Il n’existe rien de plus plaisant que de voir une série qu’on aime constamment gagner en qualité. Au départ elle était un procedural avec une mythologie prometteuse, mais lente à se mettre en route. Au bout des treize épisodes constituant sa première saison, iZombie se transforma en une série possédant des ambitions affirmées, une mythologie désormais fortement établie et un style bien à elle.
Renouvelée sans réelle surprise par la CW – et après s'être finie en beauté avec un excellent dernier épisode – iZombie doit désormais confirmer que sa première saison n’était pas juste qu’un feu de paille. Comment s’en sort notre zombie préférée ? Premier élément de réponse avec Grumpy Old Liv.
Et si, avant cette critique, vous préférez d’abord vous rafraîchir la mémoire sur la saison 1, voici le focus.
Liv Moore : zombie, sans amis, sans famille… et raciste
Lorsque l’on voit Liv devant la chambre d’hôpital de son petit frère, on pense que l’on reprend directement après la fin de Blaine’s World. En réalité, trois mois se sont écoulés, durant lesquels notre zombie s’est retrouvée repoussée par sa propre famille. Refusant à la fois de le transformer en zombie mais également de révéler au monde entier qu’elle en est un, elle n’avait pas donné son sang pour tenter de sauver son frère. Désormais hors de danger, ce dernier refuse de la voir. Ces moments, arrivant très tôt dans Grumpy Old Liv, prennent aux tripes.
Liv a tout perdu. Plus de famille, plus de meilleure amie – Peyton est toujours absente – et plus de Major non plus. Tous ses repères ont disparu et il ne lui reste plus que Ravi et les enquêtes policières pour lui changer les idées. Ces dernières ont toujours constitué le point faible d’iZombie, n’étant rendues intéressantes que par la présence de guest stars des anciens shows de Rob Thomas. C’est encore le cas ici, avec Adam Rose, ancien de Veronica Mars. Ici l'intrigue ne prend pas beaucoup de place, ce qui fonctionne comme un plus pour l’épisode. À terme, il serait bien de voir les enquêtes disparaître, ou alors prendre une forme plus feuilletonnante.
Le seul point positif des enquêtes policières se trouve dans la nouvelle personnalité que possède Liv et comment celle-ci s’adapte. Là, elle mange le cerveau d’un vieil homme aigri, raciste, machiste… un gars bien sous tous rapports quoi. Je digresse mais j’aimerais d'ailleurs regarder un épisode uniquement basé sur le personnage de Clive. Déjà parce qu’il mériterait davantage d’exposition dans la série, mais surtout parce qu’il doit trouver Liv complètement folle depuis le temps. Quoiqu’il en soit, si certaines blagues sont plus que limites, Liv en vieil homme ronchon représente une des principales sources d’humour de l'épisode, extrêmement sombre par ailleurs.
La promesse d’une saison plus noire
Si l’on exclut l’affaire policière, la mythologie toujours croissante d’iZombie prend une tournure beaucoup plus noire dans Grumpy Old Liv.
Blaine n’a pas perdu la main en redevenant humain, bien au contraire. Encore plus sadique et mégalomaniaque qu’à l’accoutumée, le personnage est magnétique, caricatural, cartoonesque mais par-dessus tout extrêmement dangereux. David Anders s’amuse clairement dans son rôle, établissant le caractère imprévisible de Blaine. Liv et lui sont liés par tout ce qui s’est passé la saison dernière et Grumpy Old Liv promet de nombreux jeux de chat et de la souris ainsi que de nouvelles joutes verbales entre les deux personnages. Tout cela pour notre plus grand plaisir car Rose McIver et David Anders se renvoient la balle avec entrain, et leurs interactions se trouvent toujours à la limite entre le drôle et le menaçant. En tous les cas, les nouvelles activités de Blaine annoncent du chaos et de la destruction. Ce qui s’annonce résolument divertissant.
Blaine n’est cependant pas la seule personne dont doit se méfier Liv. Vaughn, le PDG de Max Rager, après quelques épisodes la saison dernière, était présenté comme un homme aussi menaçant que foutant les jetons. Il franchit une autre étape lors de Grumpy Old Liv, s’établissant comme un bon gros enculé des familles. N’ayant en tête que les profits que sa nouvelle boisson énergétique va faire, il veut exterminer tous les zombies de Seattle, parce qu’ils lui font de la mauvaise pub. Il ne s’arrête pas là, menaçant indirectement notre héroïne, que cela soit avec son assistante ou bien – dans le moment le plus dur à supporter de l’épisode – avec un personnage bien plus proche de Liv.
Major est détruit lorsque l'on reconnecte avec le personnage. Il a perdu son job, s’est complètement isolé émotionnellement de Liv et de Ravi, et est désormais un coach de remise en forme – donnant une raison à Robert Buckley de montrer comment il porte bien le marcel. Il entraîne des gens affreusement banals dans le parc, regardant les jeunes qu’il réussissait auparavant à aider. De plus en plus suspecté par Clive d’être l’auteur de la tuerie au restaurant de Blaine, il est tout proche de craquer totalement. Ce qu’utilise parfaitement Vaughn, donnant lieu à un partenariat des plus destructeurs. Le parcours de Major a toujours été l’un des aspects les plus intéressants d’iZombie, et le voir aussi désespéré est vraiment triste, mais également extrêmement intéressant en terme de storytelling. Puisqu'il ne faut pas oublier que Major est désormais relié à tous les personnages principaux de la série.
iZombie revient donc avec un épisode très solide. Grumpy Old Liv ne nous réintroduit pas seulement dans l’univers de la série, il ne perd pas de temps pour installer les différents enjeux et menaces qui vont peser sur Liv. Ton sombre, humour noir et moments violents physiquement et émotionnellement, Grumpy Old Liv réussit magnifiquement son travail.
J’ai aimé :
- Un Major brisé qui fait des choix moralement plus que discutables.
- Un Blaine complètement taré…
- ... qui va avoir de la compétition avec un Vaughn très en forme.
- Liv, toujours aussi intéressante.
- Le ton, bien plus noir que d’habitude.
Je n’ai pas aimé :
- L’humour raciste. Comme d’habitude, des fois ça marche, d’autres fois ça marche pas.
- Un procedural trop classique.
- Clive, toujours effacé, même s’il semble être sur la pente ascendante.
Ma note : 15/20.