Critique : House Of Lies 1.04

Le 08 février 2012 à 01:20  |  ~ 7 minutes de lecture
Après deux épisodes assez mauvais, celui de cette semaine place enfin la série dans la bonne voie.

Critique : House Of Lies 1.04

~ 7 minutes de lecture
Après deux épisodes assez mauvais, celui de cette semaine place enfin la série dans la bonne voie.
Par Antofisherb

Lors de mes deux précédentes critiques, je regrettais le manque d'humour "drôle" de la série et de story-lines ne serait-ce qu'épisodiques intéressantes. House Of Lies se trouvait donc sur une pente descendante et risquait de ne pas tarder à me lasser. Sans pour autant être d'un niveau exceptionnel, ce Mini-Mogul arrive tout de même à remonter cette pente par de bonnes idées et surtout quelques répliques bien placées.

 

 

Une irruption qui change la dynamique

 

 

doug, clyde et fils HoL

 

 

La principale bonne idée de l'épisode a été d'introduire dans le groupe de consultants le fils de Marty, venu l'accompagner à cause de l'indisponibilité assez irresponsable du père de Marty et de son ex-femme. D'ailleurs, l'épisode ne perd pas de temps et utilise les fameux arrêts sur image pour rapidement présenter la situation avec humour. La séquence est plutôt réussie grâce à l'évidente position inconfortable de Marty dans le fait d'amener son fils à un travail pas vraiment "éducatif", ainsi que lorsqu'il est lui-même victime de ses apartés omnivoyantes en regardant son père sur le point de passer à l'action.

 

Malgré une caractérisation assez caricaturale, le fils de Marty permet également d'introduire une certaine fraîcheur dans les échanges entres personnages. Par exemple, alors que Clyde essaye de donner des leçons de drague à Doug en imitant une sorte de Barney Stinson qui n'aurait aucune classe ni véritable humour, l'arrivée surprise du fils place Clyde dans un embarras assez amusant. De même, plus tard dans l'épisode, sa présence permet à Doug d'enfin sortir un petit monologue assez drôle, notamment lorsqu'il cite Justin Bieber à l'improviste (c'était peut être mauvais pour d'autres, mais ce passage m'a fait rire). Dans le même temps, le duo Clyde/Doug arrive enfin à bien fonctionner lors d'une scène parodiant le style "George Clooney des pubs Nespresso", qui n'est pas hilarante mais plutôt bien trouvée.

 

Enfin, pour rester dans la thématique Barney Stinson, le fils de Marty demande à ce dernier en quoi consiste réellement son métier de consultant, question qui l'agace car il ne sait jamais vraiment quoi répondre, et d'autant plus à son fils qu'il veut garder dans une certaine naïveté infantile. Malheureusement, passé la question et l'arrêt sur image suivi de la petite danse de Marty, le résultat est assez décevant : Marty lui donne une réponse classique en restant "politiquement correct", sans que son fils insiste. Dommage que la blague n'ait pas duré un peu plus longtemps et n'ait pas été davantage poussée.

 

 

Un approfondissement des personnages qui pêche encore

 

 

Jeannie HoL

 

 

Dans sa globalité, cet épisode nous montre que House of Lies peut faire rire quand elle s'y prend bien. Le problème, c'est quand elle essaye aussi de faire du drame. Ainsi, alors qu'un approfondissement psychologique de Clyde et Doug ne semble toujours pas à l'ordre du jour, la série se concentre sur les relations familiales de Marty et Jeannie. Si le premier est constrasté dans sa réussite, le deuxième est malheureusement sans grand intérêt (scénaristiquement parlant, mais j'y reviendrai).

