Critique : Grimm 1.12

Le 28 février 2012 à 05:04  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode plutôt intense du point de vue de l'intrigue, mais qui laisse un sentiment de frustration par certains aspects assez nébuleux.
Par sephja

Critique : Grimm 1.12

~ 7 minutes de lecture
Un épisode plutôt intense du point de vue de l'intrigue, mais qui laisse un sentiment de frustration par certains aspects assez nébuleux.
Par sephja

Combattre la bête 

Un couple est retrouvé mort, victime d'un tueur qui a laissé à la police une trace de son sang, l'identifiant comme Dimitri Skontos, un ancien repris de justice sorti depuis peu. La piste va les mener à son agent de probation Leo Traymor et à une salle de boxe où le jeune homme travaillait, où une rumeur circule sur l'existence de combats clandestins à mort. Pendant ce temps, Juliette se prépare pour son troisième anniversaire de vie en commun avec Nick.

 

Résumé de la critique

Un épisode agréable que l'on peut détailler ainsi :

  •  une intrigue dynamique et plaisante 
  •  une bonne utilisation des personnages 
  •  une intrigue à la mythologie très confuse 
  •  une violence qui masque un manque de contenu 

 

 

Se battre comme des chiens 

Pour cet épisode, Grimm fait le choix de proposer une intrigue assez barbare, abusant d'images chocs pour frapper les esprits. Ainsi, le personnage de Dimitri nous est introduit d'une manière assez étrange, meurtrier sauvage d'un couple d'inconnus, mais aussi victime de chasseur plutôt violent. Si l'idée de raconter la déshumanisation d'une créature est assez intéressant, le refus du scénario de donner du sens à son comportement bestial donne un final étrangement alambiqué où les auteurs vont peiner à clore l'intrigue, laissant un léger sentiment de déception. 

Pourtant, le rythme de l'intrigue est vraiment plaisant, avec une histoire sans aucun temps mort, offrant une construction en trois actes efficace avec un scénario en apparence particulièrement riche. L'acte d'exposition repose sur un duo Burkhardt - Griffin particulièrement complémentaire, pendant que les auteurs font l'effort d'intégrer de nombreuses intrigues secondaires pour donner du rythme à ce scénario. Ainsi le chef Renard hérite d'une position assez trouble et ambiguë, laissant espérer certaines avancées du point de vue mythologique qui ne vont jamais vraiment arriver. 

Le show a malgré tout réussi à trouver une vraie vitesse de croisière, possédant des personnages suffisamment convaincants et attachants pour donner un épisode particulièrement plein. Au-delà des qualités visuelles et esthétiques habituelles de la série, c'est la gestion des personnages et de leur implication dans l'intrigue qui va être la qualité la plus remarquable de cet épisode, avec un Monroe à l'apport plus que décisif. 

 

Une bonne répartition des tâches

Point fort indéniable de l'épisode, la gestion des personnages est impeccable, chacun trouvant sa place au sein de l'intrigue, avec en particulier Monroe qui hérite du rôle de l'appât. Misant sur la popularité du personnage pour donner de l'enjeu à cette histoire, les scénaristes réussissent parfaitement à installer un enjeu fort, même si sa naïveté parait un peu excessive. Devant une intrigue sombre et plutôt cruelle, le choix de ce personnage comme narrateur s'avère payant, amenant une touche de légèreté dans un second acte assez cruel. 

Renard va hériter lui aussi d'une intrigue en parallèle avec un vrai potentiel, jouant un double jeu plutôt intéressant par rapport à Hank et Nick par ses liens avec le responsable de ces combats. L'occasion de dresser une hiérarchie au sein des monstres assez mal exploitée, la faute à un scénario qui accumule les non-dits, entraînant un sentiment de frustration particulièrement agaçant dans le dernier acte. Assez intense, Sasha Roiz confirme qu'il mérite d'être plus qu'un simple second rôle, son personnage possédant un vrai mystère qu'il serait bon d'exploiter.

