The other girl with dragon tatoo
Des vols de cuivre sont enregistrés autour de Portland et deux hommes sont retrouvés morts carbonisés dans un entrepôt où il était venu chercher des morceaux de ce métal précieux. Nick et Hank ont un témoin oculaire qui place sur les lieux un dénommé Fred Eberhart, solitaire et marginal totalement anéanti par la mort de sa femme dans un incendie. Pour pouvoir lui parler, le détective Burkhardt se rend dans un bar à la recherche de sa fille Ariel, danseuse spécialisée dans la manipulation du feu.
Résumé de la critique
Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :
- une opposante qui sait jouer de ses charmes
- un scénario qui manque de clarté dans les enjeux
- l'importance de la relation entre Hank et Juliette
- un épisode aux allures d'avant goût
Le point faible d'un Grimm amoureux
Pour cet épisode de Grimm, l'intrigue va se couper en deux parties très distinctes et, malheureusement très inégales, reposant sur une confrontation entre le héros et des Daemonfeuer, créatures mi homme - mi dragon. La bonne idée va alors être de confronter Nick à une jeune danseuse qui va vite réussir à le déstabiliser, jouant un jeu de la séduction où le héros se montre particulièrement démuni. Dans le rôle de cette dragonne vénéneuse, Danielle Panabaker est plutôt convaincante, utilisant son charme pour renverser le rapport de force entre elle et le Grimm..
Changeant de l'habituelle relation entre le héros et les monstres, les tentatives de la jeune femme pour faire usage de ses charmes offrent quelques scènes sympathiques, sortant la série de sa routine. Incapable de faire face seul, le détective Burkhardt va opérer alors en duo, d'abord avec Hank pour un premier acte sur lequel je reviendrais plus tard, puis avec Monroe qui va partager son obsession pour la jeune femme. La série revient alors dans les rails d'une certaine routine, avec un affrontement final qui fait le choix de la facilité, s'efforçant de tenir à l'écart Juliette de la moindre révélation sur la vraie nature de son petit-ami.
Le dernier acte va alors payer cher le principal problème de ce scénario, à savoir l'incapacité des auteurs à donner du sens à un double meurtre qui sert uniquement à poser le monstre du jour. Seul le faux jeu de la séduction de la jeune danseuse du feu permet d'adhérer à une histoire où les enjeux dramatiques vont se révéler beaucoup trop anecdotiques pour pouvoir convaincre.
Problème d'enjeu
Si la confrontation entre Ariel et Nick est plutôt intéressante par les questions qu'elle amène, l'intrigue principale va s'avérer assez décevante, la faute à des enjeux particulièrement confus, surtout concernant le vol du cuivre. Si le décor de la maison d'Ariel est une réussite remarquable, soulignant une nouvelle fois le travail impressionnant des décorateurs et du chef opérateur, les raisons derrière cet amoncellement de métal roux restent plus que confus. Refusant de donner du sens à toute cette histoire, l'acte d'exposition ne sert qu'à donner une cible au Grimm tout en évitant le plus possible que le spectateur se pose les mauvaises questions.
La partie avec Hank est donc esthétiquement très jolie, mais sans aucun intérêt du point de vue de l'histoire, les intentions du Daemonfeuer n'étant jamais clairement exposées. L'histoire se termine d'ailleurs par une pirouette finale assez symptomatique des faiblesses de cet épisode, le kidnapping de Juliette étant le seul élément dramatique de cette intrigue. Au final, une histoire qui n'apporte rien du point de vue mythologique, hormis exposer les faiblesses de Nick dans sa capacité à maîtriser un adversaire féminin mystérieux et troublant.
Assez pauvre, le scénario joue intelligemment avec le cliché de la princesse dans le donjon, offrant une justification à un final qui doit beaucoup à la bonne qualité des effets spéciaux. Mais difficile de passer outre cette histoire de cuivre pas du tout explicitée, symbole d'un épisode pas suffisamment maîtrisé, la faute à une ambition de départ assez limitée reposant essentiellement sur la mise en évidence de l'attachement de Nick avec sa dulcinée.
Grimm en mode chevalier servant
Il n'est évidemment pas question de remettre en question la crédibilité du charme et du pouvoir d'attraction de David Giuntoli sur la gent féminine (Natas confirmera sans nul doute le pouvoir de séduction du comédien). Plus à l'aise qu'en début de saison, l'acteur fait preuve d'un naturel assez désarmant, ses scènes avec Bitsie Tulloch possédant un charme indéniable, tandis que sa fiancée prend lentement de l'importance. Une relation forte qui devient le moteur de cet épisode et, sans nul doute, de la fin de saison tant le héros a besoin de cette stabilité sentimentale pour se protéger d'une ennemie aussi vénéneuse qu'Ariel Eberhart.
Encore assez naïf dans son approche de sa mission, Nick campe le chevalier servant idéal, se lançant aveuglement dans l'antre du dragon sans le moindre calcul pour sauver sa bien-aimée. Une innocence volontaire qui fait le charme de la série, construisant un héros neuf, encore préservé des coups du destin et du cynisme, donnant tout son originalité à ce show sympathique. Son couple avec Juliette est le symbole de cette volonté de ne pas céder à son destin de Grimm pour s'accrocher à sa nature première, celle d'un policier en quête de justice, refusant les tragédies impunies qui font écho au souvenir de la mort de ses parents.
Sans grande prétention, Grimm ressuscite peu à peu une certaine image du héros de conte, chevalier blanc héroïque se battant pour la justice, imperméable à la colère ou la peur. Une bonne idée qui donne tout son potentiel en vue de la seconde saison, offrant l'opportunité aux scénaristes de briser cette armure trop blanche en détruisant la source de son équilibre personnel.
Round d'observation
Si cet épisode paraît assez artificiel, c'est qu'il s'agit évidemment d'une introduction au personnage d'Ariel qui possède désormais une relation particulière avec le Grimm. Si la présence de Juliette lui a permis de résister à ses avances, les auteurs comptent visiblement la réutiliser pour souligner l'évolution de la situation sentimentale du héros. Par contre, ce round d'observation place un peu plus Hank à l'écart, problème d'une mythologie qui repose essentiellement pour l'instant sur les épaules de Nick, seul face à une menace qui s'approche peu à peu.
En conclusion, un épisode plaisant, malgré le manque d'enjeu d'une histoire qui cherche surtout à marquer le rapport compliqué du héros avec les femmes. Chevalier blanc fidèle et prêt à tout pour Juliette, il est aussi un menteur qui lui cache tout un pan de son existence, créant une distance entre eux dont elle commence à prendre conscience. Un comportement ambigu qui fait tout le charme de cet épisode qui permet d'entrevoir la fragilité du Grimm tandis qu'une menace approche, engendrant un certain trouble dans son comportement.
J'aime :
- les comédiens très bons
- les scènes entre Nick et Juliette
- l'allusion flagrante au conte de fées
Je n'aime pas :
- l'histoire principale assez floue
- l'utilisation du cuivre non expliquée
- le final assez prévisible
Note : 12 / 20
Un épisode correct qui s'appuie sur la séduisante Ariel pour semer le trouble chez le Grimm, pointant clairement Juliette comme son point faible. Dommage par contre que l'intrigue principale s'avère aussi confuse du point de vue des enjeux, peinant à donner du sens à toute cette histoire qui apparaît du coup assez anecdotique.