font partie du charme de la série. C'est ce genre de détail qui fait l'intérêt de Grimm, ainsi que le choix convaincant d'Amy Acker qui offre une prestation impeccable dans le rôle du monstre du jour, première intrusion des anciens d'Angel dans la série.
Lena est donc une créature en apparence violente et brutale, mais qui va permettre aux auteurs de souligner leur volonté de justifier la violence des monstres par la nécessité. Certains pourraient voir un ton de reproche dans cette phrase, mais il s'agit en fait d'une qualité de ce show, à savoir sa capacité à proposer des personnages ambigus qui sortent des limites d'une vision simpliste du bien et du mal. Ici, la prédatrice est aussi une mère de famille exemplaire et sociable une fois ses instincts primaires assouvis, faiblesse bien humaine liée intelligemment à un péché, à savoir ici la luxure.
Refuser de vieillir est un réflexe compréhensible qui donne une vraie humanité à cette créature et son caractère toujours aussi intéressant à Grimm, un show qui refuse les jugements simplistes. Le héros s'interdit toujours de ne pas tuer les monstres, imposant une vision profondément morale de sa tâche, pendant qu'il noue des liens avec les monstres les moins agressifs de son voisinage.
Un héros avec un vrai sens moral
Si les héros des séries télévisées des années 2000 ont fréquemment montré qu'il pouvait remettre en cause la moralité, Nick affiche une droiture sincère et intéressante en cherchant perpétuellement à se placer dans le cadre de la loi. Ainsi, il donne au show sa singularité par rapport avec les séries fantastiques actuelles où d'autres héros ont délaissé ce type d'interrogation, au risque de perdre de vue les vraies raisons de leur combat. Par son badge et l'importance qu'il donne au respect de la loi, Nick est un héros dans le sens le plus classique du terme, affichant petit à petit une décontraction par rapport à ces visions particulièrement bénéfique.
C'est du point de vue des personnages que le show a le mieux réussi cette seconde partie de saison, avec une Juliette qui a définitivement trouvé sa place et des apparitions de Monroe assez réjouissantes. Loin de la rigidité des premiers épisodes, Grimm s'inscrit dans une routine assez claire qui lui permet de fournir un divertissement plutôt plaisant, malgré un dernier acte qui peine toujours autant à convaincre. Le vrai problème de la série vient du fait qu'avec son refus de faire usage de la force, le détective Burkhardt oblige les scénaristes à sortir à chaque fois une astuce pour piéger le prédateur du jour.
Si le coup de la toile est assez amusant, il vient clore sans éclat un climax assez moyen et laisse une impression d'acte manqué, comme si le Grimm n'avait pas fait son travail. Surtout que l'intrigue du jour est loin d'être parfaite, posant de nombreux problèmes dans la progression de la narration, la faute à un démarrage trop rapide et un second acte qui sert avant tout à faire du remplissage.
Un scénario qui tourne en rond
Le vrai problème de cet épisode de Grimm réside dans son rythme, à savoir que la jeune femme doit se presser de tuer trois hommes, achevant du coup les deux premiers dès le premier acte. Les évènements s'enchaînent vite, surtout que l'enquête de Nick est vite limité par l'absence totale de piste concrète, jusqu'à la découverte miraculeuse de la montre. Mal gérés, les enchaînements sonnent un peu faux et une fois la famille identifiée, Nick n'a aucun problème à démasquer le vrai coupable, obligeant les auteurs à compléter le scénario par des séquences décoratives.
Certes, la rencontre avec Charlotte n'a rien de déplaisant, mais ses explications sont justes un moyen d'éviter de passer par l'habituelle lecture de livres impersonnels de sa tante. En passant, le travail de l'équipe artistique dans l'élaboration de ceux-ci est assez remarquable, confirmant le soin apporté au rendu visuel de la série. Mais le fait de comprendre les Wesen s'avère trop inutile dans leur capture, la scène finale se limitant à une course poursuite assez classique, ne tirant jamais profit de ces séquences descriptives qui auraient dû servir à donner le point faible de la créature.
Au final, les différents éléments de l'enquête sont trop parachutés, donnant l'impression d'une enquête fléché avec un manque flagrant d'utilité des personnages secondaires. L'ensemble reste élégant, mais le scénario manque clairement d'un peu plus d'élaboration pour convaincre vraiment, l'astuce de la montre miraculeuse laissant clairement un mauvais goût dans la bouche.
Un Grimm qui fait respecter la loi
Une scène originale et singulière va venir apporter un soupçon de changement dans la saison avec la rencontre entre Nick et ses voisins trop curieux. En position de force, le détective Burkhardt abandonne pour une fois sa tenue de policier pour enfiler celui du croquemitaine, un Grimm qui s'amuse visiblement beaucoup à faire du bluff, donnant un ton enjoué à cette scène. L'occasion pour lui d'afficher un peu d'autorité, enfilant enfin à sa manière un costume qu'il lui reste encore à définir, processus où son amitié avec Monroe prendra toute son importance.
En conclusion, un bon épisode de Grimm qui confirme que le show est sur la bonne voie avec des personnages qui trouvent leur marque et une réalisation particulièrement élégante. Le monstre du jour, jouée par Amy Acker, est tout à fait convaincant, donnant un premier acte spectaculaire, avant un second acte moins convaincant qui va aligner les séquences décoratives passables. En particulier, l'idée de la montre est une facilité grossière et le manque de panache du final laisse une impression mitigée, preuve que la série n'est pas encore suffisamment aboutie du point de vue du script.
J'aime :
- un héros qui fait preuve d'un vrai sens moral
- les scènes avec Monroe
- le premier acte avec Amy Acker (nostalgie d'Angel)
Je n'aime pas :
- l'astuce de la montre pour orienter l'enquête
- le second acte qui fait du remplissage
- Griffin sous-employé
Note : 12 / 20
Un épisode qui démarre particulièrement bien, avec des qualités esthétiques indéniables, un univers particulièrement intéressant et des comédiens plutôt convaincants. Dommage par contre que la suite soit aussi peu inspirée avec surtout l'astuce de la montre qui m'est restée en travers de la gorge.