Juliette est le dernier personnage à profiter d'un petit éclairage, avec un anniversaire qui va tourner au fiasco, opposant de nouveau la vie de couple de Nick et son activité en tant que Grimm. Trop prévisible, sa rancune semble vouloir pousser le personnage à remettre en cause sa relation de couple, préparant le terrain à un choix inévitable pour le héros. Une intrigue artificielle et légèrement hors sujet, mais qui laisse entrevoir une menace pour le détective Burkhardt qui semble peiner à gérer les différents aspects de sa vie.

 

 

Le danger à être trop nébuleux 

Si les deux premiers actes sont particulièrement réussis, cet épisode de Grimm est marqué par un final confus et peu convaincant, avec une scène de combat assez peu inspirée. Le problème vient d'un scénario qui ne parvient pas à placer d'autres enjeux que la survie de Monroe, les tenants de cette histoire restant particulièrement confus avec des combats très théâtraux certes, mais qui ne font pas vraiment avancer la série. Seule l'amitié entre Monroe et le Grimm sort renforcée de cette histoire, tout le reste restant beaucoup trop nébuleux. 

Ainsi la bataille d'influence entre Renard et les organisateurs des combats est très confuse, le scénario laissant de nombreuses zones d'ombre du point de vue de la mythologie. L'arrivée du héros dans cette cage aux fauves va surtout montrer l'impuissance des auteurs à donner du sens à cet épisode au sein de la saison. Ainsi, la haine qui lui voue naturellement les monstres aurait dû donner une dimension forte à cette conclusion qui peine à gagner en intensité, la faute à une intrigue qui manque d'une vraie profondeur. 

Le divertissement est plaisant, mais s'achève en ne marquant que peu de changement dans l'univers du show, les auteurs s'acharnant à laisser un certain flou sur la partie la plus intéressante du scénario. Là où les auteurs pouvaient commencer à donner du sens à la hiérarchie entre les différentes créatures, l'épisode préfère offrir des scènes chocs, laissant l'impression déplaisante d'être passé à côté de quelque chose. 

 

Excès de violence ou goût pour le spectacle 

Mon but ici n'est pas de dénoncer la violence à la manière d'un bien pensant, même si je dois avouer être assez allergique à une cruauté gratuite et décérébrée. Mais le fantastique comme genre est naturellement lié à une certaine violence, celle d'un ogre tueur ou de créatures terrifiantes où cette cruauté est toujours l'écho d'une autre brutalité qui sert de point de départ à l'intrigue. Ici, la violence est pure sauvagerie, le personnage de Dimitri manquant de cette touche d'humanité qui aurait permis de mieux résoudre cette intrigue, évitant un final à rallonge assez peu crédible. 

En conclusion, un épisode intéressant du point de l'utilisation des personnages, offrant deux premiers actes dynamiques et assez captivants. Seulement, si la forme est séduisante, le fond manque cruellement de contenu, la violence des situations cachant un scénario au contenu mythologique assez nébuleux. Ainsi, la storyline très intéressante de Renard, portée par de très bons comédiens, n'aboutit à rien de particulier, laissant le sentiment d'avoir assisté à un vrai jeu du cirque, spectaculaire en apparence, mais finalement assez vain et frustrant avec du recul. 

 

J'aime : 

  •  l'intrigue dynamique 
  •  l'utilisation de tous les personnages 
  •  le début de l'intrigue de Renard...

 

Je n'aime pas : 

  •  ... avant une fin assez confuse 
  •  un final alambiqué peu crédible

 

Note : 13 / 20 

Un environnement violent et cruel pour cet épisode qui avance à un bon rythme, la mise en danger de Monroe installant des enjeux forts. Malheureusement, l'intrigue, malgré les promesses du début d'épisode, se limite à n'être qu'un bon divertissement, la mythologie restant indéniablement confuse.

L'auteur

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