 

Comme dans les épisodes précédents, House of Lies tente dans ce quatrième de montrer la dégénérescence progressive de Marty, et le fait plutôt bien. Cette fois-ci, le passage n'est pas à la toute fin de l'épisode, mais il n'en est pas moins réussi. En effet, tandis que Marty laisse de nombreux messages vocaux à son ex-femme (avec rage mais raison), un montage décousu est effectué, montrant alors son instabilité comme le veux bien souvent la tradition du montage décousu. En revanche, non seulement son ex-femme et son père sont quasiment absents de l'épisode, mais le problème du fils, qui ne sert finalement que de prétexte à introduire certains dialogues, est en plus inintéressant.

 

Mais le pire reste probablement le sort réservé à Jeannie, que je considérais pourtant autrefois comme à fort potentiel physique scénaristique. En gros, à part une ou deux répliques comiques qui sont assez bien placées, ses scènes se limitent à bien s'entendre avec son fiancée au début et à la fin de l'épisode, et puis à danser en sous-vêtements devant un coup d'un soir. Bon, ok ça fait plaisir au yeux, on ne va pas le nier, mais disons qu'au final ça ne sert pas à grand chose.

 

 

Une structure épisodique un peu plus savoureuse

 

 

affaire HoL

 

 

Dans les épisodes précédents, le côté procedural de la série était soit pas assez exploité, soit inintéressant, excepté celui du pilote qui avait au moins le mérite d'être cynique. Dans ce Mini-Mogul, l'affaire de Marty et son équipe n'est certes pas cynique comme on pouvait l'espérer, mais elle arrive à être plus claire que les précédentes et surtout plus drôle.


En effet, le duo entre Marty et le client fonctionne bien grâce encore une fois au talent de Marty et la mise en scène. Mais cette fois, l'écriture suit en nous présentant un client dont la "beaufitude" est poussée à l'extrême, ainsi que de bonnes trouvailles. Pendant de nombreuses scènes, Marty nous prend ainsi à témoin, comme à son habitude, du ridicule de son client, en nous parlant par petites touches et non plus par un long discours sur un temps arrêté. Le résultat n'en est alors que plus vif et donc plus efficace. Par exemple, Marty mime un suicide par balle avec sa main, pendant que le son correspondant vient se placer en même temps que son geste. Ca peut paraître assez simpliste, mais ça produit malgré tout l'effet escompté : amuser.


Le "plan" de l'équipe de consultants pour gagner le plus d'argent possible est quant à lui beaucoup plus clair et intéressant que les précédents. Au lieu d'un simple coup de fil ou d'explications imcompréhensibles à la dernière minute, celui de ce quatrième épisode est beaucoup plus fun en se déroulant autour d'une table, où l'équipe au complet joue à l'hypocrisie devant le client afin de l'emmener où ils veulent, tout en lui donnant le sentiment qu'il gagne. Les scénaristes ont donc enfin compris que le spectateur devait être plus impliqué dans la stratégie de l'équipe pour y comprendre quelque chose et donc y prendre du plaisir.


 

Finalement, cet épisode s'est révélé être beaucoup plus amusant que les deux précédents (et même peut être que le pilote) tout en améliorant certaines choses. Malgré tout, l'ensemble reste encore trop approximatif et les personnages sont à la fois trop stéréotypés et pas assez exploités dans leur extrême.


 

J'ai aimé :

  •  L'équipe (au sens large) qui passe de quatre à cinq le temps d'un épisode
  •  Doug
  •  La mise en scène au service de la relation entre Marty et son client
  •  La structure indépendante de l'épisode mieux construite
  •  Le strip-tease de Jeannie (physiquement parlant)

 

Je n'ai pas aimé :

  •  La plupart des répliques de Clyde
  •  L'approfondissement des personnages autres que Marty
  •  Toujours un manque d'excès dans les intrigues
  •  Le strip-tease de Jeannie (scénaristiquement parlant)

 

Ma note : 13/20. Rétrospectivement, cet épisode est meilleur que le pilote, mais encore une fois je m'étais un peu enflammé et la série a encore des progrès à faire.

L'auteur

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