Passée l'excitation du pilote, on pouvait se demander où allait véritablement nous mener la série, notamment après un second épisode qui ralentissait le rythme sans pour autant s'améliorer dans ses autres aspects. Le fait est que ce Microphallus, dont le titre résume assez bien le niveau des blagues, ne réctifie absolument pas le tir, bien au contraire.
Une série qui ne fait pas vraiment rire
Dès le pilote, la situation familiale de Marty était assez clichée, mais on pouvait tout de même espérer quelques situations amusantes, notamment avec son fils et son ex-femme. Eh bien ce n'est clairement pas dans cet épisode qu'on rigolera. En effet, si son ex-femme n'apparaît pas dans cet épisode (de toute façon, c'est à chaque fois pour se payer un petit coup avec Marty, donc rien d'exceptionnel), les scènes avec son fils sont non seulement pas drôles, mais également assez pitoyables dans leur genre. Le meilleur exemple reste la "danse" entre Marty et son fils, dont le ridicule à l'évidence assumé ne suffit pas à empêcher la consternation.
Ca me fait bizarre d'employer ce mot-là après mon enthousiasme envers le pilote, mais me voilà devant le fait accompli : House Of Lies ne fait pas rire. On n'en est certes qu'au quart de la saison et il n'est pas trop tard pour se ressaisir, mais il est difficile d'imaginer par exemple que les échanges entre Clyde et Doug arrêteront soudainement d'être d'une vulgarité et d'une stupidité sans nom. Etre vulgaire n'est pas un problème en soi, tant que c'est utilisé avec une certaine classe et surtout tant que ça fait rire. Mais baser deux scènes sur l'harcelement lourdingue de Clyde afin de savoir si Doug a embrassé un traversti malgré lui, on ne peut pas dire que ce le soit.
Enfin, l'intrigue principale de l'épisode qui lui donne son titre n'est pas non plus en reste, bien qu'étant quand même (un peu) au-dessus du lot. En effet, Marty et Jeannie sont invités à une soirée chez un couple faisant affaire avec eux, qui est pour le moins atypique. Ainsi, tandis que la femme exerce ses fantasmes particuliers sur Marty, le mari fait un massage (et plus si affinité) des pieds à Jeannie. On nous explique plus tard que ce couple est libertin à cause du micro-pénis du mari, ce qui d'ailleurs permettra à Marty de résoudre son affaire de l'épisode, complètement inintéressante et expédiée au détour d'un coup de téléphone qu'on ne comprend même pas.
Une série sauvée par Marty et la mise en scène
En fait, les deux seules choses plaisantes à regarder (si l'on excepte Kristen Bell), sont le côté un peu paumé de Marty, et ses apartés avec le spectateur. Encore une fois, on s'aperçoit donc que c'est bien Don Cheadle qui fait le show à lui tout seul. Il sera difficile de maintenir un tel niveau d'intérêt sur toute une saison quand celui ne repose que sur un seul personnage, et ces éléments restent minoritaires dans l'épisode, mais il faut bien avouer que pour le moment ça marche plutôt pas mal.
Ce n'est pas forcément évident de s'en rendre compte si l'on considère la qualité globale de la série, mais mine de rien Marty Kaan est un bon personnage. En apparence très sûr de lui, ayant du succès avec les femmes et une vision du monde assez cynique, il lui arrive malgré tout de douter de son comportement et d'échouer aussi bien dans ses relations familiales que professionnelles. Malgré son comportement exécrable qui finit parfois par faire rire (comme lorsque Jeannie lui ordonne presque de ne pas coucher avec la femme du business man), il est donc plutôt attachant.
L'approfondissement du personnage ne se fait néanmoins qu'en début et fin d'épisode, lorsqu'il rêve de sa mère ou lorsqu'il se met à conduire sans arrêter d'accélérer. S'il est difficile de voir si la scène de pré-générique est là pour faire rire ou nous donner des informations sur le personnage, la scène de fin d'épisode est assez inquiétante et confirme le côté un peu paumé de Marty, pour ne pas dire taré sur les bords.
La mise en scène particulière de la série arrive quant à elle assez tard dans l'épisode, mais c'est pour mieux nous divertir. En effet, en plus du fameux arrêt sur image fidèle à House Of Lies, on assiste à un défilement d'images en accéléré confirmant la vitesse de la narration, ainsi qu'à des cercles rouges dessinés sur l'écran à la manière de Power Point, puis un déplacement de la caméra par Marty lui-même. Ces nombreuses manifestations meta sont comme d'habitudes amusantes et permettent de peindre de manière cynique l'univers dans lequel évolue la série. Il est juste dommage que la mise en scène soit le dernier représentant de cet état d'esprit pourtant prometteur au départ.
Finalement, ce troisième épisode de House Of Lies baisse à nouveau en qualité malgré quelques éléments toujours aussi divertissants. Malheureusement, il est fort possible qu'ils finissent par ne plus suffire pour compenser les nombreuses autres lacunes de la série.
J'ai aimé :
- Marty quand il est tout seul
- La mise en scène
Je n'ai pas aimé :
- Les blagues pas drôles
- Les autres personnages inintéressants, sauf Jeannie qui a encore du potentiel (et tant pis si ça passe comme de la mauvaise foi)
Ma note : 09/20, parce que j'ai souri une fois.